Hamidou Diawara est de ceux qui pensent qu’il n’y pas de retraite dans la mission de service public. C’est ainsi que pendant sept ans, il s’est volontairement mis à la disposition de votre serviteur comme membre actif de la Cellule de communication du ministère de la Jeunesse et des Sports. Travailleur de l’ombre, toujours disponible et jamais à court d’idées, il fut et continue d’être d’un grand soutien pour notre modeste personne.
“Hamidou Diawara est l’une des mémoires vivantes et glorieuses de la jeunesse citoyenne flamboyante, résolument engagée des années 1960”, a déclaré le commissaire général des pionniers du Mali, Tidiane Coulibaly dit Necker, en rendant hommage au photographe.
“Nous ne sommes pas guère surpris par cet acte de reconnaissance, car cela n’est pas une première. Vous incarnez l’idéal au quotidien, vous pensez plus aux autres qu’à votre personne parce que pour vous le bonheur personnel est haïssable. Ce qui est une qualité rarissime de nos jours…”, a-t-il ajouté à propos de l’exposition dédiée au Mouvement pionnier pour rendre hommage à Bakary Koniba Traoré plus connu sous le pseudonyme “Bakary Pionnier”.
Le doyen Diawara n’est pas à son coup d’essai avec l’expo dont le vernissage a eu lieu le 12 mai 2017 à la Maison des jeunes de Bamako. On se rappelle qu’il a déjà organisé au Musée national de Bamako des expositions sur la “Can Mali-2002” (en décembre 2014) et sur le thème “modes, bijoux et parures des femmes du Mali de 1946 à nos jours” (mars 2015).
Des couvre-chefs, des foulards, des boucles d’oreille, des colliers, des tresses, et des habillements atypiques avaient été ainsi mis en valeur lors de cette dernière exposition. Grand professionnel, Hamidou a aussi promené son projecteur sur des grandes figures féminines de l’indépendance et de l’émancipation des peuples.
Faisant allusion à la valeur des archives du photographe, Samuel Sidibé (directeur du Musée national) avait rappelé à cette occasion que “Hamidou est une bibliothèque de l’histoire du Mali”. Un historien qui ne manque pas d’idées pour nous faire revisiter notre histoire, revivre notre glorieux passé afin de réveiller le souvenir de ces grands combattants qui ont contribué à les écrire.
Même si on parle peu de lui parmi les grands photographes du pays, il est loin d’en être le moins talentueux. Et cela peut aussi se comprendre dans la mesure où l’humilité amène toujours Hamidou à se présenter comme “technicien audiovisuel”.
Mais, “Hamidou Diawara est plus que cela”, témoigne Samuel Sidibé, le directeur du Musée national, en le présentant lors d’une expo. Pour nous autres, le doyen est surtout un patriote qui a toujours préféré l’ombre pour mieux servir la nation. Pour ceux qui connaissent bien l’homme, il est aussi un talentueux photographe, un spécialiste de l’audiovisuel qui a encadré de nombreux cameramen et photographes qui ont fait ou font encore la fierté du pays.
Né en 1948 à Sokourani (Kangaba) et passionné de son métier, le “Doyen Diawara” ou “Kôrô Diawara” a contribué à écrire et à préserver l’histoire du Mali en promenant son appareil photo ou sa caméra sur presque tous les événements phares du pays de l’indépendance à nos jours. Cela va des biennales artistiques et culturelles à la Can “Mali-2002” en passant par des rencontres de haut niveau dans presque tous les domaines.
C’est ainsi que Hamidou a parcouru l’Afrique et le monde avec l’Ensemble national instrumental du Mali, les Ballets maliens, les grands orchestres du pays comme le National Badema, le Rail Band ainsi qu’avec les sélections nationales sportives et les clubs du pays.
L’expo du 12 au 14 mai 2017 sur Bakary Pionnier marqué le début d’une série d’expositions sur les personnalités et les événements politiques, culturels et sportifs qui ont marqué l’histoire du Mali. Ce passionné de photos est déterminé à immortaliser les grands serviteurs de la patrie en les rappelant aux nouvelles générations. Quand est-ce que la patrie lui reconnaitra son immense travail de photographe, son dévouement au Mali, son mérite ?
Moussa Bolly