Ereinté publiquement par son ex-compagne, François Hollande a promis vendredi qu’il irait “jusqu’au bout” de son mandat, malgré les sondages calamiteux qui viennent boucler une semaine catastrophique pour lui et Manuel Valls.
Grave, il a profité d’une conférence de presse organisée à l’issue d’un sommet de l’Otan à Newport (Royaume-Uni) pour répondre pour la première fois aux questions de la presse depuis la sortie la veille du brûlot de Valérie Trierweiler, “Merci pour ce moment”.
“Je n’accepterai jamais que puisse être mis en cause ce qui est l’engagement de toute ma vie, de tout ce qui a fondé ma vie politique, mes engagements, mes responsabilités, les mandats que j’ai exercés”, a-t-il lancé.
Il a fermement récusé les accusations de l’ex-première dame selon lesquelles il mépriserait les pauvres, assurant au contraire que sa “raison d’être” était d’être “au service” des “plus fragiles, des plus modestes, des plus humbles”.
Fi des sondages
Alors qu’un sondage Ifop pour le Figaro le donne pour la première fois battu à la présidentielle en cas de second tour face à Marine Le Pen – après d’autres études soulignant des records d’impopularité – il a assuré : “J’agis et j’agirai jusqu’au bout”. “Je suis à mi-mandat et il n’y a pas de sondage, aussi difficile soit-il, que je regarde en face, qui puisse interrompre le mandat que donne le peuple au président de la République”.
Cette mise au point très solennelle vient clore une semaine à haut risque pour l’exécutif, après la démission de Thomas Thévenoud, 40 ans, de son poste de secrétaire d’Etat au Commerce extérieur et au Tourisme parce qu’il se soustrayait au fisc depuis au moins trois ans.
“C’est évidemment une très mauvaise nouvelle et on s’en serait bien passé”, a réagi la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, reconnaissant un “coup dur” nourrissant “la défiance à l’égard des responsables politiques”.
Record d’impopularité
Deux sondages parus jeudi et réalisés avant les rebondissements Trierweiler et Thévenoud ont enfoncé M. Hollande au plus bas du quinquennat, l’un (CSA) à 19% d’opinions favorables, l’autre (TNS-Sofres) à 13%. “Pour François Hollande, la cote d’alerte, et même la ligne jaune, est franchie”, avertit Yves-Marie Cann, directeur de l’opinion de CSA.
“Et lorsqu’on regarde les résultats dans le détail, le président est à des niveaux très bas quelle que soit la catégorie, socio-professionnelle ou de classe d’âge”.
Tout aussi inquiétant pour le tandem au sommet de l’Etat, la popularité reluisante de Manuel Valls fond comme neige en été, aux alentours de 30%. Selon le baromètre TNS-Sofres, le Premier ministre a même perdu 14 points depuis juillet. Un autre sondage, réalisé par LH2 pour le Nouvel Observateur et publié vendredi, le crédite d’une baisse de 9 points. Au sortir d’une université d’été du PS plutôt réussie pour lui, le Premier ministre multiplie les déplacements pour donner l’image d’une équipe au travail et sur le terrain. Patatras: il se retrouve à devoir de nouveau jouer son rôle de bouclier du président.
Confiance
À l’approche d’un important vote de confiance du Parlement le 16 septembre, cette succession d’incidents tombe très mal. Les députés “frondeurs” du PS, qui dénoncent une dérive libérale et droitière de la politique d’un gouvernement Valls II purgé de son aile gauche, devraient toutefois retenir leurs coups en évitant des votes contre qui précipiteraient la chute du gouvernement et ouvriraient la porte au scénario de la dissolution.
Le budget 2015 à l’automne, dont la présentation a été repoussée pour des raisons de calendrier présidentiel, sera sans doute le test le plus difficile, selon les bons connaisseurs du Parlement. Même si le gouvernement vient de baisser un peu la barre en baissant l’objectif de 21 milliards d’euros d’économies en 2015, quitte à de nouveau déraper sur les déficits publics malgré les promesses faites à Bruxelles…
Dimanche, Manuel Valls sera d’ailleurs au côté du président du Conseil italien Matteo Renzi à Bologne, où les deux hommes devraient de nouveau tenter de convaincre -Berlin en premier lieu- de la nécessité de ne pas trop appuyer sur le frein sur ce point. Seule une amélioration de la situation économique pourrait d’ailleurs entraîner une embellie pour le duo Hollande-Valls dans l’opinion, s’accordent les sondeurs.
Une embellie promise à tort par M. Hollande ces derniers mois, alors que les perspectives européennes sont plutôt celles de la stagnation voire de la récession, doublées d’une problématique déflation.
source:7sur7.be
ca va être difficile de convaincre ton people après ce scoup
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