Home Blog Page 21001

Crime crapuleux à Kati:Un gang ouvre le feu sur un boutiquier

0
Il n’y a aucun doute, les délinquants imposent de plus en plus leur loi dans le sang aux paisibles citoyens. Attaques à main armée, trafic de stupéfiants et d’armes de toutes sortes, sont autant de défis que le ministère de la sécurité et de la protection civile est incapable de relever. Le meurtre sauvage d’un boutiquier dans la nuit du 5 au 6 juillet dernier à Kati-Malibougou Secteur II en est la preuve parmi tant de souffrances que la pègre impose aux contribuables maliens.
La victime répondant au nom de Samba Diallo, âgé d’environ 35 ans, marié, père de deux enfants, est né de feu Lamine et de Sélikènè Diakité à Gouna dans la préfecture de Yanfolila (région de Sikasso). Dans la nuit du 5 au 6 juillet dernier, à Kati-Malibougou Secteur II où il habite depuis plusieurs années avec sa famille, les populations dormaient profondément quand, aux environs de 3 heures 30 minutes du matin, un coup de feu suivi de cris de détresse est parti de sa boutique, coupant net le sommeil du voisinage. Très habitué au langage des armes, le caporal-chef Kolèba Konaré en service au Peloton central de Kati, domicilié dans l’entourage, qui dormait sous sa véranda, a sursauté de son lit pour aller voir ce qui se passait dehors. A peine s’est-il précipité devant sa famille qu’il a aperçu un groupe d’individus s’enfuir de vers le commerce de Samba Diakité, un de ses voisins immédiats. Aussitôt, le militaire comprend qu’il s’agissait d’une attaque à main armée. Toute autre activité cessante, il se précipite au domicile de son frère ainé et chez son jeune frère du nom de Fousseyni Konaré en service à la Direction générale de la police nationale (DGPN) pour se faire accompagner dans la boutique de Samba Diakité d’où le coup de feu est parti. Ici, les frères Konaré constatent avec peine la porte du commerce défoncée, le propriétaire des lieux allongé sur un matelas entre le comptoir et les étagères, visiblement mourant, le sang giclant de son épaule gauche. Sur le champ, le caporal-chef Kolèba Konaré et ses frères évacuent d’urgence le pauvre à l’hôpital national de Kati pour des soins. Mais, vu la gravité des blessures, les autorités hospitalières de cet hôpital le font diriger sur le service des urgences et de la réanimation de l’hôpital Gabriel Touré. Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Samba Diakité succombe des suites de ses blessures quelques instants plus tard, laissant derrière lui une épouse fortement éprouvée et ses deux mignons enfants. C’est aux environs de 5 heures 30 minutes que les Konaré informent le commissariat de police de Kati du drame pendant que les tueurs avaient eu le temps de se retirer dans leur tanière quelque part à Kati. L’officier de police de permanence, l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko, de la section de police judiciaire du commissariat de police de Kati, sous les ordres de son commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et après avis du procureur de la République près le tribunal de Kati, se fait accompagner par quelques éléments sur les lieux pour constater les faits.
 
Un pistolet de fabrication artisanale avec un étui vide retrouvé sur les lieux du drame
Dans la boutique de Samba Diakité où l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko et ses éléments se sont rendus, ils ont découvert un matelas maculé de sang, un pistolet de fabrication artisanale, calibre 6, avec un étui vide. Mais, s’agissant des marchandises, apparemment, toutes étaient à leur place. Les policiers avant de quitter les lieux ont interrogé l’épouse de la victime pour savoir si l’intéressé n’avait pas d’argent dans sa caisse. Quelques broutilles sûrement. Car, selon Bolly, un commerçant chez qui Samba Diakité se ravitaille en marchandises, la veille du drame, le boutiquier avait dépensé une somme importante dans l’achat de divers articles. Même s’il avait de l’argent dans sa caisse, le montant ne pourrait être qu’insignifiant. Quant aux tueurs d’hommes, ils n’ont eu aucune indication sur leur personnalité. Qu’à cela ne tienne, l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko, un policier très rompu dans les enquêtes tout comme son chef hiérarchique, le commissaire principal de police Sékou Salia Maîga, chargé dudit commissariat de police, a ouvert une enquête pour mettre le râteau sur ces ordures humaines qui s’installent dans les rues de Kati. Le policier a choisi la stratégie en damier qui consiste à placer les pions partout non seulement dans la ville de Kati, mais aussi en dehors de la ville pour aboutir à un résultat probant. En attendant, la seule question qui intrigue le commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et ses hommes et à laquelle ces derniers tentent toujours de trouver une réponse, c’est de savoir à qui appartient le pistolet retrouvé sur les lieux du drame ? Déjà, certains indices font dire à d’autres personnes que ledit pistolet ne peut être que la propriété des visiteurs. Elles expliquent que les voleurs, après avoir tiré sur leur cible, pourraient tenter de l’assommer en lui lançant le pistolet vidé de tout son contenu. Quant à la thèse selon laquelle l’arme appartiendrait au défunt, peu de gens la soutiennent à Kati-Malibougou Secteur II où une panique généralisée s’est emparée des populations depuis le meurtre du boutiquier. En attendant, le commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et ses éléments fouinent discrètement dans tous les coins malfamés de Kati afin de mettre hors d’état de nuire cette nouvelle race de criminels que Kati n’a jamais connue jusque-là. D’après des témoignages dans cette ville, Kati connaît des vols avec effraction, de larcins, de vols de bétail et surtout des crimes passionnels. Mais attenter à des vies des paisibles populations pour leurs biens, est une nouvelle forme de criminalité qu’on y importe d’ailleurs. Les forces de l’ordre et de sécurité en charge de la protection des Katois et de leurs biens, invitent l’ensemble de la population à se joindre à elles pour faire échec à ces ordures humaines où qu’elles se trouvent. Car, la quiétude de chaque Katois en dépend.

O. BOUARE

Bagadadji:Un ancien pilote de l’armée de l’air arrêté pour vol de moto

0
Cruel destin ! C’est le moins que l’on puisse dire à propos de cet ancien génie de l’air de la promotion 1975, cruellement basculé dans la drogue après sa radiation en 1981 de l’Armée malienne pour motif d’indisciplinaire caractérisé. Pendant que certains de ses compagnons d’arme circulent avec des grades de Colonel ou de Général d’Armée sur les épaules, le pauvre s’essaye dans la délinquance et se fait loger au fond des cellules dans des commissariats de police. Impensable !
C’est dans les filets de la brigade de recherche du commissariat de police de police que sont tombés sans grande difficulté, le délinquant répondant au nom de Ibrahima Yattassaye dit Hibou, administrateur de société et ancien technicien de radio d’aviation à l’Armée de l’Air, natif de la richissime famille Yattassaye à Dravéla, car c’est de lui qu’il s’agit et son allié éternel Bani Dramé dit Douga, domicilié à Bagadadji en Commune II du district. L’arrestation des deux caïmans est relative à une plainte que la demoiselle Fatoumata Sidibé, reporter-photographe à la section photo de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) a portée contre eux devant le procureur de la République près le tribunal de la Commune II pour vol de sa moto Jakarta au cours d’une visite à Bagadadji. Selon, la plaignante, dans la journée du 3 juillet dernier aux environs de 14 heures, elle s’était rendue au domicile de Bani Dramé dit Douga qu’elle connaît depuis plus de 7 ans. A son arrivée, elle a pris soin de garer sa moto dans la cour et la verrouiller à l’aide d’un anti-vol avant de rentrer dans la chambre où se trouvaient Douga et Ibrahima Yattassaye dit Hibou. A peine a-t-elle pris place dans un fauteuil que Hibou a demandé de lui prêter sa moto pour faire une course en ville. Mais, poursuit-elle, elle refusa net pour des raisons qu’elle ne dévoile pas. Peu de temps après, affirme la plaignante, les deux hommes l’ont laissée dans la chambre pour venir dans la cour. Guidée par son sixième sens, elle est restée vigilante, les yeux fixés sur le mouvement de ses deux « amis ». Subitement, ils se sont emparés de sa moto cadenassée à l’aide de l’anti-vol, qu’ils ont ensuite traînée vers la route principale traversant le quartier populaire de Bagadadji. Malgré ses cris, ils n’ont pas obtempéré, soutient Fatoumata Sidibé, la victime. Elle est alors retournée pour les attendre chez Bani Dramé dit Douga à qui elle avait rendu visite, croyant qu’ils allaient lui ramener sa moto après leur course en ville. Une heure de temps après, Douga est retourné chez lui, sans la moto. Quant à Hibou, il n’est revenu à Bagadadji qu’aux environs de 17 heures, les mains vides. Personne parmi les deux hommes n’a voulu lui dire quoi que ce soit sur la situation de sa moto. Elle a alors informé sa mère à Lafiabougou de ce qui lui est arrivé. Celle-ci lui demande de porter l’affaire devant les autorités judiciaires pour rentrer en possession de son bien. D’après la demoiselle Sidibé, des témoignages sur les lieux lui ont révélé que Douga et Hibou ont traîné sa moto sur un chantier où ils l’auraient mise en pièces détachées en attendant de trouver un preneur. Le procureur de la République près le tribunal de la Commune II saisit d’un soit transmis a alors instruit au Contrôleur général de police Moussa Sissoko, chargé du commissariat de police du 3e arrondissement de rechercher les deux accusés.
 
Douga et Hidou entre les griffes de l’épervier
Sous la direction du Contrôleur général de police Moussa Sissoko, l’inspecteur de police Papa Mambi, l’intraitable épervier du Mandé lance ses cobras aux trousses des suspects. Ces derniers qui les connaissent pour de grands picoreurs de stupéfiants les poursuivent jusque dans leur fumoir pour les arrêter comme des poulets. Conduits à la police, Douga et Hibou nient en bloc les faits qui leur sont reprochés. Selon les déclarations de Ibrahima Yattassaye dit Hibou, il appartient à la même bande de consommateurs d’héroïne que Fatoumata Sidibé qu’il connaît, il y a de cela plusieurs années. Tout leur entourage sait et peut témoigner partout où besoin sera que celle-ci loue sa moto aux drogués contre une consommation. Dans la journée du 3 juillet dernier, précise-t-il, il a bel et bien rencontré son accusatrice à Bagadadji dans la famille Dramé où il était parti acheter de l’héroïne pour sa consommation. Voulant alors se rendre dans son chantier à Badalabougou, il a demandé à la demoiselle Sidibé de l’accompagner sur sa moto, mais elle a refusé pour des raisons qu’elle connaît. Devant son refus, il est parti dans son chantier en compagnie de Douga. Comment en plein jour dans un quartier comme Bagadadji, on peut voler une moto cadenassée sans se faire lyncher à mort ? Mais, ce que l’ancien pilote comme maudit par les dieux de l’air ne dit pas, c’est qu’il est un voleur professionnel. Il l’a prouvé en se rendant coupable du vol d’argent d’un de ses codétenus peu après son incarcération à la garde-à-vue au commissariat de police du 3e arrondissement. Toute chose qui renforce les soupçons qui pèsent lourdement sur lui. Quant à Douga, un maçon rompu lui aussi dans la drogue, il déclare que la demoiselle s’est fait chiper sa moto pendant qu’elle était sous l’effet de la drogue qu’elle picore comme un coq. Dans le souci de la manifestation de la vérité, les enquêteurs confrontent les deux parties. Mais, chacun campe sur sa position. Ils les mettent alors à la disposition du procureur de la République du tribunal de la Commune II. Ce dernier voulut entendre les deux parties avant de se prononcer sur le sort des deux accusés. Curieusement, la demoiselle Fatoumata Sidibé devient introuvable dans tout Bamako. Ni ses parents, ni son service ou ses compagnons d’héroïne n’ont su où elle se trouvait. Le procureur a fini par mettre Douga et Hibou en liberté provisoire contre une caution en attendant la trouvaille de la drôlesse et de l’insaisissable Fatim.

K. DIARRA

Rive droite du fleuve Niger:Deux vrais faux militaires sèment la terreur

0
Quand les délinquants ont accès à l’accoutrement militaire, la réputation, la dignité et l’honneur de notre Armée en souffrent énormément. Le commissariat de police du 11e arrondissement vient de mettre la main sur deux bandits avec des tenues militaires et des rangers qui sévissaient dangereusement sur la rive droite du fleuve Niger depuis un certain temps.
Tout est parti d’une patrouille de police que le commissariat de police du 11e arrondissement a organisée dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier pour nettoyer la zone dont il a la charge de protéger et de sécuriser. Au cours de leur ronde, les patrouilleurs tombent sur un individu habillé en tenue militaire camouflée, tenant dans sa main une brebis dans le noir à Garantiguibougou en Commune V du district de Bamako. Ne connaissant aucune salutation militaire, Younoussa Kané, car c’est de lui qu’il s’agit, est resté figé comme un bois mort. Les policiers le conduisent au commissariat de police pour vérification d’identité, histoire de mettre le suspect à la disposition de la police militaire, le lendemain, au cas où l’enquête révèlerait qu’il est sous le drapeau. Le commissaire divisionnaire de police Moussa Balla Diakité, chargé du 11e arrondissement et son adjoint, le commissaire de police Adama Baradji, commettent l’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga, chef de la brigade de recherche et ses hommes d’apporter toute la lumière nécessaire sur cette affaire. Mais, ce que ces derniers ne savaient pas, c’est que le complice de Younoussa Kané, avait discrètement filé au moment où les policiers parachutaient sur les lieux. Le lendemain, pendant que l’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga et ses hommes s’activaient à tirer au clair la situation du vrai faux militaire arrêté en possession d’une brebis, un individu du nom de Kounkama Keita, connu des archives de la police pour ses activités délictueuses, se présente à la police. Il venait intervenir pour Younoussa Keita. Le visiteur jure que la brebis n’est pas un produit du vol. Pour convaincre ses interlocuteurs, il promet d’amener à la police l’agneau qu’elle avait mis bas, il y a quelques jours seulement.
 
En lieu et place de l’agneau, le logeur !
Kounkama Keita, soldat de deuxième classe de l’Armée de terre, radié de l’effectif en 2005 pour vol de moto, se fait accompagner par son logeur, Issa Coulibaly, en lieu et place du petit de la brebis qu’il avait promis d’amener à la police pour innocenter son ami Younoussa Kané. Mais auparavant, le jeune homme avait dit à Coulibaly qu’il venait juste d’apprendre l’arrestation d’un voleur d’ovidé par le commissariat de police du 11e arrondissement et qu’il pouvait l’accompagner pour vérifier si la brebis lui appartenait. Issa Coulibaly dont les moutons font des va et vient entre sa famille et celle des Doumbia, avait perdu sa brebis. Celui-ci l’accompagne alors à la police, pensant réellement qu’il était un porteur d’uniforme. A leur arrivée, l’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga et ses hommes tendent un piège à Kounkama Keita dans lequel il finira par tomber. Arrêté sur le champ, il est mis au frais pour les besoins de l’enquête. Quant à Issa Coulibaly, la police l’interroge pour savoir ses liens avec le suspect. Selon ce dernier, il y a quelque mois qu’il a fait la connaissance des deux hommes. Un jour, Kounkama et Younoussa se sont présentés chez lui comme étant des militaires en service au camp de Bafo à Ségou en mission à Bamako. Convaincus qu’ils sont de vrais militaires, Coulibaly les présente à tous ses voisins avant de leur céder une piaule dans sa cour. Depuis, les deux hommes y vivent sans que leur logeur ne sache qu’il a affaire à des délinquants de gros calibre.
 
L’oncle maternel de Kounkama crève l’abcès
Sommairement interrogé, Kounkama déclare à l’enquêteur tantôt qu’il est gendarme, tantôt qu’il est un élément du Centre d’animation rurale (CAR), venu à Bamako en compagnie de 40 autres hommes pour le recrutement en cours dans l’Armée malienne. Il dit loger chez l’adjudant de l’Armée de l’Air Boubacar Diarra dit Goby. Ce dernier, ajoute-t-il, lui aurait remis 15000FCFA pour acheter un mouton à Zantiguila. Au retour, avec son ami, ils ont pris du retard. Alors vu la nuit très avancée, ils sont allés à Garantiguibougou où ils allaient passer le reste de la nuit. Pour la manifestation de la vérité, les policiers en charge du dossier, invitent l’adjudant Diarra à se présenter à la police pour affaire le concernant. Ce dernier n’est pas allé avec le dos de la cuillère. En vrai Bamanan, il déclare à la police que son neveu est pire qu’une ordure humaine. Lorsqu’il a débarqué chez lui, explique l’adjudant Diarra, quelques jours après, ses parents lui ont envoyé une lettre dans laquelle ils l’ont mis en garde, car Kounkama qui venait de loger chez lui, est un bandit de grand chemin. Il est capable de le mettre dans la merde tôt ou tard, poursuivent les parents de Kounkama dans la lettre, à en croire le militaire de l’Air. Ces déclarations édifient davantage les enquêteurs qui ont vu le chemin proprement déblayé pour retenir l’oiseau dans les liens de l’inculpation. Les témoignages d’un autre jeune homme du nom de Seydou Doumbia, domicilié à Niamakoro ont définitivement enterré la stratégie des deux voleurs. Selon celui-ci, dans la nuit du vol, il a surpris Younoussa Kané entrain de rôder autour du parc des moutons dans sa cour. A la question de savoir les raisons de sa présence dans cet endroit à cette heure tardive, il lui a fait comprendre qu’il cherchait à protéger les animaux contre la pluie qui s’abattait sur Niamakoro. Curieusement, le lendemain, Younoussa Kané avait disparu ainsi que le mouton de Issa Coulibaly. Avec ces détails, les policiers ont organisé une perquisition au domicile des pestiférés à Niamakoro au cours de laquelle ils ont mis la main sur une bande de fumeurs de chanvre indien, visiblement des élèves du duo. Dans la même chambre, ils ont découvert plusieurs équipements militaires que les deux hommes utilisaient pour semer la terreur dans les rues de Bamako. L’armée portera-t-elle plainte contre Kounkama et Younoussa pour usurpation de titre ? En tout cas, le procureur de la République près le tribunal de la Commune V devant lequel ils ont été conduits, saura leur faire comprendre que de tel comportement est intolérable au Mali.

O. BOUARE

Au bar « Colbico »:Une prostituée se fait tuer par sa camarade des trottoirs

0
Une altercation ayant opposé deux jeunes filles des trottoirs dans la nuit du 4 au 5 juillet dernier au bar « Colbico » à Faladié en Commune VI du district de Bamako s’est terminée dans le sang. Une d’entre elles s’étant servie d’un tesson de bouteille de bière a fendu l’aisselle gauche de sa rivale, occasionnant une plaie béante par laquelle elle a vidé tout son sang. Au commissariat de police du 7e arrondissement où la meurtrière a été écrouée avec son amant pour complicité, la colère et l’indignation se lisent sur des visages.
L’auteur des coups mortels s’appelle Fatoumata Guissé, née en 1988 à Sikasso, de feu Cheick Oumar et de feue Nana Traoré, domiciliée à Niamakoro Cité Unicef, serveuse au bar-restaurant « Skaba » sis à l’Hippodrome en Commune II du district de Bamako. Dans la nuit du 4 au 5 juillet dernier, la pauvre Guissé est entrée dans la légende en se rendant coupable du meurtre de sa collègue des trottoirs du nom de Sira Keita pour des raisons plus ou moins injustifiées. Malgré le remords qui envahit tout son univers, elle tente néanmoins de donner sa version. Selon elle, parallèlement à son métier de serveuse de bar, elle s’essaye dans le plus vieux métier du monde pour joindre les deux bouts. La nuit du meurtre, après son service, elle s’est rendue dans un bar chinois sur la rive droite où elle a rencontré sa copine Sira Keita en compagnie d’une certaine Hadjara et d’autres jeunes filles en quête de clients. Elle s’est alors jointe à elles pour la chasse aux hommes. C’était aux environs de 23 heures. En attendant le plein du marché, elle causa avec Sira de leurs aventures avec certains de leurs clients. Subitement, une vive discussion s’engagea entre Sira Keita et une autre prostituée du nom de Fatim Bengaly. La première aurait traité la seconde de « sauvage » n’ayant jamais fréquenté une boite de nuit digne de ce nom à Bamako. Voyant que la tension montait d’un cran, d’après la demoiselle Guissé, elle est intervenue afin de calmer les deux protagonistes. Malheureusement, Sira s’est montrée intraitable, refusant d’obtempérer malgré les conseils d’amie et de parent qu’elle lui a prodigués. Car, faut-il le préciser, elles sont toutes les trois de Sikasso, la capitale du Kénédougou. Fatoumata Guissé dit s’être retirée des lieux pour ne pas tomber dans la provocation.
 
Satan de pied ferme au « Colbico »
Après 1 heure à la ronde et à la sentinelle sur les trottoirs de moisson infructueuse, Fatoumata Guissé se décide de rejoindre son amant Moussa Balla Dembélé au « Colbico ». Grande a été sa surprise lorsqu’elle a trouvé ce dernier à la même table que Sira Keita et ses camarades. Comme on pouvait déjà l’imaginer, la jalousie s’empare du coup de Guissé qui, à son tour, a exigé sa part de consommation à son copain. A la croire, à peine a-t-elle commencé à « casser son pot » que Sira est revenue à la charge en lui lançant des propos désobligeants, non seulement à son endroit, mais aussi à l’endroit de ses parents. Comme si cela ne lui suffisait pas, poursuit la meurtrière, Sira l’a accusée de » porteuse de virus du sida, n’abordant que des petits Blancs. » Ces propos mettent le feu aux poudres. Fatoumata Guissé craque et entre dans une colère indescriptible. Elle invite son injurieuse à la suivre devant la porte du bar pour faire parler les nerfs. Sira n’accepte pas cette offre. Elle se tait. Hadjara, une des copines de Sira, se transforme en une véritable alumineuse. Elle juge cette attitude de sa copine comme lâche. Le copain de Sira, un certain Moussa Keita, coiffeur de son état, domicilié à Sogoniko, conseille à sa petite amie d’arrêter cette bagarre inutile. Malheureusement, c’était sans compter que celle-ci était montée à bloc. Elle rejoint Fatoumata Guissé sur le ring.
 
Sira tuée à l’aide d’un tesson de bouteille de bière
L’adversaire de Sira n’avait ni couteau ni lame-rasoir dans sa poche. Elle détenait un tesson de bouteille de bière que son amant Moussa Balla Dembélé lui a remis pour se défendre. Les deux guerrières se prennent corps à corps. Selon Fatoumata Guissé, c’est sa rivale qui a été la première à tenter de la fendre avec un objet tranchant n’eût été l’intervention prompte de Ahmed Sangaré, le copain de Hadjara, l’alumineuse. En retour, elle s’est servie de son tesson de bouteille qui a malheureusement atteint la pauvre sous l’aisselle gauche, occasionnant une large plaie béante et sous son sein au niveau du diaphragme. Blessée, le copain de Sira la transporte sur une Jakarta pour se rendre au commissariat de police du 7e arrondissement territorialement compétent. Sous la direction de l’officier de police de permanence, l’inspecteur de police Mohamed Ag Waïkna de la section de la « Voix publique », le chef de poste remet une fiche de premier soin avant de la diriger sur le Centre de santé de référence de la Commune VI. Vu la gravité des blessures, le médecin traitant fait évacuer d’urgence la blessée au service des urgences et de la réanimation de l’hôpital Gabriel Touré en compagnie de son amant. C’était aux environs de 4 heures du matin. Malheureusement pour elle, les médecins ne pourront rien pour lui sauver la vie. Vers 5 heures du matin, Sira Keita décède de ses blessures pendant que Fatoumata Guissé, la tueuse et son amant de complice, Moussa Balla Dembélé se trouvaient déjà entre les griffes de la police du 7e arrondissement. Au cours de leur interrogatoire, les suspects se sont mis à table, les faits étant évidents et irréfutables.
 
La fermeture du bar « Colbico » sollicitée
« Colbico » affectueusement appelé par ses inconditionnels « Col », un nom dont la signification ne rime pas avec la pudeur, est un bar qui préoccupe autorités policières et populations de la Commune VI du district de Bamako. Ici, toutes les ordures humaines de la capitale se rencontrent nuitamment pour « casser la bouteille et fumer la pipe. » Le meurtre de la demoiselle Sira Keita dans ce lieu malfamé n’est que la face émergée de l’iceberg. La prostitution à ciel ouvert, la consommation des stupéfiants, le refuge des criminels de Bamako après forfait font de ce coin, le point de chute de la mort. Difficilement, les patrouilles policières réussissent à canaliser le peuple « Colbico ». Souvent, la police organise des opérations commando pour dissuader les seigneurs du mal qui s’y terrent. Aujourd’hui, force est de reconnaître que la police est lasse de cette situation. C’est pour cette raison que les responsables du commissariat de police du 7e arrondissement ont adressé une correspondance à qui de droit pour demander la fermeture pure et simple de ce bar qui n’est ni plus ni moins qu’un axe de la mort. C’est la seule alternative pour lénifier le grand banditisme dans cette partie du district de Bamako, selon le commissaire divisionnaire de police Abdoulaye Keita dit Léa, chargé dudit commissariat de police et son adjoint, le commissaire de police Djimé Nourou Doumbia. Pourvu que leurs interlocuteurs sachent que la sécurité des personnes et de leurs biens est l’affaire de tous.

O. BOUARE

A.T. S.:« Je n’ai pas eu de chance sur l’Internet »

0
« Je n’ai pas eu de chance sur l’Internet »
Elève en terminal dans un lycée de la capitale, Mlle A. T. S, affectueusement appelée « Bijou », en plus de ses études, nourrit un grand amour pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ses heures creuses sont utilisées dans un cybercafé non loin de son domicile. « C’est ici que j’ai appris à tchatcher et à découvrir beaucoup de choses que j’ignorais par le passé », dit-t-elle.
Taille moyenne, le regard perçant, un look plaisant moulé dans un accoutrement à l’américaine, A. T. S, a vu d’œil donne l’image d’une fille heureuse. Mais comme on le dit, les apparences sont souvent trompeuses. Timide et presque minée par la solitude, A. T. S. a décidé de se lancer à l’assaut de l’âme sœur.
« C’est mon amie qui m’a encouragé à fréquenter les cybercafés et comme je n’ai jamais rencontré l’âme sœur, j’ai tenté du côté de l’Internet », avoue-t-elle. Tchatche sur des sites comme « Voilà, amitié… » ont été ses points de repère.
« Quand je n’ai pas cours les après-midi, je vais surfer. J’ai connu beaucoup de personnes à l’étranger, mais ceux-ci ne m’intéressent pas car je suis Malienne et je compte rencontrer un Malien, partager ma vie avec lui et si possible me marier avec lui », avoue-t-elle, avant d’affirmer qu’elle a été déçue.
« Les jeunes Maliens ne répondent pas aux Maliennes, ils sont tentés par les Européennes et les filles d’autres pays africains », témoigne-t-elle. « En trois ans, un seul Malien a répondu à mon annonce. Mais il est beaucoup plus âgé que moi. Je me suis alors dit que je n’ai pas de chance avec l’Internet », se résigne-t-elle.
Sans se décourager, elle continue à fréquenter les cybercafés pour, dit-elle, découvrir et apprendre beaucoup d’autres choses et espérer un jour mettre le grappin sur son Prince charmant.

Idrissa Sako

CYBER-AMOURS:Le code de mariage et de tutelle muet

0
Les amours nés sur l’Internet ne comportent aucune conséquence juridique.
 
Le monde est devenu un village planétaire à travers les Ntic. Il n’est pas rare de voir des amours naître à travers l’Internet. Cependant, selon Me Boubacar Soumaré, avocat à la Cour, le code de mariage et de la tutelle du Mali du 3 février 1963 n’impose pas une manière aux époux de se connaître. Il ne pouvait même pas en imposer, dit-il, parce qu’en 1962 les nouvelles technologies n’étaient pas connues du Mali.
En clair, qu’on se connaisse par Internet ou par tout autre moyen, l’essentiel, c’est de répondre aux conditions juridiques fixées par le code de mariage et de la tutelle à savoir : l’âge (21 ans pour le mari, 18 ans pour la femme), l’accord de la famille ou du procureur de la République s’il s’agit d’un enfant mineur.
Lorsqu’un mariage est noué à travers Internet, il se pose ce qu’on appelle en droit un problème de droit international privé. Aux dires de Me Soumaré, le Malien ou la Malienne qui vient de faire connaissance d’un Français à travers Internet a plusieurs options. Le mariage peut être célébré au Mali et après la célébration, il doit avoir une reconnaissance juridique après visa du président du Tribunal de la Commune III, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et du consulat général de Paris en France.
De la même manière, le couple peut célébrer aussi son mariage à Paris en raison de la nationalité de la femme au consulat général du Mali à Paris et donner une reconnaissance aux autorités françaises par la suite. Ceci pour permettre au mari et à sa femme de bénéficier des avantages auxquels un conjoint peut prétendre en tissant des liens de mariage par Internet avec un étranger.
Le plus important, pour lui, c’est que la loi n’impose pas une manière aux conjoints de se connaître.
Mohamed Daou

PROMOTION DES DROITS DE L’HOMME:Le Pnud finance six projets pour 30 000 dollars US

0
Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Haut commissariat des NU aux droits de l’Homme ont octroyé mardi après-midi près de 15 millions de F CFA à six ONG maliennes pour des projets de proximité en matière de promotion des droits humains.
 
Six ONG maliennes viennent de bénéficier d’un financement de 30 000 dollars US, environ 15 millions de F CFA, du Programme des Nations unies pour le développement et du Haut commissariat des NU aux droits de l’Homme. La cérémonie de signature de l’accord de convention entre les représentants des ONG et les deux agences des NU s’est déroulée mardi dans les locaux du Pnud sous la présidence de Joseph Byll Cataria, coordonnateur résident du Pnud au Mali.
Ce financement s’inscrit dans le cadre du programme ACT (Aider les communautés tous ensemble), qui vise à accompagner, par le biais de petites subventions, des organisations non gouvernementales, des associations locales et d’autres institutions dans leurs initiatives de réalisation d’activités de promotion des droits de l’Homme auprès des communautés locales. Le Mali a été retenu pour la deuxième année consécutive parmi les pays bénéficiaires de ACT.
Selon le représentant du Pnud, M. Cataria, « ceci est la reconnaissance et le témoignage éloquent du sérieux de la société civile et des ONG maliennes et de la pertinence des projets en faveur de l’épanouissement des communautés de base. C’est aussi la reconnaissance de l’existence au Mali d’un environnement favorable à la reconnaissance et au respect des droits humains, socle de toute démocratie véritable et pérenne ».
Pour les six prochains mois, six ONG ont été sélectionnées par un comité d’experts nationaux du Pnud, de l’Unesco, du Programme d’appui au renforcement de l’équité hommes/femmes et du Projet d’appui à la promotion et la protection des droits humains (APPDH). Il s’agit de l’Organisation pour un développement intégré du Sahel (Odi-Sahel), de Kati Cité consensuelle des droits humains (Kati CCDH), de l’Association citoyenne pour la défense des droits des enfants et des femmes (Acidef), du Groupe de réflexion et d’action pour la culture, l’éducation et le sport (Graces), de Alher (Espoir) et Envarts-SOS déshérité Mali. Ces ONG ont été retenues pour la pertinence et la qualité des projets qu’elles se proposent de réaliser auprès des communautés de base.
Avec un financement de 30 000 dollars US à raison de 5000 dollars par projet, elles s’engagent à mener un combat perpétuel pour un meilleur ancrage du respect des droits humains dans les esprits, les attitudes et les comportements de tous.
Le Pnud, aux dires de son représentant, fonde l’espoir que celles et ceux désignés sauront avec rigueur, professionnalisme honorer les engagements souscrits pour la promotion et la protection des droits humains dans les communautés.
Sidiki Y. Dembélé
 
Ils ont dit
Mahamadou Lamine Cissé (ODI-Sahel) :
« Nous remercions le Pnud pour avoir porté la confiance sur nous parce qu’il y avait de nombreux postulants. Nous assurons que les fonds reçus seront utilisés dans le cadre du projet, uniquement du projet que nous avons présenté pour la promotion des droits de l’Homme dans nos communautés à la base. Et je peux assurer que ces projets seront les mieux réussis de l’ensemble du programme ».
 
Mme Diakité (Kati CCDH) :
« Ce financement est très important pour nous. Notre ONG œuvre depuis longtemps pour la défense des droits de l’Homme dans le cercle de Kati. Pendant les six prochains mois, nous allons travailler davantage pour le renforcement des capacités locales, l’amélioration de la situation des droits de l’homme. Nous sommes très contentes sur le choix porté sur notre ONG, nous remercions le Pnud ».

AMBASSADE DU MALI AU NIGERIA:Un dynamisme louable malgré les difficultés

0
L’ambassade du Mali à Abuja est sans doute l’une des représentations diplomatiques dont le Mali peut être fier aujourd’hui grâce au dynamisme de son personnel. Et pourtant, elle est aujourd’hui confrontée à d’énormes difficultés logistiques.
 
« Les délégations maliennes se plaignent le plus souvent du manque de disponibilité de nos représentations diplomatiques. Ce qui n’est plus le cas au Nigeria depuis un certain temps », nous a confié un cadre du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Ce qui n’est guère surprenant à en juger par la disponibilité dont l’ambassadeur, S. E. Me Boubacar Karamoko Coulibaly, et son équipe ont fait montre à l’attention de la délégation malienne qui a participé à la Conférence régionale sur la traite des personnes à Abuja (6 et 7 juillet 2006).
A Lagos, elle a été chaleureusement accueillie par un collaborateur de l’ambassadeur. L’accueil d’Abuja n’a pas été moins chaleureux. Presque toute l’ambassade s’était déplacée à l’aéroport pour accueillir Mme Diallo Mbodji Sène et sa suite. De l’hébergement dans les hôtels à l’enregistrement pour la conférence en passant par l’acquisition des documents de la rencontre, l’ambassadeur a personnellement veillé à ce que la délégation malienne soit dans toutes les conditions pour mieux défendre la position du Mali par rapport à la traite des personnes, notamment celle des femmes et des enfants. Elle a bénéficié de la même courtoisie et disponibilité de la part de tous ses collaborateurs.
La même chaleur a entouré la délégation jusqu’à son embarquement à Lagos pour Bamako. Et cela avec une très grande efficacité. Et pourtant le Nigeria n’est pas un pays où les choses sont faciles. Mais, Me Boubacar K. Coulibaly a réussi à savamment analyser cet environnement qui réussit rarement aux diplomates. Il a su tisser son propre réseau à tous les niveaux. « Votre ambassadeur est très dynamique. Il est l’un des rares diplomates à avoir compris comment le système fonctionne au Nigeria. Rares sont les portes qui lui résistent aujourd’hui dans ce pays », nous a confié un fonctionnaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
 
Une majestueuse villa qui cache les difficultés
Avec 22 personnes, dont 17 subalternes, l’ambassade du Mali a emménagé dans une coquette villa de l’avenue du général Ibrahim Babangida (l’ex-président perçu de plus en plus comme le successeur d’Olusegun Obasanjo) d’Abuja. Un abri digne de notre pays mais qui ressemble à l’arbre qui cache la forêt de problèmes auxquels la représentation est confrontée. En effet, l’ambassade fait face à beaucoup de difficultés logistiques. Il s’agit principalement du manque de véhicules de liaison.
Ce qui est un handicap sérieux pour qui connaît la fréquence des délégations dans la capitale fédérale nigériane. En dehors de la voiture de l’ambassadeur, la représentation diplomatique ne dispose que de deux petites Toyota Starlet dont l’une en très mauvais état. Rarement les diplomates prennent le risque de l’amener à l’aéroport accueillir les délégations parce qu’elle tombe régulièrement en panne comme ce fut le cas lors de la dernière visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Dans les grandes occasions, ils sont obligés de réquisitionner la voiture personnelle du comptable ou de louer. Conséquence : les activités de l’ambassade sont régulièrement bloquées à cause de cette crise de voiture.
Avant d’arriver à Abuja, les délégations transitent forcément par Lagos. Ce qui pose un autre problème à l’ambassade. Ne disposant pas de personnel sur place et à défaut de l’antenne dont elle réclame l’ouverture en vain, elle mise sur l’un de nos compatriotes, Yéro Ahmed Sow, pour les accueillir dans cette jungle où rien n’est réglé d’avance. D’une disponibilité à toute épreuve, M. Sow remplit efficacement sa mission. Il est l’un des rares habitués de l’aéroport de Lagos à pouvoir accompagner ses hôtes jusque dans la salle d’embarquement et à les dispenser des innombrables fouilles et d’autres tracasseries qui y sont monnaies courantes.
Et pourtant, M. Sow n’est pas un salarié de l’ambassade. Il se contente de la générosité de l’ambassadeur et de certains hôtes impressionnés par son efficacité et sa disponibilité. Sans compter qu’il n’a pas non plus de moyen de déplacement autonome alors qu’il lui arrive souvent de se déplacer plusieurs fois par jour pour assister les délégations et souvent à des heures tardives de la nuit. Malgré des promesses de certains hauts responsables du pays, ce dynamique et efficace monsieur est oublié à ses problèmes aussitôt que l’avion décolle du sol nigérian.
Ce qui est une énorme injustice que les autorités maliennes doivent rapidement corriger. A défaut d’ouvrir une antenne de l’ambassade à Lagos, Yéro Ahmed Sow mérite aujourd’hui d’être régularisé et mieux équipé pour les bons et loyaux services qu’il ne cesse de rendre à la nation.
Alphaly

(correspondance particulière)

TAUX DE REUSSITE AU BAC 2006:48,13 % au bac général, 70,58 % au bac technique

0
Les résultats du baccalauréat 2006 sont connus depuis mardi dernier. Au regard des résultats, le taux de réussite est jugé bon dans l’ensemble par rapport à l’année dernière au bac général aussi bien qu’au bac technique.
 
Au bac général, 33 150 candidats se sont présentés à l’examen. Le nombre d’admis est de 15 955 personnes, soit un taux de réussite de 48,13 %. Le bac technique, qui concerne les séries MTE, MTGC et MTI du lycée technique, affiche un taux de réussite de 70,58 %, soit 427 admis sur 605 candidats.
Ces résultats sont globalement meilleurs à ceux de l’année dernière où le bac général a enregistré un taux de 44,18 % avec 14 685 admis sur 33 236 candidats.
Avec ses 819 candidats sur 636 admis, le bac technique de 2005 a réussi un taux de 77,66 %. La légère performance à ce niveau s’explique par le fait qu’il y avait plus de candidats l’année dernière.
A Bamako, l’académie de la rive droite a réalisé un taux de 48,71 % contre 47,09 % pour la rive gauche.
L’amélioration observée dans les résultats de 2006 s’explique, selon le directeur du Centre national des examens et concours (CNEC), Sahaloum Ould Youbba, « par l’apaisement et l’accalmie que l’école malienne a connus pendant l’année scolaire ».
Les dispositions prises par le CNEC pour rendre perfectible l’organisation de l’examen en vue de minimiser les risques de dérapage ont, à en croire M. Ould Youbba, permis d’arriver à ces résultats qu’il promet d’améliorer dans les années à venir.
Abdrahamane Dicko

CAR/NORD : 588 projets pour un montant total de 849 658 000 F CFA

0
A l’effet d’assurer cette consolidation, de corriger les lacunes constatées et de combler les insuffisances relevées, un atelier a été organisé les 22, 23 et 24 janvier 1998 aux fins de définir les orientations, le contenu et l’encrage institutionnel du Programme de Consolidation du Acquis de la Réinsertion (CAR/NORD). Au terme des travaux de l’atelier il a été retenu que le CAR/NORD s’articulera autour de deux axes principaux :
1.                 Le financement des projets bancables par le micro-crédit plafonné à            2 000 000 FCFA par projet contrairement au PAREM qui a financé les projets par subventions ;
2.                  La formation des bénéficiaires des projets et du personnel d’encadrement.
 
             Le CAR/NORD est financé pour une durée de 24 mois pour un besoin de financement de 4 532 000 $ US sur lesquels la Norvège, le Canada et le Mali ont contribué respectivement pour 1 000 000 dollars US ; 1 000 000 dollars canadiens et 500 000 000 F CFA en 1998 et en 1999. Le Mali a également contribué pour le même montant en 2 000.
            Le CAR/NORD a octroyé des prêts remboursables sur 6 à 10 mois à 588 projets pour un montant total de 544 658 Millions F CFA.
 
            Ces prêts ont varié dans la fourchette de 0 à 2 Millions F CFA et ont concerné tous les secteurs d’activité, entre autres : le commerce, l’élevage, le transport et les services. Le CAR/NORD a aussi financé trente un (31) projets pour des montants variant entre 5 et 30 Millions F CFA par le biais de la Cellule FARE (Fonds Auto-Renouvelable pour l’Emploi) de l’Office de la Main d’Œuvre pour près de 305 Millions F CFA.
 
            Ce qui porte le montant total des fonds prêtés par le CAR/NORD aux ex-combattants promoteurs de projets à 849 658 000 F CFA.
 
            Environ 4 101 ex –combattants sur 9 361 démobilisés ont été touchés.
 
            Le volet financement de micro projets s’est doublé d’un programme de formation en auto gestion et de formations professionnelles des promoteurs et gestionnaires de projets pour 383 Millions F CFA. Environ 1 000 promoteurs et gestionnaires de projets ont bénéficié d’une formation.
 
Les conflits au Mali
Le conflit est inhérent à la vie. Bien géré il est porteur d’innovation. Mal géré il devient destructeur et son évolution reste difficile à maîtriser.
Plus de 500 conflits ont été identifiés au Mali : au Sahel occidental (en 1er région), dans le delta central du Niger, au plateau dogon, au septentrion, et à nos 7 frontières.
 
Quelques conflits majeurs et leur gestion :
         Le conflit foncier de konio région de Mopti : étaient opposés les agriculteurs de Noïna et les éleveurs de Sirabougou. Dans la nuit du 26 au 27 Juillet 1994, éclata un conflit sanglant entre les deux communautés. Bilan 8 morts et 21 blessés. Il a été relevé une maladresse initiale de l’administration.
 
         Le conflit de terre de Kagnoumé: ayant opposé Dialloubé (secteur de Kagnoumé, commune de Djaptodji, cercle de Douentza) à celle de Bambara Maoudé (cercle de Gourma Rharous). Le conflit tourne autour de l’exploitation des champs de décrues situés dans le lac Niangaye, toutes les parties se réclamant propriétaires. L’affaire est pendante au tribunal de Douentza depuis 1996.
 
 
         Le conflit inter communautaire de Kiro-Dempari (cercle de Douentza) : il oppose le village de Dempari (commune de Borkho, cercle de Bandiagara) au village de Kiro (cercle de Douentza). Il concerne l’application d’une convention signée en 1961. Le conflit est présentement pendant à la cour suprême.
 
         Le conflit agriculteurs et éleveurs au Sahel occidental (région de Kayes et le nord de la région de Koulikoro) : de 1993 à 1999 la zone a été le théâtre d’affrontements très violents ayant eu comme conséquences des pertes en vie humaine et une tenace haine ethnique entre les communautés.
 
 
         Le conflit de pêcherie entre Koro et Touné (cercle de San) : le conflit dure plus de 22 ans, et aucune autorité administrative n’ose réveiller le dossier. La justice a emprisonné les protagonistes, mais l’administration a été incapable de trouver une solution de médiation.
 
         Le conflit de succession de Dioro à Koubi (Mopti) : Situé dans la commune de Konna, zone agro-pastorale riche en « bourgou », devenue zone de conflit entre membre d’une même famille de la 4e génération. Depuis Sékou Amadou au temps de la Dîna, deux frères étaient propriétaires des pâturages de Koubi ; mais l’aîné détenait le contrôle. Quand ils eurent des enfants, ceux de l’aîné, toujours plus âgés, se succédaient au trône du Dioro. A la 4è génération, un descendant du jeune frère se trouvait être le plus âgé et a voulu devenir Dioro. Ceux de l’aîné moins âgés refusèrent. Le conflit éclata. L’affaire dure depuis 1983. Elle fut portée devant les juridictions à plusieurs reprises, sans solution.
 
 
          Le conflit foncier entre les villages de Seyna et de Goléa (cercle d’Ansongo, Gao) : Le conflit a engendré plusieurs fois des affrontements, qui a causé plusieurs morts et des blessés. Le dossier parvenu à la justice, y traîne depuis longtemps, avec des décisions contradictoires d’un juge à un autre.
         Le conflit de terre entre les villages de Derou et Ogodourou (Mopti) : deux familles se disputent un lopin de terre. Chaque village se met derrière son cultivateur. Les élus, les autorités locales traditionnelles, l’administration ont anticipé et un protocole d’accord a été signé entre les deux villages.
 
         Le conflit foncier entre les arabes Oulad Bouhanda et Oulad Amran et les Tamasheqs Kel Antessan à Tagaft (Tombouctou) : la communauté arabe Ouladbahanda a fait une requête de forage de puits. Au démarrage des travaux, la communauté arabe Oulad Amran est intervenue et a détruit l’infrastructure encore inachevée. A partir de cet instant les procédures policières et judiciaires ont commencé auprès des trois communautés.
 
 
         Le conflit religieux à Yéréré (Région de Kayes) : dix morts dont une femme et dix blessés, 75 arrestations dont 15 femmes, 8 mosquées fermées dont celle en construction.
 
         Le conflit religieux de Ty (arrondissement de Fatoma, cercle de Mopti) : Depuis 4 ans le problème demeure. Une même famille a occupé le poste d’imam titulaire. A la mort de l’imam, il a laissé des enfants dont le plus âgé avait 25 ans. Ce dernier voulait succéder à son père. Le chef de village et ses partisans s’opposent. Les velléités continuent encore.
 
 
         Conflit de chefferie à Daran-Sobala (San) : le conflit de chefferie du village fut géré par les communautés locales elles-mêmes, suite à une forte pression de la majeur partie des populations. Un des chefs a démissionné mais l’administration à le considérer toujours comme chef et reconnaît pas le nouveau.
 
         Conflit de chefferie à Yimbéré (Mopti): Aujourd’hui à Yimbéré il y a deux chefs : celui que l’administration reconnaît, mais qui a très peu d’autorité dans le village, et un jeune qui dirige l’opposition villageoise, dont l’autorité est reconnue par une majorité écrasante de la population. Aucune tentative de solution n’a encore réussi à réconcilier ces deux clans.
 
 

Le conflit Touareg au Nord qui a eu pour conséquences une véritable division sociale entre populations du Nord-Mali. Il est remis à l’ordre du jour après les attaques du 23 mai 2006 et constitue aujourd’hui une actualité brûlante malgré les multiples règlements, dont le dernier date de ce 04 juillet 2006, jour de signature de l’Accord dit d’Alger.

LE BUDGET DE LA PRESIDENCE:Combien ATT coûte –t-il aux Maliens ?

0
En quatre ans, le budget de Koulouba est multiplié par trois : il est passé de 6 milliards en 2002 à 18 milliards en 2006. Qu’est-ce qui justifie cette explosion du crédit alloué à la présidence de la République au regard des ressources limitées du pays et en comparaison avec le budget de l’Assemblée nationale et celui de la Primature ?
 
C’est l’article 4 du chapitre I consacré aux ressources de la loi des finances, au titre de l’exercice budgétaire 2006, qui traite des crédits destinés aux dépenses et investissements effectués pour le compte des institutions phares de la République, les départements ministériels, les structures publiques et para publiques, les huit régions administratives du pays, les collectivités locales et décentralisées, etc. Le crédit plafond global s’élève à 935 459 371 000 milliards. La moitié de cette somme est affectée aux dépenses ordinaires, soit 457 115 176 000 milliards. L’autre moitié, aux dépenses en capital : 478 644 195 000 milliards. A l’intérieur de ce chapitre, c’est le crédit de paiement qui accapare la plus grande somme, car 374 644 262 000 milliards FCFA y sont consacrés. Le remboursement du principal de la dette se positionne en seconde place avec 61 522 000 000 milliards FCFA. Quant aux dépenses d’investissement hors crédit de paiement, ils représentent 42 477 933 000 milliards FCFA. 
La part du lion
Dans la répartition de cet argent, c’est Koulouba qui apparaît comme l’institution publique la plus budgétivore en 2006 puisqu’elle engloutit à elle seule deux fois et demi plus d’argent que l’Assemblée nationale du Mali et deux fois plus que la Primature avec 18 milliards de crédit annuel dont le chiffre, comme par enchantement, a été multiplié par trois en l’espace de quatre ans. En effet, quand le président Amadou Toumani TOURE arrive au pouvoir en 2002, le budget de Koulouba était déjà en exécution et il était évalué à 6 787 479 milliards FCFA qui avaient même été amputés de 12 679 millions FCFA, le chiffre initial étant de 6 800 158 milliards FCFA. En 2003 de l’ère budgétaire ATT, l’on a enregistré une légère hausse de près d’un milliard FCFA : 7 128 600 milliards FCFA. Comme la précédente année, il n’y a pas eu de mesures nouvelles après le vote parlementaire ayant porté sur 7 717 219 milliards FCFA, soit 588 619 millions FCFA de moins. La tendance est restée à la hausse en 2004 : 8 076 694 milliards FCFA. Les chiffres votés étant estimés à 7 176 2002 milliards FCFA, les mesures nouvelles représentaient 900 492 millions FCFA. Mais c’est en 2005 que les chiffres ont véritablement pris de l’ascenseur en dépassant la barre des dix milliards : 10 835 250 milliards FCFA. La cerise sur le gâteau des crédits, c’est avec le budget 2006 estimé à 18 089 106 milliards FCFA, soit 6 924 906 milliards FCFA de plus au titre des mesures nouvelles qu’il va falloir ajouter aux 11 164 200 milliards FCFA votés par les députés.        
La folie des dépenses
Dans cette course aux dépenses folles, ce sont les investissements effectués par l’Etat qui se taillent la part du lion : 7 649 750 milliards FCFA. Si la dotation de base était estimée à 2 002 000 milliards FCFA, les mesures nouvelles en ont rajouté 5 657 750 milliards FCFA. Il s’agit des acquisitions, des constructions et autres grosses réparations d’immeubles, d’une part ; des acquisitions et autres grosses réparations de matériel et de mobilier, des achats de biens et services, d’autres transferts courants, d’autre part. Les dépenses de fonctionnement ne sont pas moins loties en ce qui concerne les acquisitions et autres grosses réparations de matériel et de mobilier, les achats de biens et services, car elles se chiffrent à 7 339 646 milliards FCFA. Cette somme résultant d’une majoration de 277 156 millions FCFA au titre des mesures nouvelles. A la troisième place, l’on retrouve les transferts courants sous forme de subventions et autres : 2 246 009 milliards FCFA. A ce niveau aussi, les mesures nouvelles exigent un milliard FCFA de plus. Seules les dépenses du personnel sont en dessous de la barre du milliard : 853 701 millions FCFA.
Le second rôle
C’est la Primature qui vient en seconde position avec 9 149 552 milliards FCFA, les nouvelles mesures ayant nécessité 63 385 millions de plus que les crédits initialement prévus à cet effet. Les dépenses du personnel sont légèrement supérieures à celles de Koulouba : 896 877 millions FCFA. Les 60 000 millions représentant les mesures nouvelles. En revanche, les transferts courants sont nettement inférieurs : 1 090 000 milliard FCFA. Près du double de cette somme est mobilisée pour les investissements réalisés par l’Etat : 2 314 235 milliards FCFA. Toutefois, une économie de 1 051 765 milliard est réalisée sur cette prévision en terme d’acquisition de nouvelles constructions et autres grosses réparations d’immeubles, d’acquisition et grosses réparations de matériel et de mobilier, d’autres transferts courants. Les plus grosses dépenses étant celles du fonctionnement pour les achats de biens et autres services : 4 848 440 milliards FCFA. Sur ce chiffre, 1 055 150 milliard représente les mesures nouvelles. 
La portion congrue
C’est l’Assemblée nationale qui se contente de la portion congrue en terme de comparaison : 7 090 526 milliards FCFA. Les nouvelles mesures y représentent 807 000 millions FCFA. Cependant, les dépenses du personnel sont les plus élevées : 1 977 147 milliard FCFA. Les transferts courants sont dans la même fourchette : 1 071 176 milliard. Arrivent, juste en dessous, les investissements par l’Etat pour l’acquisition de constructions et autres grosses réparations d’immeubles, les achats de biens et autres services : 807 000 millions FCFA. Néanmoins, les dépenses de fonctionnement pour les achats de biens et autres services sont évaluées à 3 235 203 milliards FCFA.
Le reste des crédits est naturellement affecté aux autres structures publiques et privées qui, en termes de charges comparatives en fonction des ratios, reçoivent presque des broutilles d’argent. A l’exception du compte dénommé “Fonds spécial d’appui pour la promotion de la recherche pétrolière ”, l’on comprend mal l’inflation des crédits affectés aux structures publiques, notamment à la présidence de la République dont les missions et les prérogatives n’ont pas fondamentalement varié. A-t-on fait un inventaire des objectifs globaux et spécifiques assignés à la présidence ou évalué le taux de réalisation desdits objectifs pour augmenter ou diminuer les crédits alloués à Koulouba ? Sans doute pas. Le ferra-t-on un jour ? L’on est fondé à en douter…

Par Seydina Oumar DIARRA-SOD

APPUI A LA CROISSANCE:Le Pasc : un trépied pour renflouer l’économie

0
Lancé hier au cours d’une cérémonie solennelle par le président de la République au Palais de Koulouba, le Projet d’appui aux sources de croissance (Pasc) est un gigantesque trépied, composé de la Banque mondiale, de l’Etat malien et du secteur privé. Le Pasc dispose d’une enveloppe de 34 milliards de F CFA et de cinq ans pour donner des résultats.
 
Des secteurs prioritaires identifiés comme porteurs ont été retenus par le Pasc : l’artisanat, le tourisme, la communication et les nouvelles technologies, les mines, la promotion des investissements et des petites et moyennes entreprises et le transport aérien. Le Pasc est l’enfant commun de la Banque mondiale, du gouvernement et du secteur privé national, qui ont, chacun, contribué financièrement à sa création.
La Banque mondiale considérée comme le principal artisan du Projet a ainsi fait sienne la politique de développement du secteur privé du gouvernement malien et s’est investie à l’accompagner dans sa mise en œuvre. Le Pasc coûte 34 milliards de F CFA. L’institution de Breton Woods a mis la main à la poche en octroyant un don de 18,6 milliards de F CFA et un crédit IDA de 10,2 milliards de nos francs. La contribution de l’Etat est estimée à 4,2 milliards de F CFA et celle du secteur privé à 1,05 milliard de nos francs sur 5 ans.
Les résultats attendus portent sur l’accroissement de 10 % du nombre d’entreprises formelles et la création d’environ 4300 nouveaux emplois permanents et plusieurs autres mesures de performance intermédiaires.
Selon son coordonnateur, Mamadou Diallo, le but du Projet est de moderniser le cadre général de promotion des investissements et de développement du secteur privé au Mali et d’assister les secteurs d’activités identifiés. La finalité est l’accroissement significatif du volume des investissements privés, domestiques et étrangers, en faisant du Mali l’une des meilleures destinations pour les investisseurs privés dans la sous-région et de favoriser le développement des petites et moyennes entreprises.
 
Générer la croissance
Le représentant résident de la Banque mondiale au Mali, Alassane Diawara, a justifié le soutien de sa Banque au programme de développement du Mali qui a, selon lui, « su mettre en exergue, à juste titre, la croissance économique accélérée et équitable, tirée par un secteur privé dynamique, comme élément central de la stratégie de réduction de la pauvreté ». Parlant du Pasc, M. Diawara a indiqué, qu’il « vise à assister le Mali dans la réduction de la vulnérabilité de son économie à travers un menu d’actions qui permettraient d’impulser une réponse de l’offre par un accroissement de l’investissement privé, d’améliorer la compétitivité des entreprises et d’exploiter davantage le potentiel des sources sectorielles de croissance, notamment dans les mines, le tourisme, l’artisanat, les télécommunications et les Ntic ».
Pour pallier les problèmes d’infrastructures, le Pasc soutient la création de la nouvelle zone industrielle située à N’gabacoro et la construction du nouvel aéroport dans la zone aéroportuaire de Sénou.
Le Pasc, aux dires du ministre de la Promotion des investissements et des PME, Ousmane Thiam, « est un chantier présidentiel et procède d’une politique volontariste de générer la croissance ». Selon lui, c’est un projet innovant et l’innovation réside dans le fait que le Pasc constitue une plate-forme de coopération et de partenariat pour le développement entre différents départements ministériels. Ce qui est, à l’en croire, un véritable challenge pour le gouvernement, qui devra en faire la preuve de ses capacités de concertation et de synergie dans l’action.
Dans son discours de lancement, le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, a fait des plaidoyers sur la création d’une administration engagée et impliquée et la réalisation d’un parc industriel dans la zone aéroportuaire de Sénou. Il a aussi plaidé en faveur de la consolidation de la paix et de la sécurité, sans lesquelles, selon lui, il n’y aura point d’investissement et de croissance. « Rien ne me détournera pour sauvegarder les intérêts supérieurs du Mali. Les intérêts supérieurs pour moi ont pour nom : la paix et la sécurité », a-t-il témoigné.

Abdrahamane Dicko

LE MALI DANS LES ACCORDS UE-ACP:Appel à la diversification des exportations

0
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale S. E. M. Moctar Ouane a présidé hier, à l’hôtel Salam, l’ouverture des travaux de la mise à niveau des accords sur les négociations de l’accord de partenariats économiques Afrique de l’Ouest/UE.
Deux jours durant, les participants plancheront sur l’Accord de Cotonou, les principes et objectifs des accords de partenariat économique, la feuille de route de l’Afrique de l’Ouest pour les négociations des accords de partenariat économique entre l’Afrique de l’Ouest et l’UE, l’état des lieux des travaux des cinq groupes techniques thématiques.
Les projets de cadre de référence des APE et de structure de l’Accord ainsi que les mesures d’accompagnement pour le renforcement des capacités face aux APE seront d’autres sujets exposés au cours de la rencontre.
Le Mali, en vue de coordonner et de bien préparer sa participation aux négociations dans le cadre de la communauté a mis en place un comité national de suivi des accords de partenariat économique ACP-UE chargé d’examiner toutes les questions relatives aux négociations et à la mise en œuvre de l’accord de partenariat économique UE-ACP… Les négociations entreront dans une nouvelle phase où il faudra que les Etats membres de la Cédéao se les approprient.
Après plusieurs décennies d’intégration, la part du commerce intra-communautaire dans l’Uémoa dépasse à peine 17 % et est nettement inférieure à 10 % dans la Cédéao. Le commerce avec les pays membres de la Cédéao non-membres de l’Uémoa ne représente que 2 % du commerce extérieur du Mali.
C’est la raison pour laquelle le ministre des Affaires étrangères a dit que les ACP doivent s’investir fortement dans les accords qui seront issus des négociations de Doha Round en cours. « De façon générale, les ACP doivent s’investir fortement pour obtenir la flexibilité voulue dans l’article 24 du GATT relatif aux accords commerciaux régionaux afin de garantir la souplesse requise dans la libération progressive des échanges commerciaux avec l’UE ».
Selon M. Ouane, notre pays doit s’atteler à la diversification des exportations, la maîtrise de la concurrence induite par les importations, le développement de la valeur ajoutée des produits exportés au travers de la transformation des produits de base.
Le ministre de l’Economie et des Finances, du chef de la délégation de l’UE au Mali, de l’ambassadeur du Mali à Bruxelles ont assisté à l’ouverture de la rencontre.

Amadou Sidibé

FONCTION PUBLIQUE:La galère des nouvelles recrues de l’Etat

0
Après quatre mois de travail, les nouveaux stagiaires fonctionnaires de la fonction publique n’ont toujours pas perçu un kopeck. D’où leur colère.
 
Les fonctionnaires stagiaires de l’Etat ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, quatre mois après la signature de leur arrêté d’intégration, ils ne sont toujours pas entrés en possession de leurs sous. Ils dénoncent cette situation que certains d’entre eux qualifient de « mépris ».
« Imaginez que depuis quatre mois on travaille, on paye de l’essence ou les frais de transport tous les jours et l’on continue à nous ignorer. Nous avons des charges familiales parce que moi je suis marié, je suis endetté jusqu’au cou. Vraiment, c’est trop », s’insurge M. C., qui travaille à la direction nationale de la fonction publique.
Abondant dans le même sens, son collègue du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales ne décolère pas. « Les responsables font semblant de nous ignorer, ils nous avaient promis nos salaires pour fin juin. Quand nous sommes allés à la DAF, on nous a dit que nos dossiers ne seraient pas encore arrivés au Trésor public. Il faut savoir que nous galérons. J’ai envie de toiletter le chien pour avoir des broutilles », ironise-t-il.
 
Deux poids deux mesures ?
Selon lui, les fonctionnaires stagiaires font face à une énorme pression dans leur famille car, explique-t-il, « quand tu dis à quelqu’un que tu n’es pas toujours payé après trois mois de travail, il ne te croit pas. Je cumule quatre mois de loyers et chaque jour les gens viennent m’exposer leurs problèmes. C’est terrible ce que nous vivons ici ».
M. C. crie aussi à l’injustice de la part de la fonction publique. « Nous avons appris que certains de nos collègues notamment ceux qui sont au ministère des Mines et de l’Energie ont été payés alors que nous avons signé nos arrêtés au même moment. Comment peuvent-ils payer certains et ignorer d’autres surtout nous qui sommes au sein du département de la Fonction publique ? », s’interroge-t-il. Il ajoute qu’au niveau de leur DAF, « on refuse de nous accorder des bons sous prétexte qu’il n’y a pas de liquidités ».
A la DAF de la direction nationale de la fonction publique, c’est le même leitmotiv. « Leurs dossiers sont en cours de traitement, c’est dans le circuit, on ne sait pas quand ils seront payés mais dès que les choses entreront dans l’ordre, ils auront leur argent ».
Mais les nouvelles recrues ne mâchent pas leurs mots. Ils entendent s’organiser pour entreprendre des actions vigoureuses en vue de se faire entendre.

Sidiki Y. Dembélé