Moussa MARA : Un homme, un destin !

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Moussa Mara, PM destin
Moussa Mara, PM

«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années». C’est du moins ce que l’on peut dire de Moussa Mara, président du parti Yéléma, un jeune parti porté sur les fonts baptismaux en juillet 2010. A 39 ans, cet ex-maire de la Commune IV du District de Bamako, ex-ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, a été nommé le 5 avril dernier par le président Ibrahim Boubacar Keïta comme Premier ministre du Mali. Du coup, il se hisse au pinacle et suscite beaucoup d’espoirs, notamment dans les milieux politiques et de jeunesse.

 

Cette nomination-surprise de Moussa Mara fait suite à la démission d’Oumar Tatam Ly qui avait été nommé chef du gouvernement en septembre 2013, au lendemain de l’investiture d’IBK qui tournait ainsi  la page de 18 mois de crise politico-militaire ayant divisé et meurtri le pays. Faut-il le rappeler, Oumar Tatam Ly, banquier de 50 ans, ancien Conseiller spécial du gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Beceao), qui vient de jeter l’éponge, était l’un des artisans du programme économique du président IBK.

 

Démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly : la fin d’une crise au sommet de l’Etat ?

 

En principe cette démission de M. Ly devrait être faite depuis la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale. La presse avait tant écrit et prédit cette démission du gouvernement qui était non seulement une nécessité pour composer un gouvernement solide et capable de faire face aux priorités du moment. Mais, le Président IBK avait ouvertement dit que le remaniement ne se fera pas dans l’immédiat et que les ministres ne devaient pas «jeter leurs sous dans le maraboutage» en vue de conserver leurs postes respectifs. Dans cette optique, il avait rassuré Oumar Tatam Ly qu’il devait continuer à piloter le gouvernement. Contre toute attente, M. Ly vient de rendre le tablier, arguant dans sa lettre de démission qu’il «démissionne en raison de profondes divergences qui existent aujourd’hui entre le président de la République, IBK, et lui. Le divorce est donc bien consommé entre les deux hommes et la lourde charge de la Primature revient désormais à l’homme fort du parti Yéléma. Si cette nomination est saluée par la majorité de la classe politique, ce n’est pas le cas au sein du parti présidentiel, le Rpm, qui se «sent trahi» par son mentor.

 

Pourquoi Moussa Mara comme Premier ministre ?

 

Alors que des rumeurs circulaient sur Bakary Tréta, ministre du Développement rural et Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense et des Anciens combattants en cas de changement de Premier ministre, le président de la République a jeté son dévolu sur Moussa Mara. Pour la simple raison que ce jeune est un visionnaire qui n’adore pas le pilotage à vue et qui a un parcours atypique non seulement dans sa profession d’expert-comptable chevronné, mais aussi dans le monde associatif. Intelligent politicien, Moussa Mara sait toujours «garder sa tête sur ses épaules».

 

Un mordu du virus de la politique

 

Selon nos informations, depuis le Lycée, Moussa Mara s’intéressait à la chose publique. C’est donc logiquement qu’il décide d’en devenir un acteur de premier plan. «Il a choisi un travail de fond à la base, dans son quartier et dans sa commune. Il agit auprès des populations et avec elles en soutenant les activités de développement avec ses moyens personnels», peut-on lire dans sa biographie publiée sur le site internet de son parti politique. Fort d’un capital sympathie énorme et de l’appui des populations de la commune qui l’ont vu à l’œuvre, il se lança dans la bataille pour la tête de la Commune IV du District de Bamako en 2004. Malheureusement pour le jeune politicien, dans les milieux politiques, on lui reproche «son ambition prématurée de déloger les vieux loups de la commune». «Il est trop jeune, qu’il attende son tour», voilà ce que les gens disaient quand il ambitionnait de prendre la tête de la commune.

En 2004, il présente une liste indépendante de jeunes aux élections communales dans la commune IV du District de Bamako, mais elle est invalidée par le Tribunal administratif, car aucun candidat n’était inscrit sur la liste électorale.

En 2007, Moussa Mara se présente à nouveau avec une liste indépendante et met en ballottage la liste d’Ibrahim Boubacar Keïta, président du Rassemblement pour le Mali (Rpm). Il est battu au second tour en obtenant 48,5 % des voix. Elu finalement en 2009, il voit son mandat écourté par une décision de justice qui annule les élections communales du 26 avril. Mais, le 7 mars 2011, il est réélu maire de la Commune IV par le conseil municipal.

 

En juillet 2010, Moussa Mara créé son parti politique, dénommé Yelema qui signifie «changement» en bambara. Il en sera le candidat pour la présidentielle prévue en 2012. Avec la bannière jaune et verte, il présente son projet présidentiel autour de la solidarité. Lors de la crise que traverse le Mali en 2012-2013, il prendra plusieurs fois la parole, d’abord pour condamner l’agression du Mali, puis promettant, s’il était élu, d’envoyer des milliers de soldats au front pour libérer le Nord du pays. L’élection, reportée, sera finalement organisée en 2013. Moussa Mara sera éliminé au premier tour. Au second tour, il apporte son soutien à Ibrahim Boubacar Kéïta, qui remporte le scrutin et devient en septembre 2013, président de la République du Mali.  Lors de l’élection partielle du 6 février 2011, la liste du parti Yelema conduite par Moussa Mara, arrive largement en tête et obtient 19 des 41 sièges à pourvoir.

Le 7 mars 2011, il est réélu maire de la Commune IV par le conseil municipal. Soutenu par les élus de l’Union pour la république et la démocratie (URD) et du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), il obtient 28 voix contre 13 pour son adversaire Alfousseyni Kanté de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-Pasj). Précisons que dans le cadre de la présidentielle de 2012, le parti Yelema s’est d’abord allié avec la Convergence pour le développement du Mali (Codem) et treize autres partis politiques au sein de la Coalition «Partis unis pour la République (Pur)». Moussa Mara déclare le 5 mars 2011 vouloir «un rassemblement de nos forces sur des bases objectives, pour arriver à une plus grande stabilité politique et mettre fin à des divisions stériles». Mais, la Coalition décidant de soutenir le président de la Codem Housseyni Amion Guindo, Yelema la quitte et investit Moussa Mara comme candidat le 15 octobre 2011 au cours de son congrès tenus à Kayes.

Du 5 septembre 2013 au 5 avril 2014, il est ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville. Le 5 avril 2014, il est nommé Premier ministre, alors qu’il n’a que 39 ans.

 

Des ambitions pour le Mali

 

Moussa Mara a toujours mis le Mali au-dessus de tout. En témoigne son «Projet pour le Mali» qu’il a dévoilé à travers des thématiques animées sous forme de conférences à travers le pays. En effet, le 30 décembre 2011, Moussa Mara a présenté son projet concernant la décentralisation et l’administration du territoire. Il propose l’augmentation du nombre de régions et la suppression des cercles afin de réduire à deux les échelons administratifs, et de soutenir l’érection de villes moyennes afin de créer une soixantaine d’agglomérations dotées des infrastructures nécessaires.

Le 26 janvier 2012 à Koulikoro, Moussa Mara a présenté son projet présidentiel autour de la solidarité. Il souhaite créer un grand département de la solidarité et de la promotion des couches vulnérables qui se substituerait aux ministères actuels chargés de la promotion de la femme et de la jeunesse. Il entend ériger la solidarité comme un pilier de la société malienne. Le 9 février 2012, Moussa Mara a présenté ses propositions économiques. Il entend développer les infrastructures de base et l’énergie. Il propose ainsi la construction chaque année de «500 Km de routes bitumées pour le désenclavement intérieur et extérieur du pays». Il promet d’étendre la couverture d’accès à l’eau potable à 90 % de la population avant 2017 et d’élaborer des stratégies d’assainissement pour chaque ville de plus de 50 000 habitants, mises en œuvre sous l’égide des collectivités territoriales avec le soutien de l’État, à hauteur de 20 milliards de Fcfa chaque année.

Moussa Mara, a consacré sa conférence de presse du 18 février à Ségou au thème de la sécurité. Il entend assurer la sécurité physique des Maliens par une plus grande coopération entre les populations et les forces de l’ordre en multipliant les occasions de rencontres, d’échanges, de collaboration et la création d’une police municipale avec comme embryon les brigades urbaines de protection de l’environnement au sein des communes urbaines chargées de «la prévention des délits, la collaboration avec les populations, la sécurité des voies urbaines et de la circulation routière, la protection de l’environnement, l’utilisation de la voie publique, certaines situations relatives au voisinage et à certaines incivilités, le respect des règles publiques municipales». M. Mara souhaite aussi s’attaquer à l’insécurité juridique, alimentaire et sanitaire. Concernant la crise du Nord-Mali avec les attaques des rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), Moussa Mara avait déclaré : «On nous a imposé une guerre, il faut donc y aller !», promettant, s’il était élu président de la République du Mali de déployer au moins 7 000 militaires (soit le tiers de capacités de l’armée malienne) «principalement dans l’infanterie, avec une proportion appréciable de commando paras, dans l’artillerie et dans les blindés légers».

 

De nombreuses responsabilités assumées

 

Il fut Directeur associé du plus grand cabinet d’expertise comptable du Mali actif dans seize pays africains (de 2000 à 2013) ; Formateur des formateurs à l’Ecole régionale supérieure de la magistrature de l’Ohada au Bénin ; Chargé de cours de comptabilité approfondie au CESAG au Sénégal ; Conseil de l’Etat malien et de plusieurs autres organismes sur les questions de politiques institutionnelles, de stratégies de développement et d’audit ; Plusieurs interventions de formations, d’audit, d’organisations et de conseils au bénéfice de plusieurs structures publiques et privées d’une vingtaine de pays en Afrique ; Ancien Secrétaire général de l’Ordre des experts comptables ; Ancien Vice-président du Conseil comptable ouest-africain ; Membre du jury du diplôme d’expertise comptable ouest-africain ; Membre du Conseil national de comptabilité.

 

Une riche carrière d’écrivain

 

Marié et père de trois enfants, ce Chevalier de l’Ordre national du Mali depuis janvier 2009, est auteur de plusieurs publications. Il s’agit, entre autres, de : «Difficultés comptables résolues selon le Système comptable ouest africain (Syscoa)» en 2000 ; «Pour un Mali meilleur : pistes de réflexions» en 2006 ; «Etat au Mali : présentation et diagnostic» en 2011; «Etat au Mali : pistes d’améliorations» en 2012 et de nombreux articles sur le Mali, l’Afrique et les sujets de préoccupations internationales de 2002 à 2013 accessibles sur le site www.moussamara.com Toutes les publications de Mara ont été consacrées au Mali et témoignent de la parfaite connaissance du pays

 

Une riche carrière d’écrivain

 

Marié et père de trois enfants, ce Chevalier de l’Ordre national du Mali depuis janvier 2009, est auteur de plusieurs publications. Il s’agit, entre autres, de : «Difficultés comptables résolues selon le Système comptable ouest africain (Syscoa)» en 2000 ; «Pour un Mali meilleur : pistes de réflexions» en 2006 ; «Etat au Mali : présentation et diagnostic» en 2011; «Etat au Mali : pistes d’améliorations» en 2012 et de nombreux articles sur le Mali, l’Afrique et les sujets de préoccupations internationales de 2002 à 2013 accessibles sur le site www.moussamara.com .

 

Bruno LOMA et Seydou Karamoko KONE

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2 COMMENTAIRES

  1. Tambours, résonnez ! Griots de la plume, hurlez ! Mais laissez cet homme donner ses preuves avant de nous abreuvez de ses louanges.

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