Le pèlerinage 2012 a été un véritable enfer pour les fidèles ayant choisi la filière gouvernementale pour se rendre à la Mecque.
Sur place, ils ont vécu un véritable calvaire et les conditions de leur retour au pays auront été des plus cauchemardesques.
Pèlerinage 2012. Tous les maliens étaient émerveillés par les dispositifs mis en place lors du départ des pèlerins au niveau de la maison du Hadj car la rigueur était de mise tout au long de la procédure, c’est-à-dire, de l’enregistrement jusqu’à l’embarquement dans les bus pour l’aéroport. C’est donc dire que tout se passait bien au Mali comme sur des rails indiens et les programmations faites pour le départ à la Mecque via Djeddah ont été scrupuleusement respectées y compris les plans de vol.
Mais, une fois sur le sol saoudien, le calvaire a commencé pour ces pèlerins. Cette joie et ce bonheur de fouler la terre bénie de la Mecque a été d’une courte durée. Selon nos sources, la commission d’organisation sur place a brillé par son amateurisme, son incompétence et surtout par un manque de communication avec les pèlerins qui étaient tout le temps en quête d’informations. Toutes choses qui expliquent également cette plainte massive des pèlerins sur la qualité des repas fournis. Ces pèlerins ont été en permanence confrontés à ces problèmes du fait qu’ils ne disposaient pas d’interprètes pouvant les permettre de communiquer avec d’autres ou du moins régler quelques difficultés. Cette situation a eu comme conséquences, de nombreux cas d’égarement de certains pèlerins laissés souvent à eux-mêmes des journées durant.
Dans le domaine de l’hébergement, certaines personnes (âgées de 75 ans ou plus) se sont vues attribuer des chambres au niveau du quatrième étage des immeubles sans ascenseurs et cela sans tenir compte de leur capacité physique. Nous savons tous que les pèlerins sont en majorité constitués de sexagénaires et d’analphabètes ne parlant ni le français ni l’anglais encore moins l’arabe et qui sont à leur tout premier voyage hors du Mali.
Le retour au bercail aura aussi été un véritable calvaire pour ces vieilles personnes qui avaient hâte de revoir les siens après le pèlerinage accompli dans les pires conditions.
Avec une équipe d’organisation loin d’être à la hauteur, ces fidèles musulmans ont été obligé d’attendre des semaines durant sans savoir quand est ce qu’ils seront invités à prendre le vol du retour. Pire encore, les membres de la commission ont disparu dans la nature laissant les pèlerins ne sachant à quel saint se vouer.
Mais ce qui a encore exacerbé la colère des pèlerins est le fait que certains parmi eux qui étaient du deuxième convoi se sont vus offert des billets d’avion pour le premier vol pendant qu’au même moment on débarquait des passagers du premier convoi.
Cette situation a poussé certains hommes présents sur les lieux à dénoncer ces pratiques d’un autre âge en menaçant de porter cette information au ministre de l’Administration territoriale qui reste fortement interpelé sur cette affaire.
Certains pèlerins ont même voulu observer une grève de la fin en refusant de quitter les locaux de l’aéroport car victimes des magouilles des organisateurs qui, selon eux auraient pris des sommes faramineuses avec des commerçants pèlerins en vue de les programmer sur des vols pour lesquels ils n’étaient pas prévus.
Comme pour dire que la gangrène de la corruption malienne s’est invitée sur le lieu Saint de l’islam.
Nos hautes autorités doivent tirer cette affaire au clair et prendre les dispositions qui s’imposent pour punir les coupables.
Malick Camara