Le ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, veut donner une nouvelle impulsion au monde de la presse. Une Presse qu’il veut plus responsable, plus professionnelle. Parmi les grands chantiers de son département, l’Office de Radiodiffusion, Télévision du Mali (Ortm) qui entame très bientôt sa mue. Pour le ministre Camara, l’objectif est très clair : il faut que les Maliens sentent le changement dans les plus brefs délais sur les antennes de l’Ortm. Invité de l’émission Ortm matin, le ministre Camara s’est prêté aux questions de notre confrère de l’Ortm, Boubacar Touré dit Boby. Suivez l’interview !
Ortm : Bonjour Monsieur le ministre
Le ministre Mahamadou Camara : Bonjour M. Touré
Quel constat faites-vous aujourd’hui des prestations de l’Ortm en matière d’informations des citoyens maliens. Autrement dit, êtes-vous satisfait de ce qui se fait à la radio et à la télévision nationale ?
Il y a du bon et du moins bon. Globalement, je sais qu’il y a une tendance à l’amélioration de la qualité de l’information sur les médias audiovisuels publics et c’est une tendance que nous allons encourager. Nous voulons que l’Ortm soit le premier reflet de l’information au Mali avant l’internet, avant les chaînes étrangères (radio comme télévision). C’est un gros défi qui est devant nous et pour cela il nous faut reformer l’Ortm, renforcer ses capacités financières, renforcer ses capacités humaines, améliorer l’information des journalistes et leurs donner aussi une certaine autonomie par rapport au pouvoir.
De quel changement concrètement voulez-vous à l’Ortm ?
Le changement je l’imagine en deux (2) phases. Il y a un premier changement qui doit intervenir à la rentrée qui va principalement concerner la première chaîne de télévision, l’Ortm qui doit avoir un nouveau visage, une toute nouvelle antenne, de nouveaux décors, un nouvel habillage, de nouveaux jingles, de nouveaux génériques, de nouvelles émissions, de nouvelles grilles de programmes et un nouveau JT (journal télévisé). Le JT est le programme phare de la chaîne, il faut qu’il soit reformé, rénové et qu’il soit plus conforme aux attentes des téléspectateurs. Ensuite, il y aura une seconde phase dans le courant de l’année, au dernier trimestre 2014 qui, elle, va concerner le changement structurel, concernant tous les secteurs de l’Ortm, la télé, la radio, la chaîne TM2, la chaîne nationale et également la chaîne 2. Une reforme en profondeur qui va donner plus d’autonomie à ces différents secteurs et permettre d’accompagner la transition vers le numérique qui est en cours.
Vous avez parlé justement des journaux parlés et télévisés qui seront concernés par ce changement. M. le ministre, on le sait ces 2 programmes, vous le savez bien, sont très sollicités justement par les pouvoirs publics…
Oui justement, nous voulons réduire la part de l’institutionnel dans les journaux télévisés comme parlés. C’est un effort généré qu’on va demander aux pouvoirs publics. Je peux vous dire que les pouvoirs publics sont aujourd’hui prêts pour cette mue. Une mue qui sera progressive, nous n’allons pas du jour au lendemain changer complètement le visage de ces programmes mais, le fait d’évoluer au fur et à mesure pour qu’après nous ayons un agenda qui correspond vraiment aux attentes des citoyens.
Vous voulez dire moins de traitement institutionnel dans les journaux parlés et télévisés ?
Oui, en même temps, je pense qu’il faut que nous arrivions à créer des programmes, dans lesquels, l’institutionnel est traité et que le journal lui, soit un journal qui concerne l’actualité. L’actualité, elle n’est pas que l’institutionnel.
Qu’en est-il des débats ? Est-ce qu’on pourrait entendre toutes les voix du Mali sur nos programmes ?
Bien sûr, absolument ! Une chaîne n’aura de crédit que si elle permet le pluralisme, les échanges, les contradictions. Et c’est ça notre ambition que demain la chaîne permette justement de confronter les idées pour qu’il en sorte des idées intéressantes que les uns et les autres pourront utiliser, dont beaucoup d’entre nous pourront s’inspirer, notamment les pouvoirs publics en cas des actions qui n’aillent pas bien.
En clair, pas de question tabou, servir les citoyens et non le gouvernement.
Je rappelle que c’est une chaîne publique. Ce sont des médias publics, ils ont donc vocation première d’accompagner les politiques du gouvernement. Mais, je veux dire que pour accompagner les politiques gouvernementales il faut évidemment donner la parole à tous les autres points de vue. Par conséquent, notre ambition c’est atteindre une chaîne pluraliste, où on échange, où on débat. Il y a forcément des limites, des contraintes liées à la qualité des médias publics. Mais, nous allons faire en sorte qu’un équilibre soit retrouvé.
Quand est-ce-que véritablement les Maliens vont sentir ce changement ? Est-ce- qu’il y a une date butoir ?
Pour la chaîne de télévision n°1, l’Ortm, nous envisageons le mois d’octobre. En octobre, il y aura une nouvelle antenne, l’Ortm aura déjà changé. A partir de là vous verriez des changements intervenir sur les autres médias que sont : la TM 2, la radio nationale, la radio rurale, la chaîne 2 qui ont déjà des programmes de qualité qu’il faut renforcer, améliorer toujours le contenu pour qu’il soit plus en phase avec l’attente de nos populations.
Réalisée par l’Ortm
Transcrite par Le Matin