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Accident routier à Konodimini:17 morts et 50 blessés

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Un terrible accident de la circulation a encore frappé notre pays. Vendredi tard dans la nuit, une remorque transportant des bovins a fait collision avec un camion fourgonnette transportant des passagers en direction de Gao. L’accident est survenu dans les environs du village de Konodimini à quelques lieux de la ville de Ségou. Le choc entre les deux mastodontes a fait de nombreuses victimes dont 17 pertes en vie humaines et une cinquantaine de blessés. Les blessés ont été évacués à l’hôpital de Ségou. Mais suite à la panique généralisée et à la désorganisation des secours tardifs, on ne dispose d’aucune statistique sur la suite de la catastrophe. Les dégâts matériels sont également importants : véhicules abîmés et 30 bovins perdus. Les forces de sécurité ont hâtivement cité l’imprudence des deux conducteurs pour expliquer le sinistre, omettant du coup l’état désastreux des voix et le laxisme dont ils font montre quant à la sécurité des voyageurs. Les compagnies et autres promoteurs privés exerçant à leur guise. Dans le présent cas, la fourgonnette est un camion de 10 tonnes transformé en bus par des menuisiers métalliques informels. Dans la majorité des localités maliennes, ceux qui prennent le risque de voyager n’ont pas mieux que des tombeaux roulants avec sa cohorte de surcharge, de transport mixte, de pistes exécrables et de défaut d’assurances et de permis. 

France : plus de 6000 médecins étrangers en grève

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Les médecins ont obtenu leurs diplômes à l’étranger. Leurs diplômes ne sont pas reconnus en France. Ils exercent et leurs salaires sont inférieurs à ceux de leurs confrères diplômés de facultés de médecine françaises. Depuis deux ans ces praticiens, dont un grand nombre sont de nationalité française, multiplient les manifestations et les grèves afin de dénoncer ces différences de traitement dans un pays qui manque de médecins. Tout le week-end du 14 juillet, férié en France, l’Intersyndicale nationale des praticiens à diplôme hors Union européenne (Inpadhue) les appelle à faire grève. En pleine saison estivale et de risque caniculaire, leur refus de se soumettre aux réquisitions pour assurer un service minimum a de quoi inquiéter l’Association des médecins urgentistes. Face au non-respect des engagements publics du ministère de la Santé d’uniformiser les statuts, ils ont choisi cette date pour attirer l’attention sur les incohérences du système en place. Ils menacent même de réitérer l’opération le week-end du 15 août.

L’intersyndicale appelle à la grève les quelque 6 000 médecins formés à l’étranger ou titulaires d’un diplôme obtenu hors Union européenne, qui travaillent dans les hôpitaux français. Elle dénonce le statut précaire ainsi que le salaire au rabais de ces médecins. La grève risque d’avoir un effet considérable car ces praticiens assurent habituellement plus de 80% des urgences.

Le 27 février dernier, la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) a demandé au ministre de la Santé « de l’informer dans un délai de quatre mois, des mesures qu’il entendait prendre pour mettre fin aux discriminations dont [ces médecins s’estiment] victimes ». Quatre mois se sont écoulés, les vacances parlementaires sont arrivées et « faute de résultats concrets », selon les indications de l’Inpadhue, le ton monte : « Comme les internes nous sommes censés travailler sous la responsabilité d’un senior. Alors ce week-end, nous nous conformerons aux textes. Nous serons là, nous travaillerons, mais ne signerons aucun acte », a promis Elizabeth Sow-Dione, vice-présidente de l’intersyndicale.

La colère des « Padhue » n’est pas nouvelle. Ces praticiens diplômés à l’étranger, arrivés en masse depuis plus de vingt ans sur le sol français où ils exercent dans les hôpitaux (la France manque de médecins), ne sont pas reconnus comme tels par l’ordre des médecins. Ils n’exercent qu’à titre de « praticien adjoint contractuel » ou faisant « fonction d’interne », et leur salaire est très inférieur à ceux de leurs confrères -1 800 euros par mois contre 3 800 euros pour un praticien hospitalier titulaire d’un diplôme français. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, joue sur les mots : « On ne peut comparer le statut d’un praticien hospitalier avec celui d’un praticien attaché ou assistant ». C’est précisément pour la reconnaissance de l’équivalence de leurs compétences que les « Padhue » se battent.

« On exécute le même travail, au même endroit, mais la paye à la fin du mois est différente car nous stagnons au même statut, celui de praticien attaché à un service », insiste le Dr Anna X., chirurgienne originaire d’Europe de l’Est, exerçant à l’hôpital de Bobigny (en banlieue parisienne). Naturalisée française et inscrite à l’ordre des médecins l’année dernière, elle plaide en faveur de ses 18 confrères diplômés à l’étranger et explique : « Pendant longtemps, il y a eu une nécessité objective de faire appel à des médecins étrangers dans les services d’urgence ou de réanimation car la spécialité d’urgentiste n’a été créée que récemment. Mais avant, le système de santé français était bien content de trouver des médecins volontaires pour assumer les gardes ».

Une « solution législative » sera apportée à l’automne

Depuis 2004, les « Padhue » doivent passer par la voie de la « nouvelle procédure d’autorisation » (NPA) pour pouvoir exercer la profession. Cela implique : un concours, trois ans de stage puis un passage devant une commission. Le ministère de la Santé avait envisagé de remplacer cette procédure par un examen sans quotas. Un simple passage devant une commission était même évoqué pour les plus qualifiés, détenteurs d’un certificat de synthèse clinique et thérapeutique (CSCT) ou d’un diplôme inter-universitaire de spécialité (DIS). Mais ces projets sont tombés aux oubliettes et depuis un mois les praticiens concernés dénoncent une « attitude de mépris des pouvoirs publics », selon les déclarations de la fédération santé de la CGT.

Xavier Bertrand a assuré, jeudi, qu’une « solution législative » sera apportée à l’automne : le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2007, qui sera examiné au Parlement en octobre prochain, servira de support législatif sous « la forme d’un article ou d’un amendement du gouvernement et encadrera l’examen dérogatoire, la nouvelle procédure d’autorisation (NPA), qui doit permettre de vérifier leurs compétences et leur connaissance de la langue française », a expliqué le ministre. Le quotidien Le Figaro rappelle que 2 600 praticiens seraient concernés par cette réforme. Quant aux 4 400 autres, ayant le statut de « stagiaires en formation », « ils bénéficieront de cette réforme dans les années qui viennent ». Pour la vice-présidente de l’intersyndicale Elizabeth Sow-Dione « s’il y a une avancée législative dans le cadre du PLFSS, ce serait une bonne nouvelle ». Mais l’Inpadhue reste « méfiante » car les promesses antérieures n’ont pas été tenues.

par Dominique Raizon

Source: RFI

ERREMENTS AU SOMMET DE L’ETAT:ATT dit ‘’tchou’’ et fait ‘’tcha’’

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Plus d’un mois après les actes terroristes du 23 mai et moins d’une semaine après la signature des accords dits de la honte, le président ATT depuis Kita, a cru bon de réagir, en interprétant la colère de ses compatriotes comme des actes de va-t-en guerre. Il connaît la guerre, parce qu’il a été au feu, en Centrafrique et dans les pays qui avaient sollicité sa médiation. Pour lui, refuser de signer à l’aveuglette des accords avec des hors-la loi est un acte de guerre qui aurait plongé le pays dans le K.O. ATT est sans doute l’un des rares Maliens détenant le privilège de la connaissance de la redoutable puissance de feu des insurgés. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle, sans requérir l’avis, encore moins l’aval de qui que ce soit, il a engagé les négociations en dehors de notre pays, avec en tête son refus d’imposer la paix par la seule voie qui vaille en pareille circonstance : chercher et mettre aux arrêts ceux qui ont défié les lois de notre pays. Chut, ne dites surtout pas, qu’il cherche à finir tranquillement ce mandat sans feu, ni flamme ! C’est une mauvaise publicité pour celui qui aspire à un second quinquennat.
ll a peut – être raison. Mais ce que notre président feint peut-être d’ignorer, c’est que personne ne lui a demandé de partir en guerre, mais de faire rechercher et arrêter ceux- là qui, par leur acte de banditisme avéré, ont mis à mal la quiétude de notre pays.
Jusqu’ici, nous étions fiers et le disions sur tous les toits que notre pays, le Mali, demeurait le seul au monde à avoir résolu ses problèmes internes sans grands dommages.
A-t-il depuis le palais senti le malaise de son peuple, lequel, à défaut de ne pouvoir l’exprimer de vive voix, a applaudi la sortie de certains Maliens, ou du moins ceux qui ont une tribune pour ce faire ? Relais ou pas, l’opinion nationale a très mal pris la manière cavalière avec laquelle les autorités de la république ont géré les actes du 23 mai. Seules, c’est vrai qu’elles parlent au nom du peuple en général, mais de delà à engager des discussions et faire des propositions ou signer quoi que soit avec des gens qui, en toute indépendance, ont décidé de défier les lois de la république, est une attitude inacceptable.
C’est le fait du prince et le peuple malien, à travers son seul support unique et crédible, c’est-à-dire les médias privés, a réagi en désapprouvant, même si l’écho de sa colère n’a pas fait l’objet de publication officielle sur les ondes et plateaux des médias d’Etat. C’est de bonne guerre, et on n’est pas en Côte d’Ivoire où, même en temps de guerre réelle, sous-tendue par une division du pays, le président Laurent Gbagbo continue de jouer la carte de la pluralité et à fond.
Et pire, non content de passer par-dessus la tête de tout le monde, on explique la colère des Maliens par des termes du genre «exploitation politicienne», comme si ce n’était pas un problème politique.
Alors, pourquoi, après coup, a-t-on réuni les partis politiques au département de l’Administration territoriale ? N’est-ce pas pour associer ces relais de l’opinion à une gestion politique de la situation créée? Décidément, la pensée unique continue de faire son chemin et semble avoir de beaux jours à l’ère ATT.
Sory HAIDARA

Deux poids deux mesures

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Depuis la signature des accords entre Kafougouna Koné et l’alliance du 23 mai pour le changement, ont remarqué des millions de Maliens, seuls les messages caressant le pouvoir dans le sens du poil passent à la télé. Les autres ? Heu…qui est fou ? L’égal accès aux médias d’Etat ? Plus que jamais supplice de Tantale. Sans qu’ils en fassent forcément bon usage, les princes du jour abusent de notre télé nationale.
Cette atteinte gravissime à !a pluralité des opinions dans un pays où la démocratie s’est instaurée au prix du sang est bien dommage et quiconque oublie cette évidence prend un risque trop énorme à notre humble avis. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que d’autres Maliens pensent autrement et ont envie de s’exprimer sur la signature de ces accords.
  Sory Haïdara
 
 
ENTRE NOUS
Embarrassants accords 
Selon une opinion largement répandue le pouvoir, par la troublante signature d’accords non moins troublants a, apparemment, réglé son seul ‘’business’’. En clair, il s’est évité la mauvaise publicité d’une rébellion à moins de 9 mois de la fin d’un mandat jugé mitigé, voire chaotique. Une tranquille et paisible réélection se serait avérée difficile voire impossible à réaliser.
Les deux généraux qui assument la responsabilité du statu quo expliquent leurs actes désespérés par le souci de sauver le pays d’une guerre inutile. Mais, entre nous, que vaut une paix bâtie sur la frustration et l’humiliation d’une déculottée, sentiment actuellement éprouvée au sein d’une population qui ne demande qu’à être convaincue? Pourquoi a-t-on signé après avoir fait croire que rien n’était négociable avec des gens qui ont opté de s’exprimer par les armes ? A-t-on cédé à une pression quelconque ? Quelles sont les forces véritables des nouveaux insurgés?
Manifestement, en l’espace de 40 jours, Iyad Ag Ghaly aura, par un exploit retentissant, réussi non seulement à brûler la politesse à Koulouba où les portes lui étaient pourtant ouvertes, mais aussi à calmer le jeu comme il l’entend et à imposer ses conditions. Ce grand stratège de la guérilla s’est même offert le luxe de refuser de siéger aux côtés du représentant spécial du gouvernement. C’est un superbe inconnu qui a signé pour l’alliance en même temps qu’un général emblématique, l’homme du 26 mars, Kafougouna Koné. Nombreux étaient les téléspectateurs à avoir fouillé dans leurs souvenirs des dernières rébellions, pour trouver à tout hasard quelque image ou traces de Ahmada Ag Bibi, dont seuls la grande taille et le volume du turban impressionnaient véritablement. Un autre point de gagné d’autant plus qu’il reflète, qu’on le veuille ou pas, l’esprit conquérant d’un apatride.
Pour parapher ces accords d’opérette, Iyad s’est tout juste contenté d’envoyer quelqu’un d’insignifiant pour ne pas compromettre les cadres de l’Alliance, en envoyant aux côtés du Général Kafougouna Koné, pour ce qui est maquillé pour être historique, son chauffeur attitré.
Voilà l’humiliation, voilà la farce, mais une farce de bien mauvais goût, ressentie d’ailleurs par plus d’un comme un coup de poignard dans le dos. Un mauvais et inopportun accord signé sur la base de calculs électoralistes? Le Mali, à vrai dire, méritait mieux.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’au moment où le général Kafougouna face à Manga Dembélé, le directeur de la TV nationale, s’essayait à l’avocat plaidant la mauvaise cause, Iyad et les siens jubilaient, quelque part dans le grand désert, autour d’un grand méchoui arrosé de thé. Quelle sera la réaction, Place de la République, où l’Assemblée nationale du Mali n’a, semble-t-il, pas été consultée? Va-t-elle accepter? En attendant, c’est Kafougouna qui reçoit la presse ce jeudi.
SORY HAIDARA

BUDGET DE LA PRESIDENCE (SUITE):Pourquoi la hausse ?

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Comment expliquer la hausse sur le budget de Koulouba avec une augmentation spectaculaire de 8 milliards en 2006 ? La réponse est à chercher dans la création de nouvelles poches de dépenses et la multiplication de certains chiffres passés du simple au double si ce n’est une augmentation de 600% en ce qui concerne certaines dotations.
 
Les dépenses en investissements sont passées de zéro franc CFA en 2005 à 1,565 milliard FCFA en 2006 pour faire face à la construction du secrétariat général de la présidence de la république et celle du marché céréalier. D’une part, le président Amadou Toumani TOURE veut sans doute laisser à la postérité une image de grand bâtisseur du pays à l’instar de ses prédécesseurs français et maliens. En effet, c’est en 1906 que les colons français ont achevé une partie de la construction du Palais de Koulouba qui servait de résidence au gouverneur de Bamako qu’ils ont conquise en 1883. Mais de nouveaux bâtiments administratifs ont été érigés par les chefs d’Etat maliens comme l’étage supplémentaire aux bâtiments principaux et les locaux du ministère des Affaires étrangères. Le plus bel édifice nouveau étant la salle des banquets qui est l’œuvre du président Alpha Oumar KONARE. D’autre part, la prévention de la pénurie des céréales et la lutte contre l’insécurité alimentaire apparaissent comme des mesures indispensables après la mauvaise expérience que le pays a vécue au cours de la campagne agricole 2003-2004. Est-ce suffisant si l’on sait que le marché céréalier est libéralisé et que, pour cette raison, les pays voisins du Sahel (Burkina Faso, Mauritanie, Niger et Sénégal) viennent s’approvisionner au Mali ? Sans compter le fait que le paysan malien est comme pris dans un engrenage qui l’étouffe à tous points de vue : le cercle vicieux de l’endettement et de la modicité des moyens de production.    
Hausse de 600 %
D’autres types de dépenses en investissements ont subi une hausse de 600% : 840 millions FCFA en 2005 et 5,060 milliards FCFA en 2006 dont 4,560 milliards FCFA au titre de nouvelles mesures. Il s’agit de la lutte contre le sida, de la restructuration du marché céréalier et de la sécurité alimentaire à Kidal. En effet, la pandémie du sida préoccupe au plus haut niveau les autorités nationales du Mali. C’est la raison pour laquelle, la gratuité des soins aux anti-rétrovirus a été décidée pour soulager les malades du fardeau financier qu’ils ne sont pas à mesure de supporter vu la modicité de leurs ressources propres ou celles de leurs familles. Est-ce pour autant une nécessité de se substituer au ministère de la Santé qui a vocation à y faire face comme cela saute aux yeux ? N’est-ce pas au contraire parce qu’il y a à boire et à manger dans ce projet qui nourrit, aux dires de détracteurs, plus de personnes qu’il n’en tue ? Ce qui est sûr, c’est que le fait n’est pas innocent de rattacher à Koulouba la structure de lutte contre le sida et les ressources financières qui l’accompagnent. Le concours apporté à Kidal est d’autant plus suspect que cette singularité ne se justifie guère, d’autant plus que les budgets régionaux sont destinés à couvrir les besoins spécifiques au titre des chapitres consacrés à cet usage. Kidal n’étant pas la seule localité “difficile ” en zone aride ou sahélienne, la discrimination à son sujet peut être jugée “négative ”. A moins que cela ne participe d’un marketing politique qui ne dit pas son nom : “Voyez-vous, habitants de Kidal, vous êtes comme abandonnés à vous-mêmes. Car votre sort n’intéresse que Koulouba. C’est pourquoi, votre sécurité alimentaire est directement gérée par la présidence de la république…” En contournant les autorités régionales, le gouvernement et le commissariat à la sécurité alimentaire, Koulouba se transforme en gouvernorat de Kidal et jette indirectement le discrédit sur les structures ci-dessus pour se présenter comme la seule “crédible ” qui ne va pas détourner l’aide apportée aux populations déshéritées de la 8è région administrative du pays. Les récents événements du 23 mai dernier ont prouvé que ATT faisait fausse route à ce sujet : l’effectivité de la décentralisation rendait caduc tout traitement “particulier ” et préférentiel de Kidal, surtout pas la politique des valises remplies d’argent comme une rançon aux éternels rebelles qui ne sont jamais satisfaits.       
Du simple au double :
Dans certains cas, les dépenses ont augmenté du simple au double comme celui de l’habillement : 10 millions FCA en 2005 et 20 millions FCFA en 2006. Il s’agit des chauffeurs, des plantons et du personnel domestique du palais de Koulouba. Cela signifie deux choses : soit le nombre du personnel a été multiplié par deux, soit les habits coûtent deux fois plus cher que d’habitude. Dans les deux cas de figure, le doute est permis. Y’a-t-il surévaluation du nombre ou surfacturation sur le tailleur ? La majoration excède souvent le double comme on peut le constater avec l’entretien du matériel informatique : 10 millions FCFA en 2005 et 24 millions FCFA en 2006 dont 4 millions FCFA pour les mesures nouvelles. Cela contraste avec la baisse tarifaire sur ce matériel grâce à l’abandon par l’Etat des taxes TVA à l’importation de ces équipements. Il en est de même pour la facture d’eau et d’électricité : 645 millions FCFA en 2005 et 1,100 milliard FCFA en 2006. Or, aucune hausse tarifaire n’est en vue après le retour de la société d’exploitation et de gestion dans le giron majoritaire de l’Etat malien. La conclusion, c’est que la consommation du palais va doubler avec de nouveaux branchements (bâtiments, climatiseurs, autres appareils) ou que les factures d’en bas escaladeront la colline de Koulouba. Concernant la sécurité assurée par l’état-major particulier du président de la république, l’on n’est pas loin du simple au double : 30 millions FCFA en 2005 et 50 millions FCFA en 2006. Est-ce à dire que les risques sécuritaires sont devenus plus grands avec l’approche des élections de 2007 ? 
Des écarts énormes
Par ailleurs, les écarts sont énormes de l’ordre de cinquante à cent millions et plus sur certains chapitres. C’est le cas par exemple des redevances téléphoniques : 1,057 milliard FCFA en 2005 et 1,290 milliard FCFA en 2006, soit 233 millions FCFA de différence. La première explication, c’est que le volume de la communication a explosé. La seconde, c’est le coût de la communication. Mais ce dernier cas de figure est difficilement soutenable au regard de la baisse tarifaire pratiquée tant par Ikatel que Malitel. Celle-ci a même révolutionné en la matière grâce à la récente mesure consistant à facturer à la seconde qui ne coûte que 2,5 FCFA. Sur le même registre, le programme de communication a gonflé de soixante briques : 90,375 millions FCFA en 2005 et 150 millions FCFA en 2006. De quel programme s’agit-il ? Selon certaines indiscrétions de palais, cet argent sert à soigner l’image du Mali et celle de son président sur la scène internationale à travers la presse étrangère. Y’a-t-il une relation de cause à effet avec les nombreuses pages régulièrement consacrées au Mali et à ses dirigeants dans la  presse africaine basée à Paris ? Si la pratique est instaurée depuis belle lurette à Koulouba et dans les autres palais africains, son efficacité à l’interne est sujette à caution. C’est à peu près le même écart (68 millions FCFA) qui est constaté au sujet des subventions accordées aux organismes publics : 340,180 millions FCFA en 2005 et 409,009 FCFA millions en 2006. C’est le flou artistique qui entoure l’identité de ces structures publiques. Est-ce des organismes à vocation sociale ou caritative ? Ce qui est sûr en revanche, c’est que la participation au fonctionnement des services de la présidence creuse un écart de plus de cent quatre-vingt-quatre millions de francs CFA : 642,825 millions FCFA en 2005 et 837 millions FCFA en 2006. Cela est-il lié à la création ou au rattachement de nouveaux services à Koulouba ?
Le mauvais exemple
A l’analyse, l’on s’aperçoit que la hausse du budget de Koulouba est due, en grande partie, à la multiplication des services de la présidence. Mais aussi, parce que Koulouba se rattache les structures les plus “juteuses ” comme le Haut conseil de lutte contre le sida dont le combat brasse des milliards de francs CFA. Les domaines sociaux ne sont pas dédaignés non plus, car ils permettent à Koulouba de redorer son blason auprès des couches défavorisées du pays : les femmes, les enfants, le monde rural, les malades et autres handicapés, etc. L’on peut aussi incriminer le goût prononcé pour les dépenses au lieu de cultiver la parcimonie économique en donnant l’exemple par l’austérité et la discipline budgétaire. A ce rythme, il n’est pas étonnant que le budget 2007 soit encore plus dispendieux que celui des années précédentes.   
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD 
Précision
Dans notre parution d’hier, nous nous sommes mélangés les pinceaux avec les chiffres à l’article intitulé «Budget de la présidence : combien ATT coûte-t-il aux Maliens ? » Il fallait plutôt lire FCFA en lieu et place des «milliards » annoncés avec 12 chiffres: «Le crédit plafond global s’élève à 935 459 371 000 FCFA. La moitié de cette somme est affectée aux dépenses ordinaires, soit 457 115 176 000 FCFA. L’autre moitié, aux dépenses en capital : 478 644 195 000 FCFA. A l’intérieur de ce chapitre, c’est le crédit de paiement qui accapare la plus grande somme, car 374 644 262 000 FCFA y sont consacrés. Le remboursement du principal de la dette se positionne en seconde place avec 61 522 000 000 FCFA. Quant aux dépenses d’investissement hors crédit de paiement, ils représentent 42 477 933 000 FCFA. Etc. ».

La rédaction  

VERIFICATEUR A IKATEL-SA -II:La fraude fiscale confirmée

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L’Etat est-il devenu au Mali un citron qu’on presse en toute impunité ? L’interrogation a tout son sens après un examen attentif du premier rapport du vérificateur général qui vient d’être remis, comme la loi l’autorise, aux autorités nationales dont la présidence de la République et l’Assemblée nationale. Les faits stigmatisés dans ledit rapport, comme relevant de la délinquance financière, sont tout aussi caractérisés que troublants.
 
La mission de vérification qui nous concerne aujourd’hui dans cet article porte sur la vérification de la collecte et du reversement de la TVA et taxes assimilées au niveau d’un ensemble de sociétés, entreprises et autres structures opérant aussi bien dans le secteur public que dans le privé. Au niveau de la structure de contrôle elle-même, on affirme qu’il en a été ainsi en raison de la disposition instituant le vérificateur général qui donne mandat à ce dernier de contrôler la régularité et la sincérité des opérations de recettes et de dépenses. De ce fait, selon le rapport annuel, déjà transmis à Koulouba, l’opération TVA, telle qu’elle a été initiée et exécutée par les vérificateurs, visait à contribuer au renforcement de la transparence et de l’efficacité de la collecte et du reversement de la TVA et taxes assimilées. Partant, l’objectif déclaré de cette mission de contrôle était d’évaluer le manque à gagner pour l’Etat et proposer au besoin des mesures d’amélioration du rendement des structures impliquées dans la collecte et le reversement de la TVA. Cela est d’autant un impératif de bonne gouvernance financière dans le pays qu’ici, il est avéré, selon des statistiques établies, que les caisses de l’Etat souffrent énormément des carences récurrentes liées à la gestion de la TVA, ressource publique par essence, qui n’est jamais régulièrement versée ou reversée à l’Etat, comme il se doit.
Le mal Ikatel ?
Ikatel est-elle devenue une société trompeuse dans le pays ? Le fait est ahurissant pour une entreprise qui revendique à longueur de journée son esprit citoyen et sa propension à s’intégrer dans l’humanitaire. Le premier rapport du Végal, tel qu’il est présenté, nous donne raison sur les malversations que nous avons déjà évoquées dans ces mêmes colonnes sur les pratiques de gestion de cette société, opérateur privé de télécommunications, laquelle est pourtant bénéficière d’une importante quantité de produits exonérés dont la licence lui a été accordée par l’Etat. En effet, pour faciliter la mise en œuvre d’investissements d’installation (pour environ 100 milliards de nos francs, comme il est clairement noté dans le rapport), la société Ikatel a bénéficié suivant décision n° 0756/MEF-SG du 27 décembre 2002 d’exonérations exceptionnelles et sans limitation de délais de droits de douanes et de TVA sur ses importations. Ces exonérations portent sur les matériels d’équipement, les pièces de rechange, l’acquisition d’infrastructures et les services. Cet important dossier lié à l’exonération ne bénéficie en fait d’aucune réglementation digne de ce nom, comme si les choses relevaient du pur hasard.
C’est le rapport de mission des vérificateurs qui conclue à cette observation. Tenez ! Suite à l’examen de ce dossier, la mission a relevé l’inexistence à la direction générale des douanes d’un mécanisme adéquat de suivi de l’état de leur exécution. Le rapport de mission du vérificateur général fait le constat : sur la base d’une analyse comparative entre le fichier des importations exonérées et la liste des exonérations autorisées, la mission a détecté un dépassement de quotas pour plus de 50% des 38 produits sélectionnés par la mission de vérification. Le suivi des exonérations de la société Ikatel donne des résultats troublants qui dénotent de la volonté de dissimuler les ressources dues à l’Etat. On y découvre que dans le compte des exonérations, Ikatel bénéficiait, s’agissant de câble VGV, de 490 rouleaux comme quantité d’unités autorisée, mais qu’elle a importé 16204, soit un dépassement de 15714. La série noire des importations frauduleuses des quantités d’équipements non autorisées dans le cadre de l’exonération se poursuivit s’agissant de nombreux autres produits. En fait, sur les 38 produits sélectionnés par la mission de vérification pour les besoins des enquêtes, la société Ikatel a pratiqué abusivement et frauduleusement l’exonération «usurpée » sur près de 20 produits ayant accusé un dépassement chronique de la quantité importée.
Des milliards subtilisés
L’examen de ce dossier d’exonération révèle que les dépassements de quotas d’importations exonérées qui en découlent totalisent plus de 7 milliards en valeur pour les produits qu’il a été possible de comparer, ce qui représente au minimum un manque à gagner pour l’Etat de plus d’un milliard (sur la base de 18% de TVA, sans compter les droits de douane et en ne tenant pas compte de l’ensemble des produits importés). C’est ce qui ressort du rapport du vérificateur général qui a également décelé que de nombreux produits étaient importés à tort sous le régime de l’exonération. Cela veut dire clairement que la société Ikatel, phénomène aggravant, enrôlait des produits importés qui ne bénéficiaient pas normalement de cette facilité.
Autre tripatouillage financier et commercial : l’incohérence entre le fichier des déclarations des importations en douane et celui des recoupements de la direction générale des impôts. D’où l’existence des écarts significatifs dans un sens comme dans l’autre. Illustration : en 2003, des importations d’un montant de 661 074 000 de nos francs ont été enregistrées dans le fichier de la direction générale des impôts contrairement à celui de la direction générale des douanes. Ce qui est paradoxal, la source étant toujours la direction générale des douanes. A l’inverse, pour la même période, note le rapport annuel du Végal, des importations totalisant plus d’un milliard ont été enregistrées dans le fichier de la direction générale des douanes mais pas dans celui de la direction générale des impôts.
Toujours dans ce dossier relatif à l’examen du volet fiscalité de la société, il a été établi que l’opérateur privé de télécommunications n’applique pas l’orthodoxie en matière de paiement d’impôts. Et pour cause : le protocole d’accord intervenu entre la société et la direction générale des impôts le 15 décembre 2004 ne répond pas aux critères exigés par la loi. On a signé le protocole sous le prétexte d’une confirmation de redressement, intervenue le 6 octobre 2004 à la suite d’une mission de contrôle effectuée par la direction des impôts, mission de contrôle réalisée, à son tour, le 25 août 2004 et portant sur les exercices 2002 et 2003. Il s’agit là d’un faux sur noir et blanc et une tentative de dissimulation des chiffres qui n’a pas surpris l’équipe de vérification du Végal. La preuve ? Le protocole d’accord en question n’a pas respecté ni la forme ni le fond de la procédure applicable en la matière. Cela est d’autant plus plausible que le ministre de tutelle n’a livré aucune autorisation pour ce faire. De plus, la raison avancée pour justifier le protocole ne tenait qu’au mensonge grotesque d’autant que le paiement des droits dus ne mettait nullement la société en péril. Pour la bonne raison que la même société a réalisé en 2004 un bénéfice net de plus de 20 milliards de nos francs. D’où un abandon à tort de droits dus à l’Etat d’un montant de plus d’un milliard de francs CFA.
Un cas atypique
Le cas Ikatel mérite que l’on s’y attarde pour deux raisons. D’une part, les responsables de cette société de télécom avaient ameuté à tort tout le monde des affaires contre la volonté de contrôle du Végal auquel ils ont nié le droit de fouiner dans leurs «jardin secret ». Le patronat malien avait même pris la tête de ce combat «perdu d’avance » en suggérant à Ikatel de refuser d’accueillir dans ses locaux les enquêteurs du Végal et en battant le rappel des troupes à la CCIM pour faire «front commun » contre cet empêcheur de Végal de tourner en rond. L’épouvantail étant l’allégorie du vautour : porter le deuil de son prochain, c’est le faire pour soi-même puisque l’on est condamné à passer devant l’échafaud de la mort (contrôle en l’espèce). Autrement dit, si on laisse le Végal fourrer non nez dans les affaires de Ikatel, il va chercher demain noise sur la tête de chacun de nous un après un. D’où la levée de boucliers par anticipation chez les commerçants et les opérateurs qui, en réalité, ne sont pas dans le point de mire du Végal plutôt intéressé par les «gros gibiers ».   
D’autre part, la preuve est désormais établie que les cadres de la fonction publique étaient dans leur tort en faisant de la publicité gratuite pour Ikatel dont ils ont loué les mérites. En effet, les responsables des services d’assiette fiscale (douanes et impôts) ont participé à la journée «portes ouvertes » de Ikatel à la faveur de laquelle, ils n’ont pas manqué de tresser des lauriers sur la tête de cette société. Or, au même moment, l’opérateur privé de téléphonie mobile joue au cache-cache avec les taxes et impôts dus à l’Etat dont la TV non reversée et le dépassement de quotas sur les produits exonérés. Le montant incriminé sur une petite échelle s’élevant à plus de 7 milliards FCFA.  
A suivre

Par Sékouba SAMAKE 

PROJET D’APPUI AUX SOURCES DE CROISSANCE:Une ambition présidentielle

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Le Mali est le parent pauvre des les indicateurs de performance socio-économiques à l’échelle mondiale et africaine. La promotion d’un secteur privé capable d’impulser la croissance a longtemps été le refrain politique, mais pour des résultats médiocres jusque-là. Depuis septembre 2001, le projet d’appui aux sources de croissance tente de mettre le secteur privé malien à flot.
 
S’il ne souffre pas de la surcharge structurelle et des insuffisances opérationnelles, le projet d’appui aux sources de croissance (PASC) devrait aider à l’amélioration sensible du cadre général des investissements et au développement du secteur privé. Après son lancement officiel au Palais de Koulouba le mardi 11 juillet dernier, un atelier inaugural a réuni hier au Centre international de conférences de Bamako, le monde du secteur privé avec l’équipe de gestion et de coordination du projet.
Selon Mohamed SIMPARA, qui représentait le ministre de la promotion des investissements des petites et moyennes entreprises, cette initiative gouvernementale découle de la vision du président de la République de faire du secteur privé le moteur du développement national. Le chargé principal du projet au niveau de la représentation malienne de la Banque mondiale a présenté le projet à travers sa justification et les résultats attendus. En effet, les performances de l’économie mondiale durant la décennie 1994-2004 ont été annihilées dans certains pays africains comme le Mali par les facteurs naturels, les chocs climatiques, et la chute des prix de cession des exportations locales. Le Mali qui avait tablé sur une croissance de 6,5% à partir de 2002 est resté autour de 1 et 2% en moyenne.
Quelques indicateurs suffisent à expliquer le malaise économique du Mali, qui perdure malgré l’affirmation théorique du rôle du secteur privé. Il ressort ainsi que le pays dispose d’un revenu par habitant dix fis inférieur à celui de la plupart des pays de l’Afrique australe. Sur 155 économies, le Mali est classé 146ème sur la base des indices de facilité de la pratique des affaires. Idem en ce qui concerne les infrastructures économiques : eau, électricité, télécoms, transport, transit, industrie, etc. A titre d’exemple le transport par cargo Bamako-Usa coûte deux fois plus cher que Douala-Usa. Vers la France le kilo de fret exorbitamment est de 5,7 $. La connexion internet au Mali coûte en moyenne 73 $ par mois contre moins de 20 $ au Sénégal et moins encore dans d’autres pays africains. Idem pour les téléphonies fixe et mobile et les autres secteurs d’activité. 
Le projet d’appui aux sources de croissance sera un moyen susceptible d’appuyer le secteur privé malien à travers des pôles géographiques et différents secteurs d’activité. En effet, le secteur privé malien est encore dominé par l’informel, le déficit d’infrastructures, l’extrême vulnérabilité des activités économiques, le déficit du financement des entreprises, les insuffisances de l’environnement ou du climat lié aux affaires, etc.  
Parmi les douze indicateurs de performance retenus pour l’exécution du projet on peut retenir : la création de 4 300 emplois directs, l’amplification des entreprises, l’assouplissement des formalités de création d’entreprises, l’augmentation de la télédensité. D’autre part, comme l’a expliqué le coordinateur Lamine DIALLLO, le PASC devrait contribuer à une hausse de 50% du nombre des touristes, l’augmentation de 10% des interventions minières, l’installation de 20 entreprises dans la nouvelle zone industrielle, une hausse de 5% du chiffre d’affaires des entreprises encadrées.
Avec une enveloppe de 35 milliards de fcfa, le projet d’appui aux sources de croissance est une initiative conjointe du gouvernement malien et de la Banque mondiale. Il vise à favoriser l’accroissement significatif du volume des investissements privés, domestiques et étrangers en faisant du Mali une destination de choix dans la sous-région. Ceci en faveur des secteurs sous tutelle de plusieurs départements : artisanat, communication, énergie, PME, transport.  
L’atelier a recommandé l’implication de tous acteurs dans la mise en œuvre des activités ultérieures du projet, surtout en terme de consultation, de dialogue et d’évaluation.
Par Ibrahim SANGALA

Gangstérisme en Commune II:Fin du règne des dieux de la mort de la Rue Princesse

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Si le ministère de la Sécurité et de Protection civile organisait un prix Nobel du mérite au sein des commissariats de police et de brigades de gendarmerie, le Contrôleur général de police Moussa Sissoko, chargé de la police du 3e arrondissement et sa brigade de recherche seraient de bons nominés, du fait des efforts qu’ils abattent quotidiennement dans la lutte contre la criminalité et le banditisme dans le district de Bamako. La descente de l’Epervier du Mandé et de ses hommes à la Rue Princesse qui a abouti au démantèlement d’un gang dans la nuit du 8 au 9 juillet dernier mérite d’être écrite en lettres d’or dans les annales de la lutte anti-criminalité.
Tout est parti d’incessantes plaintes des usagers de la Rue Princesse qui mène du bar-restaurant « l’Express » faisant face à l’INRSP à la Rue Dafanga à l’Hippodrome en Commune II du district de Bamako. Dans cette partie de Bamako, dès le coucher du soleil, un véritable marché du sexe s’installe sur les trottoirs sous les yeux des rats de bar qui se bousculent entre les débits de boissons en pleine rivalité dans le coin. Le passage est quasiment impossible à une certaine heure de la nuit. Mais, ce que le premier venu ne connaît pas, c’est que dans cet autre monde, la pègre dicte et impose sa loi aux passants et aux aventuriers sexuels venus rafraîchir leur libido auprès des professionnels du sexe qui ne se lassent jamais de la vente de leur « marchandise. » Il ne se passe une nuit sans que la Rue Princesse n’enregistre trois ou quatre agressions, défiant le Tribunal de la Commune II non loin des lieux et dont les murs reçoivent parfois les prostituées et leurs clients en l’absence du clair de lune. Face à ces agressions répétées, certaines victimes n’ont pas eu froid aux yeux de saisir le commissariat de police du 3e arrondissement, territorialement compétent. Le Contrôleur général de police Moussa Sissoko décide alors d’organiser des opérations de salubrité en sa qualité de premier responsable de sécurité de la Commune. Il active les éléments de sa brigade de recherche pilotée par l’Epervier du Mandé, le tout bouillant inspecteur de police Papa Mambi Keita. Comme on pouvait déjà le penser, ces derniers organisent une opération commando dans le bordel dans la nuit du 8 au 9 juillet aux environs de 1 heure du matin. Ils interpellent 15 personnes dont un muezzin d’une mosquée de la place pour vérification d’identité.
 
Un d’entre eux reste au fond du tamis
Au cours de la vérification, les policiers découvrent dans le lot l’incorrigible Labasse Coulibaly, domicilié à la Zone Industrielle, délinquant notoire, connu des archives de plusieurs commissariats de police et de l’administration pénitentiaire pour ses activités criminelles. Soumis à l’interrogatoire, le caïd tente dans un premier temps de se confiner dans des commérages. Mais, il abandonne cette stratégie lorsqu’il se rend compte que les serres de l’Epervier du Mandé sont dures autant que l’acier. Il reconnaît appartenir à une bande qui opère au niveau de la Rue Princesse sous la menace armée. Selon lui, sa bande est constituée de Seydou Sidibé, qui est le chef de bande, Mohamed Koné, Sékou Kanté dit Dissiba et lui-même. Nuitamment, ils s’attaquent aux passants et aux clients des prostituées qui s’aventurent dans le noir aux alentours du Champ Hippique. Après avoir maîtrisé leurs victimes, ils les entraînent dans l’obscurité sous les arbres avant de les dépouiller de leurs biens. Ils disposent d’un arsenal de nuisance composé d’un pistolet de fabrication artisanale, des coupe-coupe, d’un sabre et des chaînes de retransmission qu’ils utilisent pour étrangler leurs éventuelles proies. Après leurs opérations, ils se partagent équitablement le butin avant de se disperser. Quant à leur armement, ils les gardent au domicile de Seydou Sidibé avant une prochaine opération. Les policiers libèrent les 14 autres personnes dont le muezzin, Labasse Coulibaly étant plus intéressant que toutes celles-ci.
 
Les autres membres de la bande mis hors d’état de nuire
Après les confessions de Labasse Coulibaly, les enquêteurs déclarent la guerre aux autres membres de la bande. Seydou Sidibé, domicilié à la Zone Industrielle, Mohamed Koné, du quartier TSF et Sékou Kanté dit « Dissiba », de l’Hippodrome, ont été successivement arrêtés et conduits au commissariat de police du 3e arrondissement pour les besoins de l’enquête. A leur interrogatoire, tous ont nié en bloc les faits qui leur sont reprochés. Cependant, ils reconnaissent qu’ils fréquentent la fameuse Rue Princesse où ils menacent souvent de bastonnade des clients des prostituées pour leur comportement qui ne tranche pas avec l’islam, déclarent Seydou Sidibé, le chef de bande. Appartient-il à une organisation de jeunes islamistes ? Commérages. Pour la manifestation de la vérité, l’inspecteur de police Keita et ses éléments ont organisé une perquisition au domicile de Seydou Sidibé. Curieusement, ils découvrent dans la tanière des prédateurs deux pistolets de fabrication artisanale, trois cartouches calibre 14, cinq coupe-coupe, deux couteaux tranchants, une hachette, un sabre, une paire de chaussures militaires rangers, une barre de fer, une pince, deux chaînes de retransmission et une batterie. Un véritable arsenal de guerre que cette bande utilisait pour faire porter la couronne d’enfer sur la tête des paisibles citoyens. La justice à laquelle ces prédateurs ont été confiés, doit se montrer très ferme, car, l’on ne peut pas continuer à ménager des gens qui se nourrissent du sang de leurs semblables. Comme pour dire à nos amis de la toge que les décisions de justice sont très déterminantes aussi dans la lutte contre la criminalité et le banditisme. En attendant, courage la police.

O. BOUARE

Crime crapuleux à Kati:Un gang ouvre le feu sur un boutiquier

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Il n’y a aucun doute, les délinquants imposent de plus en plus leur loi dans le sang aux paisibles citoyens. Attaques à main armée, trafic de stupéfiants et d’armes de toutes sortes, sont autant de défis que le ministère de la sécurité et de la protection civile est incapable de relever. Le meurtre sauvage d’un boutiquier dans la nuit du 5 au 6 juillet dernier à Kati-Malibougou Secteur II en est la preuve parmi tant de souffrances que la pègre impose aux contribuables maliens.
La victime répondant au nom de Samba Diallo, âgé d’environ 35 ans, marié, père de deux enfants, est né de feu Lamine et de Sélikènè Diakité à Gouna dans la préfecture de Yanfolila (région de Sikasso). Dans la nuit du 5 au 6 juillet dernier, à Kati-Malibougou Secteur II où il habite depuis plusieurs années avec sa famille, les populations dormaient profondément quand, aux environs de 3 heures 30 minutes du matin, un coup de feu suivi de cris de détresse est parti de sa boutique, coupant net le sommeil du voisinage. Très habitué au langage des armes, le caporal-chef Kolèba Konaré en service au Peloton central de Kati, domicilié dans l’entourage, qui dormait sous sa véranda, a sursauté de son lit pour aller voir ce qui se passait dehors. A peine s’est-il précipité devant sa famille qu’il a aperçu un groupe d’individus s’enfuir de vers le commerce de Samba Diakité, un de ses voisins immédiats. Aussitôt, le militaire comprend qu’il s’agissait d’une attaque à main armée. Toute autre activité cessante, il se précipite au domicile de son frère ainé et chez son jeune frère du nom de Fousseyni Konaré en service à la Direction générale de la police nationale (DGPN) pour se faire accompagner dans la boutique de Samba Diakité d’où le coup de feu est parti. Ici, les frères Konaré constatent avec peine la porte du commerce défoncée, le propriétaire des lieux allongé sur un matelas entre le comptoir et les étagères, visiblement mourant, le sang giclant de son épaule gauche. Sur le champ, le caporal-chef Kolèba Konaré et ses frères évacuent d’urgence le pauvre à l’hôpital national de Kati pour des soins. Mais, vu la gravité des blessures, les autorités hospitalières de cet hôpital le font diriger sur le service des urgences et de la réanimation de l’hôpital Gabriel Touré. Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Samba Diakité succombe des suites de ses blessures quelques instants plus tard, laissant derrière lui une épouse fortement éprouvée et ses deux mignons enfants. C’est aux environs de 5 heures 30 minutes que les Konaré informent le commissariat de police de Kati du drame pendant que les tueurs avaient eu le temps de se retirer dans leur tanière quelque part à Kati. L’officier de police de permanence, l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko, de la section de police judiciaire du commissariat de police de Kati, sous les ordres de son commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et après avis du procureur de la République près le tribunal de Kati, se fait accompagner par quelques éléments sur les lieux pour constater les faits.
 
Un pistolet de fabrication artisanale avec un étui vide retrouvé sur les lieux du drame
Dans la boutique de Samba Diakité où l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko et ses éléments se sont rendus, ils ont découvert un matelas maculé de sang, un pistolet de fabrication artisanale, calibre 6, avec un étui vide. Mais, s’agissant des marchandises, apparemment, toutes étaient à leur place. Les policiers avant de quitter les lieux ont interrogé l’épouse de la victime pour savoir si l’intéressé n’avait pas d’argent dans sa caisse. Quelques broutilles sûrement. Car, selon Bolly, un commerçant chez qui Samba Diakité se ravitaille en marchandises, la veille du drame, le boutiquier avait dépensé une somme importante dans l’achat de divers articles. Même s’il avait de l’argent dans sa caisse, le montant ne pourrait être qu’insignifiant. Quant aux tueurs d’hommes, ils n’ont eu aucune indication sur leur personnalité. Qu’à cela ne tienne, l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko, un policier très rompu dans les enquêtes tout comme son chef hiérarchique, le commissaire principal de police Sékou Salia Maîga, chargé dudit commissariat de police, a ouvert une enquête pour mettre le râteau sur ces ordures humaines qui s’installent dans les rues de Kati. Le policier a choisi la stratégie en damier qui consiste à placer les pions partout non seulement dans la ville de Kati, mais aussi en dehors de la ville pour aboutir à un résultat probant. En attendant, la seule question qui intrigue le commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et ses hommes et à laquelle ces derniers tentent toujours de trouver une réponse, c’est de savoir à qui appartient le pistolet retrouvé sur les lieux du drame ? Déjà, certains indices font dire à d’autres personnes que ledit pistolet ne peut être que la propriété des visiteurs. Elles expliquent que les voleurs, après avoir tiré sur leur cible, pourraient tenter de l’assommer en lui lançant le pistolet vidé de tout son contenu. Quant à la thèse selon laquelle l’arme appartiendrait au défunt, peu de gens la soutiennent à Kati-Malibougou Secteur II où une panique généralisée s’est emparée des populations depuis le meurtre du boutiquier. En attendant, le commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et ses éléments fouinent discrètement dans tous les coins malfamés de Kati afin de mettre hors d’état de nuire cette nouvelle race de criminels que Kati n’a jamais connue jusque-là. D’après des témoignages dans cette ville, Kati connaît des vols avec effraction, de larcins, de vols de bétail et surtout des crimes passionnels. Mais attenter à des vies des paisibles populations pour leurs biens, est une nouvelle forme de criminalité qu’on y importe d’ailleurs. Les forces de l’ordre et de sécurité en charge de la protection des Katois et de leurs biens, invitent l’ensemble de la population à se joindre à elles pour faire échec à ces ordures humaines où qu’elles se trouvent. Car, la quiétude de chaque Katois en dépend.

O. BOUARE

Bagadadji:Un ancien pilote de l’armée de l’air arrêté pour vol de moto

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Cruel destin ! C’est le moins que l’on puisse dire à propos de cet ancien génie de l’air de la promotion 1975, cruellement basculé dans la drogue après sa radiation en 1981 de l’Armée malienne pour motif d’indisciplinaire caractérisé. Pendant que certains de ses compagnons d’arme circulent avec des grades de Colonel ou de Général d’Armée sur les épaules, le pauvre s’essaye dans la délinquance et se fait loger au fond des cellules dans des commissariats de police. Impensable !
C’est dans les filets de la brigade de recherche du commissariat de police de police que sont tombés sans grande difficulté, le délinquant répondant au nom de Ibrahima Yattassaye dit Hibou, administrateur de société et ancien technicien de radio d’aviation à l’Armée de l’Air, natif de la richissime famille Yattassaye à Dravéla, car c’est de lui qu’il s’agit et son allié éternel Bani Dramé dit Douga, domicilié à Bagadadji en Commune II du district. L’arrestation des deux caïmans est relative à une plainte que la demoiselle Fatoumata Sidibé, reporter-photographe à la section photo de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) a portée contre eux devant le procureur de la République près le tribunal de la Commune II pour vol de sa moto Jakarta au cours d’une visite à Bagadadji. Selon, la plaignante, dans la journée du 3 juillet dernier aux environs de 14 heures, elle s’était rendue au domicile de Bani Dramé dit Douga qu’elle connaît depuis plus de 7 ans. A son arrivée, elle a pris soin de garer sa moto dans la cour et la verrouiller à l’aide d’un anti-vol avant de rentrer dans la chambre où se trouvaient Douga et Ibrahima Yattassaye dit Hibou. A peine a-t-elle pris place dans un fauteuil que Hibou a demandé de lui prêter sa moto pour faire une course en ville. Mais, poursuit-elle, elle refusa net pour des raisons qu’elle ne dévoile pas. Peu de temps après, affirme la plaignante, les deux hommes l’ont laissée dans la chambre pour venir dans la cour. Guidée par son sixième sens, elle est restée vigilante, les yeux fixés sur le mouvement de ses deux « amis ». Subitement, ils se sont emparés de sa moto cadenassée à l’aide de l’anti-vol, qu’ils ont ensuite traînée vers la route principale traversant le quartier populaire de Bagadadji. Malgré ses cris, ils n’ont pas obtempéré, soutient Fatoumata Sidibé, la victime. Elle est alors retournée pour les attendre chez Bani Dramé dit Douga à qui elle avait rendu visite, croyant qu’ils allaient lui ramener sa moto après leur course en ville. Une heure de temps après, Douga est retourné chez lui, sans la moto. Quant à Hibou, il n’est revenu à Bagadadji qu’aux environs de 17 heures, les mains vides. Personne parmi les deux hommes n’a voulu lui dire quoi que ce soit sur la situation de sa moto. Elle a alors informé sa mère à Lafiabougou de ce qui lui est arrivé. Celle-ci lui demande de porter l’affaire devant les autorités judiciaires pour rentrer en possession de son bien. D’après la demoiselle Sidibé, des témoignages sur les lieux lui ont révélé que Douga et Hibou ont traîné sa moto sur un chantier où ils l’auraient mise en pièces détachées en attendant de trouver un preneur. Le procureur de la République près le tribunal de la Commune II saisit d’un soit transmis a alors instruit au Contrôleur général de police Moussa Sissoko, chargé du commissariat de police du 3e arrondissement de rechercher les deux accusés.
 
Douga et Hidou entre les griffes de l’épervier
Sous la direction du Contrôleur général de police Moussa Sissoko, l’inspecteur de police Papa Mambi, l’intraitable épervier du Mandé lance ses cobras aux trousses des suspects. Ces derniers qui les connaissent pour de grands picoreurs de stupéfiants les poursuivent jusque dans leur fumoir pour les arrêter comme des poulets. Conduits à la police, Douga et Hibou nient en bloc les faits qui leur sont reprochés. Selon les déclarations de Ibrahima Yattassaye dit Hibou, il appartient à la même bande de consommateurs d’héroïne que Fatoumata Sidibé qu’il connaît, il y a de cela plusieurs années. Tout leur entourage sait et peut témoigner partout où besoin sera que celle-ci loue sa moto aux drogués contre une consommation. Dans la journée du 3 juillet dernier, précise-t-il, il a bel et bien rencontré son accusatrice à Bagadadji dans la famille Dramé où il était parti acheter de l’héroïne pour sa consommation. Voulant alors se rendre dans son chantier à Badalabougou, il a demandé à la demoiselle Sidibé de l’accompagner sur sa moto, mais elle a refusé pour des raisons qu’elle connaît. Devant son refus, il est parti dans son chantier en compagnie de Douga. Comment en plein jour dans un quartier comme Bagadadji, on peut voler une moto cadenassée sans se faire lyncher à mort ? Mais, ce que l’ancien pilote comme maudit par les dieux de l’air ne dit pas, c’est qu’il est un voleur professionnel. Il l’a prouvé en se rendant coupable du vol d’argent d’un de ses codétenus peu après son incarcération à la garde-à-vue au commissariat de police du 3e arrondissement. Toute chose qui renforce les soupçons qui pèsent lourdement sur lui. Quant à Douga, un maçon rompu lui aussi dans la drogue, il déclare que la demoiselle s’est fait chiper sa moto pendant qu’elle était sous l’effet de la drogue qu’elle picore comme un coq. Dans le souci de la manifestation de la vérité, les enquêteurs confrontent les deux parties. Mais, chacun campe sur sa position. Ils les mettent alors à la disposition du procureur de la République du tribunal de la Commune II. Ce dernier voulut entendre les deux parties avant de se prononcer sur le sort des deux accusés. Curieusement, la demoiselle Fatoumata Sidibé devient introuvable dans tout Bamako. Ni ses parents, ni son service ou ses compagnons d’héroïne n’ont su où elle se trouvait. Le procureur a fini par mettre Douga et Hibou en liberté provisoire contre une caution en attendant la trouvaille de la drôlesse et de l’insaisissable Fatim.

K. DIARRA

Rive droite du fleuve Niger:Deux vrais faux militaires sèment la terreur

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Quand les délinquants ont accès à l’accoutrement militaire, la réputation, la dignité et l’honneur de notre Armée en souffrent énormément. Le commissariat de police du 11e arrondissement vient de mettre la main sur deux bandits avec des tenues militaires et des rangers qui sévissaient dangereusement sur la rive droite du fleuve Niger depuis un certain temps.
Tout est parti d’une patrouille de police que le commissariat de police du 11e arrondissement a organisée dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier pour nettoyer la zone dont il a la charge de protéger et de sécuriser. Au cours de leur ronde, les patrouilleurs tombent sur un individu habillé en tenue militaire camouflée, tenant dans sa main une brebis dans le noir à Garantiguibougou en Commune V du district de Bamako. Ne connaissant aucune salutation militaire, Younoussa Kané, car c’est de lui qu’il s’agit, est resté figé comme un bois mort. Les policiers le conduisent au commissariat de police pour vérification d’identité, histoire de mettre le suspect à la disposition de la police militaire, le lendemain, au cas où l’enquête révèlerait qu’il est sous le drapeau. Le commissaire divisionnaire de police Moussa Balla Diakité, chargé du 11e arrondissement et son adjoint, le commissaire de police Adama Baradji, commettent l’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga, chef de la brigade de recherche et ses hommes d’apporter toute la lumière nécessaire sur cette affaire. Mais, ce que ces derniers ne savaient pas, c’est que le complice de Younoussa Kané, avait discrètement filé au moment où les policiers parachutaient sur les lieux. Le lendemain, pendant que l’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga et ses hommes s’activaient à tirer au clair la situation du vrai faux militaire arrêté en possession d’une brebis, un individu du nom de Kounkama Keita, connu des archives de la police pour ses activités délictueuses, se présente à la police. Il venait intervenir pour Younoussa Keita. Le visiteur jure que la brebis n’est pas un produit du vol. Pour convaincre ses interlocuteurs, il promet d’amener à la police l’agneau qu’elle avait mis bas, il y a quelques jours seulement.
 
En lieu et place de l’agneau, le logeur !
Kounkama Keita, soldat de deuxième classe de l’Armée de terre, radié de l’effectif en 2005 pour vol de moto, se fait accompagner par son logeur, Issa Coulibaly, en lieu et place du petit de la brebis qu’il avait promis d’amener à la police pour innocenter son ami Younoussa Kané. Mais auparavant, le jeune homme avait dit à Coulibaly qu’il venait juste d’apprendre l’arrestation d’un voleur d’ovidé par le commissariat de police du 11e arrondissement et qu’il pouvait l’accompagner pour vérifier si la brebis lui appartenait. Issa Coulibaly dont les moutons font des va et vient entre sa famille et celle des Doumbia, avait perdu sa brebis. Celui-ci l’accompagne alors à la police, pensant réellement qu’il était un porteur d’uniforme. A leur arrivée, l’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga et ses hommes tendent un piège à Kounkama Keita dans lequel il finira par tomber. Arrêté sur le champ, il est mis au frais pour les besoins de l’enquête. Quant à Issa Coulibaly, la police l’interroge pour savoir ses liens avec le suspect. Selon ce dernier, il y a quelque mois qu’il a fait la connaissance des deux hommes. Un jour, Kounkama et Younoussa se sont présentés chez lui comme étant des militaires en service au camp de Bafo à Ségou en mission à Bamako. Convaincus qu’ils sont de vrais militaires, Coulibaly les présente à tous ses voisins avant de leur céder une piaule dans sa cour. Depuis, les deux hommes y vivent sans que leur logeur ne sache qu’il a affaire à des délinquants de gros calibre.
 
L’oncle maternel de Kounkama crève l’abcès
Sommairement interrogé, Kounkama déclare à l’enquêteur tantôt qu’il est gendarme, tantôt qu’il est un élément du Centre d’animation rurale (CAR), venu à Bamako en compagnie de 40 autres hommes pour le recrutement en cours dans l’Armée malienne. Il dit loger chez l’adjudant de l’Armée de l’Air Boubacar Diarra dit Goby. Ce dernier, ajoute-t-il, lui aurait remis 15000FCFA pour acheter un mouton à Zantiguila. Au retour, avec son ami, ils ont pris du retard. Alors vu la nuit très avancée, ils sont allés à Garantiguibougou où ils allaient passer le reste de la nuit. Pour la manifestation de la vérité, les policiers en charge du dossier, invitent l’adjudant Diarra à se présenter à la police pour affaire le concernant. Ce dernier n’est pas allé avec le dos de la cuillère. En vrai Bamanan, il déclare à la police que son neveu est pire qu’une ordure humaine. Lorsqu’il a débarqué chez lui, explique l’adjudant Diarra, quelques jours après, ses parents lui ont envoyé une lettre dans laquelle ils l’ont mis en garde, car Kounkama qui venait de loger chez lui, est un bandit de grand chemin. Il est capable de le mettre dans la merde tôt ou tard, poursuivent les parents de Kounkama dans la lettre, à en croire le militaire de l’Air. Ces déclarations édifient davantage les enquêteurs qui ont vu le chemin proprement déblayé pour retenir l’oiseau dans les liens de l’inculpation. Les témoignages d’un autre jeune homme du nom de Seydou Doumbia, domicilié à Niamakoro ont définitivement enterré la stratégie des deux voleurs. Selon celui-ci, dans la nuit du vol, il a surpris Younoussa Kané entrain de rôder autour du parc des moutons dans sa cour. A la question de savoir les raisons de sa présence dans cet endroit à cette heure tardive, il lui a fait comprendre qu’il cherchait à protéger les animaux contre la pluie qui s’abattait sur Niamakoro. Curieusement, le lendemain, Younoussa Kané avait disparu ainsi que le mouton de Issa Coulibaly. Avec ces détails, les policiers ont organisé une perquisition au domicile des pestiférés à Niamakoro au cours de laquelle ils ont mis la main sur une bande de fumeurs de chanvre indien, visiblement des élèves du duo. Dans la même chambre, ils ont découvert plusieurs équipements militaires que les deux hommes utilisaient pour semer la terreur dans les rues de Bamako. L’armée portera-t-elle plainte contre Kounkama et Younoussa pour usurpation de titre ? En tout cas, le procureur de la République près le tribunal de la Commune V devant lequel ils ont été conduits, saura leur faire comprendre que de tel comportement est intolérable au Mali.

O. BOUARE

Au bar « Colbico »:Une prostituée se fait tuer par sa camarade des trottoirs

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Une altercation ayant opposé deux jeunes filles des trottoirs dans la nuit du 4 au 5 juillet dernier au bar « Colbico » à Faladié en Commune VI du district de Bamako s’est terminée dans le sang. Une d’entre elles s’étant servie d’un tesson de bouteille de bière a fendu l’aisselle gauche de sa rivale, occasionnant une plaie béante par laquelle elle a vidé tout son sang. Au commissariat de police du 7e arrondissement où la meurtrière a été écrouée avec son amant pour complicité, la colère et l’indignation se lisent sur des visages.
L’auteur des coups mortels s’appelle Fatoumata Guissé, née en 1988 à Sikasso, de feu Cheick Oumar et de feue Nana Traoré, domiciliée à Niamakoro Cité Unicef, serveuse au bar-restaurant « Skaba » sis à l’Hippodrome en Commune II du district de Bamako. Dans la nuit du 4 au 5 juillet dernier, la pauvre Guissé est entrée dans la légende en se rendant coupable du meurtre de sa collègue des trottoirs du nom de Sira Keita pour des raisons plus ou moins injustifiées. Malgré le remords qui envahit tout son univers, elle tente néanmoins de donner sa version. Selon elle, parallèlement à son métier de serveuse de bar, elle s’essaye dans le plus vieux métier du monde pour joindre les deux bouts. La nuit du meurtre, après son service, elle s’est rendue dans un bar chinois sur la rive droite où elle a rencontré sa copine Sira Keita en compagnie d’une certaine Hadjara et d’autres jeunes filles en quête de clients. Elle s’est alors jointe à elles pour la chasse aux hommes. C’était aux environs de 23 heures. En attendant le plein du marché, elle causa avec Sira de leurs aventures avec certains de leurs clients. Subitement, une vive discussion s’engagea entre Sira Keita et une autre prostituée du nom de Fatim Bengaly. La première aurait traité la seconde de « sauvage » n’ayant jamais fréquenté une boite de nuit digne de ce nom à Bamako. Voyant que la tension montait d’un cran, d’après la demoiselle Guissé, elle est intervenue afin de calmer les deux protagonistes. Malheureusement, Sira s’est montrée intraitable, refusant d’obtempérer malgré les conseils d’amie et de parent qu’elle lui a prodigués. Car, faut-il le préciser, elles sont toutes les trois de Sikasso, la capitale du Kénédougou. Fatoumata Guissé dit s’être retirée des lieux pour ne pas tomber dans la provocation.
 
Satan de pied ferme au « Colbico »
Après 1 heure à la ronde et à la sentinelle sur les trottoirs de moisson infructueuse, Fatoumata Guissé se décide de rejoindre son amant Moussa Balla Dembélé au « Colbico ». Grande a été sa surprise lorsqu’elle a trouvé ce dernier à la même table que Sira Keita et ses camarades. Comme on pouvait déjà l’imaginer, la jalousie s’empare du coup de Guissé qui, à son tour, a exigé sa part de consommation à son copain. A la croire, à peine a-t-elle commencé à « casser son pot » que Sira est revenue à la charge en lui lançant des propos désobligeants, non seulement à son endroit, mais aussi à l’endroit de ses parents. Comme si cela ne lui suffisait pas, poursuit la meurtrière, Sira l’a accusée de » porteuse de virus du sida, n’abordant que des petits Blancs. » Ces propos mettent le feu aux poudres. Fatoumata Guissé craque et entre dans une colère indescriptible. Elle invite son injurieuse à la suivre devant la porte du bar pour faire parler les nerfs. Sira n’accepte pas cette offre. Elle se tait. Hadjara, une des copines de Sira, se transforme en une véritable alumineuse. Elle juge cette attitude de sa copine comme lâche. Le copain de Sira, un certain Moussa Keita, coiffeur de son état, domicilié à Sogoniko, conseille à sa petite amie d’arrêter cette bagarre inutile. Malheureusement, c’était sans compter que celle-ci était montée à bloc. Elle rejoint Fatoumata Guissé sur le ring.
 
Sira tuée à l’aide d’un tesson de bouteille de bière
L’adversaire de Sira n’avait ni couteau ni lame-rasoir dans sa poche. Elle détenait un tesson de bouteille de bière que son amant Moussa Balla Dembélé lui a remis pour se défendre. Les deux guerrières se prennent corps à corps. Selon Fatoumata Guissé, c’est sa rivale qui a été la première à tenter de la fendre avec un objet tranchant n’eût été l’intervention prompte de Ahmed Sangaré, le copain de Hadjara, l’alumineuse. En retour, elle s’est servie de son tesson de bouteille qui a malheureusement atteint la pauvre sous l’aisselle gauche, occasionnant une large plaie béante et sous son sein au niveau du diaphragme. Blessée, le copain de Sira la transporte sur une Jakarta pour se rendre au commissariat de police du 7e arrondissement territorialement compétent. Sous la direction de l’officier de police de permanence, l’inspecteur de police Mohamed Ag Waïkna de la section de la « Voix publique », le chef de poste remet une fiche de premier soin avant de la diriger sur le Centre de santé de référence de la Commune VI. Vu la gravité des blessures, le médecin traitant fait évacuer d’urgence la blessée au service des urgences et de la réanimation de l’hôpital Gabriel Touré en compagnie de son amant. C’était aux environs de 4 heures du matin. Malheureusement pour elle, les médecins ne pourront rien pour lui sauver la vie. Vers 5 heures du matin, Sira Keita décède de ses blessures pendant que Fatoumata Guissé, la tueuse et son amant de complice, Moussa Balla Dembélé se trouvaient déjà entre les griffes de la police du 7e arrondissement. Au cours de leur interrogatoire, les suspects se sont mis à table, les faits étant évidents et irréfutables.
 
La fermeture du bar « Colbico » sollicitée
« Colbico » affectueusement appelé par ses inconditionnels « Col », un nom dont la signification ne rime pas avec la pudeur, est un bar qui préoccupe autorités policières et populations de la Commune VI du district de Bamako. Ici, toutes les ordures humaines de la capitale se rencontrent nuitamment pour « casser la bouteille et fumer la pipe. » Le meurtre de la demoiselle Sira Keita dans ce lieu malfamé n’est que la face émergée de l’iceberg. La prostitution à ciel ouvert, la consommation des stupéfiants, le refuge des criminels de Bamako après forfait font de ce coin, le point de chute de la mort. Difficilement, les patrouilles policières réussissent à canaliser le peuple « Colbico ». Souvent, la police organise des opérations commando pour dissuader les seigneurs du mal qui s’y terrent. Aujourd’hui, force est de reconnaître que la police est lasse de cette situation. C’est pour cette raison que les responsables du commissariat de police du 7e arrondissement ont adressé une correspondance à qui de droit pour demander la fermeture pure et simple de ce bar qui n’est ni plus ni moins qu’un axe de la mort. C’est la seule alternative pour lénifier le grand banditisme dans cette partie du district de Bamako, selon le commissaire divisionnaire de police Abdoulaye Keita dit Léa, chargé dudit commissariat de police et son adjoint, le commissaire de police Djimé Nourou Doumbia. Pourvu que leurs interlocuteurs sachent que la sécurité des personnes et de leurs biens est l’affaire de tous.

O. BOUARE

A.T. S.:« Je n’ai pas eu de chance sur l’Internet »

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« Je n’ai pas eu de chance sur l’Internet »
Elève en terminal dans un lycée de la capitale, Mlle A. T. S, affectueusement appelée « Bijou », en plus de ses études, nourrit un grand amour pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ses heures creuses sont utilisées dans un cybercafé non loin de son domicile. « C’est ici que j’ai appris à tchatcher et à découvrir beaucoup de choses que j’ignorais par le passé », dit-t-elle.
Taille moyenne, le regard perçant, un look plaisant moulé dans un accoutrement à l’américaine, A. T. S, a vu d’œil donne l’image d’une fille heureuse. Mais comme on le dit, les apparences sont souvent trompeuses. Timide et presque minée par la solitude, A. T. S. a décidé de se lancer à l’assaut de l’âme sœur.
« C’est mon amie qui m’a encouragé à fréquenter les cybercafés et comme je n’ai jamais rencontré l’âme sœur, j’ai tenté du côté de l’Internet », avoue-t-elle. Tchatche sur des sites comme « Voilà, amitié… » ont été ses points de repère.
« Quand je n’ai pas cours les après-midi, je vais surfer. J’ai connu beaucoup de personnes à l’étranger, mais ceux-ci ne m’intéressent pas car je suis Malienne et je compte rencontrer un Malien, partager ma vie avec lui et si possible me marier avec lui », avoue-t-elle, avant d’affirmer qu’elle a été déçue.
« Les jeunes Maliens ne répondent pas aux Maliennes, ils sont tentés par les Européennes et les filles d’autres pays africains », témoigne-t-elle. « En trois ans, un seul Malien a répondu à mon annonce. Mais il est beaucoup plus âgé que moi. Je me suis alors dit que je n’ai pas de chance avec l’Internet », se résigne-t-elle.
Sans se décourager, elle continue à fréquenter les cybercafés pour, dit-elle, découvrir et apprendre beaucoup d’autres choses et espérer un jour mettre le grappin sur son Prince charmant.

Idrissa Sako“

CYBER-AMOURS:Le code de mariage et de tutelle muet

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Les amours nés sur l’Internet ne comportent aucune conséquence juridique.
 
Le monde est devenu un village planétaire à travers les Ntic. Il n’est pas rare de voir des amours naître à travers l’Internet. Cependant, selon Me Boubacar Soumaré, avocat à la Cour, le code de mariage et de la tutelle du Mali du 3 février 1963 n’impose pas une manière aux époux de se connaître. Il ne pouvait même pas en imposer, dit-il, parce qu’en 1962 les nouvelles technologies n’étaient pas connues du Mali.
En clair, qu’on se connaisse par Internet ou par tout autre moyen, l’essentiel, c’est de répondre aux conditions juridiques fixées par le code de mariage et de la tutelle à savoir : l’âge (21 ans pour le mari, 18 ans pour la femme), l’accord de la famille ou du procureur de la République s’il s’agit d’un enfant mineur.
Lorsqu’un mariage est noué à travers Internet, il se pose ce qu’on appelle en droit un problème de droit international privé. Aux dires de Me Soumaré, le Malien ou la Malienne qui vient de faire connaissance d’un Français à travers Internet a plusieurs options. Le mariage peut être célébré au Mali et après la célébration, il doit avoir une reconnaissance juridique après visa du président du Tribunal de la Commune III, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et du consulat général de Paris en France.
De la même manière, le couple peut célébrer aussi son mariage à Paris en raison de la nationalité de la femme au consulat général du Mali à Paris et donner une reconnaissance aux autorités françaises par la suite. Ceci pour permettre au mari et à sa femme de bénéficier des avantages auxquels un conjoint peut prétendre en tissant des liens de mariage par Internet avec un étranger.
Le plus important, pour lui, c’est que la loi n’impose pas une manière aux conjoints de se connaître.
Mohamed Daou

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