Les journalistes ne perçoivent pas la portée politique des discours institutionnels », c’est le discours que le ministre de l’Economie numérique de l’Information et de la Communication, le Dr Choguel Kokala Maïga s’évertue à faire passer depuis quelques temps. En clair, le ministre essaie de faire comprendre, que les journalistes passent à côté, et ne lui donnent pas satisfaction. La solution du ministre ? Coller son chargé de communication à chaque journaliste de l’ORTM, au moment du traitement et du montage de chaque reportage institutionnel. Mieux, pour le ministre, le discours institutionnel doit être diffusé intégralement. C’est ce à quoi sont soumis les médias d’Etat depuis que le ministre soviétique a pris ses quartiers à la cité administrative. L’ORTM cesse d’être un média public pour devenir la ‘’Pravda’’ ou la vérité du gouvernement. Même quand on est venu dans la politique dans la moule du parti unique et dont on continue peut-être de défendre les pratiques, on doit se mettre à l’évidence que l’histoire ne marche pas à reculons, que la télévision nationale doit refléter la diversité des opinions et la pluralité des courants politiques, n’en déplaise à quiconque, quel qu’il soit. Nous sommes en démocratie pluraliste monsieur le ministre, et quelque soit l’institution, nous userons de notre droit de savoir et de notre devoir d’informer, et en toute liberté. Où sont les associations de presse et les syndicats de journalistes, pour que de telles atteintes à la liberté de presse soient prononcées sans leur réaction ? La télévision nord coréenne de Kim Jong II ferait-il plus que ce que demande le ministre Choguel? En plus de ça, son excellence est lui-même chaque jour à la télé, « aussi présent que n’importe quel présentateur de l’ORTM», a l’habitude d’écrire un éditorialiste. Ou alors veut-il aller comme Ambassadeur à Pyongyang ?
B. Daou
Nul
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