La Commission Nationale d’Organisation du pèlerinage de la filière privée a animé, le jeudi 16 juin dernier, au Haut Conseil Islamique sa traditionnelle conférence de presse. L’objectif était de faire le point des préparatifs du Hadj de l’année en cours. Le climat est tendu, car les Agences de voyages de la filière privée ne sont pas en odeur de sainteté avec l’Etat.
Le climat régnant au QG du Hadj à Bamako n’est pas au beau fixe depuis quelques semaines. C’est la principale information qui y filtre depuis le 16 juin, date de la tenue de la conférence sur le Hadj 2016 au Centre Culturel Islamique de Hamdallaye.
En effet, il y a une crise de confiance entre les agences de voyages et la filière étatique. Une situation qui est en grande partie liée aux paiements de créances dues à des prestataires saoudiens, à la réparation du quota, à la répartition des stickers délégués. Ces points en effet pourraient bien compliquer le déroulement de l’aspect organisationnel du Hadj 2016 si rien n’est fait dans les meilleurs délais.
Pour preuve, la commission d’organisation du pèlerinage de la filière privée et le gouvernement se regardent désormais en chien de faïence.
Les points qui font l’objet de polémique vont du paiement de créances à des prestataires saoudiens à la gestion du quota en passant par la question de stickers délégués.
En réaction à la situation jugée insupportable, la commission a dénoncé lors de conférence de presse l’intervention de l’Etat dans l’organisation commerciale du Hadj. Dans cette affaire, un doigt accusateur est pointé depuis sur le Ministère des Affaires Religieuses et du Culte.
Par conséquent, à cause de ces tiraillements, il n’est pas surprenant que le démarrage de l’édition 2016 accuse un léger retard. Toute chose qui pourrait davantage la situation de la communauté malienne quand on sait que les conditions du Hadj se durcissent de plus en plus depuis la tragédie de Mina. C’est du moins ce que l’on peut retenir à l’issue de cette conférence de presse.
Par rapport au premier point, la commission reproche à l’Etat le paiement partiel des créances dues à des prestataires saoudiens notamment les agences unies. Il s’agitd’une somme que les représentants des agences affirment avoir payé auprès de l’Etat malien.
De quoi s’agit-il ?
« Les agences de voyages qui ont été pointées du doigt sont à l’aise d’affirmer qu’aucune agence ne doit un centime à aucun prestataire saoudien », a martelé la coordinatrice. Poursuit-elle que la répartition de quota est un autre aspect.
Les agences de voyages privées, clament haut et fort que la répartition du quota est ‘scandaleuse à plus d’un titre.
A la conférencière de rappeler qu’avant la mise en place du Ministère des Affaires Religieuses et du Culte, la répartition du quota de la filière privée n’a jamais été l’affaire d’aucune administration.
Elle tire à boulets rouges sur ce Département depuis qu’il est opérationnel : « Maintenant, nous sommes confrontés à l’instruction partisane du ministre en charge du culte…La répartition 2016 du quota a été la plus scandaleuse par l’administration du hadj ».Avant de marteler non sans courage que ce sont« les accointances d’une agence de voyages avec le prince du jour qui déterminent l’importance de son quota. C’est dans cette atmosphère délétère que nous abordons l’organisation du hadj 2016 avec une frustration généralisée des agences de voyages sans précédent.», a-t-elle déploré.
Les Stickers délégués
Un autre problème susceptible de créer des frustrations au niveau des agences de voyages du hadj demeure la répartition des stickers délégués.
Ce sésame indispensable à la circulation des encadreurs de pèlerins est, selon la commission de la filière privée, laissé à la disposition de la ‘’toute puissante administration qui gère à sa convenance.
Or selon la commission, la mobilité des encadreurs de pèlerins est indispensable à l’encadrement correct et permet d’éviter les sanctions des autorités saoudiennes.
Rappelons que la conférence de presse était animée par Madame Cissé Fatim Kouyaté non moins Coordinatrice de la commission qui avait à ses côtés les autres membres du Bureau entre autres le Secrétaire général, M. Amadou Maïga, M. Ahmadou Camara.
Mountaga DIAKITE