Pendant que Radio Mali se prépare pour les festivités de son 60e anniversaire, l’ORTM, avec la même “passion du service public”, surprend de nouveau, et agréablement, avec sa nouvelle grille de programme, qui se veut citoyenne.
Auparavant, les téléspectateurs (les jeunes surtout) boudaient les écrans de la télévision nationale au profit d’images plus “attrayantes” dans des familles aisées, à travers la vidéo et les chaînes satellitaires. C’est donc à la suite de beaucoup de sacrifices consentis par l’ORTM, notamment le changement de certains de ses grilles d’émission, que les Maliens ont peu à peu pris goût à leur “boîte à images”, tout comme à la raido nationale.
Ainsi, d’une diffusion à temps limité, la Chaîne 2 de l’ORTM est passée à une émission à temps plein. De même, la télé a vu son temps d’antenne s’élargir et ses émissions varier. Si le temps d’antenne est resté inchangé pour les jours ouvrables, les week-ends, à partir du vendredi, les téléspectateurs peuvent désormais déguster les images de l’ORTM à partir de 8 heures.
En dehors des horaires d’ouverture, les programmes proposés connaissent aussi quelques changements. Ainsi, les émissions religieuses (musulmane et chrétienne), seront désormais diffusées dans la journée, et non la nuit, comme avant. Dans le souci de mieux satisfaire le public, l’émission “Top Etoiles” sera – les Maliens pourront le constater dès le vendredi prochain- diffusée tout juste après le journal TV. Conscient de son rôle et des enjeux que peuvent constituer la télévision, l’ORTM entend sauvegarder certaines valeurs de notre société, en consacrant 60% des productions nationales à la télé et 80% à la radio. Ce qui constitue une mesure courageuse de ses responsables, en cette ère de mondialisation où bien des jeunes en perte de repères veulent plus d’ouverture sur le monde. Surtout que certaines images de notre télévision ne sont pas forcément consommables, dans le contexte malien.
Par ailleurs, mondialisation obligeant, il est nécessaire de faire valoir nos compétences, nos valeurs sociétales, et notre culture dans le concert des nations. Quel malien n’a-t-il pas aimé “D’ou la famille” ?Et combien d’entre eux en sont-ils déjà nostalgiques ? C’est donc par souci de préservation de notre identité que ce changement s’impose aujourd’hui. Certains pensent qu’il serait souhaitable qu’on supprime complètement les films brésiliens, mexicains péruviens ou argentins, dont les conséquences paraissent déjà au sein de la jeunesse :dépravation, accentuation de la délinquance, impossibilité pour les parents de contrôler leurs enfants de la sexualité précoce, etc. Et pourtant,nos feuilletons n’ont rien à envier à ces “produits” de l’extérieur.
Pourvu qu’ils soient améliorés jusqu’à les dépasser en engouement. C’est dire qu’en continuant sur cette lancée, l’équipe de Sidiki N’Fa Konaté promet de ravir la vedette aux chaînes étrangères et même devenir une référence au sein de la sous-région, voire de l’Afrique. Déjà, les Maliens de l’extérieur se frottent les mains, puisqu’ils reçoivent, partout où ils se trouvent, les images et les nouvelles de leur pays natal. Et c’est cela la passion du service public prônée par l’ORTM.
Adama S DIALLO
“