Ce n’est plus le grand bouillonnement à la Maison du hadj. Depuis quelques jours, près de 95 % des pèlerins sont partis. En Arabie saoudite, ils auraient même commencé les préliminaires du hadj. Résultat ? Le hall de la Maison du hadj, au Centre islamique d’Hamdallaye, a désempli et est presque calme. Là, quelques policiers assis à l’ombre de manguiers, à l’intérieur, le portique électronique et le contrôle bagage ne sont même plus surveillés. Sur le côté nord du hall, le magasin des bagages reste animé car un dernier vol est programmé pour les pèlerins de la filière gouvernementale. Certains remplissent les dernières formalités. Seule la direction de la Maison du hadj reste très active, avec des réunions quotidiennes.
Les pèlerins de la filière privée ont commencé à partir dès le 17 août dernier. Six vols ont déjà transporté la presque totalité de ceux de la filière du gouvernement. « Il ne reste plus qu’un dernier voyage qui va emmener environ 268 personnes. Ce qui donne un pourcentage total de près de 95% des pèlerins maliens déjà sur place, en Arabie saoudite », explique Ibrahima Diaby, le directeur adjoint de la Maison du hadj.
A noter que cette structure a pour mission d’appuyer les actions des structures impliquées dans l’organisation du pèlerinage ; de donner les informations nécessaires aux pèlerins et aux citoyens à travers des émissions télévisées et radiodiffusées et des articles d’information sur les rites à observer aux Lieux Saints de l’Islam.
A l’ouverture de la campagne du pèlerinage, les services, les sociétés et les agences de voyages impliqués dans l’organisation du pèlerinage s’installent au guichet unique de la Maison du hadj pour accueillir les candidats au pèlerinage, en vue de les assister à accomplir les différentes formalités administratives : les visites médicales, l’inscription, le versement du coût du pèlerinage, la vaccination, l’établissement du passeport et la pesée des bagages. A l’issue des formalités, les pèlerins prennent la direction de l’aéroport pour leur embarquement. Ils auront déjà rempli toutes les formalités de contrôle et de sécurité. « Seules, quelques agences de voyages qui utilisent les services de vols réguliers en direction de Médine, première étape du pèlerinage, passent leur contrôle à l’aéroport », précise notre interlocuteur.
Pour le hadj 2016, notre pays dispose de 9000 places dont 1500 pour la filière du gouvernement et 7500 pour la filière privée. « A ce jour, 8500 sont déjà sur place en Arabie Saoudite », confirme la direction de la Maison du hadj.
Les difficultés rencontrés cette année à la Maison du hadj ont d‘abord trait au retard dans l’enregistrement des pèlerins. En tirant les leçons des précédentes campagnes, l’Etat a décidé d’ouvrir plus tôt la campagne cette année, afin de circonscrire les désagréments de dernière minute. Mais rien n’y fit, certains candidats sont arrivés très tardivement. En plus, ils ne disposent pas de carte NINA, condition sine qua non à l’obtention du passeport biométrique. Ces derniers risquent de rester à quai car la confection de ce précieux sésame prend du temps. Une autre difficulté est liée à la gestion de l’espace de la Maison du hadj. Elle ne dispose que d’un unique hall pour l’embarquement et d’une salle de formation assez exiguë. Cette année, on a eu recours à la grande salle de conférence du Centre islamique pour effectuer les formations. Par contre, quand deux vols sont programmés aux mêmes heures, le second accuse un peu de retard compte tenu du fait que les passagers ne peuvent embarquer en même temps à partir du seul hall. Pour Ibrahima Diaby, il faudrait deux à trois salles d’embarquement pour éviter ce problème. En effet, avec la normalisation de la situation de notre pays, il présage que le quota de pèlerins devra passer de 9000, cette année, à 12000 dans les années à venir. Il faudrait donc trouver un plus grand espace pour les commodités d’enregistrement, de formations et d’embarquement.
Autre lieu autre décor. A Niamakoro, quelques centaines de candidats au hadj sont réunis devant la mosquée de ce quartier pour une séance d’information et formation. Ils écoutent attentivement les différents orateurs qui expliquent ce à quoi le pèlerin doit s’attendre, en arrivant en Arabie saoudite. Il s’agit de ceux qui ont choisi de remplir les rites du 5è pilier de l’islam avec une société privée de transit et de voyage, associée à des partenaires. Ils sont exactement 330 pèlerins que ces agences de voyage privés doivent acheminer, dès vendredi, à la Mecque. Selon Lamine Traoré le Pdg de la société, qui assure la coordination de ce groupement, cette année, il n’y a pas de difficultés majeures. « Dans un premier temps, nous avions des inquiétudes par rapport aux différentes innovations qui ont été introduites cette année, mais Dieu merci, ces changements se sont avérés être des avantages plus tôt que des problèmes. C’est par exemple le cas du passeport biométrique et du bracelet électronique. En 24 heures, nous arrivons à obtenir cette pièce administrative quand on remplit toutes les formalités », a expliqué notre interlocuteur.
« Le bracelet électronique, qui est proposé par les Saoudiens, contient toutes les informations du pèlerin qui le porte. Ce qui devient un avantage », a-t-il ajouté.
Y. DOUMBIA