Le pape François a pour la première fois, lundi, publiquement évoqué la perspective de sa mort, se donnant encore “deux ou trois ans” à vivre, et n’a pas exclu une possible démission s’il n’avait plus la force de continuer.
Au cours d’une conférence de presse dans l’avion qui le ramenait de Corée du Sud, le pape de 77 ans, qui semblait en pleine forme, était interrogé sur sa popularité et le sentiment qu’elle faisait naître en lui.
“Je la vis comme une générosité du peuple de Dieu. Intérieurement, je cherche à penser à mes péchés, à mes erreurs, pour ne pas m’enorgueillir. Parce que, je le sais, ça durera peu de temps. Deux ou trois ans. Et puis, à la Maison du Père !”, a-t-il lancé sur le ton de la boutade.
Jorge Bergoglio a dit vivre cette popularité “plus naturellement qu’au début”, car initialement, elle “m’effrayait un peu”.
S’il n’avait pas jusqu’alors publiquement parlé de sa mort, il avait, selon une source du Vatican, confié à des proches qu’il pensait n’avoir que quelques années seulement devant lui.
François a en outre, une nouvelle fois, mentionné l’éventualité d’une démission s’il ne se sentait plus en capacité d’assumer ses fonctions. Depuis celle de Benoît XVI en 2013, la démission d’un pape n’est plus “une exception”, “même si ça ne plaît pas à certains théologiens”, a-t-il à cet égard déclaré.
Il a rappelé que les évêques émérites (à la retraite) étaient une exception il y a 60 ans, et que maintenant c’était une pratique courante.
“Vous pouvez me dire : si un jour vous ne vous sentiez plus capable d’aller de l’avant, feriez-vous la même chose ? Oui. Je prierais et ferais de même. Benoît XVI a ouvert une porte qui est institutionnelle”, a affirmé le pape.
Interrogé sur ses vacances cette année, François, qui ne prend jamais de congés hors du Vatican, a répondu qu’il les prenait “à la maison”, à la résidence Sainte-Marthe où il vit.
“Je prends toujours des vacances, a-t-il assuré. Alors, je change de rythme. Je lis des choses qui me plaisent, j’écoute de la musique. Je prie davantage. Cela me repose. Une partie du mois d’août, j’ai fait ça. Cela me convient comme ça”.
François a reconnu qu’il avait “quelques problèmes de nerfs. Il faut bien les traiter, ces nerfs. Leur donner du maté (thé argentin qui est plutôt un excitant, ndlr) chaque jour”, a-t-il plaisanté.
Avant d’ajouter : “une de ces névroses, c’est que je suis trop casanier”, rappelant que “la dernière fois qu’il (avait) pris des vacances hors de Buenos Aires, c’était avec la communauté jésuite en 1975”.
source: Yahoo