La construction de Malikura passe forcément par la réorganisation des différents secteurs de développement. Dans ce vaste processus de refondation, le Conseil malien des chargeurs, sous la conduite de son président Bourama Mounkoro, veut jouer pleinement sa partition. Juste après sa double victoire contre le président sortant Ousmane Babalaye Dao, le 30 octobre lors des élections et le vendredi 12 novembre au Tribunal administratif, l’homme a décliné sa vision pour la renaissance de ce secteur qui avait perdu toute sa crédibilité depuis 15 ans.
La mise en œuvre de ce chantier de reconstruction de la grande famille des chargeurs débutera sans nul doute dans six mois avec la fin du mandat de l’administration provisoire installée par le ministre des Transports et des Infrastructures suite à la bataille judiciaire engagée par le président sortant au lendemain des élections.
Bourama Mounkoro, un baroudeur entrepreneur avec ses trente ans d’expérience en tant que dirigeant d’entreprises est désormais en terrain connu.
Il est titulaire d’un diplôme supérieur en comptabilité (1987) ; un master en ingénierie financière, contrôle de gestion et audit (2005), un certificat en anglais des affaires (2009), un certificat en communication publique et plan de communication au Setym international à Montréal au Canada (2010).
Il a participé aussi à plusieurs séminaires de formation au Mali et à l’étranger parmi lesquels les incoterms 2010, un outil de compétitivité au service des chargeurs africains à l’institut international de droit maritime et des transports à Tunis en 2021 ; l’atelier sous régional sur l’évaluation des observateurs nationaux de transport à maillon maritime (Ontm) à Dakar au Sénégal en 2013 ; les 6èmes journées des chargeurs africains en 2012 à Libreville Gabon ; le symposium international ‘’trans log Africa 2012 à Ouagadougou au Burkina Faso ; la mission économique du Mali à la chambre de Commerce et d’Industrie du Canada en septembre 2011. Le séminaire introductif sur le cercle de qualité en 1997 Bamako.
Ce cursus scolaire bien garni lui a permis, du haut de sa soixantaine, d’être trésorier général du Conseil malien des chargeurs, fonction qu’il a exercée avec brio.
Homme pragmatique, de dialogue, d’expérience et de conviction, dévoué de manière désintéressée pour la cause du secteur privé malien en général et des chargeurs en particulier, les anciens collaborateurs de Bourama Mounkoro n’en disent pas moins.
Cet engagement pour le secteur privé l’a poussé à postuler pour la présidence du CMC. Il souhaite mettre son savoir et son savoir-faire afin de donner au CMC sa lettre de noblesse.
Pour ce faire, Bourama Mounkoro ambitionne de mettre en œuvre 7 axes. Il s’agit de mettre l’accent sur la visibilité. Une visibilité qui se fera à travers des actions pour expliquer aux opérateurs économiques les missions du CMC, faire connaitre d’avantage le conseil malien des chargeurs pour une adhésion massive des opérateurs économiques ; occuper valablement sa place par une participation de qualité aux rencontres des chargeurs en Afrique et dans le reste du monde ; communiquer convenablement pour mettre tous les acteurs au même niveau d’information.
Mettre les chargeurs au cœur des actions
Le deuxième axe consiste à être plus près des chargeurs. Dans ce registre, Bourama entend mettre les représentations du CMC à l’intérieur du Mali et dans les ports dans les meilleures conditions pour la satisfaction des chargeurs ; instruire des visites périodiques des représentations régionales et des ports ; initier une série de formations pour les chargeurs ; redynamiser la revue ‘’le bulletin du chargeur’’ en ligne et sur papier dur pour la publication des actualités des chargeurs ; instituer une journée de chargeur chaque année pour la promotion des chargeurs au cours de laquelle des rencontres, des échanges, des conférences et expositions seront instituées. Il veut être présent à tous les niveaux et en permanence auprès des opérateurs économiques 7 jours sur 7.
Le Rassemblement des acteurs
Le CMC sera au service de toutes les composantes de l’assemblée consulaire (importateurs, exportateurs et transitaires) en étroite collaboration avec le Conseil malien des transporteurs routiers pour la résolution rapide des problèmes qui peuvent surgir au cours de l’exécution des différentes tâches ; professionnaliser les acteurs et leur permettre de parler le même langage fera partie des priorités du Conseil malien des chargeurs : sensibilisation sur la facilitation des échanges et tout en privilégiant l’approche pédagogique pour le respect des dispositions communautaires comme le pédagogique pour le respect des dispositions communautaires comme le règlement N°14 de l’Uemoa relatif à l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises
Autre axe que M.Mounkoro entend réaliser est celui de la dynamisation. Il s’agit de tirer tous les avantages de notre situation des pays d’inter-land. Le conseil malien des chargeurs doit user de toutes ses prérogatives pour offrir aux opérateurs économiques maliens les conditions idéales pour le passage de leurs marchandises dans les différents ports ; la continentalité au lieu d’être un handicap doit être un atout pour notre pays dans le respect des conventions en vigueur. Ensemble, il s’agit de dynamiser le CMC par la démarche appréciative qui consiste à aborder le changement de façon positive, accroitre la collaboration dans les équipes, bâtir la capacité à innover constamment, promouvoir, encourager et offrir les opportunités de développement de l’innovation dans le secteur privé
La Modernisation
Pour lui, le véritable enjeu pour la croissance d’un pays enclavé comme le Mali est la facilitation des échanges impliquant la simplification, modernisation et harmonisation des processus d’importation et d’exportation sur toute la chaine de transports. Les acteurs sont confrontés à des difficultés si bien que les rôles sont parfois méconnus. Le président envisage aussi la réhabilitation et la modernisation des infrastructures aussi bien au siège que dans les représentations du CMC ; le site internet du CMC newlook pour les chargeurs ; la modernisation et l’organisation pour améliorer la qualité des services, l’efficacité des équipes et l’épanouissement des collaborateurs. Il s’agit également de développer la compétitivité, moderniser les méthodes de travail, numériser l’activité, développer de nouveaux outils.
Le potentiel humain est au cœur de son projet de modernisation par des changements pensés et concertés. Toutes ces actions ne peuvent se faire sans un renforcement des capacités des membres du CMC surtout les agents à tous les niveaux de la hiérarchie pour acquérir de solides connaissances sur des concepts clés leur permettant d’être plus efficaces dans leurs réponses aux attentes des chargeurs. Ce qui nécessite une formation des ressources humaines.
Le renforcement des capacités vise à accompagner les chargeurs maliens dans un contexte marqué par une crise économique, sécuritaire et sanitaire sans précédent et qui impose une nouvelle conduite à tenir.
Optimiser les actions du CMC
Bourama Mounkoro souhaite donner au CMC le rendement optimal en créant les conditions les plus favorables ou en tirant le meilleur parti possible ; analyser les interactions qui existent entre l’organisation du travail, la gestion des équipes, les processus opérationnels et les outils informatiques ou autres ressources utilisées pour l’atteinte des objectifs à court, moyen et long terme.
Il ne reste qu’à souhaiter bonne chance à Bourama Mounkoro dont le programme de gestion du CMC est bien éclairé et bien réalisable.
Bissidi SIMPARA