De nos jours, la commission nationale de gestion des fréquences est confrontée à la non disponibilité de fréquences tant à Bamako que dans beaucoup d’autres localités. Face à cette situation, le gouvernement a entrepris un audit (voir fac-similé) du spectre des fréquences de radiodiffusion qui fut réalisé par l’Autorité malienne de régularisation des télécommunications et postes (AMRTP). Où en sommes-nous?
L’état des lieux fait devrait conduire à l’assainissement de l’espace radiophonique. Ainsi sur le terrain, la mission a rencontré des bons élèves, des revendeurs de fréquences, des récalcitrants et des personnes de mauvaise foi. C’est pourquoi, suivant les ordres de mission n°0975 et 0976 du ministère de la communication, deux équipes composées d’agents de l’AMRTP et du ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile ont été mises en place. Celles-ci se son rendues dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti. Elles ont procédé à la fermeture et à la confiscation des équipements d’émission des stations émettant sans autorisation (non respect de la fréquence ou du site).
Fermeture des radios qui piétinent la réglementation
À Kayes, la mission a confisqué l’émetteur de Condonso pour le confier à la direction régionale de la police. Cette radio créée par une association musulmane n’a aucune autorisation. La radio Guintan fut invitée à se conformer à son arrêté interministériel dès réparation de son équipement devant lui permettre d’émettre sur le 101.7MHz, la fréquence qui lui a été affectée. Tambaoura FM à Kenieba et Kurukan FM à Kita doivent retourner à leur fréquence initialement attribuée. Quant à la radio communautaire de Sebekoro dont le promoteur n’est autre que le maire lui-même, elle a été simplement fermée.
Dans la région de Koulikoro les radios : Mandé de Kangaba, Bélédougou FM de Kolokani, Guegnekan de Fana, Jamako et Baniko de Dioila et Jiguiya de Kassela sont appelées à utiliser leur fréquence initiale grâce à l’implication de leurs autorités locales. Les stations Fanakan de Fana, Tissa FM de Banankoro, la radio communale de Nara qui sont sans autorisation sont fermées et les équipements placés à la gendarmerie locale.
La mission a aussi constaté dans la région de Koulikoro la courtoisie d’un promoteur qui, en attendant qu’une fréquence officielle lui soit accordée pour émettre, n’a fait aucune résistance. Par contre, tel ne fut le cas d’un homme à Kunadia RFM de Moribabougou. Celui-ci aurait d’ailleurs affirmé qu’une dame l’en voudrait et aurait même soudoyé les autorités pour lui causer des torts. Cet homme entend même ester en justice l’Etat malien et le promoteur de Kunadia pour rupture abusive de contrat. Son comportement a été qualifié d’inadmissible par la mission.
Une mauvaise interprétation du message du ministère de la communication par les autorités régionales de Sikasso a obligé la mission à réviser son calendrier de fermeture des radios et de confiscation des équipements. Toutefois, elle a reçu des engagements de régularisation des radios : Voix de Mamelon, Lanaya, Yeredon II de Koury, Koulé FM et Kayira de Koutiala reviennent à leur fréquence initiale sous contrôle des autorités locales. Jamadjigui FM et Dambé FM émettant sans autorisation sont fermées.
C’est dans la région de Ségou que la mission a rencontré le plus grand nombre de radios sans autorisation. Entre autres : la Voix des jeunes de San, Jiguiya FM de Bla, Dambé de Ségou qui mettent la clef sous la porte. Les radios : Paysanne FM, Santoro de San, Jamakan de Marakala, Delta FM de Niono sont invitées à retrouver leur fréquence initiale. À Mopti, Finzan et Debo doivent faire la même opération.
Au total 13 radios émettent sans autorisation dont 03 à Kayes, 04 à Koulikoro, 03 à Sikasso et 03 autres à Ségou. Vingt deux stations émettent sur des fréquences non autorisées dont 03 à Kayes, 08 à Koulikoro, 06 à Sikasso, 04 à Ségou et 01 à Mopti. C’est seulement dans la région de Koulikoro qu’on rencontre 02 radios émettant sur des sites non autorisés.
Au cours d’une réunion de restitution, la mission a souhaité l’institution d’une commission de suivi des actes posés, la notification par acte administratif aux promoteurs des radios pirates de la fermeture définitive de leur structure, le retrait de fréquences des radios autorisées ne respectant pas les textes, le retrait des fréquences attribuées non exploitées et leur réattribution à d’autres candidats. Autant dire que la gestion de l’espace radiophonique au Mali fera encore des bruits.
À suivre…
Issa SANTARA
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