Les membres de la Commission d’organisation du pèlerinage de la filière privée ont organisé le jeudi 16 juin 2016, dans la salle de conférence du Haut conseil islamique une conférence de presse. C’était pour informer sur l’état des préparatifs du pèlerinage musulman 2016, et aussi la répartition du quota entre les agences de voyages de la filière privée par le ministre des Affaires religieuses et du culte, Thierno H. Diallo.
Ladite conférence a été animée par la Présidente de la Commission d’organisation du pèlerinage de la filière privée, Mme Cissé Fatoumata Kouyaté, Ahmadou Camara et Amadou Maiga, tous membres de ladite commission.
D’entrée de jeu, la présidente, Mme Cissé, a évoqué que les journées de réflexions sur le pèlerinage sur les lieux saints de l’islam, tenues les 09 et 10 février passés, ont permis essentiellement de discuter de la relecture du cahier des charges devant délimiter les conditions à remplir par les organisateurs privés du Hadj que sont les agences de voyages. Après quelques jours, dit-elle, une délégation s’est rendue du 16 au 25 février en Arabie Saoudite sous la conduite de ministre des Affaires religieuses. « La restitution de la mission à permis de comprendre que les autorités saoudiennes ont alloué un quota de 9 000 pèlerins, d’obliger à chaque organisateurs d’ouvrir un compte bancaire en Arabie saoudite, d’obliger organisateur à faire transporter ses pèlerins par un transporteur saoudien ou ayant une compagnie régulière desservant l’Arabie Saoudite etc. » a expliqué Mme Cissé.
Selon elle, l’ouverture du compte du Mali a posé problème compte tenu des créances dues par l’État Mali à des prestataires saoudiens notamment les agences unies. Dans l’affaire de 2000 pèlerins supplémentaires accordés à l’Etat malien l’année passée, les autorités saoudiennes réclament les reliquats. « Les agences de voyages sont à l’aise pour affirmer qu’aucune agence de voyage ne doit un centime à aucun prestataire saoudien. Peut-être avec l’État malien » a-t-elle précisé. Et d’ajouter qu’ils ont versé sur un compte indiqué par l’administration du Hadj et qu’ils seront heureux de montrer les bordereaux de paiement du quota supplémentaire.
Amadou Maiga a mis l’accent sur l’avènement du passeport biométrique. Pour lui, avec ce nouveau document sécurisé il faut les dispositifs et des mesures idoines pour que les pèlerins qui sont souvent au fond du pays puissent avoir ce document sans les tracasseries. Concernant la répartition des stickers délégués, l’intervenant a fait savoir que ce sésame indispensable à la circulation des encadreurs de pèlerins est laissé à la disposition de la toute puissante administration qui gère selon sa convenance. À ses explications, un bon pèlerinage est indispensablement conditionné au guide de ces stickers délégués.
Pour Ahmadou Camara, avant l’arrivée du ministère des Affaires religieuses et du culte aux affaires, la répartition du quota de la filière privée n’a jamais été l’affaire d’aucune administration. « Mais maintenant nous sommes confrontés à l’intrusion partisane du ministère de la tutelle dans cette question » a-t-il dit.
Selon les conférenciers, le ministre Thierno H. Diallo s’est donné le pouvoir de supprimer les agences de voyages. A leurs dires, le ministre a donné le quota élevé à ses proches et ses familles et pourtant ils ne méritent pas le nombre de quota conféré à eux selon le contenu du cahier des charges élaboré par les agences de filières privés en 2013. À les en croire, auparavant plusieurs départements étaient impliqués dans l’organisation du Hadj mais force est aujourd’hui de constater que ce ministre Diallo les a écartéespour faire ce secteur un fonds de commerce.
Pour preuve, ils diront que, le ministre a éjecté de leur fauteuil le directeur de la Maison du Hadj et son ancien chef de cabinet sur fond de malentendu. « Certaines grandes agences qui partaient avec 500 pèlerins, dans la répartition de cette année le ministre les a donné 120 pèlerins. Ce sont des agences qui paient des impôts et ont tant d’agents employés. Par contre, il y a certaines agences nouvellement créées, qui n’avaient en principe pas droit à plus de 25 pèlerins mais le ministre les a donné plus 300 ou 400 pèlerins. En réalité, le ministre au lieu de travailler convenablement avec l’ensemble des agences, a l’intention de les supprimer au profit de ses agences » ont-t-ils dévoilé. Avant d’indiquer qu’avec 2 750 000 francs CFA, les frais du Hadj de cette année, les agences paient les impôts, ont des employés, paient la cotisation de la Maison du Hadj (20 000 F CFA par pèlerin),les vaccinations et pourtant la filière gouvernement sous la direction du ministère n’en paye pas. « Donc, c’est loin d’être une concurrence loyale », protestent-ils.
Seydou Karamoko KONÉ