Au Mali, le paludisme constitue le premier motif de consultation dans les établissements de santé avec 34% en 2021. C’est dans ce contexte que le gouvernement à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et Catholic relief Services (CRS), nouveau gestionnaire du fonds palu, ont organisé, ce lundi 25 avril, la 15ème édition de la Journée mondiale et de la Semaine nationale de lutte contre le paludisme.
« Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». C’est le thème retenu pour l’édition 2022 de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. « Il y a plusieurs innovations dans la lutte contre le paludisme », a indiqué Dr Mariam Tall, directrice du projet Paludisme-Fonds mondial, à Catholic Relief Services. Par exemple, explique-t-elle, des moustiquaires de deuxième génération seront bientôt distribuées au peuple malien grâce au financement du Fonds mondial.
Pour le projet triennal de lutte contre le paludisme 2022-2024, le Fonds mondial a octroyé au Mali une nouvelle subvention de 74 millions d’euros (49 milliards FCFA). Un fonds géré désormais par Catholic Relief Services Mali. « Nous serons au côté du gouvernement pendant les trois prochaines années pour accompagner la lutte contre le paludisme », a affirmé Dr Mariam Tall. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas droit à l’échec ». La prévention du paludisme sera au cœur des innovations à venir avec notamment le développement des répulsifs spatiaux.
Au terrain Chaba de Lafiabougou, où a été célébrée la 15ème édition de la Journée mondiale et de la Semaine nationale de lutte contre le paludisme, le représentant de l’OMS, Jean Pierre BAPTISTE, a attiré l’attention sur l’impact négatif du paludisme sur le développement d’un pays. « Nous devons passer de la perception du paludisme en tant que problème de santé à la compréhension de cette maladie en tant que menace pour le développement socioéconomique », a-t-il assuré. C’est en ce moment, a expliqué Jean Pierre BAPTISTE, que la maladie pourra faire l’objet d’une « réponse multisectorielle ».
1 480 décès en 2021
Au Mali, 3,2 millions de cas confirmés de paludisme ont été enregistrés en 2021. La maladie a fait 1 480 décès. Des chiffres en-deçà de la réalité, car selon une étude 38,8% des clients de pharmacie à Bamako reconnaissent avoir pour recours initial contre le paludisme soit à l’automédication, soit aux médicaments traditionnels. Présente à la célébration de la 15e édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, la professeure Rokia Sanogo, Chef du département médecine traditionnelle de l’Institut national de Santé publique (INSP) estime que l’innovation, c’est aussi associé les tradi-thérapeutes à la Stratégie nationale de lutte contre le paludisme.
Au nom du Premier ministre empêché, la ministre de la Santé, Diéminatou SANGARÉ, a salué l’octroi de la nouvelle subvention qui va « accélérer la réduction du Palu » ainsi que son élimination d’ici à l’horizon 2030. Aujourd’hui, a révélé la ministre de la Santé, le Mali se positionne parmi les premiers pays candidats pour implémenter le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 à une large échelle.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net