François Hollande et Julie Gayet à la Lanterne : les dessous d’un cliché

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François Hollande et Julie Gayet à la Lanterne : les dessous d'un cliché
Le pavillon de la Lanterne, enclave dans le parc du château de Versailles. © ph.guignard/air-images.net / Air Images / ph.guignard/air-images.net/ ph.guignard/air-images.net

Des photos du président et de sa compagne ont été “volées” dans le parc de la résidence présidentielle lundi dernier : décryptage d’une fable médiatique.

On peine à croire que notre pays soit encore soumis au régime spécial de l’état d’urgence en feuillettant cette semaine Paris Match. Comment en effet ne pas frissonner en découvrant les photos de François Hollande et Julie Gayet se promenant dans le parc du pavillon de La Lanterne, tous deux pris sur le vif d’une conversation enjouée, tendrement souriants, frissonnants dans le vent de ce coquin mois d’avril ? Qu’on y songe : dans les quatre hectares de l’exquise résidence présidentielle, il a donc été possible ce lundi de Pâques à un photographe de viser au téléobjectif le président de la République, déambulant sans garde du corps ?

Le cliché "volé" publié par Paris Match le 19 avril sur son site. ©  Paris-Match
Capture d’écran. © Paris-Match

Un paparazzi serait parvenu à déjouer la surveillance rapprochée de la Garde républicaine, de ses cinq hommes installés à demeure jour et nuit dans ce petit palais ? Le filou aurait triomphé des caméras pivotantes à infrarouge installées tout le long de l’épais mur d’enceinte ? De ces caméras dont un ancien responsable de la sécurité présidentielle assurait à l’auteur de ces lignes qu’elles détectent « le moindre mouvement d’une musaraigne », de ces caméras dont les bandes sont enregistrées et visionnées 24 heures sur 24 par des hommes cachés dans un petit algeco vert, installé au fond du parc de la Lanterne ? Telle devrait pourtant être la conclusion logique du récit publié par nos confrères. Comme nous peinons à croire que la sécurité du président de la République soit à ce point défaillante, il est permis d’envisager une autre version.

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Imperturbable malgré l’agonie de son parti politique

François Hollande apprécie les charmes de ce palais XVIIIe, situé dans le domaine du château de Versailles, à trente minutes de la capitale. Il aime y passer ses dimanches, y retrouver ses enfants, y travailler à l’ombre des toiles de maître, savourant la lumière blonde qui inonde la demeure. Voici deux ans c’est ici même qu’il se laissa prendre en photo, suivant les mêmes allées gravillonnées du parc, en compagnie de l’actrice Julie Gayet, des enfants et des parents de celle-ci. Une publication qui permit d’officialiser leur histoire, plus joliment, plus dignement que celles qui révélèrent leur liaison depuis le trottoir de la rue du Cirque en janvier 2014.

Après ce reportage de Pâques 2015 à La Lanterne, on ne vit plus jamais photographiés ensemble Julie Gayet et François Hollande. Une absence qui nourrit bien des chuchotis donnant à croire que la romance serait finie. À quelques jours de la fin de son mandat, le président de la République prépare sa nouvelle vie. Il cherche à acheter une maison en Corrèze, il ébauche les contours de sa future fondation d’utilité publique, il donne des entretiens, multiplie les discours, décore à tour de bras et se montre. Imperturbable malgré l’agonie de son parti politique. Serein alors que deux candidats venus des extrêmes paraissent possiblement pouvoir se qualifier pour le second tour. Et ce n’est pas tout. Les Français doivent aussi savoir qu’il est amoureux. Amoureux et fidèle à Julie Gayet.

François Hollande a choisi de laisser faire

À 2 000 mètres de la statue de Flore en marbre blanc, parmi le carré des plantes vivaces sous l’ombre des pins de Corse, à l’extérieur donc de l’enceinte méthodiquement surveillée du parc de la Lanterne, il est, planté sur un talus, un arbre très haut. Escaladé, celui-ci permet de plonger le regard dans les jardins du président. Cet arbre, dont nous racontons le drôle de rôle dans le livre consacré à La Garçonnière de la République (Grasset), est bien connu des gradés de la Garde républicaine. Ceux-ci contrôlent les abords du parc. Ils savent que depuis cet arbre avec un téléobjectif puissant on peut photographier le parc de la résidence, et même la fenêtre de la chambre centrale du premier étage, de la chambre où dort et se réveille le chef de l’État. Il est ainsi permis de croire que les forces de sécurité ont averti François Hollande de la présence de photographes.

Souhaitait-il que ces intrus curieux soient délogés ? Voulait-il reporter sa promenade et se replier dans les canapés douillets du salon et s’y faire servir un thé dans les tasses en porcelaine de Sèvres ? La publication des images au grain flou prouve que François Hollande a choisi de laisser faire. Sans l’avoir organisé, il offre ses instants intimes à la curiosité des citoyens. Alors que le scrutin imminent affole, qu’on se rassure ; le président se promène au bras de sa compagne aux joues rosies par le froid printanier, tandis que lui sourit sous un épais gilet de laine bleu marine. Un lundi de Pâques 2017… Son dernier week-end à La Lanterne.

Publié le 20/04/2017 à 11:29 | Le Point.fr

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