On peut courir les rues et rencontrer à tous les coins des leaders d’entreprises, mais aussi ou plus chevronnés et multi visionnaires qu’Amadou dit Diadié Sankaré, c’est rarissime. Fruit de l’école et de l’administration maliennes, il est aujourd’hui à la tête d’une kyrielle d’entreprises qui font le bonheur de l’économie de plusieurs pays de la sous-région, d’Afrique et à travers le monde. SAER-Emploi tire les wagons. Mais, Diadié, c’est aussi l’homme politique et l’ancien leader estudiantin. A ce dernier titre, il vient d’être plébiscité président (à sa propre succession) de l’Amicale des Anciens Étudiants de Dakar (AESD) à l’issue de sa 6èmeAssemblée générale tenue le samedi 26 juillet 2024, au Musée national de Bamako.
C’est de lapalissade que de dire qu’Amadou dit Diadié Sankaré est un serial entrepreneur. Il peut légitimement revendiquer ce jour une trentaine d’entreprises opérant dans plusieurs pays de la région ouest africaine (Sénégal, Guinée, Côte d’ivoire, Burkina Faso, Niger, etc.) dans des secteurs tels que la gestion des Ressources humaines, l’Intermédiation financière, l’inclusion sociale, les Mines, l’Agro-Industrie, le Commerce international, la Technologie, la Sécurité, etc.
Niafunké, Dakar, Paris, Québec : A la quête du savoir
L’homme, très dynamisme pourrait inspirer beaucoup de jeunes entrepreneurs maliens et africains de nos jours.La soixantaine largement révolue, le natif de Niafunké, a une maîtrise en Economie et Sciences de gestion à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, un DESS en Comptabilité au Conservatoire national des arts et métiers à Paris, puis un MBA en Ingénierie comptable et financière et Management des sociétés à l’Université du Québec à Montréal.
Après cette ronde pour apprendre les secrets du métier, ce fils de médecin est rentré au Mali transformé, avec l’envie de relever les défis.
De 1982 à 1992, il commence sa carrière comme fonctionnaire, d’abord en tant que conseiller économique du gouverneur de Koulikoro, ensuite comme contrôleur de gestion, avant de devenir Directeur de l’Office des relais touristiques de l’intérieur (ORTI), puis de l’hôtel Sofitel-Amitié, à Bamako.
SAER, un creuset pour l’emploi
Dès 1993, Diadié Sankaré crée SAER (la Société africaine d’études et de réalisations). Cette société est spécialisée aujourd’hui dans le domaine des ressources humaines devenant ainsi le premier opérateur des services de ressources à valeur ajoutée et à l’application de l’outsourcing intégral de la fonction ressources humaines au Mali. Au fil de son évolution, la société SAER a développé une palette de service qui couvre l’ensemble des activités liées au domaine de l’emploi.Avec un effectif de plus de quatre milles (4000) employés, la Société SAER regroupe des compétences assez diversifiées pour répondre, dans une large mesure, aux besoins des entreprises clientèles. L’essentiel des activités de SAER-Emploi est piloté à Bamako, mais elle a également procédé à l’ouverture des filiales dans plusieurs pays de la région (Sénégal, Côte d’Ivoire, Niger, Guinée et Burkina Faso).Recrutement, placement, formation, audit, gestion du personnel, de la paie, des conflits socioprofessionnels… SAER-Emploi, la société mère, est aujourd’hui le leader des services de gestion des ressources humaines en Afrique de l’Ouest francophone, où elle est présente dans sept pays, avec plus de 7?000 employés. Elle réalise 30 % du chiffre d’affaires du groupe, qui, depuis 2007, a diversifié ses activités dans des domaines aussi divers que la finance, l’ingénierie, l’agro-industrie, en passant par les transports, avec notamment Mali-Créances créée en 2007 et spécialisée dans le recouvrement de créances pour le compte des tiers, DS CONSULTING créée en 2010 et escortant comme bureau d’étude spécialisé dans le développement des marchés ; IMS créée en 2010 sous le nom de SAER NIME consacrée à l’extraction et à la construction d’infrastructures ; DSBI créée en 2013 est spécialisée dans les passations des marchés Commerce général transit Import / export et de l’industrie ; Bio Mali (huile pour le secteur pharmaceutique) ou encore SEYAM (purée de mangues).
En 2014, ce détenteur d’une Maîtrise en Administration des Affaires (MBA) de l’Université UQAM au Canada obtenue en 2003, a créé Securinord, une société spécialisée dans la sécurité pour la MINUSMA dans le nord du pays.
Amadou Diadié Sankaré se définit lui-même comme étant, en réalité, un acteur de l’emploi. Il offre des services à des sociétés qui passent ensuite par la SAER Emploi pour embaucher du personnel. C’est la nature de son activité qui fait de SAER un employeur important au Mali. “Le groupe SAER est un ensemble de vingt-six sociétés réparties sur cinq pools d’activité. Le premier groupe englobe l’emploi et les assurances, puis il y a le pool agro-industriel, le pool minier, le pool des services et, enfin, le pool des finances et du commerce.Voilà l’ossature du groupe SAER. Nous sommes présents aujourd’hui dans tous les pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire de l’Ouest africain), mais également en Centrafrique, au Tchad, un peu au Ghana, au Cameroun, soit une bonne dizaine de pays d’Afrique, ainsi qu’au Canada et au Royaume-Uni. Voilà à peu près notre implantation géographique. ” Ainsi décrit SAER-Emploi son patron Amadou dit Diadié Sankaré. Qui a plus d’un tour dans son sac.
Humanéo, pour conquérir le marché mondial
Lancée début 2021, cette plateforme est partie d’un constat : depuis vingt-cinq ans SAER exerçait cette activité d’externalisation de la fonction “Ressources humaines”. Après évaluation, ce modèle économique s’est avéré vieillissant, qui ne captait plus si bien la clientèle. Il fallait donc digitaliser lpe process. D’où la conception d’une plateforme entièrement digitalisée, Humanéo (https://humaneo.africa). Dans sa version 1, elle est exclusivement dédiée aux ressources humaines. La version 2, consacrée à la paie et aux systèmes de paiement pouvant être passés avec des organismes comme l’INPS, les impôts et les banques où sont payés les employés. L’idée, en fait, était de pouvoir mettre sur le “e.cloud” une autre façon de travailler et permettre à nos clients de SAER de pouvoir réaliser toutes les fonctions de “ressources humaines” depuis leur bureau. C’est une grande nouveauté et pas seulement pour le marché malien, car Diadié veut même conquérir le marché mondial, et permettre ainsi à des Japonais ou des Américains de pouvoir travailler sur cette plateforme.
“En effet ! On n’arrête pas, tous les jours on innove. Tous les jours, il faut s’adapter aux nouvelles situations. Vous savez que la technologie n’attend pas : ou on s’adapte, ou on disparait. Aujourd’hui, rien qu’avec l’internet, beaucoup de métiers ont disparu. Et désormais nous avons même plus que l’Internet : les objets connectés et la blockchain vont venir, et d’autres fonctions et activités vont disparaître. Il faut donc s’adapter et donner une réponse à toute cette technologie d’entreprise. Le business, c’est comme le vélo : quand on s’arrête de pédaler, on tombe ! “, confie Diadié Sankaré.
Amadou dit Diadié Sankaré, c’est aussi l’homme politique, mais surtout l’ancien leader estudiantin.Secrétaire général de la section URD de Niafunké après son mentor Soumaïla Cissé, Diadié a été réélu récemment à la tête du bureau de l’Amicale des Anciens Étudiants de Dakar (AESD).
Créée le 2 avril 2005 avec comme objectif de favoriser et de renforcer les relations d’amitié et d’entraide entre ses membres, l’AESD est une association à but non lucratif composée d’hommes et de femmes (avocats, économistes, journalistes…) qui sont en activité dans les rouages de l’Etat malien et qui servent le pays avec abnégation et beaucoup de responsabilités. L’Amicale ambitionne de regrouper tous les anciens étudiants et stagiaires maliens qui sont passés par Dakar pour leurs études depuis un certain nombre de génération. Elle aspire également de constituer une force de contribution positive et de maintenir le contact entre les anciens étudiants et scolaires de Dakar, ainsi que de contribuer à rapprocher davantage les peuples de nos deux pays.
El Hadj A.B. HAIDARA
Merci Haidaradjelikeba!