Parmi les nouveaux gouverneurs nommés par le Conseil des ministres du mardi 19 janvier figure, en bonne place, Abdoulaye Alkadi, le désormais chef de l’exécutif de la région de Taoudenni. Herculéens sont les défis qu’il devra relever. Il s’agit, entre autres, de réaliser l’avènement de l’administration d’Etat, le retour progressif des réfugiés, la relance de l’économie, de recoudre le tissu social fortement malmené par la profonde crise qui a ébranlé la cohésion sociale et le vivre ensemble qu’on nous enviait tant dans un passé récent. Mais, l’on peut parier que ce fin connaisseur du septentrion malien et de ses communautés dont il est issu – il est Arabe bon teint de Tombouctou – crédité d’une riche expérience dans l’administration et le commandement est à même de les relever. Le Directeur de publication et non moins Gérant de votre bi-hebdomadaire préféré, le « 22 Septembre », Chahana Takiou, avec qui il a arpenté les rues sablonneuses de Tombouctou en qualité de condisciples à la fois de l’école coranique et de l’école classique, le décrit comme quelqu’un de calme, de profondément discret et, par-dessus tout, doté d’une grande capacité d’écoute. A l’école coranique, il est sorti du moule du très rigoureux marabout, Baba Tougoudié, aux méthodes d’apprentissage du Coran très drastiques. A en croire toujours son condisciple Chahana Takiou, Abdoulaye Alkadi n’a jamais été, ni de près ni de loin, mêlé à la rébellion. Au contraire, il a toujours œuvré à ramener dans les rangs ses « frères égarés ».
Le nouveau chef de l’exécutif régional de Taoudenni est bardé de diplômes : Doctorat en Droit Public Université Paris II Panthéon-Assas (France) Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en Administration et Gestion Publique (grade Master) Université Paris II Panthéon, Certificat de l’Académie de Droit International de la Haye (Hollande) Diplôme de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Paris (Spécialité Administration et Institution (Cycle Long) Diplôme de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Bamako, Spécialité Administration Publique.
Sur le plan professionnel, Abdoulaye Alkadi est un pur produit du sérail de d’administration publique malienne. Il fut, pêle-mêle, Directeur de Cabinet Adjoint de la Primature, Inspecteur des impôts à la division Contentieux de la Sous Direction Législation Fiscale et Contentieux à Direction Générale des Impôts, Chef de Cabinet au ministère de l’Artisanat et du Tourisme, Chef de Cabinet au ministère de la Culture, Conseiller Technique au ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les Institutions, Professeur Vacataire à la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques (FSJE) Administrateur Civil à la Division Affaires Politiques et Associations à la Direction Nationale de l’Intérieur, Sous-préfet des Communes d’Ouro-Modi, Koubaye et Salsabé et de Mopti et Chef de Division Administration Générale et Etat Civil au Gouvernorat de Kayes.
Au chapitre des séminaires et stages Abdoulaye Alkadi a, entre autres, à son actif la participation aux Etats Généraux de l’Administration du Territoire, aux Assises sur le contrôle des finances publiques du Mali, à l’Atelier sur la Coopération décentralisée, au Séminaire de Formation Noyaux des Formateurs par le Programme d’Appui à la Décentralisation du Nord-Pas-de-Calais, la Table Ronde sur le développement socio-économique de la Région de Kayes.
Au chapitre des publications, le nouveau Gouverneur de la nouvelle région de Taoudenni détient à son actif « La politique malienne de décentralisation » (thèse) « Coopération Mali-Pays Bas : 20 ans de coopération » (mémoire) Rapport de Tutorat IIAP : « Nouvelle Technologie de l’Information, de la Communication et le développement » et « Mémoire sur la gestion administrative et financière des Hautes Alpes » (France). Il est membre de l’Association des Anciens Auditeurs de l’Académie de Droit International de la Hayes et Secrétaire Général de l’Association des Docteurs en Droit du Mali. A 44 ans, cet Inspecteur des Impôts est marié et père de quatre enfants. Comme langues étrangères, il parle et écrit couramment en anglais et en arabe. Bon vent !
Yaya Sidibé