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Nouveaux feux tricolores : Les business de Sahélia et du Maire central

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Mr. Adama B. Sangaré, Maire Bamako District.

Décidément la cupidité du Maire central de Bamako Adama Sangaré est sans limite. L’homme ne rate jamais une seule occasion pour remplir son jabot. Ainsi donc, il vient par un tour de bisbille d’inventer un nouveau business en complicité avec la société Sahélia.
C’est au lendemain de la fête de Tabaski que le maire central est venu se bomber le torse devant les cameras de la télévision pour la promotion d’une horrible babiole inventée par Sahélia. Il s’agit des nouveaux feux tricolores avec des bandes annonces publicitaires. Ces horribles babioles sont très dangereuses du fait qu’elles servent plutôt à attirer l’attention des usagers sur les messages éblouissants. Les usagers sont divertis par des messages en pleine conduite et peuvent provoquer des accidents. A t- on besoin d’être expert pour se rendre compte que le téléphone au volant n’est pas moins dangereux que ces nouveaux feux. Mais tout cela, combien ont-elles coûté ces babioles aux contribuables maliens ? En claire combien avons nous payé pour nous faire tuer ? Adama Sangaré et ses amis de Sahélia sont les seuls responsables pénalement de tous les accidents que les feux auront causés.
Abdoulaye Niangaly   

Condamnation de l’eau minérale kirene : Un faux combat ?

A peine un an d’existence, l’eau minérale « Kirène », découvre les inconvénients de la célébrité. Assignée en justice par Adescom et condamnée le 31 octobre dernier par le tribunal du commerce de Bamako à retirer ses produits du circuit de commercialisation du Mali, la marque d’eau minérale montante doit batailler dur pour ne pas se faire dévorer de belle dents par une concurrence qui se rapporte sur un terrain juridico-médiatique.  

Lancée en janvier 2011, l’eau minérale « Kirène » a été assignée en justice par l’Association pour la défense  de l’environnement et la sensibilisation des consommateurs (Adescom) pour publicité mensongère. Tout a été fait pour que la nouvelle industrie d’eau minérale soit condamnée à retirer ses produits du circuit de commercialisation. Ce qui a été prononcée le 31 octobre dernier.
Les arguments défendus par l’Association pour parvenir à ses fins sont si légers pour justifier une sanction aussi lourde que celle d’ordonner le retrait de l’eau Kirène du circuit de commercialisation.
On reproche entre autres à l’industrie des eaux et jus d’Afrique que son eau minérale Kirène est produite à Moribabougou à Ngabacoro Droit dans des conditions opaques et gravement attentatoires aux droits des consommateurs ; que l’eau minérale naturelle Kirène d’origine, donc la vraie est d’origine sénégalaise, produite par la société industrie Afro alimentaire du Sénégal « Siaa ».  Que cette eau produite à 50 km de Dakar près de la ville Kirène dont elle porte très logiquement le nom « eau minérale naturelle Kirène». Que l’idée et la stratégie de cette société du Mali est de passer par le nom Kirène du Sénégal pour s’imposer avec la complicité active de la société industrielle afro-alimentaire du Sénégal  pour des raisons évidemment commerciales. Que l’eau naturelle Kirène de la société O et Jus (Ngabacoro droit) porte un numéro d’autorisation AMM indiqué sur l’étiquette qui  après contrôle s’est révélé faux. Et enfin que la quantité de nitrate contenue dans cette eau indiquée sur l’étiquette qui est de 0,46 est supérieure de loin à la norme internationale Codex exigée pour les eaux minérales naturelles qui sont de 0,2.
Des arguments qui manquent de fondement
Selon les responsables de la société O & Jus, l’eau minérale naturelle de Kirène n’est pas une société sénégalaise. A les en croire, l’industrie des Eaux et Jus d’Afrique a, en effet officiellement, obtenu une franchise  pour l’exploitation de la marque Kirène au Mali et ailleurs. Pour ceux qui le savent pas encore, la est un accord par lequel une entreprise existante accorde à une autre entreprise le droit d’exploiter un commerce dans le but de commercialiser des produits et ou des services en conformité avec le concept du franchiseur.
Le mépris auquel l’Adescom fait allusion n’existe pas en réalité. Depuis ses premiers jours sur le marché, les caractéristiques de l’eau minérale Kirène produite au Mali n’ont fait l’ombre d’aucun mystère.
Il a été révélé que l’eau Kirène est une eau naturelle pure, légère et exceptionnellement digestive. Quant à sa composition en mgl, l’Industrie des Eaux et Jus d’Afrique a donné des détails précis à travers des spots : calcium : 20 ; magnésium : 12,48 ; bicarbonate : 161,04 ; PH : 7,3 ; Potassium : 12,2 ; Silfate : 5 : Nitrate : 0,46 et Sodium : 1,027.
Avec ces informations, quel consommateur et association de consommateurs peut se targuer d’être trompé dès au départ ?
S’agissant du numéro d’autorisation AMM mis en cause, l’Industrie des Eaux et Jus d’Afrique révèle qu’elle a adressé une demande dans ce sens au directeur général de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (Anssa) depuis le 19 mars 2012. Dans ladite lettre il est clairement spécifié que l’eau minérale naturelle « Kirène » est de la même source que l’eau naturelle « Sangha » autorisée sous le numéro 08-0009 du 06/10/2008. En d’autres termes « Sangha » a donné son nom et son numéro d’autorisation  à Kirène. Où est donc le problème ?
Mais quand on cherche des poux sur la tête de quelqu’un, les astuces ne manquent pas. Ce qui semble être le cas de l’Adescom qui, selon certains, ne serait qu’en mission commandée d’un concurrent tapis à l’ombre.
Sinon pourquoi tant d’acharnement contre une société qui crée plus de 60 emplois directs, plus 25 emplois temporaires et de milliers d’autres emplois liés à la commercialisation de cette eau ?
Cet acharnement contre Kirène n’est pas par manque de combat légitimes. De nos jours quel combat est plus noble que ceux contre les faux médicaments, le mode de production et de commercialisation du pain, ou celui contre les produits alimentaires périmés ?
Affaire à suivre !
Markatié Daou

Plénière de l’Assemblée nationale : Ratifications de plusieurs accords de prêts

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L’Assemblée nationale du Mali a adopté, en sa séance plénière du 1er novembre 2012, 7 projets de loi autorisant la ratification de plusieurs ordonnances et accords de prêts. Elle a également approuvé un projet de loi portant approbation de la 14e révision générale des quotes-parts des Etats membres du FMI. Cette séance était présidée par Président par intérim de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré.

 

L’Assemblée nationale

Plus 500 milliards pour réduire le coût de l’électricité

Il s’agit du Projet de loi portant ratification de l’Ordonnance N° 2012‑O11/P‑RM du 24 février 2012 autorisant la ratification de l’accord de prêt relatif au financement du projet d’études de faisabilité de la ligne d’interconnexion électrique Guinée‑Mali, signé à Bamako, le 02 juin 2011, entre le Gouvernement de la République du Mali et le Fonds africain de développement (FAD). Ce projet d’un montant de 621 319 700 FCFA était défendu par le ministre de l’énergie et de l’eau, Alpha Bocar Nafo. Les députés ont également voté le Projet de loi portant ratification de l’Ordonnance N° 2012‑001/P‑RM du 03 février 2012 autorisant la ratification de l’accord relatif à une ligne de crédit, signé à New Delhi, le 11 janvier 2012 entre le gouvernement de la République du Mali et Export‑Import Bank of India. D’un montant de 51 155 195 720 FCFA était aussi défendu par le ministre Nafo.

Le Seuil de Djenné boosté

Autre accord de prêt ratifié, c’est le Projet de loi portant ratification de l’Ordonnance N°2012‑006/P‑RM du 24 février 2012 autorisant la ratification de l’accord de prêt, signé à Bamako, le 30 juin 2011 entre le gouvernement de la République du Mali et le Fonds saoudien de développement pour le financement partiel du Projet de construction du seuil de Djenné dans le cadre du programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (Phase 1). Il était défendu par le ministre de l’Agriculture, Dr Yaranga Coulibaly.

Nos honorables ont également donné leur quitus pour la ratification de l’Ordonnance N°2012‑002/P‑RM du 15 février 2012 par le vote du Projet de loi portant  autorisant la ratification de l’accord de prêt, d’un montant de 5 milliards de FCFA, signé à Bamako, le 23 janvier 2012 entre le gouvernement  de la République du Mali et la Banque ouest africaine de développement (BOAD), relatif au  financement complémentaire du Projet d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara‑Wo-Bankass‑Koro‑Frontière du Burkina Faso au Mali. Nos députés ont aussi approuvé la ratification l’Ordonnance N°2012‑029/P‑RM du 27 septembre 2012, par le Projet de loi autorisant l’approbation de la quatorzième révision générale des quotes‑parts des Etats membres du Fonds monétaire international (FMI) et des amendements des statuts du FMI sur la reforme du Conseil d’administration, tels que prévus par la résolution N°66‑2 du Conseil des gouverneurs du FMI du 15 décembre 2010.

Le Projet sucrier de Markala sur orbite

Le Projet de Markala est une opération de partenariat public-privé à deux volets. Le volet agricole sera mis en œuvre par CANECO-SA concerne l’aménagement et l’exploitation de 14 32 hectares de plantation de canne à sucre au moyen d’irrigation par aspersion. Le volet industriel sera réalisé par SOSUMAR-Sal sur financement privé. Il concerne la construction d’une unité de transformation avec une production annuelle attendue de 195 000 tonnes de sucre, 15 millions de litres d’éthanol et la cogénération de 30 MW d’électricité. Le coût total de ce projet est estimé à 320,128 milliards de F CFA dont 149 568 milliards pour volet industriel  et 151 536 milliards de FCFA pour le volet agricole  et 19,024 milliards pour le volet environnemental et social. Ces deux projets de loi ont voté par nos honorables. Ils étaient défendus par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Kader Konaté.  Ces financements sont attribués à notre pays par  la Banque islamique de développement (BID),  le Fonds africain de développement (FAD) et la Banque ouest africaine de développement (BOAD). Tous ces projets de loi ont été votés à l’unanimité des députés présents.

Youssouf Diallo

Rétrospection : Occupation du nord du Mali : Des négociations sans le principal concerné

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Après le Mnla, c’est Ansar Eddine qui veut entrer dans la danse, en fait un ballet diplomatique entre Alger, Ouagadougou et Abuja. Le tout se joue sans le Mali, principale victime des islamistes et indépendantistes.

 

Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (à g.), du MNLA, en conversation avec le ministre burkinabè des Affaires étrangères Dijbril Bassolé (à dr.) à Ouagadougou, le 9 juin 2012

Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale était à Ouagadougou, le week-end dernier. Le fait qu’il soit chez le médiateur en même temps qu’une délégation d’Ansar Eddine était pur hasard de calendrier. Pourtant au même moment, dans la capitale burkinabé, se discutait le sort de son pays, sans qu’il soit informé ou même consulté a fortiori impliqué.

En effet, le week-end dernier, les islamistes d’Ansar Eddine se sont montrés particulièrement actifs. A leur demande, un hélico de l’armée burkinabé a transporté une de leur délégation de Kidal à Ouagadougou. Conduite par Alghabass Ag Intallah, ancien député Adema, cette délégation avait pour mission d’entamer des négociations avec  le médiateur burkinabé sur la participation d’Ansar Eddine au processus en cours d’un retour à la normale dans le septentrion malien. Une perche tendue donc, mais une perche qui ne devrait être saisie qu’à deux conditions fondamentales: la renonciation à l’application de la charia islamique et la démarcation avec les groupes islamistes et terroristes, le Mujao  (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest) et Aqmi.

A Alger où une autre délégation se trouve présentement, puis à Abuja où les deux délégations se rendront cette semaine, il s’agit pour les émissaires d’Iyad Ag Ghaly de négocier la paix. Si le chef d’Ansar Eddine cède aux exigences de la Cédéao, en renonçant à l’application de la charia et en se démarquant des autres terroristes, il ne peut exiger en contrepartie qu’une seule chose: sa main mise totale sur la région de Kidal qu’il ne veut pas exposer aux effets ravageurs d’une guerre de libération. Comme en 1991. En effet, lors de la rébellion des années 1990, Iyad Ag Ghaly a été le premier chef rebelle à signer un accord de paix avec les autorités maliennes. A l’époque, sentant la cause perdue, le chef du Mouvement populaire de l’Azaouad (Mpa) s’est rallié, sous l’instigation de ses alliés algériens, à l’issue d’une rencontre tenue les 5 et 6 juin 1991 à Tamanrasset, avant même la signature du Pacte national, le 11 avril 1992 à Bamako. Iyad Ag Ghaly va-t-il rééditer ce haut fait ?  Très certainement si les négociations  et médiations continuent de se faire sans la participation effective des autorités civiles et militaires du Mali.

A Alger comme à Ouagadougou et certainement à Abuja, les négociations avec ces groupes criminels se font sans le Mali. Sous prétexte que le problème du nord est une question transfrontalière et internationale, un transfert de souveraineté s’est opéré en faveur de la Cédéao qui s’est saisie de la question malienne. Et joue seule sa partition, pour le compte de cette disparate communauté internationale. Or, on sait que les agissements du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) et même d’Ansar Eddine, tous deux des occupants au même titre que les autres, n’inquiètent pas outre mesure l’Occident. Pas seulement parce que tous deux sont composés essentiellement de Touaregs, mais parce qu’ils ne représentent pas de menaces directes contre ses intérêts. Que craint l’Occident ? Que des actes terroristes soient commis sur son territoire, que ses ressortissants soient enlevés et monnayés, que sa jeunesse soit intoxiquée par la cocaïne et d’autres drogues dures. Or, ces faits sont imputés aux groupes islamistes et terroristes que sont Aqmi et le Mujao. Lesquels ne s’en cachent pas.

Cependant, s’ils doivent payer pour leurs nombreux crimes passés, présents ou à venir, ceux-ci ne doivent pas être les seuls. Quelques soient leurs degrés de collaboration ou de participation à la lutte de reconquête, le Mnla et Aqmi doivent payer un jour pour les mains et les pieds amputés, pour les coups de fouet donnés en public, pour la lapidation à mort, pour les tortures morales et physiques, pour les viols, pour les vols. Au nom de toutes les victimes de ces deux bandes de criminel, il ne saurait y avoir aucune absolution. C’est ce message que le Mali, après s’être imposé dans les négociations, doit transmettre aux assassins et bandits qui ont pris les armes contre lui, contre leur pays.

Cheick Tandina

De la question Touareg au Problème du Nord du Mali : Ma part de témoignage (1ère et 2ème parties)-

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Zeidane Ag Sidalamine

Introduction

 La question Touareg au-delà de son aspect transnational a toujours posé la problématique de l’intégration d’une minorité ethnique et culturelle au sein d’abord de l’Empire colonial français de l’Afrique Occidentale  et de la République actuelle du Mali ensuite  en passant par le Soudan français.

Ainsi la résistance à la colonisation française du Soudan, la révolte de 1963, la rébellion armée de 1990  et celle en cours au Mali ont démontré que les différentes politiques mises en œuvre jusqu’ici pour régler la question Touareg au Mali ont atteint leurs limites d’où la naissance du «Problème du Nord» beaucoup plus complexe de par :

L’étendue : les Régions du Nord représentent 75% du territoire national, soit  937.742 Km2 ;

La diversité ethnique et raciale : Les Régions du Nord  sont peuplés par quatre groupes ethniques et linguistiques notamment les Songhoy, les Touareg, les Arabes et les Peulhs. La population des Régions du Nord représente 10% de la population malienne soit 928.324 habitants. Elle se caractérise par la faiblesse de sa densité.

L’enclavement intérieur et extérieur des Régions du Nord ;

L’aridité des Régions du Nord avec les effets conjugués de la désertification et de la désertisation ;

Le sous-développement des Régions du Nord dans tous les domaines ;

Ces facteurs ont été déterminants lors des contacts, négociations et médiations ayant abouti à la signature du Pacte National le 11 avril 1992 à Bamako grâce à la médiation de proximité de la République Algérienne Démocratique et Populaire et des personnalités indépendantes notamment Edgar Pisani et Ahmed Baba Miské.

La  Résistance des Touareg à la colonisation française du Soudan

La Résistance des Touareg à la pénétration coloniale française constitue  au plan historique l`un des fondements sociaux de leur patriotisme et le témoignage éloquent de  leur attachement  inébranlable à la civilisation africaine et à ses valeurs sacrées de solidarité, d’honneur et de dignité.

Des luttes anticoloniales héroïques restées célèbres ont été menées par des Héros et des Tribus Touareg contre l`occupation militaire française de la Boucle du Niger en particulier et du Soudan en général :

–           à Takoubao en janvier 1894 avec la victoire des Touareg Tinguereguif de Chabboun Ag Fondagammo sur les troupes françaises du Lieutenant-Colonel Bonnier ;

–          sur le fleuve Niger en aval de Tombouctou où un escadron de Spahis est attaqué par des Touareg en juin 1897 entraînant la mort de deux officiers français et le siège devant la ville de Tombouctou pendant deux jours ;

–          Dans le ressort territorial actuel des Régions de Tombouctou, Gao et Kidal à travers la révolte de toutes les populations nomades notamment Touareg en 1897 contre l’envahisseur colonial français. Révolte sauvagement réprimée dans le sang par ce dernier et au plus grand mépris des droits humains des populations autochtones ;

–          L’assassinat du Chef  nationaliste  Kel  Antessar  Ingonna en novembre 1898 ;

–          A Adernbukar (Ménaka), le 9 mai 1916 autour de la mare où campait la résistance Iwillimiden avec comme conséquence l’assassinat, le 25 juin 1916 de l’Amenokal Fihroun par des éléments Touareg à la solde des autorités coloniales françaises ;

–          La mort d’Alla  Ag Albacher (Adrar des Iforas) en rébellion contre les Français depuis 1923 et de son fils Mohamed au cours d’un accrochage avec le Sergent français Huguet à la tête du Peloton Méhariste de Timitrène (P.M.T.), le 15 juillet 1954.

A titre de rappel, c’est  la Convention de Bourem du 15 septembre 1907 qui a officiellement consacré la création de la tribu Iforas, son « indépendance » des Iwillimidens de Fihrun puis son rattachement à l’Annexe de Bourem par le pouvoir colonial français. Cette convention signée par le Chef de Bataillon Laverdure commandant la Région de Tombouctou indique que «  l’Adrar sera laissé aux Iforas et à ceux qu’il plaira aux Français d’y installer.»

La Marche vers l’Indépendance du Soudan et la proclamation de l’Indépendance du Mali : Un combat mené et partagé par les Touareg

Au plan politique, des Tribus Touareg et leurs Chefs coutumiers ont rejeté le projet de création de l’OCRS (Organisation Commune des Régions Sahariennes) consacrée par la Loi française N°57-27 du 10 janvier 1957 publiée au Journal Officiel de la République Française le 12 janvier 1957.

L’OCRS dont l’objet est la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République Française et à la gestion de laquelle participent l’Algérie, la Mauritanie, le Soudan, le Niger et le Tchad englobe à l’origine, les zones suivantes, reparties entre l’Algérie, le Soudan, le Niger et le Tchad :

–          La commune mixte et l’annexe de Colomb-Béchar, la partie de l’annexe de Garyville, située au Sud des Monts des Ksours, les communes indigènes et les annexes de la Saoura, du Gourara, du Touat et de Tindouf, la partie saharienne des cercles de Goundam ,de Tombouctou et de Gao ;

–          Les parties sahariennes des communes mixtes de Laghouat et de Djelfa, les communes indigènes et annexes de Ghardaia, El Goléa et Ouargla, les communes mixtes de Tougourt et d’El Oued ;

–          Les communes mixtes et annexes du Tidikelt, des Ajjers et du Hoggar ;

–          La partie Nord des cercles de Tahoua et d’Agadès, comprenant la totalité de la subdivision de Bilma, la région de Borkou Ennedi Tibesti.

Les limites seront précisées après consultation des Assemblées des Territoires intéressés.

En résumé l’OCRS devait exercer son autorité sur :

– deux Départements de l’Algérie (Saoura et Oasis) ;

– trois Cercles du Soudan (Goundam, Tombouctou, Gao) ;

– deux Cercles du Niger (Tahoua et Agadez) ;

– trois Centres du Tchad (Ennedi, Bornou, Tibesti).

Des Touareg soudanais ont également dénoncé La Lettre Ouverte du 30 Mai 1958 au Général De Gaulle, Président de la République Française demandant l’autonomie au profit des populations de la Boucle du Niger ou leur rattachement à la République Française en optant pour le rattachement administratif au Soudan devenu République du Mali, le 22 septembre 1960.

En octobre 1959, la délégation du Gouvernement soudanais conduite par Monsieur Madeira Keïta se rendit à Kidal pour s’assurer du choix de l’Indépendance par les populations de l’Adrar des Iforas. Les 07 Chefs de Tribu de l’Adrar des Iforas ont choisi à l’unanimité l’Indépendance du Soudan ainsi que les autres Chefs de Tribu de Gao et Tombouctou.

Par ailleurs la  loi 59-68 du 30 décembre 1959 portant organisation des fractions et conseils de fraction au Soudan a déterminé les missions de la chefferie d’où les craintes exprimées par des chefferies traditionnelles sur leur éventuelle exclusion dans la gestion administrative des affaires locales.

Au lendemain et à l’issue de l’éclatement de la Fédération du Mali regroupant le Sénégal et le Soudan, l’USRDA a organisé un congrès extraordinaire le 22 septembre 1960 pour proclamer l’indépendance du Soudan qui a pris le nom du Mali en souvenir de l’ancien Empire du Mali.

En matière de politique extérieure les premières prises de position de la jeune République malienne indépendante furent : le soutien à l’Algérie en lutte pour son indépendance ; la condamnation des essais nucléaires français dans le Sahara ; l’évacuation des bases militaires françaises du Mali,  dont la dernière a eu lieu le 20 janvier 1961.

De Gaulle au regard des relations franco-maliennes tendues, dépêcha le Ministre d’Etat  André Malraux auprès de Modibo Keïta, porteur d’une note du Gouvernement français et se dit « affecté par la politique que le Mali pratique à l’égard de la France…» dans sa lettre officielle en date du 1er mai 1961 adressée au Président malien.

La politique intérieure reposait sur l’édification d’un socialisme adapté aux réalités maliennes, la décolonisation des mentalités, l’affirmation de la personnalité africaine, la consolidation de l’indépendance nationale dont la création  du franc malien le 1er juillet 1962 pour mieux affirmer la souveraineté nationale. Modibo Keïta s’attellera à la création de plusieurs unités industrielles. Son œuvre sociale et d’édification nationale a été récompensée par le Prix Lénine en 1963.

Le 20 juillet 1962 les Dirigeants du PSP Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko et Kassoum Touré appellent les commerçants à manifester leur hostilité à la réforme monétaire. Ils seront arrêtés, jugés et condamnés par un tribunal populaire et assassinés en 1964 à Kidal par l’Armée.

En reconnaissance de leurs efforts  patriotiques en faveur de l’Indépendance de la République du Mali, le Gouvernement malien a attribué à plusieurs personnalités maliennes d’origine Touareg (de deux sexes)  la Médaille d’Or de l’Indépendance suivant Décret N°107/PR du 21 septembre 1966.

Dans le cadre de sa Politique Nationale de réhabilitation des  communautés Touareg, l’Etat malien à titre d’exemple a créé dans mon terroir d’attache du Tilemsi dans le Cercle de Gao, l’Ecole Fondamentale de Tin Aouker en Octobre 1963 où je fus scolarisé en Octobre 1968 et a décerné la Médaille d’Or de l’Indépendance N°197 à Kiyou dit Ayyad Ag Mohamed Ahmed, Chef de tribu des Chamanamass (Cercle de Gao)  et  Frère aîné de mon grand-père Ikna Ag Mohamed Ahmed suivant Décret N°107/PR du 21 septembre 1966.

Au plan culturel et commercial, les Touareg ont fondé des villes de transit commercial et des cités du savoir notamment Essouk, une cité Touareg stratégique, commerciale et florissante au cœur du Sahara puis Arouane et Tombouctou ayant elles aussi remarquablement contribué à la diffusion de l’Islam et aux succès du commerce transsaharien.

Au plan linguistique, les Touareg sont des locuteurs du Tamazight ou Tamashaqt, langue essentiellement de tradition orale commune aux Berbères dont les Touareg, vieille d’au moins deux millénaires et demi. Avec son propre système d’écriture appelé « libyco- berbère » (ou Tifinagh) doté d’un système consonantique, le Tamazight partout minoritaire, s’est maintenu en Afrique du Nord en plusieurs variantes dialectales surtout dans les zones d’accès difficile et couvre une aire géographique immense allant de l’Afrique du Nord (Libye, Tunisie, Maroc, Mauritanie et Algérie) à l’Afrique Occidentale (Niger, Burkina Faso et Mali).

Langue nationale au Niger et au Mali (Touareg), le Tamazight a été en contact avec de nombreuses Langues extérieures depuis la plus haute Antiquité : le Punique d’abord, avec Carthage et les autres implantations phéniciennes ; le Latin pendant la durée de la domination romaine et de la période chrétienne ; l’Arabe, depuis la conquête de l’Afrique du Nord et l’islamisation des Berbères  et Touareg (début du VIIIe siècle) par les Arabes. Le Français, enfin, à travers la présence coloniale française et les Langues nationales africaines avant et depuis les Indépendances.

Le Tamazight utilise le Tifinagh, un système alphabétique (consonantique) assez répandu dans les zones sahélo sahariennes à peuplement Touareg mais aux usages de communication assez restreints.  Actuellement, cet alphabet est toujours utilisé par les Touareg et il connaît, sous des formes adaptées, une certaine extension dans les milieux kabyles. De nos jours, l’écriture berbère utilise surtout le support de l’alphabet latin (avec diverses adaptations) ou celui de l’alphabet arabe (notamment au Maroc).

Malgré leur appartenance multiséculaire à la nation malienne, les Touareg du Mali ont toujours revendiqué  une meilleure prise en charge de leur identité culturelle et l’amélioration de leur cadre de vie caractérisé par l’aridité et le sous-développement.

Il importe de noter que l’identité et la question Touareg reposent fondamentalement sur la langue, le territoire et le nomadisme comme l’a si bien écrit Hélène- Claudot Hawad et que l’Historien et ancien Président de la République du Mali Son Excellence Monsieur Alpha Oumar Konaré dans son Discours à la Nation du 28 mai 1994 à Koulouba qualifie ainsi : « La rébellion des populations du Nord avait pour objectif légitime la renégociation des conditions de leur participation à la nation malienne. Leur combat était d’essence démocratique. C’était un combat pour l’honneur et le développement … »

La Révolte d’ Illadi Ag Alla  Albacher à Kidal en 1963

La Révolte a été déclenchée en juin 1963 dans l’Adrar des Iforas par Illadi Ag Alla Albacher (Iforas) suite à la provocation d’un Agent de Sécurité malien d’origine Touareg et le traitement humiliant du Chef d’Arrondissement de Bouressa pour venger la mort de son père abattu le 15 juillet 1954 au cours d’un accrochage par le Sergent français Huguet à la tête du Peloton Méhariste de Timitrène (P.M.T.) ainsi que son  fils  aîné Mohamed.

Illadi a désarmé l’Agent provocateur et son compagnon avant d’abattre à bout portant l’un des principaux guides des patrouilles françaises de l’époque qui à titre de rappel sont tous des maliens d’origine Touareg.

Cette révolte « d’humeur et d’honneur » a été sauvagement réprimée par le Capitaine Diby Sillas Diarra au nom du «Tout sécuritaire» à travers le massacre des populations civiles sans défense, le mitraillage systématique du cheptel et les tentatives violentes d’acculturation obligeant les enfants de l’Adrar des Iforas à chanter en Bamanan. Seul le Docteur Mohamed SOUMARE, Médecin Lieutenant à Kidal s’est courageusement élevé contre cette forme de barbarie et fut immédiatement rappelé à Bamako en sanction de son engagement en faveur du respect des droits humains des populations autochtones.

Le 22 septembre 1964, la Révolte a pris fin en intelligence et avec l’appui de certains pays de la sous-région dans «le silence du désert, à l’abri des caméras » entraînant ainsi la militarisation de l’Adrar des Iforas par les nouvelles autorités au nom d’un socialisme malien centralisateur et réducteur des diversités nationales.

Le 19 novembre 1968 un Coup d’Etat militaire dirigé par le Lieutenant Moussa Traoré a renversé le régime USRDA du Président Modibo Keïta. Depuis cette date  le CMLN a dirigé d’une main de fer le pays avec comme réussite des actions de réhabilitation politique des communautés Touareg et Arabes.

De 1968 à 1978, le Mali a été dirigé par le pouvoir militaire sans partage du CMLN. Cette période a été marquée par l’interdiction et la répression des manifestations politiques et syndicales. C’est aussi la période qui a vu l’aide humanitaire internationale destinée aux populations des Régions du Nord frappées par la sécheresse détournée par les dignitaires du CMLN d’où l’euphémisme « d’arme alimentaire » utilisée par le régime contre les Touareg.

A partir de 1979 l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM) du Général Moussa Traoré a géré le Mali sur la base d’une démocratie tropicalisée interne au  Parti. Il faut admettre cependant que l’UDPM s’est investie pour le rayonnement diplomatique du Mali et la libéralisation de l’économie nationale.

Des timides réformes démocratiques et des efforts remarquables d’encadrement du monde rural ont été entrepris à travers le mouvement coopératif dans les Régions du Nord en particulier non sans difficultés jusqu’aux Evènements du 26 mars 1991 ayant entraîné la chute du Régime et l’arrestation du Général Moussa Traoré.

La Rébellion armée de juin 1990

La sécheresse des années 1970 et 1984 ainsi que les Evènements de février 1978 ont montré les limites du pouvoir militaire préoccupé plus par l’enrichissement illicite que la gestion de ses minorités nationales ou le retour à une vie constitutionnelle normale à travers l’instauration du multipartisme politique intégral d’où  la  rébellion armée de juin 1990 contre le Régime de l’UDPM.

Deux rencontres  ont permis au Gouvernement malien de l’époque et à ses voisins africains de mieux comprendre la gravité de ce conflit qui menaçait de s’étendre à toute la sous-région. L’une a été tenue avec les Ministres chargés de l’intérieur du Niger, de l’Algérie et du Mali à Tamanrasset (Algérie) le 12 juillet 1990 et l’autre à Djanet (Algérie) les 8, 9 et 10 septembre 1990 avec les Chefs d’Etat de l’Algérie, du Mali, du Niger, et du Guide de la Révolution Libyenne.

Avec l’aide de ces pays et par le biais des notables et cadres du Nord, des contacts informels (octobre – décembre 90) puis officiels ont été établis avec les mouvements armés ayant abouti à la signature le 06 janvier 1991 des Accords de Tamanrasset (Algérie) entre le Gouvernement et la rébellion composée de deux (2) Mouvements : le Mouvement Populaire de l’Azawad (MPA) dirigé par Iyyad Ag Ghali  et le Front Islamique Arabe de l’Azawad (FIAA) de Ahmed Ould Sidi Mohamed.

L’Accord de Tamanrasset  du 6 janvier 1991 porte sur :

–          Le désengagement des Forces Armées maliennes de la gestion administrative civile et se confineront à leur rôle de défense de l’intégrité territoriale dans les frontières ;

–           La suppression de certains postes militaires. En ce qui concerne les villes (chefs-lieux de régions et de cercles), les casernes seront progressivement transférées vers d’autres sites plus appropriés  en dehors des zones de pâturage et à forte concentration de populations dans les 6° et 7° régions actuelles ;

–          L’intégration des combattants dans des conditions définies par les deux parties ;

–          La création d’une Commission de cessation des hostilités chargée de l’application des dispositions du présent Accord présidée par la République algérienne démocratique et populaire en qualité de médiateur dont le siège est fixé à Gao.

Le  Procès Verbal de la Rencontre

Dans son discours d’introduction, le Colonel Ousmane Coulibaly a adressé ses remerciements aux autorités algériennes pour l’accueil chaleureux réservé à sa délégation.

Après avoir exprimé la volonté du Gouvernement du Mali à trouver une solution définitive à cette douloureuse situation, il a mis l’accent sur la nécessité de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali.

M. Iyad Ag Ghali, secrétaire général du Mouvement populaire de l’Azaouad, a, de son côté, mis l’accent sur les raisons essentielles qui ont poussé son mouvement à prendre les armes contre son pays.

Les deux parties ont convenu que les populations des trois régions du nord du Mali géreront librement leurs affaires régionales et locales par le biais de leurs représentants dans des assemblées élues, selon un statut particulier consacré par la loi.

Dans ce cadre, les Assemblées locales constituées d’un organe délibérant et d’un organe exécutif réglementent dans tous les domaines liés à leurs spécificités en matière économique, sociale et culturelle.

Ces Assemblées élisent en leur sein leurs représentants qui se constituent en un conseil consultatif régional chargé de délibérer sur toutes questions intéressant les trois régions.

Dans le cadre du développement régional, 47,3 % des crédits du Quatrième Programme d’investissement seront affectés à ces trois régions.

S’agissant du maintien de l’ordre public dans les trois régions, les compétences et modalités d’exécution seront définies par une loi appropriée qui est en cours d’élaboration au niveau de l’Assemblée nationale.

S’agissant de la démilitarisation de ces trois Régions, les deux parties ont convenu des dispositions ci-après :

–          Allégement du dispositif militaire dès intervention du cessez-le-feu ;

–           Redéfinition de la mission de l’armée, qui se consacrera désormais à son rôle essentiel de défense de l’intégrité territoriale au niveau des frontières nationales ;

–            La gestion des affaires civiles se fera par des autorités civiles, et il sera procédé de même au désengagement des éléments de l’armée de toute activité de gestion de l’administration civile.

–          Suppression de certains postes militaires ;

–           Retrait de l’armée des zones de pâturage et des zones à forte concentration de population ;

–          Transfert progressif des casernes militaires des villes (chefs-lieux d’arrondissement et de région) vers des sites appropriés ;

–          Mise en place d’une commission de cessation des hostilités et de modalités d’application et de suivi de l’accord à partir du 19 janvier 1991,la présidence de cette Commission sera assurée par l’Algérie.

L’Accord et le Procès Verbal ont été signés au nom du Gouvernement malien par le Colonel Ousmane Coulibaly, Membre du Conseil National de l’UDPM,  Chef d’Etat-Major Général des Armées et Iyad Ag Ghali pour le Mouvement Populaire de l’Azaouad et le Front Islamique Arabe, Secrétaire Général du Mouvement en présence de Son Excellence Monsieur Mohamed Salah Mohammedi, Ministre de l’Intérieur de la République Algérienne Démocratique et Populaire en qualité de Médiateur.

L’Accord de Tamanrasset conclu grâce à la médiation algérienne de proximité n’est pas parvenu à restaurer la paix et la sécurité ni prendre en compte les aspirations légitimes des Mouvements armés signataires à participer à la gestion du pays en tant que citoyens à part entière suite à sa dénonciation immédiate par des combattants dissidents regroupés au sein d’abord du FPLA ( Front Populaire de Libération de l’Azawad) à Taikarène (Ménaka) et de l’ARLA (Armée Révolutionnaire de Libération de l’Azawad) à Tegharghar (Tessalit) et dans la « galaxie azawadienne » ensuite des Bases autonomes et groupuscules armés incontrôlés.

Le Coup d’Etat du 26 mars 1991 entraînant la chute de l’UDPM a ôté à l’Accord de Tamanrasset toutes possibilités de sa mise en œuvre malgré sa reconnaissance officielle par les nouvelles Autorités de la Transition démocratique malienne rassemblées au sein du CTSP.

Le  Pacte National

Il est le produit d’un large consensus national malien et international dont les différentes étapes sont :

–  La Conférence Nationale (29 juillet – 12 août 1991) qui s’est penchée  sur le problème du Nord et recommandé la tenue d’une Conférence spéciale sur le Problème du Nord ;

La Réunion technique préparatoire de Ségou (25-27 novembre 1991) qui a enregistré la participation de hauts cadres de l’administration, de la société civile dont des représentants des trois régions du Nord. Elle a abouti à  l’élaboration de deux documents essentiels, l’un traitant des questions politiques et institutionnelles du Problème du Nord, et l’autre se rapportant aux aspects de développement ;

–  La Rencontre d’El Goléa (Algérie) du 10 au 13 décembre 1991, des quatre (4) Mouvements armés ( MPA, FIAA, FPLA et ARLA ) ayant abouti à la naissance des Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad (MFUA) regroupés au sein d’une Coordination chargée d’engager le processus de négociations avec le Gouvernement malien sous l’égide de l’Algérie en qualité de Médiateur officiellement choisi par le CTSP et le Gouvernement de la République du Mali ;

–  La Conférence de Mopti (16-18 décembre 1991), organisée sous la présidence de son SE Amadou Toumani TOURE, Président du CTSP et  Chef de l’Etat. Les participants dont les représentants des MFUA conduits par une délégation du Médiateur, ont adopté un document sous forme d’Aide-mémoire dans lequel toutes les parties en présence ont proclamé leur volonté d’aboutir à une solution négociée dans le cadre de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali.

Cet  Aide-mémoire a servi de base consensuelle aux futures négociations.

Au cours de ce Regroupement historique du Mali nouveau et démocratique à Mopti, huit documents ont fait l’objet de discussion et ont été entérinés par les conférenciers notamment :

– le  mémorandum relatif aux questions politiques et institutionnelles,

– le projet d’ordonnance sur les conditions de la libre administration des collectivités territorial ;

– le plan d’urgence pour les régions de Tombouctou, Gao et Kidal ;

– la note relative à la création d’un fonds d’assistance sociale aux victimes de l’insécurité,

– la note relative à la définition d’un fonds de développement et de réinsertion pour les régions de Tombouctou, Gao et Kidal ;

– la note relative à la définition d’un cadre réglementaire incitatif à l’organisation dans les 6ème, 7ème, 8ème régions ;

– la note relative à la méthodologie d’élaboration des programmes régionaux et locaux de développement ;

– la note relative à l’organisation d’un système de financement dans les 6ème, 7ème, 8ème régions.

–  La Rencontre d’Alger  du 29 au 30 décembre 1991 entre les autorités maliennes et algériennes pour définir les axes et stratégies des négociations et de la médiation algérienne ;

La Première Réunion d’Alger du 22 au 24 janvier 1992 qui a abouti dès la première séance de négociation sous l’égide du Gouvernement de la République Algérienne à un accord sur les points suivants :

–          la signature d’une trêve ;

–          la libération réciproque des prisonniers ;

–          la mise en place d’une commission Indépendante d’enquête ;

–          la nécessité de la  poursuite de négociations.

 

–          La Deuxième Réunion d’Alger du 15 au 19 février 1992 caractérisée par l’absence des principaux responsables des MFUA. Le Gouvernement malien a remis au Médiateur officiel algérien pour transmission aux MFUA en tournée d’information et de sensibilisation de leurs Bases respectives sa réponse aux revendications MFUA enregistrées par la Rencontre de Mopti.

 

–          La Troisième Réunion d’Alger du 15 au 20 mars 1992 au cours de laquelle les grands axes du Pacte National ont été identifiés et acceptés par le Gouvernement malien et les MFUA avec l’appui du Médiateur officiel algérien notamment  ses principes directeurs en son Titre I :

1. Le présent Pacte est le cadre dans lequel seront restaurées la paix juste et définitive dans le Nord du Mali et la réconciliation nationale entre tous les Maliens.

 

2. Le contenu du présent Pacte est un engagement solennel et des dispositions irréversibles convenues par les deux Parties, liant tous les Maliens réconciliés et leurs institutions. A cet égard, la pérennité des dispositions statutaires de ce Pacte et la mise en œuvre de ses autres dispositions seront garanties par l’État.

 

3. Les dispositions du présent Pacte constituent un ensemble indissociable dont la mise en œuvre sera menée conformément au calendrier défini dans le Pacte lui-même.

 

4. Les dispositions du présent Pacte sont applicables dans le Nord du Mali appelé 6ème, 7ème et 8ème Régions par le Gouvernement et Azawad par les Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad.

 

Le Gouvernement de la République du Mali n’est pas opposé à l’appellation “Azawad”pour ces Régions. Cependant, il reste respectueux du droit des populations de décider librement de l’appellation de leur terroir local, régional et interrégional et, en attendant que ces populations puissent exercer ce droit par le biais de leurs instances élues locales, régionales et interrégionales et ce dès leur première session, les deux Parties, devant la nécessité de faire prévaloir la restauration de la paix dans cette partie du territoire national, ont décidé de la désigner à travers ce Pacte par Nord du Mali. »

 

Ces différentes rencontres ont débouché  le 11 avril 1992 sur la signature à Bamako du Pacte National par les  MFUA à travers leur Coordinateur Zahabi Ould  Sidi Mohamed .et dont la mise en œuvre  a porté  sur :

–          Le volet institutionnel à travers la Décentralisation consacrée par la Loi 93/008 -P-RM du 11 février 1993 fixant la libre administration des collectivités territoriales. Pour créer les conditions de reprise des activités de développement dans les régions du Nord à travers des ONG et les services techniques et administratifs dans un esprit de participation des populations , des Collèges Transitoires d’Arrondissement (C.T.A) ont été mis en place .

 

–          Le volet militaire qui s’est traduit par l’intégration en avril 1993 et en octobre 1996,  de 2.540 combattants des MFUA et des populations des Régions du Nord dans les corps en uniforme  de l’Etat et dans la Fonction Publique à raison de 2.090 au titre de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Garde Nationale ; 150 policiers, 100 douaniers, 50 agents des Eaux et Forêts, et 150 dans les administrations civiles. Cette intégration a été complétée par un recrutement spécial de 250 jeunes du MPMGK dont 147 au titre de l’Armée, 73 à la Gendarmerie et 30 dans d’autres corps civils de la Fonction Publique ;

 

–          Le volet socio-économique relatif à la réinsertion des combattants démobilisés a concerné 9.509 ex-combattants par le financement de 866 projets individuels ou collectifs pour un coût total de 8.763.875 dollars US dont 1.175.000 dollars US ont servi à payer les primes de démobilisation au terme du cantonnement.

Ce financement a été réalisé sous forme de subventions à travers un Fonds Spécial (Trust Fund) mis en place par le PNUD auquel ont contribué les USA, le Canada, la Norvège, les Pays Bas, la France, la Belgique, le Japon, la Suisse et le Mali pour un montant total arrêté au 31 décembre 1997 à 9.691.313 dollars US.

Le projet monté à cet effet et intitulé Programme d’Appui à la Réinsertion des Ex- Combattants (PAREM) a pris fin le 31 décembre 1997. Pour renforcer ses résultats jugés positifs mais fragiles, il a été convenu de mettre en place un autre programme dit de Consolidation des Acquis de la Réinsertion (CAR/Nord) dont le coût s’élève à 4.532.000 dollars US sur lesquels la Norvège, le Canada et le Mali ont déjà contribué respectivement pour 1.000.000 dollars US, 1.000.000 DC et 500.000.000 F CFA en 1998. Le Gouvernement a reconduit le même montant en 1999 et l’a inscrit au budget 2000.

Ces derniers financements consentis sous forme de prêts remboursables doivent permettre le financement d’autres projets  de jeunes, dans un esprit d’opérations ’revolving’.

L’opération de rapatriement des  populations déplacées et / ou réfugiées venant de l’Algérie, de la Mauritanie et du Burkina Faso, a officiellement pris fin en décembre 1997 suite à la signature des Accords de rapatriement volontaire dans la dignité et la sécurité desdites populations en relation avec le HCR, le 6 avril 1994 avec la Mauritanie, le 27 juillet avec le Burkina Faso et le 23 août 1994 avec l’Algérie et le FIDA.

La viabilisation des sites d’accueil des populations rapatriées a mobilisé toutes les formes d’aide tant au plan national, bilatéral, multilatéral et la coopération décentralisée.

La plupart des volets ci-dessus indiqués ont bénéficié de financements confirmant ainsi l’intérêt et l’engagement des partenaires auprès du Gouvernement pour régler le problème du Nord dans ses causes objectives et ont fait l’objet d’une communication spéciale lors de la Table Ronde organisée à Genève en octobre 1998 par le Gouvernement et ses Partenaire Techniques et Financiers sur la Stratégie Nationale de Lutte contre la Pauvreté (SNLP).

Face à  l’insécurité résiduelle, le 1er Président démocratiquement élu de la 3ème République, Son Excellence Alpha Oumar KONARE et son Gouvernement ont  entrepris plusieurs actions tant à l’intérieur du pays qu’en direction des Etats voisins et autres partenaires pour trouver une solution définitive au problème. Pour appuyer cette campagne le Gouvernement a produit un “Livre Blanc” en décembre 1994 sur le Problème du Nord du Mali.

Les Rencontres de Tamanrasset du 16 au 20 avril 1994 et d’Alger du 10 au 15 mai 1994 sous l’égide du médiateur ont permis au Gouvernement et aux  Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad (MFUA) de déterminer le quota d’intégration des combattants des MFUA dans les différents corps des Forces Armées et de Sécurité, et dans les autres corps civils de la Fonction Publique, ainsi que leur réinsertion socio économique aux moyens de micro projets de développement.

 La Rencontre  de Tamanrasset  du 27  au 30 juin 1994

Les Représentants du Gouvernement du Mali et ceux des Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad (MFUA) se sont réunis à Tamanrasset du lundi 27 au jeudi 30 juin 1994 pour examiner la situation sécuritaire grave qui prévaut au Mali en général et dans le Nord du pays en particulier depuis les derniers événements.

Au cours de cette réunion, présidée par les représentants de la République Algérienne Démocratique et Populaire, pays médiateur, les deux parties ont fait une analyse sans complaisance des facteurs négatifs qui ont contribué à la dégradation de cette situation. Elles ont marqué leur ferme volonté de surmonter les difficultés et incompréhensions du moment et de poursuivre leurs efforts pour l’exécution correcte et sincère du Pacte National et des mesures prises à Alger le 15 mai 1994 dans l’intérêt supérieur de toutes les populations du Mali.

A cet effet, les parties ont exprimé leurs préoccupations concernant:

– La situation sécuritaire dans le Nord;

– La gestion des « intégrés »;

– Les unités spéciales;

– La commission d’enquête;

– La lutte contre le banditisme.

Au terme de leurs débats, les deux parties ont convenu de qui suit:

1)  DE  LA  SITUATION SECURITAIRE DANS LE NORD

Tout en condamnant fermement les dérapages incontrôlés qui ont été à l’origine d’évènements tragiques, les deux parties, vivement préoccupées par la situation sécuritaire dans le Nord, soulignent que la mission des renforts militaires consiste dans la protection de toutes les populations et le rétablissement de la sécurité. Leur retrait se fera progressivement par l’autorité compétente en fonction de l’amélioration de la situation sécuritaire et de la mise en place des Unités Spéciales.

2)  DE LA GESTION DES « INTEGRES »

Les deux parties conviennent:

-Du retour des « intégrés » dans la confiance et la sécurité;

-De leur cantonnement temporaire au niveau de sites appropriés;

– De leur utilisation dans le cadre de missions de l’Etat-major.

Des missions de sensibilisation seront organisées auprès des garnisons et des bases MFUA en vue du retour des « intégrés » dans leurs unités respectives où ils seront gérés en tant que militaires à part entière, exclusivement soumis à la hiérarchie de l’Armée.

3)  DES UNITES SPECIALES

Les deux parties décident de s’en tenir aux conclusions de la rencontre tenue à Alger du 10 au 15 mai 1994 et insistent sur la nécessité de mettre ces unités en place dans les meilleurs délais.

4)  DE LA COMMISSION D’ENQUETE

Les deux parties demandent aux services compétents, conformément aux dispositions du Pacte National, de diligenter les enquêtes sur les derniers incidents survenus dans le Nord du pays.       

  5)   DE LA  LUTTE CONTRE LE BANDITISME

Les MFUA s’engagent à intensifier la sensibilisation et l’information au niveau de toutes les bases afin de contribuer à l’élimination des facteurs d’insécurité.

De son côté le gouvernement du Mali garantira effectivement à travers les forces armées et de sécurité, le maintien de l’ordre public et la protection des personnes et des biens dans le respect strict de l’honneur et de la dignité humaine. Il s’engage à mener une campagne d’information et de sensibilisation, sur les problèmes de sécurité auprès de toutes les populations.

Les deux parties décident de lutter énergiquement contre le phénomène du banditisme sous toutes ses formes et quelque soit son origine et de conjuguer leurs efforts sur le terrain pour son éradication afin de sécuriser toutes les populations sans exclusive aucune.

Les deux parties s’engagent à proscrire tout acte de nature à compromettre et / ou à retarder l’application du Pacte National et des conclusions de la rencontre d’Alger du 15 mai 1994.

Les deux parties réaffirment leur confiance mutuelle et décident de se rencontrer périodiquement pour évaluer les progrès accomplis dans le cadre de la restauration et de la consolidation de la sécurité.

Les deux parties s’engagent à réunir les conditions de sécurité nécessaire au lancement des opérations de développement.

Les deux parties et le médiateur se sont félicités des résultats positifs auxquels ils ont abouti durant cette rencontre, résultats de nature à permettre la consolidation du Pacte National.

Les deux parties ont exprimé leur vive reconnaissance et leurs remerciements au Gouvernement de la République Algérienne Démocratique et Populaire pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité toute fraternelle qui leur ont été réservés durant leur séjour à Tamanrasset.

La partie gouvernementale est représentée par  M. Dioncounda TRAORE, Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, la  Coordination des MFUA  par son Coordinateur  M. Abdourahmane  GALLA et le Pays Médiateur par  M. SALAOUANDJI Tédjini, Directeur des Relations Bilatérales,  Ministère des Affaires Etrangères

Cet Accord n’a pas pu empêcher l’assassinat du Coopérant suisse Jean Claude Berberat, le 05 octobre 1994 à Niafunké ayant motivé une réunion extraordinaire consacrée au Problème du Nord le 31 octobre 1994  à Koulouba sous la très  haute présidence du Chef de l’Etat. Elle était élargie au Médiateur, aux MFUA, aux Ministres de la Défense et de la Sécurité.

L’examen du rapport d’étape N°7 sur l’état de mise en œuvre des recommandations de Tombouctou 95, discuté le 03 juillet 1998 en Commission Paritaire exceptionnellement présidée par le Chef de l’Etat, le Président Alpha Oumar KONARE, en présence du Premier Ministre et de plusieurs membres du Gouvernement, a permis de  noter des résultats positifs.

L’Administration qui avait déserté les zones concernées à cause de l’insécurité a été réinstallée, avec cependant de nombreuses difficultés à surmonter, liées à la fois au manque d’infrastructures et de moyens de transport, à la difficulté de maintenir en poste les cadres affectés dans ces zones difficiles, et à l’encadrement de populations nomades qui se remettent avec peine de ces nombreuses et douloureuses années de conflit aux conséquences multiformes.

Enfin, des Unités Spéciales, dénommées Unités Méharistes, et d’autres corps de sécurité (police de proximité) ont été mise en place afin de lutter efficacement contre le banditisme résiduel persistant.

La situation politique nationale a été marquée au cours des deux mandats du Président Konaré par la consolidation des partis et associations politiques, la tenue régulière des élections, l’animation de la vie politique au sein de l’Assemblée Nationale, l’implication de la société civile dans la gestion des conflits socio- politiques et identitaires ainsi que par la contestation parfois violente des élections législatives et présidentielles de 1997 par une partie de la classe politique malienne malgré la mise en place d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et un dispositif réglementaire et institutionnel consensuel.

La Loi N°01- 043 du 07 juin 2000 créant la commune rurale d’Alata (Cercle de Menaka) et celle d’Intadjedit (Cercle de Tin Essako) a mis fin aux revendications  de la Milice armée d’Ibrahim Bahanga, ressortissant Ifirgoumissène et ancien combattant du MPA dissous grâce aux efforts de médiation du Ministre Ousmane SY entre les différents acteurs politiques des Régions de Kidal et de Gao. Cette création de deux communes rurales constitue une réponse démocratique et républicaine à une question administrative aux enjeux désormais bien identifiés par les pouvoirs publics

La mise en œuvre des politiques sectorielles (PRODEJ, PRODEC, PRODESS, SNLP) dans le cadre de la refondation de la justice, de l’éducation, de la santé et de la lutte contre la pauvreté, la Flamme de la Paix de Tombouctou du 27 mars 1996, l’adhésion du Mali  au programme de promotion du dialogue social en Afrique (PRODIAF) du Bureau International du Travail (BIT), la conclusion d’un Pacte de Solidarité pour la Croissance et le Développement, la réussite de la CAN 2002 et la bonne organisation des élections générales de 2002 déterminent et confortent le bilan très satisfaisant de la « Décennie  Konaré ».

Le 22 septembre 2001 a été fêté à Kidal dans la paix et l’espérance aux couleurs du Mali pluriel et démocratique.

Les Mouvements armés présents à la signature du Pacte National

Le Mouvement Populaire de l’Azawad (MPA), représenté par son Secrétaire Général  Iyyad Ag Ghali ;

Le Front Islamique Arabe de l’Azawad (FIAA), représenté par son Secrétaire Général  Boubacar Sadeck Ould Mahmoud ;

L’Armée Révolutionnaire de Libération de l’Azawad (ARLA), représentée par son Secrétaire Général  Abdourahmane Ag Galla ;

Le Front Populaire de Libération de l’Azawad (FPLA), représenté par Zeidan Ag Sidalamine, Conseiller Spécial et Secrétaire à l’Information. Malgré les réserves de Rhissa Ag Sidi Mohamed transmises au Médiateur algérien, le Chef de la délégation du FPLA a signé le Pacte National le 11 avril 1992 à Bamako dont il a été ensuite le Porte Parole au titre des MFUA. Représentant officiel du FPLA au plan national et international, il a été désigné Coordinateur par les MFUA pour animer et coordonner leurs activités jusqu’au 30 novembre 1992.

Le Secrétaire Général du FPLA  Rhissa Ag Sidi Mohamed  a  adhéré  quant à  lui au Pacte National  le  24 juillet  1992  à l’initiative du Président du Faso Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE dans le cadre de la rencontre de Ouagadougou avec  la délégation malienne . Le Burkina Faso a joué également un grand rôle pour l’organisation et la réussite de la visite de Rhissa Ag Sidi Mohamed à Bamako le 12 mai 1993  marquant  le début de sa reconnaissance officielle  du Pacte National.

En choisissant de soutenir le Pacte National, l’Aile politique du FPLA et ses Officiers républicains ont décidé de rompre avec la «politique de la chaise vide»  pratiquée par le Secrétaire Général Rhissa Ag Sidi Mohamed. Cette position était au cœur de la problématique des rencontres des MFUA à Tawardé du 06 avril 1992,  à Tegharghar du 09 avril 1992, à Kidal du 17 août 1992 et à Lerneb (Goudam) du 1er au 4 septembre 1992 ayant entériné la création controversée du Front de Libération de l’Azawad (FLA).

La rencontre des MFUA à Tawardé du 16 au 30 novembre 1992 a enregistré la participation d’une forte délégation de l’Assemblée Nationale du Mali conduite par son Président le Professeur Aly Nouhoum Diallo élargie au Commissaire au Nord et à des médias nationaux. Tawardé a irréversiblement opté pour le respect du Pacte National et son application.

A Gossi du 5 au 10 septembre 1993, le FIAA, le FPLA, l’ARLA et certains compartiments du MPA n’ont pas cautionné la proposition du  passage du témoin à la société civile en l’absence de tout Accord avec le Gouvernement sur les critères et les quotas au titre de l’intégration et de la réinsertion socioéconomique des combattants.

Cette initiative du Secrétaire Général du MPA relayée par  Ibrahim Ag Youssouf n’a fait l’objet d’aucune concertation  au sein des MFUA ni de sensibilisation. Ce faisant la Rencontre de Gossi n’est pas fondée pour décider du sort des MFUA ou du passage du témoin à la société civile qui dans un passé récent avait montré ses limites dans la gestion du Problème du Nord par et sous la 2ème République de 1990 à 1991.

Le Procès Verbal de la Rencontre d’Alger du 15 mai 1994 fixant les critères et les quotas d’intégration et de réinsertion des MFUA confirme et réhabilite le choix osé des détracteurs de la rencontre budgétivore de Gossi que les médias nationaux ont présenté à tort comme le Forum de la Société civile des Régions du Nord.

La  Rencontre de Tarkint du 04 juin 1994  autour du coordinateur des MFUA ainsi que l’entretien du FPLA avec le FIAA le 13 Juin 1994 rentrent dans la préparation et  la convocation d’une réunion extraordinaire des MFUA pour les 15 et 16 juin 1994 à Tegharghar.

La Flamme de la Paix de Tombouctou, 27 mars 1996

Toutes les armes récupérées au terme de l’opération de cantonnement des combattants (plus de 3.000 armes à feu) ont été brûlées à Tombouctou au cours d’une cérémonie solennelle dite Flamme de la Paix, le 27 mars 1996.

Cette cérémonie présidée par les Chefs d’Etat du Mali et du Ghana, les Présidents Alpha Omar KONARE et Jerry John RAWLING, a enregistré la présence de nombreux invités de marque (Partenaires au Développement, Envoyés Spéciaux, Diplomates accrédités au Mali, ainsi que les nationaux à tous les niveaux d’organisation et dans toutes les sensibilités), les Mouvements armés MFUA et MPMGK qui ont  solennellement proclamé par ma voix leur autodissolution et la renonciation à la violence armée comme forme d’expression dans une Déclaration signée ci -jointe :

DECLARATION CONJOINTE D’AUTODISSOLUTION DES MFUA ET DU MPMGK

L’Armée Révolutionnaire de Libération de l’Azawad (ARLA), représentée par son Secrétaire Général Abdourahmane Ag Galla ;

Le Front Islamique Arabe de l’Azawad (FIAA), représenté par son Secrétaire Général Boubacar Sadeck ould Mahmoud ;

Le Front Populaire de Libération de l’Azawad (FPLA), représenté par son Secrétaire Général  Zeidan Ag Sidalamine ;

Le Mouvement Populaire de l’Azawad (MPA), représenté par son Secrétaire Général Iyyad Ag Ghali ;

Le Mouvement Patriotique Malien Ganda Koy (MPMGK), représenté par son Chef du Mouvement le Capitaine Abdoulaye Hamadahamane Maïga.

Considérant  que le Mali est un et indivisible ;

Considérant le caractère national du Problème du Nord ;

Considérant la volonté du peuple malien et des autorités politiques de régler définitivement ce problème par le dialogue, la coutume et les traditions ;

Considérant que le Pacte National est le cadre approprié pour résoudre la crise du Nord ;

Considérant la nécessité de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale et d’assurer la sécurité de toutes les populations sans distinction de race et d’ethnie ;

Les Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad et le Mouvement Patriotique Malien Ganda Koy :

Proclament leur attachement sans réserve à la Constitution de la République du Mali dans toutes ses dispositions, à l’unité nationale et au respect de l’intégrité du territoire ;

Félicitent le Peuple malien tout entier et son Gouvernement pour les efforts engagés en faveur de la résolution pacifique de ce douloureux conflit ;

S’engagent avec toutes les composantes de la Nation à défendre l’intégrité territoriale, la souveraineté du Mali, et à préserver l’unité nationale ;

S’engagent à s’impliquer individuellement et collectivement dans la consolidation de la Paix et de la réconciliation entre toutes les composantes de la Nation afin de recréer entre elles cette atmosphère d’antan faite d’échanges, d’alliances, de fraternité et de tolérance ;

Condamnent et rejettent toute forme de violence et d’intolérance comme moyen d’expression politique, sociale et économique ;

Recommandent pour la stabilité et la sécurité du Mali l’application correcte, diligente et équitable du Pacte National et des accords complémentaires au profit des populations des Régions du Nord ;

Remerciement vivement l’ensemble de la Communauté internationale pour son appui au processus de paix ;

Recommandent la création de conditions morales, matérielles et psychologiques pour le retour des populations déplacées du fait de l’insécurité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et faciliter leur réinsertion ;

Recommandent la poursuite et l’intensification des actions de développement pour une intégration socio-économique réelle des Régions du Nord au reste du pays ;

Sollicitent, dans un souci de pardon et de réconciliation entre tous les fils du pays, le vote par l’Assemblée Nationale d’une loi d’amnistie générale portant su toutes les infractions commises pendant la période de conflit armé ;

Exhortent les Peuples frères et les Gouvernements d’Afrique  de l’Angola, du Burundi, du Libéria, du Niger, du Rwanda, du Sénégal, de la Sierra Leone, de la Somalie et du Soudan à fêter à leur tour leur Flamme de la Paix ;

Et, enfin, proclament solennellement et de façon irréversible la dissolution de leurs Mouvements et Fronts respectifs.

Que vive éternellement la Flamme de la Paix au Mali et dans le Monde !

Ont signé:

Pour l’Armée Révolutionnaire de Libération de l’Azawad : Abdourahmane Ag Galla (Secrétaire Général) ;

Pour le Front Islamique Arabe de l’Azawad : Boubacar Sadeck Ould Mahmoud (Secrétaire Général) ;

Pour le Front Populaire de Libération de l’Azawad : Zeidan Ag Sidalamine (Secrétaire Général) ;

Pour le Mouvement Populaire de l’Azawad : Iyyad Ag Ghali (Secrétaire Général) ;

Pour le Mouvement Patriotique Malien Ganda Koy : Capitaine Abdoulaye Hamadahamane  Maïga (Chef de Mouvement).

A cette occasion, et pour  marquer la symbolique de l’événement, les deux Chefs d’Etat et d’autres hautes personnalités présentes ont planté à titre personnel leur arbre dans le “Jardin de la Paix” aménagé à cet effet à quelques centaines de mètres du futur Monument de la paix. Aussi, deux rues de la ville de Tombouctou conduisant au site prévu pour accueillir le futur Monument dédié à la paix, ont été baptisées, l’une “Rue de la Paix” et l’autre “Rue des Nations Unies”.

La  Loi  d’Amnistie

A la demande des Mouvements armés dissous, le Gouvernement a introduit un projet de Loi d’Amnistie Générale pour tous les crimes commis pendant la période du conflit armé.

L’Assemblée Nationale a voté  le 07 mars 1997 la Loi N°97-016 du 07 Mars 1997 portant Amnistie générale suite aux difficultés constatées dans le cadre de l’installation de la Commission Indépendante d’Enquête à travers l’identification « d’un maximum de sept (7) et un minimum de cinq (5) experts indépendants choisis d’un commun accord par les deux Parties, à raison d’un expert par nationalité dans les pays suivants : Algérie, Burkina Faso, France, Libye, Mauritanie, Niger, Sénégal. »

La  Médiation Nationale : Les Rencontres intercommunautaires

Les rencontres intercommunautaires dont le principe a été approuvé par l’ancien Directeur de l’Aide l’Eglise Norvégienne (AEN) au Mali Kàre Lode en juillet 1994 avaient pour objectifs la revalorisation du capital social et la prise en compte d’un zonage répondant aux complémentarités interculturelles et agro écologiques.

Les liens étroits de confiance personnellement établis avec Hafizou Alhéro Touré, Leader de la communauté Arma du Cercle de Bourem le 11 mai 1993, date du passage d’une mission du FPLA à Bourem , la visite de courtoisie aux notables de Bamba le 12 mai 1993 , la  restitution à Hafizou Alhéro Touré de son véhicule enlevé en juin 1994 et les échanges à Bamako en septembre 1994 avec lui en marge des travaux de la Synthèse Nationale des Concertations Régionales ont facilité en novembre 1994 à Bourem les premiers contacts avec les fractions Inhéranes et Tardjiridjit de la tribu Idnane de Bourem.

Le 10 novembre 1994  le Secrétaire Général Adjoint du FPLA a adressé une Lettre Ouverte aux Parlements Européen et Malien relative à la question Touareg  en particulier et au  Problème du Nord en général  plaidant en faveur du financement du Pacte National par l’Union Européenne et la non condamnation du Mali à l’Audition publique du Parlement Européen du 19 décembre 1994 consacrée à la question Touareg au Niger et au Mali.

Dans le sillage de la signature des Accords de Bourem le 11 janvier 1995  entre le MPMGK et le FPLA à l’initiative du dernier ,des missions conduites par des ministres et composées de députés, de cadres de l’administration, de responsables des MFUA et MPMGK, de notables et autres représentants de la société civile, ont sillonné en mai 1995 tous les cercles des trois régions du Nord. Elles se sont également rendues auprès de nos compatriotes dans les camps de réfugiés en Algérie, au Burkina Faso et en Mauritanie pour informer, sensibiliser, prôner la paix et la réconciliation nationale.

Ces missions gouvernementales ont été précédées et suivies d’une série de rencontres intercommunautaires dans tous les secteurs et zones du Nord où le conflit avait sérieusement entamé l’entente et la cohabitation séculaires entre les différentes populations.

Les  combattants «intégrés » qui avaient déserté les casernes militaires les ont regagnées, un grand retour spontané au pays natal a été amorcé au sein des populations des camps de réfugiés. Les activités socio-économiques ont repris et l’on a assisté au retour progressif de l’Administration dans les régions du Nord.

Le  Monument de la Paix

La première pierre a été posée le 27 mars 1997 par Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA, Premier Ministre et Chef du Gouvernement, lors de la cérémonie commémorant le 1er anniversaire de la Flamme de la Paix, et  sa construction a été financée par le PNUD et le Gouvernement.

La Semaine de la Paix au Mali en collaboration avec l’UNESCO 

(24 au 28 mars 1997)

La « décennie Konaré » peut se targuer d’être la décennie de la paix, des chantiers, des défis et de profondes mutations dans tous les domaines.

La médiation nationale appuyée par le Gouvernement à travers les rencontres intercommunautaires et le dialogue démocratique a été le mécanisme privilégié de concertation populaire mettant l’accent sur la recherche méthodique du consensus et de la paix pour résoudre les grandes questions nationales en collaboration et avec l’appui de plusieurs partenaires, de la société civile, médiateurs indépendants, pays voisins et amis du Mali.

Enfin, pour mieux asseoir une culture de paix, des droits humains et des libertés fondamentales garantis par un Etat de droit, le Gouvernement a adopté un Programme National d’Education à la Culture de la Paix et aux droits humains dont le Comité National de Pilotage a été installé le 11 décembre 1998 par Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Les Concertations régionales et leur synthèse nationale sur le Problème du Nord

Les Concertations Régionales (juillet 1994) et leur Synthèse Nationale (août -septembre 1994) organisées sous la décennie Konaré par le Gouvernement du Premier Ministre Ibrahim Boubacar KEÏTA sur l’ensemble du territoire malien ont traité des thèmes dont le  Pacte National et  la Décentralisation. Aucune Région du Mali associée à cet exercice démocratique de proximité n’a  eu à y exprimer une revendication d’autonomie ou d’indépendance.

Les Concertations Régionales ont démontré l’intérêt du dialogue social. Elles constituent désormais un outil irremplaçable de communication et de mobilisation sociale autour des grands dossiers et chantiers de l’Etat notamment : le problème du nord, la décentralisation, l’école, la justice, la réforme du code de la famille, l’emploi, l’intégration et l’union africaine.

La Synthèse nationale des Concertations Régionales courageusement présidée par le Ministre de la Défense Boubacar Sada SY a été marquée par la déclaration  du Secrétaire Général Adjoint du FPLA selon laquelle « le Pacte National se trouve certes dans une ambulance mais pas un corbillard » en réaction à sa dénonciation  par le Secrétaire Général de l’UNTM le 09 septembre 1994. Néanmoins la Synthèse Nationale des Concertations Régionales a estimé que le Pacte National est « le cadre approprié pour résoudre la crise du Nord ».

Rencontre de Tombouctou entre le Gouvernement et les Partenaires au développement

Les participants à Tombouctou (octobre 95) ont recommandé deux principaux cadres d’actions.

Le premier concerne le Programme Transitoire de Normalisation et de Réhabilitation des Régions du Nord dont la mise en œuvre et le suivi ont fait l’objet de concertations fructueuses bilatérales au sein de la Commission Paritaire ‘Gouvernement – Partenaires au Développement’.  Cette Commission a permis d’adapter les moyens et les procédures aux réalités du terrain afin de mieux répondre aux attentes des populations. Elle est composée des représentants de l’ensemble des départements ministériels, des partenaires intervenant au Nord (y compris les pays d’accueil des réfugiés). Elle est présidée par le Ministre chargé des Affaires Etrangères, et co-présidée de façon tournante par le Représentant désigné des Partenaires au développement.

Pour aider à mieux coordonner les opérations de développement sur le terrain, cette commission a mis en place cinq (5) groupes sectoriels de travail dans les domaines de la santé, de l’hydraulique, de l’éducation, de la sécurité alimentaire et des infrastructures de communication.

Ces groupes permettent aux différents intervenants d’harmoniser leurs programmes sur le terrain dans un admirable élan de solidarité internationale et de partenariat fécond.

Entre deux réunions de la Commission Paritaire, une Commission Interministérielle présidée par le Chef du Gouvernement et comprenant la plupart des ministres fait régulièrement l’évaluation du processus et engage les actions nécessaires à son renforcement.

Le deuxième cadre d’actions porte sur la planification du Développement à long terme des régions du Nord. Un document dit de « Stratégie pour un Développement Humain Durable des régions du Nord » a été élaboré et validé à tous les niveaux (régional, national et partenaires au développement).

LE MORATOIRE SUR LES ARMES LEGERES 

A l’initiative du Président de la République du Mali Son Excellence Monsieur Alpha Oumar Konaré, la conclusion à Abuja (Nigeria), le 31 octobre 1998 du Moratoire sur l’importation, l’exportation et la fabrication des armes légères en Afrique de l’Ouest  traduit l’option politique confirmée du Mali en faveur du micro -désarmement.

Le PCASED (Programme de Coordination et d’Assistance à la Sécurité et au Développement) est le mécanisme d’exécution du Moratoire au niveau de la CEDEAO appuyé en cela par des Commissions Nationales de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères assurant son opérationnalisation sur le terrain.

 Les Evènements de Kidal du 23 mai 2006

Leurs causes  récentes ou anciennes sont liées en partie:

–          à la mauvaise distribution de la justice voire son absence totale entraînant l’impunité ;

–          à l’inexistence de l’Autorité de l’Etat dans une vaste Région et à faible peuplement ;

–          à la non prise en charge de la moralisation de l’Aide publique au développement ;

–          au déficit démocratique au plan local, tribal et intracommunautaire  marqué par l’absence du partage du pouvoir politique et économique ;

–          à la forte hiérarchisation de la société et à son aspect inégalitaire établissant des nouvelles frontières sociales de démarcation à savoir « l’Adagh d’en haut » et « l’Adagh d’en bas » ;

–          aux conflits électoraux et à la fraude électorale ;

–          aux difficultés rencontrées par la mise en œuvre de la décentralisation (transfert des ressources humaines compétentes et des moyens financiers correspondants) et à la place des Chefferies traditionnelles dans la gouvernance démocratique locale ;

–           aux luttes d’influence entre les Imrads (ARLA) et les Iforas (MPA) remontant à la création en 1992 de l’ARLA  à dominante Imrads et au conflit armé ARLA -MPA d’avril 1994 suite à l’assassinat du Colonel Bilal Saloum, le 25 février 1994;

–          à l’exclusion de la fraction Ifirgoumissène de la gestion concertée du pouvoir politique (le poste de Député  du Cercle de Tinessako est occupé depuis 20 ans par Mohamed Ag Intalla de la Tribu Iforas Kel Affala);

–          à l’attribution controversée du Grade de Caporal Chef à Ibrahim Bahanga en 1993 par le MPA d’Iyyad Ag Ghali entraînant sa dissidence ;

–          à l’économie de la drogue, aux milices armées et aux narcotrafiquants;

–          aux extrémismes religieux salafistes ;

–          à  l’insécurité résiduelle  (trafics divers, banditisme) et à la porosité des frontières;

–          à la corruption des segments traditionnels, politiques, économiques  et administratifs de la société à travers le culte de l’argent facile et de l’argent sale ;

–          à la marginalisation des femmes, des jeunes sans emploi et à la précarité des populations pauvres et  économiquement dépendantes ;

–          au retard dans la mise en œuvre de certains volets des Accords de paix déjà signés ;

–          aux incohérences du découpage territorial excluant des terroirs d’attache à dimension sécuritaire  établie (Timétrine) ;

–          à la non érection en 1996 des Arrondissements d’Abiyou et Inesrine en communes rurales sur recommandation du Député Mohamed Ag Intalla réduisant ainsi  le Cercle de Tinessako  initialement composé de trois Arrondissements en une seule commune rurale dans le but inavoué d’amener le Gouvernement malien à accepter sa revendication portant sur la création d’une commune rurale à Tedjarert située dans le cercle de Ménaka mais qui sera rattachée selon sa demande au Cercle de Tinessako en violation de la compétence administrative et territoriale  à la fois du Cercle de Menaka et de la Région de Gao ;

–          au conflit sanglant de Tindoudou (Alata,Cercle de Menaka ) en janvier 1998 entre des combattants Ifirgoumissènes dirigés par Ibrahim Bahanga et Tangakli  Chamanamass  issus de la lignée maternelle de ce dernier ;

–          à l’attaque du poste administratif de Tidermène et le sabotage du processus électoral le dimanche, 06 juin 1999 par le groupe armé (ex- MPA) du sieur Ibrahim Bahanga confirmant sa responsabilité directe dans la déstabilisation politiquement programmée de cette zone et les conflits locaux qui en ont résulté ;

–          au rejet de la requête formulée par les notables et leaders d’opinion de la Région de Kidal  au cours de la Rencontre intercommunautaire de Tedjarert (Cercle de Menaka) des 6,7 et 8 février 1998 visant à créer une commune rurale à Tedjarert relevant du Cercle de Tinessako ;

–          aux querelles de leadership au sein et entre les Tribus dans le cadre de la transmission du pouvoir spirituel et traditionnel de la Tribu Iforas suite à l’incapacité physique  de l’Amenokal Intalla Ag Attaher de l’exercer ;

–          aux interventions partisanes de l’Etat et de ses démembrements  dans leur soutien affiché à un groupe social contre un autre y compris au sein du Commandement militaire neutre par définition ;

–          à l’absence des bases du développement durable dans la Région de Kidal, l’enclavement, l’aridité, la soif et la pauvreté des communautés pastorales ;

–          à l’insécurité alimentaire ;-

–          à l’immigration clandestine ;

–          au nomadisme politique et à la fracture idéologique : MPA- ADC-ATNM- Réseau du Plaidoyer pour la Paix et la Sécurité – MNA- MNLA- ANSARDINE ;

Des combattants et déserteurs de l’Armée malienne regroupés sous la bannière de l’Alliance Démocratique du 23 mai pour le Changement, ont multiplié des actions militaires de nature à perturber la paix et la cohésion sociale. Face à cette situation préoccupante, le Gouvernement du Mali, comme par le passé, a privilégié le dialogue pour préserver la paix et la stabilité.

L’Accord d’Alger pour la Restauration de la Paix, de la Sécurité et du Développement  dans  la Région  de  Kidal

Signé le 4 juillet 2006 sous l’égide  du Facilitateur algérien, l’Accord prévoit, entre autres :

– La création d’un Conseil régional provisoire de coordination et de suivi sur une durée d’un an;

– L’organisation d’un Forum sur le développement en vue de la création d’un fonds spécial d’investissement pour mettre en œuvre un programme de développement économique, social et culturel ;

– La reconduction pour une durée de dix (10) ans du régime préférentiel fiscal défini par le Pacte National pour les trois régions du Nord du Mali ;

– La poursuite du processus de délocalisation des casernes militaires dans les zones urbaines ;

– Création d’unités spéciales composées essentiellement d’éléments issus des régions nomades dans les proportions assurant l’exécution efficace des missions ;

– La mise en place d’un Comité chargé du suivi de l’Accord composé de représentants du Gouvernement, du Facilitateur et du Conseil régional provisoire de coordination et de suivi.

Le point d’exécution de cet Accord se présente comme suit :

– Création du Comité de suivi de l’Accord d’Alger  suivant Arrêté N° 06-1649/MATCL-SG du 26 juillet 2006;

– Création du Conseil Régional Provisoire de Coordination et de Suivi suivant Arrêté N° 06-001/MATCL-CSAA du 20 septembre 2006. Cependant cet Organe n’a pas pu être mis en place, faute d’entente entre les éléments de l’Alliance ;

-Création d’un Fonds Spécial d’Investissements, de Développement et de Réinsertion Socio-économique suivant le Décret N° 07-034/P-RM du 31 janvier 2007

– Installation officielle à Kidal de l’Etat Major opérationnel des Unités Spéciales de Sécurité le 03 juin 2007 ;

– Recrutement de 420 jeunes de l’Alliance Démocratique du 23 mai pour le Changement dans les corps en uniforme de l’Etat ;

– Promulgation de la Loi prorogeant de dix ans le régime préférentiel fiscal et incitatif pour les Régions du Nord du Mali ;

– Mise en œuvre du Programme Décennal de Développement des Régions du Nord (PDDRN) issu du Forum de Kidal suivant Décret 08-110/PM-RM  du 28 février 2008 ;

– Démarrage du Programme de réinsertion socio-économique des jeunes avec la remise d’un chèque de 1 134 000 000 FCFA le 25 juillet 2009 et le financement de 275 jeunes de la Région de Kidal pour un montant de 200 840 375 FCFA.

S’agissant spécifiquement du Forum de Kidal, il s’est tenu à Kidal les 23 et 24 mars 2007 et a adopté le Document stratégique de développement des Régions du Nord intitulé « Programme Décennal de Développement des Régions du Nord » ayant abouti aux recommandations suivantes :

  1. La réalisation en priorité des actions de désenclavement ci-après :

• le bitumage des axes routiers :

– Gao- Bourem-Kidal-Frontière Algérie ;

– Ansongo-Ménaka-Andéramboukane ;

– Kidal-Ménaka ;

– Taoussa-Tombouctou-Niono ;

• la construction de l’aéroport de Kidal ;

• la réhabilitation de l’aéroport de Gao ;

• l’acquisition de bateaux à faible tirant d’eau.

2. la prise de mesures appropriées pour la protection des espèces en voie de disparition et la réintroduction d’espaces disparues, notamment par la création de réserve de faune ;

3. la création de zones d’intérêts cynégétiques et de ranches de faunes ;

A suivre…

Zeidane Ag Sidalamine

 

 

Faculté des sciences de l’éducation et des sciences humaines et sociales (Fseshs) : Les étudiants victimes d’une session unique

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Les résultats provisoires de la session unique pour le compte de l’année universitaire 2011-2012 ont été affichés à la Faculté des sciences de l’éducation et des sciences sociales, le jeudi 18 août dernier. Le constat est amer : le résultat a été catastrophique. Plus de 2/3 des étudiants passerons 3 ans dans la même classe.
La Faculté des sciences de l’éducation et des sciences humaines et sociales (Fseshs) constituée des Département d’Etudes et de Recherches (DER) Sociologie, Anthropologie, Philosophie et Sciences de l’Education, vient de proclamer les résultats provisoires de ses examens de fin d’année. La particularité de cette année académique est que, contrairement aux années précédentes, la faculté n’organisera pas une seconde session. Conséquence : les résultats de l’unique session a été catastrophique. La grande majorité des étudiants de cette faculté se sentent aujourd’hui plus malheureux que jamais.

Il est difficile pour l’instant de faire une estimation précise des taux d’admission et d’échec, encore que ces résultats sont-ils provisoires. L’autre raison de cette bérézina est à imputer au système d’évaluation particulière de cette faculté. Il s’agit du système des unités de valeurs (UV) qui ne favorise pas un passage en masse des étudiants.
D’aucuns pensent également que ce résultat est de la faute des professeurs qui, mécontent de n’avoir pas perçu leurs deux ans d’arriérés d’heures supplémentaires, déversent leur colère sur les pauvres étudiants…
Mais une chose est évidente. Sur les tableaux d’affichage, le nombre de redoublants dépasse très largement celui des admis et le sort de beaucoup d’étudiants est en suspens car tout simplement omis. Pire, les redoublants n’auront pas la chance de se rattraper comme ils pouvaient le faire les années précédentes. Car cette année, il n’y aura pas de 2ème session.
Et certains des redoublants de cette année passeront ainsi trois ans dans la même classe. Eu égard à l’année blanche dont ils ont été victime au cours de l’année académique 2010-2011 qui s’ajoute à celle qu’ils viennent de rater et celle à venir.
Lassina NIANGALY

Edito : Non à la solution Compaoré

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Au moment où les experts des Nations unies, de l’Union africaine et de la CEDEAO mettent ensemble leur intelligence à Bamako, pour proposer au Conseil de sécurité de l’ONU, fin novembre, un concept stratégique d’intervention dans le nord du Mali, le Président du Faso, Blaise Compaoré, continue de faire la diversion.

Chahana Takiou, Dirpub 22 Septembre

En effet, RFI nous apprend qu’une délégation d’Ansar Dine, est arrivée le 2 novembre à Ouagadougou par un hélicoptère du Burkina Faso. Elle est conduite par Alghabass Ag Intalla, député de la région de Kidal et doit rencontrer le chef de l’Etat du Faso.

«Si Ansar Dine donne des gages, l’intervention militaire ne sera plus d’actualité dans son fief situé dans la région de Kidal. Et, dans l’œil du cyclone, resteront deux groupes islamistes armés, Aqmi, véritable maître de la ville de Tombouctou, au nord-ouest du pays et enfin le Mujao, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest, dont la base est la région de Gao, localité située au nord-est du pays», commente la radio mondiale.

Voilà le genre d’erreurs qu’il ne faudrait jamais commettre. En effet, Ansar dine, quel que soient les gages qu’elle va donner, ne respectera jamais ses engagements. Les responsables de cette organisation criminelle sont connus pour leur double langage. Ils n’ont jamais tenu parole. Ils ont bataillé sous le drapeau du MNLA avant de s’en démarquer et de faire appel aux jihadistes, que regorge  le nord du Mali.  En plus, pourquoi va-t-on s’attaquer à Tombouctou et Gao, en épargnant Kidal, le fief des bandits armés, des narcotrafiquants, des islamistes de tous acabits ?

Si c’est cela, la démarche d’Ansar dine, appuyée par Blaise Compaoré, leur nouvel allié, avec lequel, ils vendent les otages européens, c’est vraiment peine perdue. Parce qu’une intervention militaire doit, à notre avis, débuter par la région de Kidal pour détruire les nids des terroristes, les grottes dans lesquelles, ils s’y cachent, les bases d’entrainement et leurs entrepôts de vivres et de carburant qui s’y trouvent.

Si Kidal est anéantie, les occupants de Tombouctou et Gao prendront, sans nul doute, la poudre d’escampette. Ils disparaitront dans la nature parce que coupés de leur arrière base. N’oublions pas que c’est Kidal la porte d’entrée des terroristes au Mali. Et, ceux qui sont installés dans la cité des 333 saints et dans la cité des Askias sont venus par Kidal à travers des manœuvres d’ansar dine, laquelle a sacrifié ses parents indépendantistes du MNLA pour faire Place aux Jihadistes.

Le problème du nord du Mali a toujours été suscité, nourri, entretenu par Kidal et ses touaregs, avec bien sûr, le soutien à peine discret du voisin algérien. C’est dans la région de l’Adrar des Ifhogas qu’habite la grande majorité des touaregs du Mali, qui prétend être discriminée. C’est donc, l’absence de contrôle, et ou de maitrise de la région de Kidal, qui constitue le Tallon d’Achille du Mali. C’est pourquoi, le peuple malien est en phase avec les autorités de la transition pour l’option militaire choisie afin de reconquérir le nord du Mali

Alors, pourquoi Blaise Compaoré s’active aujourd’hui plus qu’hier pour tenter d’empêcher l’usage de la force? De quoi a-t-il peur ? Qu’est ce qu’il entend négocier à notre insu ? Dans le cas atypique du Mali, le dialogue a atteint ses limites depuis fort longtemps. Ce que Blaise est en train de faire, c’est de la diversion, du dilatoire. Non à la solution Blaise Compaoré ! Les instances régionales et internationales sont déjà dans une logique d’intervention militaire.

Discuter avec Ansar dine ne mène nulle part. Ses leaders sont des éternels récidivistes. Avec l’emploi de la force, ça sera une très belle leçon pour eux et surtout pour leurs progénitures, qui s’apprêteraient à prendre le relai.

Chahana Takiou

Issaka Traoré, Président du CNID association : «Le coup d’Etat du 22 Mars est un désaveu pour la démocratie malienne»

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A l’occasion de son 22ème anniversaire, le CNID association a animé, le samedi 3 novembre, à la Maison de la presse, une conférence débat sur la crise humanitaire au Mali. Le conférencier, Mohamed Touré, professeur de sociologie, était entouré du président de CNID association, Issaka Troré et de la modératrice, Mme Maïga Sina Damba.

C’était sur le thème : «l’impact social et psychologique de la crise malienne, quelle solution de sortie de crise» que CNID association a célébré son 22ème anniversaire. La conférence de presse animée à cette occasion a attiré une bonne brochette d’acteurs du mouvement démocratique. On remarquait dans la salle la présence du professeur Aly Nohoun Diallo, Salia Maîga, maire de Boura, Maître Tall, président de CNID.

Dans son allocution, le président de CNID Association, Issaka Traoré, a exprimé tout son plaisir de voir à ses côtés ses camarades du mouvement démocratique. Avant de souligner que le 22ème anniversaire survient à un moment où le pays est en pleine crise. Ce qui est arrivé le 22 mars, selon lui, est un désaveu pour la démocratie malienne où les patriotes et les démocrates ont vu l’occupation des 2/3 de notre pays. Les démocrates de 1990-1991 ne peuvent pas se glorifier de ce triste évènement. Il a alors fait remarquer que le pays était déjà occupé bien avant le coup d’Etat du 22 mars. Pour lui, c’est depuis 20 ans que le Nord du pays est occupé par des terroristes et des narcotrafiquants. «Nous avons été insultés, il y a un chef d’Etat major de la sous région qui a eu l’audace de déclarer que si les soldats du Mali ne se rangent pas, on va aller les chercher à Kati. Or, dans un passé récent, le Mali avait la meilleure armée de la sous région», a-t-il martelé.

«Nous avons échoué dans tous les domaines» a-t-il ajouté. Issaka Traoré a alors demandé au Président de la République de faire tout pour réhabiliter les acteurs du mouvement démocratique. Au Premier ministre, «de faire très attention, d’éviter la gestion familiale et clanique de la transition». Et aux militaires de Kati, de «faire attention avec tous ceux qui courent pour les voir». Pour conclure il dira que la crise humanitaire est l’affaire de tout le monde.

Le professeur Mohamed Touré a, quant à lui, déclaré que le 22ème anniversaire est un cadre approprié pour débattre la crise que traverse notre pays. Parlant du contexte de la crise, il en a cité trois notamment au nord : en 2011, la crise alimentaire, le 22 mars 2012, la crise institutionnelle et la crise sécuritaire qui perdure depuis l’indépendance. Prof. Mohamed Touré a alors proposé de mobiliser les hommes pour les besoins humanitaires : protection, soins médicaux, besoins psychologique, sociaux et juridiques. Appliquer les instruments juridiques par rapport au droit humanitaire et faire tout pour mettre fin à la crise. Dans sa contribution, le président de la coordination des mouvements démocratiques, Aly Nouhoun Diallo, a tout d’abord souhaité un bon anniversaire au Cnid avant de déclaré que depuis 22 ans, la CDEAO a toujours condamné les coups d’Etat. Il a ensuite souhaité que le discours de Issaka Traoré soit un thème de conférence autour duquel tous les démocrates vont se retrouver.

Pour sa part, Me Tall a tout d’abord salué l’initiative qui a permis à tout ce beau monde de se réunir. Le conférencier, selon lui, a mis en avant certaines choses essentielles. Avant de faire remarquer que la situation est très difficile que l’heure n’est pas au procès.

Pierre Fo’o Medjo

Séance plénière à l’Assemblée nationale : Plusieurs projets de loi ratifiés et trois ordonnances modifiées

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L’ordre du jour prévoyait la modification de trois ordonnances et l’examen de huit projets de ratification dont  ceux relatifs au financement du projet d’étude de la ligne d’interconnexion électrique Guinée-Mali et l’interconnexion des réseaux électriques reliant Sikasso à Bamako, en passant par Bougouni, en provenance de la Côte d’Ivoire.

 

L’honorable Younoussi Touré, président de l’Assemblée nationale PI

Le premier texte porte sur la ratification d’un accord de prêt relatif au financement du projet d’étude de la ligne d’interconnexion électrique Guinée-Mali, signé à Bamako le 2 juin 2011, entre notre pays et le Fonds africain de développement (Fad). Le projet doit contribuer à la sécurisation de l’approvisionnement en énergie électrique dans les deux pays et au renforcement de l’intégration régionale.

Ce projet porte sur l’étude de faisabilité de la construction des liaisons électriques N’Zérékoré-Fomi et Fomi-Bamako d’une longueur de 920 km, l’extension de trois postes existants et la construction de quatre nouveaux postes. Il est prévu la réalisation de 920 km à haute tension dont 620 km en territoire guinéen et 300 km au Mali, la construction de quatre postes et l’extension de trois autres.

Par cet accord, le Fad octroi  à notre pays un prêt de 621 millions de Fcfa pour la réalisation de l’étude de faisabilité de la construction des liaisons électriques. Ce projet d’interconnexion va permettre d’évacuer en partie la production de la future centrale hydroélectrique de 90 MW de Fomi (Guinée). Il faut rappeler que les termes de référence des études de préfinancement de cette centrale ont été validés ici même à Bamako en 2009. Le texte qui était défendu par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Alfa Bocar Nafo, a été adopté à l’unanimité des 120 votants.

Le Ministre Alfa Bocar Nafo a défendu également le projet de loi relatif à l’interconnexion des réseaux électriques reliant Sikasso à Bamako, en passant par Bougouni. Le projet porte sur la ratification d’une ordonnance de février autorisant la ratification de l’accord relatif à une ligne de crédit et signé à New Delhi le 11 janvier dernier entre notre pays et Export-Import Bank of India, pour le financement de l’interconnexion des réseaux électriques. Il s’agit d’un tronçon de l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire. Cette interconnexion va contribuer à la diversification des sources d’approvisionnement et à la couverture des besoins croissants en énergie électrique des populations. Elle consiste en la construction d’une ligne de haute tension (225 KV) qui alimentera au passage les localités de Bougouni, Sanankoroba et la zone industrielle de Dialakorobougou.

Le projet d’interconnexion comprend les études, les équipements, la mise en œuvre d’atténuation et la supervision, le contrôle et le suivi des travaux.

Le montant de la ligne de crédit s’élève à un peu plus de 51 milliards de Fcfa. Les députés ont approuvé le projet à l’unanimité des 112 votants.

En plus de ces deux projets d’interconnexion, les députés ont ratifié également l’ordonnance N°2012-006/P-RM du 24 février 2012 autorisant la ratification de l’accord de prêt, signé le 30 juin 2011, entre le Mali et le Fonds saoudien de développement pour le financement partiel du projet de construction du seuil de Djené, dans le cadre du programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué.

Après ratification de ces projets de loi, trois autres ordonnances ont été modifiées. Il s’agit notamment de l’ordonnance N°10-026/P-RM du 4 août 2010 portant création de l’Ecole normale supérieure de Bamako; l’ordonnance N°10-028/P-RM du 4 août 2010 portant création de l’Ecole nationale d’ingénieurs Abderhamane Baba Touré et l’ordonnance 10-027/ P-RM du 4 août 2010 relatif à la création de l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée de Katibougou

La question orale adressée au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Moussa Sinko Coulibaly,  par l’honorable Mamadou Diarra, député élu en commune II du District de Bamako sur la situation foncière dans sa circonscription et le projet de loi portant ratification de l’ordonnance N° 2012-003/P-R du 15 février 2012 autorisant la ratification de l’accord de prêt signé à Bamako, le 2 juin 2011 entre le Gouvernement et le Fonds africain de développement pour le financement partiel du projet  sucrier de Markala.

Nouhoum DICKO

 

Police Nationale : La guerre n’est pas finie

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Simeon Keita, syndicat Police

La crise née de la nomination de certains policiers à des grades supérieurs est loin d’avoir produit son dernier épisode.
En effet après le spectacle armé entre policiers qui a abouti à la dénonciation du décret de nomination, les deux  tendances se crêpent toujours le chignon. Il s’agit du groupe des sous officiers aligné derrière Siméon Kéita et du Syndicat des commissaires de police. Déterminés à rendre le commandement impossible à la possible, certains sous officiers n’obéissent plus à aucun ordre de qui que ce soit. Et comme pour ne rien faciliter, nous apprenons que les sous officiers de police sont en train de tout mettre en œuvre pour créer un autre scandale. Il s’agit de celui des faux diplômes au sein du corps des commissaires de police. Le bras de fer est tellement tendu entre les deux rangs que plus aucun moyen n’est épargné pour dénoncer les moindres incorrections de l’un ou de l’autre camp. Ainsi, nous avons appris que plusieurs dossiers des commissaires de police aurait disparu à la direction générale de la police nationale. Décidé à se marquer aux brodequins, les policiers viennent donc de décider de s’installer dans une crise lourde de menaces dont personne ne connait l’issue.
Déjà, la première menace c’est que des armes et munitions ont disparu du stock du Groupement Mobile de Sécurité et pourraient se retrouver entre les mains de certains syndicalistes prêts à tout pour se faire entendre et à tout prix.
Dans cet imbroglio, il est regrettable de constater que le ministre de la sécurité traine à ramener les policiers à l’essentiel. Assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. Aujourd’hui, il est périlleux de laisser notre police s’installer dans un subjectif déchirement alors qu’on parle de reforme des forces de sécurité et de défense.
Au premier chef, le président du comité militaire de suivie de la reforme de l’armée et  des forces de sécurité, le Capitaine Sanogo est interpellé. Il n’a aucun droit de se laisser pourrir une situation dont il est le seul et premier responsable.
Abdoulaye Niangaly

30ème session de l’ORTM : Un bilan jugé satisfaisant

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L’Office de Radio Télévision du Mali, a tenu le jeudi 1er novembre la  30ème session de son conseil d’administration. L’occasion était opportune pour ses administrateurs d’évoquer les événements douloureux du 22 mars dont son matériel et son personnel ont lourdement fait les frais. Les travaux d’ouverture se sont déroulés en présence du ministre de la communication, Bruno Maiga, et du premier responsable  de la dite structure, Baba Dagamaissa

Baba Daga, DG Ortm

Il s’agissait au cours de cette 30ème session ordinaire du conseil d’administration de l’Office de Radio Télévision du Mali (ORTM) de procéder essentiellement à l’examen du rapport d’activités annuel 2011 et au procès verbal de constat d’huissier de l’inventaire des biens et matériels perdus par l’office lors des événements du 22 mars dernier.  A en croire les administrateurs, malgré ces désagréments   les activités prévues au cours de l’année 2011 ont été exécuté conformément au programme d’activités de cette même année.  Ainsi, ils ont  rappelé qu’au plan des infrastructures et de la diffusion, le projet d’extension à quarante localités du Mali est la dernière phase du volet extension de la couverture de la télévision et de la radio du plan directeur de développement de l’ORTM, plan programmé sur une durée de 20 ans (1995-2015). A cet effet, ils ont laissé entendre que le gouvernement a conclu un marché avec la société espagnole BTESA pour la fourniture clé en main de quarante stations relais TV /FM et d’une station TNT de 2 kilowatts pour la deuxième chaine TV et d’autres équipements pour un coût total de 14 909 779 946 de nos francs et un délai d’exécution de trois ans. En évoquant le plan de l’information et des magasines, les administrateurs ont révélés que l’office s’est acquitté de son rôle de pionnier dans le domaine de la promotion de l’information d’utilité publique, civique et pluraliste. Arguant que  des magasines, les émissions de reportage, d’enquêtes et de débats sur les grandes questions de la nation et du reste du monde ont été réalisées. En outre, le conseil se réjouit pleinement des programmes prioritaires définis et exécutés qui ont permis d’accroitre le volume de production des programmes radio et télé. En plus, ils n’ont pas omis  de préciser  qu’avec l’introduction des nouvelles technologies, l’office a nettement amélioré le traitement, l’envoi et la diffusion des éléments de reportage en temps réel.  Cette instantanéité à les écouter, a du coup créé de nouvelles relations de confiance entre l’ORTM et ses partenaires. En revanche, s’agissant du l’autre point non moins important à l’ordre du jour, le conseil revendique que  les objectifs financiers que l’office s’est assignés ont été atteints à hauteur de souhait. Le budget prévisionnel de l’ORTM pour l’exercice 2011, est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 15 609 185 000 FCFA en augmentation de 38% par rapport à 2010 dont 10 259 185 000 de subvention de l’Etat et 2 800 000 000 de ressources propres soit 17,57% par rapport à 2010. Cette hausse de la subvention de l’Etat, aux dires des administrateurs s’explique par l’inscription au budget de la somme de 4 000 000 000 FCFA pour la réalisation de la 2ème chaine TV de l’ORTM.
S’agissant des désagréments causés lors des événements du 22 mars, les administrateurs n’ont pu cacher leur désarroi qu’ils jugent parfois sanglant, car son personnel et son matériel ont lourdement fais les frais.  En sommes, ils ont souhaité que cela ne leur arrive plus jamais et que le pays retrouve vite sa souveraineté.
Dra

Cambriolage à Kalaban-Coura Aci : Des malfrats tirent sur deux jeunes hommes

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Une nuit cauchemardesque. C’est ce que les bandits armés ont fait vivre à une dame et à ses enfants à la veille de la fête de Tabaski, à Kalaban Coura Aci.
Le mercredi 17 août, très tard dans la nuit des bandits armés font irruption dans une famille paisible à Kalaban Coura Aci. Ils défoncent les deux battants de la porte sans difficulté ou presque et prennent trois motos Jakarta de marque KTM. Mais, le bruit de leur acte réveille deux jeunes gens de la famille qui dormaient de leur profond sommeil. Pris de panique, les garçons crient au voleur ; mais peine perdue. Leur cri au secours, empire davantage la situation. Ils se font tirer dessus par les malfrats qui prennent la fuite après leur forfait.
Grièvement blessés, les deux jeunes ont passé la fête du mouton dans leur lit d’hôpital.
Leur mère est aujourd’hui inconsolable et elle en appelle à la bonne volonté des autorités de notre pays pour avoir gain de cause.
Lassina NIANGALY  

BCEAO : Le retour du billet de 500 FCFA

Retiré de la circulation en 2003, le billet de 500 F CFA fait son grand retour. En réponse, dit-on, à une préoccupation exprimée par les populations, il sera mis en consommation  par la BCAEO à partir du 30 novembre prochain pour un rééquilibrage de la circulation fiduciaire.

Le siege de la BCEAO sur les rives du fleuve Niger a Bamako

La Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest a célébré le samedi 3 novembre 2012 à Dakar les festivités de son cinquantième anniversaire sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, représentant son homologue togolais Faure Gnassingbé Eyadema, président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.  Cette cérémonie a été marquée par le lancement du billet de 500 F CFA par le président sénégalais, qui a été retransmis en visio-conférence dans les agences BCEAO des 8 états membres. Le gouverneur de la BCEAO, Tiémoko Meyliet Koné  a annoncé à cette même occasion de nouvelles réformes dans son institution.
Ces réformes, dit-il, ont pour but de structurer et d’approfondir le marché financier régional. Il s’agit en d’autres termes de permettre aux agents économiques de mobiliser des ressources nécessaires pour financer leurs activités qui sont sources de croissance pour les économies. « Dans ce cadre, des actions importantes seront mises en œuvre dans les prochains mois, dont la plupart ont été programmées dans le rapport sur le financement des économies de l`Union élaboré par le Haut Comité mis en place à cet effet », a-t-il expliqué.
Pour le gouverneur de la BCEAO, la cérémonie de commémoration du cinquantenaire entre dans le cadre des missions importantes confiées à la BCEAO, à savoir le privilège exclusif d’émission des signes monétaires, billets et pièces pour les transactions effectuées dans l’espace de l’Union.
C’est une mission de service public qui met en relation directe la Banque Centrale avec les populations et les opérateurs économiques en général. Ce pouvoir régalien lui impose de veiller à l’adaptation constante du volume de signes monétaires en circulation aux besoins de transactions des économies.
Parlant du nouveau billet, le gouverneur de la BCEAO dira que « ces billets et pièces doivent être de qualité irréprochable et présenter tous les éléments de sécurité les mettant à l’abri de toute falsification susceptible d’altérer leur crédibilité ».
Conscients des exigences de cette mission, nous avons inscrit au rang des priorités les questions concernant la circulation fiduciaire avec un programme d’actions allant de l’accroissement des volumes à l’amélioration de l’entretien des signes.
Pour M. Koné, le processus de mise en consommation du billet de 500 F CFA, constituera un élément important de rééquilibrage de la circulation fiduciaire.
Sa mise en circulation, dit-il, a été décidée par le Conseil des ministres de l’Union pour répondre à une demande générale que le processus d’écoute de la clientèle mis en place par la Banque a permis de constater. Conformément à nos procédures institutionnelles, il a été proposé au Conseil des ministres de l’UMOA par le Comité de Politique Monétaire après en avoir validé le projet soumis par la BCEAO.
La commémoration du cinquantenaire de la BCEAO a été placée sous le signe de la sobriété et de la réflexion prospective, nous avons retenu l’organisation d’un symposium portant sur le thème : « Intégration monétaire et mutations du système financier international : défis et perspectives ».
Dans son discours, chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a apprécié la performance et le professionnalisme du personnel de la BCEAO. Selon lui, au cours des 5 dernières décennies, la BCEAO est devenue progressivement une Banque centrale de référence grâce, à la discipline des responsables et aux agents de cette institution.  Pour Macky Sall, cette commémoration est le symbole d’une expérience monétaire réussie fondée  sur les principes d’égalité et de solidarité entre états souverains. « Les agents sont bien formés, compétents et dévoués », reconnait-il. Un standard dont le maintien a été sollicité par le N°1 sénégalais. Qui a aussi fait un aperçu  sur les 50 dernières années de la BCEAO.
A l’en croire les années 70 ont été marquées par la réorganisation administrative et l’africanisation de l’institution dont le siège a été transféré de Paris à Dakar, en terre africaine. Si les années 80, la BCEAO a apporté une contribution importante aux efforts d’assainissement macro-économiques de nos états (membres) engagés dans les programmes d’ajustement structurel avec les institutions de Bretton Wood ; celles de 80-2000 ont été marquées par de grands chantiers et de sa modernisation dont la révision et la modernisation de sa structure.
Macky Sall de poursuivre « la BCEAO a contribué à la création de l’UEMOA qui a, à son tour, pour objectif de renforcer les bases de la monnaie, d’approfondir le processus d’intégration et améliorer la relance des économies »                     .
A l’en croire, la BCEAO en 2012 est une banque centrale forte et crédible  dont l’émission monétaire est une des missions fondamentales.
Il a aussi loué les efforts de la BCEAO dans la lutte contre la contrefaçon des billets. Le lancement du billet de 500 F CFA en témoigne. Décrit par le directeur des Actions fiduciaires de la BCEAO, Tidiane Diakité, le billet de 500 F CFA est un billet sécurisé portant des symboles reconnaissables par les populations des pays membres de l’espace UEMOA. L’opération d’injection de petite coupure est une réponse salutaire de la BCEAO à une préoccupation exprimée par les populations de nos villes et celles de nos campagnes. Ce lancement témoigne des efforts de cette institution pour être à l’écoute des populations.
La cérémonie de commémoration a pris fin par une visite du siège de la BCEAO par le président sénégalais Macky Sall. Il était accompagné par le gouverneur de l’institution, Tiémoko Meyliet Koné.
Markatié Daou

Championnat national ligue 1 Orange du Mali 2012-2013 : Bientôt à l’honneur

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Le championnat national de football ligue 1 Orange du Mali, jouera sa première journée les 16, 19, 20 et 21 novembre 2012. En attendant la désignation des rencontres, il y a 16 équipes qui seront engagées cette année pour la deuxième fois consécutive. Tout comme l’année passée, il y aura 30 journées à l’issue desquelles le champion sera désigné.

siège Femafoot

Après le passage de 14 à 16 équipes en saison 2011-2012, le Djoliba Ac a été le premier club à remporter le titre dans cette nouvelle formule. Au passage, il a planté un record de 30 matches sans faire de défaite. Qui va succéder au Djoliba Ac ? Pour la réponse, il faudra attendre le samedi 27 juillet 2013, date prévue pour la fin du championnat de la saison qui s’ouvre le 16 novembre.
Rappelons que les promus sont au nombre de trois: Office Niger Sport de Ségou, Atar Club de Kidal et l’Usfas de Bamako. Le Djoliba Ac et le Stade malien de Bamako seront une nouvelle fois les deux grands favoris de la compétition. Les équipes comme l’As Réal, le Cob, l’Asko, le Csd, l’As Bakaridjan sont de sérieux challengers. L’Asb, les Onze Créateurs, la Jeanne d’Arc, l’Asom et le Nianan sont les outsiders.

Voici le programme des rencontres de la première journée: Djoliba Ac/Usfas, Cob/Csd; Asko/Jeanne d’Arc; Onze Créateurs/Csk; Nianan/Asb; As Bakaridja/ Stade Malien; Atar Club/As Réal

Yacouba TANGARA