Après l’attaque sanglante perpétrée contre Siradiouba (Yanfolila) par un village frontalier de la Guinée Conakry, soldée par la mort de cinq Maliens -dont un gendarme- , Maliens et Guinéens se concertent pour trouver une solution définitive à ces crises à répétition de par et d’autre de la frontière commune.
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La visite au Mali du ministre guinéen de la Sécurité intérieure n’aura donc pas suffi, d’où la présence, dans nos murs, le week-end dernier, du Premier ministre guinéen, M. Lansana Kouyaté.
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L’émissaire de M. Kouyaté a pourtant eu, au cours de son séjour, des rencontres au sommet avec les plus hautes autorités maliennes, dont le Président de la République, Amadou Toumani Touré. Celui-ci, tout en regrettant les morts qu’a occasionné l’attaque de Siradiouba, a situé le problème entre populations frontalières Mali-Guinée et non entre le Mali et la Guinée Conakry.
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Des propos qui, en plus de rassurer l’émissaire du pouvoir de Conakry ne l’ont guère surpris. En dépit de ces assurances, les séances de travail qu’a eu l’émissaire du gouvernement guinéen avec ses homologues maliens, ont-ils porté fruit? La question est de taille, et sa réponse permettra sûrement de situer le cadre de la visite du Premier ministre, Lansana Kouyaté.
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On se rappelle que tout juste après l’attaque, le Premier ministre malien, Modibo Sidibé, avait ordonné le déploiement d’un dispositif sécuritaire dans la zone, en vue de renforcer la sécurité et protéger les citoyens maliens.
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Aujourd’hui, il paraît évident qu’il faut trouver les voies et moyens d’aplanir ces différents successifs entre populations malienne et guinéenne, le long des frontières des deux pays.
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Surtout que l’attaque de Siradiouba ne se justifiait guère, après la rencontre, il y a quelques mois, à Sélingué, entre les principaux acteurs en charge de la sécurité des deux pays, qui seraient un aujourd’hui si le colonisateur n’était pas passé par là.
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La visite du Premier ministre guinéen dans notre pays s’inscrit donc en droite ligne de la recherche d’une solution durable et définitive à ces échauffements entre populations le long de la frontière commune Mali-Guinée Conakry. Ainsi, pour pallier ces crises répétitives, il est impérieux qu’il y ait -en plus des retrouvailles des autorités au sommet- des rencontres d’information et d’échange constantes entre les villages frontaliers maliens et guinéens.
rn En définitive, Maliens et Guinéens doivent prendre toutes les dispositions nécessaires pour mater ce genre de querelles susceptibles de dégénérer en véritables conflits politiques et territoriaux entre les deux Etats.
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La cohésion entre le Mali et la Guinée Conakry doit aller au-delà des mots pour se traduire en vérité concrète sur le terrain. Sans cela, ce serait, comme dirait l’autre, de l’éternel recommencement.
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Adama S. DIALLO
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