La femme malienne par excellence est une femme travailleuse, courageuse, battante. InfoSept met chaque semaine cette réalité en évidence. Cette semaine, la rédaction présente à ses nombreux lecteurs et ses nombreuses lectrices une dame aux multiples fonctions ; elle s’appelle Mariam Koné.
C’est une chanteuse, auteure-compositrice et interprète née à Kati, ville située à 15 km de Bamako, Mali. Bercée par la musique de Bob Marley dès son très jeune âge, Salif Kéïta et les grands classiques mandingues… Mariam embrasse très tôt la musique.De par son talent, elle brille pendant les épreuves de chant ou toute autre matière à l’école primaire et secondaire.
Après son baccalauréat en Langues et Littérature en 2003, elle fait des études de droit à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) de l’Université de Bamako, d’où elle obtient une Licence en Droit Privé. Mais sa passion pour la musique lui a valu d’intégrer le célèbre groupe de rap de sa ville natale Kati « Pacifique » en 2004 avec lequel elle a fait deux albums (La Vie 2007 et La Paix 2010). Cette même passion pour la musique va l’amener à se lancer à la recherche d’une formation en art, option musique. En 2006, elle est admise au concours d’entrée au Conservatoire des Arts et Métiers Multimédias de Bamako d’où elle obtint un Diplôme d’Études Supérieures spécialisées (DESS) en musique en juin 2011.Elley enseigne depuis octobre 2011 comme professeure assistante en musique.
Mariam est membre de plusieurs groupes ou orchestres parmi lesquels Bamakool Jazz (2011-2012) un groupe métissé, influencé par le Jazz, le Funk et l’Afrobeatavec un album intitulé « Music Ka di » en 2011.
Elle joue régulièrement comme choriste de Cheick Tidiane Seck etaussi de Oumou Sangaré notamment sur son dernier album intitulé « Mogoya ».Mariam Koné a été lauréate du concours de musique « Les talents de la cité » édition 2012, organisé par Smarts Ségou et le Festival sur le Niger. Elle fut aussi finaliste au concours « Prix Découvertes RFI 2013 » en se classant deuxième sur 11 candidats.
Elle sort par la suite l’album : « Dakan » ou le destinen 2013. Dans cet album, l’art de la poésie et de la musique sont conjugués pour chanter l’amour, la vie, surtout l’évocation des plaisirs.Ainsi, Mariam Koné définit mieux dans cette création musicale, la philosophie des sages, la morale de son esprit, la générosité de son âme, la devinette qui torture l’esprit afin de mieux nourrir le proverbe, assis sous l’ombre du grand arbre, qui rappelle au temps que tout ici passe comme le temps lui-même, dakan.Elle fait de cet album, un savant mélange d’une aire musicale mandingue et Soninké peule, avec la production du Kôrè Sound, qui s’insère dans le programme d’appui, de suivi et accompagnement artistique du Centre Culturel Kôrè de Ségou (CCK).
Mariam a participé au projet les « Voix du Mali » qui est devenu par la suite « Mali-Maroc » à travers la caravane culturelle organisée par le Festival sur le Niger, le Festival au Désert et le Festival Taragalte du Maroc.
Membre du collectif les Amazones d’Afrique, un projet regroupant des voix féminines de l’Afrique de l’Ouest avec Kandia Kouyaté, Oumou Sangaré, Mariam Doumbia, Mamani Keïta, Rokia Koné, Pamela Badjogo….
Il faut rappeler que les débuts n’ont pas été facilespour Mariam dans le domaine de la musique étant donné qu’il n’y a pas d’industrie musicale au Mali, il fallait faire recours à plusieurs reprises àla stratégie de l’autoproduction. À travers son courage et sa détermination, elle a eu la chance d’être produite à la sortie de son premier album solo par Korè Sound, affilié au festival sur le Niger.
Mariam Koné est actuellement pensionnaire de « MBOKKA Project », un collectif regroupant des musiciens du Maroc, du Mali, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.En plus d’être présente sur les scènes musicales au Mali et partout dans le monde, Mariam joue très bien son rôle de mère.
Hors de la scène, notre Amazone de la semaine donne des cours de musique, de chant, de solfège au lycée de Kolokani et au conservatoire Balla Fasséké Kouyaté de Bamako.
Mariam Koné est non seulement une fierté pour le Mali, mais aussi pour l’Afrique tout entière. Elle a su surmonter les craintes et défis pour en arriver là, et elle continue de se battre pour son rêve.
Notre Amazone en appelle à la persévérance des jeunes qui veulent emprunter le chemin de la musique, « N’abandonnez jamais votre rêve, travaillez dur pour l’atteindre, cela peut prendre du temps, mais ce n’est jamais impossible ». Elle lance enfin un appel à tous les patriotes maliens en disant : « pensons positivement pour ce pays, serrons-nous les coudes pour faire avancer le Mali ».
Haoua Ouane