Gestion du dossier des pèlerinages, activités des sectes, liberté des croyances et cultes : Le ministère de l’Administration territoriale et celui des Affaires religieuses à couteaux tirés

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Yacouba Traoré

Avec la récente création du ministère des Affaires religieuses et du culte, plus d’un Malien avait pensé que les musulmans du Mali (religion pratiquée par plus de 90 %de la population) avaient trouvé l’interlocuteur le plus indiqué pour gérer les questions liées au pèlerinage. Que nenni ! L’Administration territoriale, qui gérait cette activité depuis longtemps, n’entend pas se délester d’un domaine où, dit-on, il y a à boire et à manger. Ce qui met le pauvre ministre Yacouba Traoré quasiment au chômage technique ! Le voilà parti en villégiature en Guinée et au Niger pour voir ce que ses homologues ministres des Affaires religieuses de ces pays font pour ne pas se ronger les ongles.

La création avait suscité une vive polémique sur son opportunité par ces temps d’un islamisme rampant, d’un fanatisme envahissant et d’un terrorisme sur fond de fondamentalisme de plus en plus dévastateur. Le ministère des Affaires religieuses et du culte a surgi ex nihilo dans l’architecture gouvernementale de la deuxième équipe du Premier ministre Cheick Modibo Diarra.

Si parmi les acteurs politiques, plusieurs chefs de partis n’avaient pas applaudi la création d’un tel département ministériel, c’est l’ancien Premier ministre Dr Soumana Sako de la CNAS-Faso Hèrè qui a eu le courage de l’exprimer sur les ondes de RFI. ” Nous considérons la création de ce  nouveau département  comme un danger très sérieux pour la démocratie “, avait-il déclaré. Ce qui lui a d’ailleurs valu une volée de bois verts de la part des religieux dont un des responsables, Mohamed Kimbiri avait presque mis en garde M. Sako : “Je me trouve dans l’obligation de répondre à ces attaques directes et frontales dans le but d’apporter une modeste contribution à l’éclairage d’une certaine compréhension non fondée, faisant croire que l’Islam est une religion rétrograde, de donner des précisions de notre vision sur le concept de la laïcité, et de lancer un appel à toute la communauté  musulmane à l’union sacrée contre les prédateurs de la démocratie, à la concertation, et la cohésion pour faire un bloc unique et homogène pour le triomphe de l’islam

D’autres acteurs politiques comme Me Mountaga Tall du CNID-Faso Yiriwa ton ont plutôt salué la création de ce ministère, qui, a-t-il souligné, est contenue dans le projet politique du parti du soleil levant. L’Etat laïc, se plait-il à expliquer, ” n’est pas l’Etat irréligieux mais l’Etat areligieux c’est-à-dire un Etat qui est d’égal partage entre les différentes religions… “.  

Seulement, la définition  des attributions du département que dirige le ministre Yacouba Traoré  pose problème. «Définir les affaires religieuses et le culte dans un Etat qui se bat pour protéger sa laïcité, commente un observateur, n’est point  chose aisée». C’est dans ce sens que les innovateurs ont été confrontés à certaines réticences. A titre d’exemple, le ministère de l’Administration territoriale s’est catégoriquement opposé à ce que le volet pèlerinage soit enlevé de ses domaines de compétences pour être confié au nouveau ministère des Affaires religieuses et du culte.

Il semble que l'”on ne peut pas administrer le territoire sans gérer les croyances religieuses; et le pèlerinage fait partie des croyances religieuses“. Ces propos tenus par un haut responsable du département que dirige le Colonel ministre Moussa Sinko Coulibaly posent le problème même du champ d’intervention du nouveau ministère. Ceci, dans la mesure où il nous est revenu que les chrétiens, notamment l’archevêché (l’église catholique) n’entend pas aussi se confier à un ministère taillé sur mesure. Le Vatican (tutelle mondiale du catholicisme), selon nos informations, est foncièrement opposé à l’intervention d’un département de tutelle dans la gestion des questions de religion. Toute chose qui a poussé les responsables du culte chrétien à préférer rester dans le giron du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, une administration plus neutre. Ainisi, tout ce qui concerne les croyances, les pratiques religieuses, la vigilance de l’Etat par rapport à des sectes qui se multiplient, l’administration territoriale garde la main.

Du coup, le ministre Yacouba Traoré, un haut responsable du Haut conseil islamique du Mali et non moins membre de plusieurs organisations islamiques, dont la ligue des imams et érudits du Mali, se retrouve presque sans domaine d’activités, sans prérogatives réelles. Le ministre des Affaires religieuses vient d’être envoyé pour  aller s’inspirer de ce que ses homologues nigérien et guinéen font. Mais, en attendant, il doit simplement… inaugurer les chrysanthèmes ! A moins d’envoyer monsieur le ministre des Affaires religieuses enseigner la religion à Iyad Ag Ghali et à ses alliés du MUJAO afin qu’ils sursoient à  poursuivre l’amputation des mains et des pieds ! Tâche ardue pour le ministre Traoré qui chôme d’abord.

 

Bruno D SEGBEDJI

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6 COMMENTAIRES

  1. Inopportun et insensé quel rôle jouera t-il avec cette monte de l’intégrisme religieux.Si mountaga croit que ses accointances avec ces religieux le propulseront à la tête de l’état il se trompe.

  2. Sacré Mountaga il soutien tout ce qui vient d’un pouvoir qui n’est pas Adema même si son parti à participé à un gouvernement Alpha.

  3. Islam Will over take in spite of wars against it. Be just, and think and reflect for your selves; do not late others do that for you. Europeans are coming now massively to the Islam, as well as Americans, but the blind people are trying
    to go off from it. WAKE UP!!!

    • Tu rêves mon gars!!!!!!!!!!!!!!!!! Avec vos pieds et mains coupés ce qui va arriver c’est que nous allons perdre nos fidèles terrorisés par un Islam médiéval!!!!!!!!! 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈 😈

  4. Une analyse impécable . çà risque d’etre un probleme et non une solution ce nouveau ministère

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