Dr. Abdoul Fatah Cissé, directeur général de la maison du Hadj en exclusivité : “L’ambassadeur Khaled Mabruk Al-Khailed est un diplomate chevronné qui aide beaucoup le Mali”

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“Notre objectif est d’en finir avec les inscriptions pour le Hadj-2024 d’ici fin février”

Pour la bonne organisation du Hadj de 2022 à 2023, le directeur général de la Maison du Hadj, Dr. Abdoul Fatah Cissé, a été primé en Arabie saoudite en marge de la grande foire organisée chaque année en prélude au voyage aux Lieux saints de l’islam. Une rencontre tenue du 8 au 11 janvier 2024 et au cours de laquelle les autorités saoudiennes et l’ensemble des acteurs du Hadj se sont retrouvés pour déterminer les conditions d’organisation et de participation pour accomplir le cinquième pilier de l’islam. A rappeler que cette distinction a été décernée au directeur général de la Maison du Hadj en présence du ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Dr. Mahamadou Koné.

Aujourd’hui-Mali : Vous venez de séjourner en Arabie saoudite. Peut-on savoir l’objet de cette mission ?

Dr. Abdoul Fatah Cissé : Il s’agissait de participer à une très grande foire que l’Arabie saoudite a l’habitude d’organiser à la veille de chaque Hadj au début de l’année. Cette année, la rencontre s’est tenue du 8 au 11 janvier 2024. Pour l’occasion, les autorités saoudiennes convoquent l’ensemble des pays qui participent au Hadj pour la signature du protocole d’accord relatif aux conditions d’organisation du pèlerinage. C’est l’occasion pour moi de remercier le ministre du Hadj du Royaume d’Arabie saoudite qui nous a très bien reçus et il s’est surtout réjoui de la bonne organisation du Hadj dans notre pays depuis 2022. Il a ajouté qu’il a eu des informations positives sur notre pays concernant l’organisation du pèlerinage, se félicitant au passage du fait qu’il n’y a pas eu de sanctions contre les acteurs du secteur de notre pays de 2022 à 2023. Le ministre nous a encouragés à continuer sur cette voie et à toujours apporter des améliorations.

Pour votre information, avant la signature du Protocole, le ministre du Hadj nous a honorés avec un prix pour notre travail bien fait. Après cette remise, il m’a personnellement donné l’opportunité de visiter l’intérieur de La Kaaba.

Un privilège accordé seulement aux chefs d’Etat et présidents de la République. Ce prix et l’accès à l’intérieur de La Kaaba pendant 30 minutes sont la preuve du respect et de la considération du Royaume d’Arabie saoudite à l’endroit de notre pays.

En résumé, aujourd’hui la Maison du Hadj, le ministère chargé des Affaires religieuses, les autorités maliennes d’une manière générale ont le respect et la confiance des autorités saoudiennes. C’est pour vous dire que nous avons la confiance des autorités saoudiennes. De notre côté, à savoir la Maison du Hadj, nous appliquons à la lettre toutes les recommandations de la partie saoudienne pour le Hadj.

Durant cette mission, nous avons eu la chance de rencontrer les différents services impliqués dans l’organisation du Hadj, notamment le Bureau qui accueille les pèlerins à Médine, le Bureau qui s’occupe du transport des pèlerins de l’aéroport à l’hôtel et à Médine et de Médine à La Mecque et entre Mina Arafat et Mouzdalifa. Nous avons rencontré les sociétés qui s’occupent des prestations à Mina, Arafat, Mouzdalifa. Nous avons échangé avec tous les acteurs qui s’occupent des questions de tentes, de la restauration, de l’assainissement, le déplacement pour les autres rites du Hadj.

Après ces échanges, nous avons signé des conventions avec ces acteurs. Aujourd’hui, après la signature de ces conventions, nous pouvons dire que tout est bien en place pour qu’on puisse faire de très bonne campagne en 2024. Seulement, il faut noter que la partie saoudienne a surtout insisté pour qu’on s’occupe bien de nos pèlerins par rapport à l’aspect sécuritaire des lieux. Cela pour éviter des infiltrations sur nos sites.

Est-ce qu’on peut savoir à qui vous dédiez cette distinction ?

Tout d’abord, je dédie cette distinction au gouvernement de la Transition qui nous a beaucoup appuyés. Ce prix, c’est pour le Mali, car c’est notre pays qui a été honoré. Il faut surtout reconnaitre que le gouvernement de la Transition nous a soutenus et accompagnés pour réglementer le secteur du Hadj. Car, avant le secteur du Hadj n’était pas réglementé. Et tous ces textes que nous avons notamment la loi, les décrets, les arrêtés, les décisions ont été pris pendant cette Transition, des mesures qui ont permis de réglementer le Hadj à 100 %.

Ensuite, je dédie cette distinction à l’ensemble des pèlerins maliens, parce que ce sont eux qui se sont très bien comportés en Arabie saoudite. Les 13 323 pèlerins que nous amenons en Arabie saoudite constituent un record jusque-là inégalé. Faire deux ans de pèlerinage, sans sanction sans avoir d’avertissements, c’est très rare de voir cela. Et enfin, je dédie ce prix à l’ensemble de nos compatriotes musulmans, au personnel de la Maison du Hadj. C’est surtout grâce au soutien et la bénédiction de l’ensemble de la communauté musulmane que nous parvenons à faire un bon Hadj.

Où en sommes-nous avec les préparatifs pour la campagne 2024 ?

Pour cette campagne, nous sommes beaucoup avancés. Depuis le lancement au mois de novembre passé en Arabie saoudite, les inscriptions ont commencé et les préparatifs aussi battent leur plein. Nous avons déjà un chronogramme tracé depuis la fin du Hadj 2023. Nous avons commencé ces préparatifs avant même de quitter les Lieux saints de l’islam Mina, Arafat, Mouzdalifa, où ils nous ont octroyé le quota en nous invitant de commencer les préparatifs.

Les préparatifs ont commencé depuis cette date. Nous avons fait le lancement officiellement au mois d’octobre passé. Et notre objectif est de finir avec les inscriptions au plus tard le 29 février. Mais aujourd’hui, les choses avancent et nous continuons à sensibiliser nos pèlerins à venir vite s’inscrire parce que la procédure a changé. Ce n’est plus comme avant où les pèlerins pouvaient venir vers le mois de ramadan ou après le ramadan. A titre de rappel, avec le chronogramme actuel, nous allons rentrer dans la zone jaune des inscriptions qui a commencé depuis le 1er février. Nous aimerions atteindre les objectifs d’ici fin février, c’est-à-dire finir avec l’ensemble de nos inscriptions, la formation de nos pèlerins et finir avec nos contrats avec les hôtels et hébergements et faire aussi la programmation de vols aériens qui vont commencer la fin du mois de mai 2024.

A combien s’élève le coût du Hadj aussi bien pour la filière privée que pour la filière gouvernementale cette année ?

Pour ce qui concerne le coût du Hadj, il n’y a pas eu de changement majeur. Parce que c’est dans la mission que les coûts sont déterminés de façon définitive. Ce qu’il faut noter c’est qu’il n’y a pas eu d’augmentation en Arabie saoudite. Comme il n’y a pas eu d’augmentation, c’est sûr qu’il n’y aura pas d’augmentation sur le coût du Hadj. Le montant de 2023 va être maintenu, c’est-à-dire 4 166 425 F CFA pour ce qui concerne la Maison de Hadj à savoir la filière gouvernementale. Et pour les privés, le montant c’est 4 675 000 F CFA.

Dans le cadre des préparatifs du Hadj, quels sont vos rapports avec les autorités saoudiennes ?

Nous avons de très bons rapports avec les autorités saoudiennes. Comme je vous l’ai déjà dit, il n’y a pas eu de sanctions, il n’y a pas eu d’avertissements. Au contraire, il y a eu des encouragements, le respect est total entre nous.

Nous avons surtout de très bons rapports avec le ministre du Hadj du Royaume d’Arabie saoudite, avec le vice-ministre du Hadj, avec le Bureau, même la direction générale de Hadj pour ne citer que ceux-ci. Les autorités saoudiennes nous encouragent et citent même le Mali en exemple. Chaque fois elles disent aux autres pays de prendre exemple sur le Mali ; toute chose qui nous réconforte.

Et vos rapports avec l’ambassade du Royaume d’Arabie saoudite au Mali ?

Nous avons de très bons rapports avec l’ambassade du Royaume d’Arabie saoudite au Mali surtout l’ambassadeur Son Excellence Khaled Mabruk Al-Khailed. C’est vraiment un diplomate chevronné qui aide beaucoup le Mali. En 2022 quand nous avions eu des soucis avec le système de délivrance des visas des pèlerins, il nous a beaucoup aidés à résoudre ce problème. Il a même fait un déplacement pour ça. Aussi, il s’investit sans cesse pour améliorer les conditions du Hadj. Il nous aide aussi avec des conseils judicieux pour éviter les difficultés dans le processus du Hadj. Au-delà du Hadj il est avec nous dans toutes les affaires islamiques, avec les associations et regroupements. C’est un diplomate qui connaît son travail, qui fait beaucoup pour le Mali.

Au nom de l’ensemble de la communauté musulmane et au nom de l’ensemble des pèlerins maliens, nous ne pouvons que le féliciter et lui faire des bénédictions.

Que le bon Dieu l’assiste et l’aide avec tout ce qu’il est en train de faire en bien pour le Mali et pour le pèlerinage et surtout pour la Maison de Hadj.

Est-ce que les formations des pèlerins ont commencé. Si oui, sur quoi portent-elles ?

Les formations ont commencé depuis le 3 octobre 2023. Nous avons commencé à former nos pèlerins qui sont déjà inscrits et elles continuent. Nous avons deux groupes de pèlerins par semaine.

Vous savez pour avoir un très bon Hadj, il faut faire une très bonne formation. Si vous ne faites pas la formation, vous ne pouvez pas faire un très bon Hadj.

La formation est un droit du pèlerin. Tout ce qui peut amener nos pèlerins à faire son pèlerinage dans la tranquillité, de façon exemplaire nous tient à cœur.

A travers ces formations, nous sommes en train d’aider nos pèlerins à comprendre le Hadj, à connaître ce qu’il faut faire à la Maison de Hadj ici à Bamako, aux aéroports, à l’hôtel, à La Mecque, à Médine, les visites que nous faisons à Médine et à La Mecque et même à Mina, Arafat et Mouzdalifa. Ce sont 4 millions de personnes qui vont se retrouver pour le pèlerinage. C’est une formation continue pour les pèlerins car de sa réussite dépend celle du Hadj.

Votre mot de la fin, un mot aux différents acteurs ?

C’est d’inviter les candidats au Hadj de sortir vite pour s’inscrire car le Hadj a changé, ce n’est plus comme il y a cinq ou trois ans. J’invite les pèlerins qui sont en train de prendre le retard pour l’inscription à venir vite sinon cette année on risque de ne pas avoir le moyen d’inscrire les pèlerins après le mois de mars 2024.

Encore une fois, nous invitons l’ensemble des pèlerins à s’inscrire d’ici la fin du mois de février 2024. Notre objectif est de finir avec tout le processus. Car, la zone rouge qui est indiquée par les autorités saoudiennes et où on n’aimerait pas se retrouver, commence à partir du 1er mars jusqu’au 24 mars. Si nous arrivons à éviter cela et finir tout à temps, les pèlerins seront à l’aise. Nous-mêmes, nous allons faire un travail remarquable et le Mali aura de bonne réputation dans les différents pays qui organisent le Hadj.

          Réalisé par Kassoum Théra

 

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