A la faveur du spécial journal télévisé (JT) du 22 septembre 2012 présenté par le Directeur général de l’ORTM lui-même, Baba Dagamaïssa a relaté une histoire sélective de l’Office. Mais volontairement ou involontairement, il a oublié ou ignoré certains anciens journalistes et DG pourtant très performants de la boîte, dont celui qui avait transformé la RTM en ORTM.
Lors de ce JT spécial du 22 septembre 2012, on a assisté à une certaine injustice de la part du DG Dagamaïssa, non seulement par rapport à l’histoire de l’ORTM, mais il a quelque assombri d’une tache noire ce 52è anniversaire de l’indépendance de notre pays en omettant de parler des incontournables de l’histoire de l’ORTM tout en faisant la promotion de certains d’entre eux. Pourtant, le Mali a aujourd’hui besoin de tout sauf de discrimination : notre pays a plutôt besoin de la réunification et de la cohésion patriotique de tous ses fils autour de l’essentiel.
Dans un reportage de Sory Ibrahim, on voit d’anciens DG tels que Sidiki N’fa Konaté, Jules Sidibé avec Dagamaïssa lui-même comme premier présentateur, en plus d’autres journalistes comme Lamine, Djibril, Sadio, Aïchata. Mais passer sous silence Cheickna Hamallah Diarra et Bally Idrissa Sissoko n’est pas seulement preuve d’injustice, mais d’un certain mépris contre l’histoire du Mali. Il n’y pas si longtemps, Bally a failli perdre la vie au moment où il était le DG de l’ORTM lors des évènements du 22 mars dernier et qui avaient transformé l’ORTM en un camp militaire avec d’énormes dégâts matériels et humains à la clé. Par ailleurs, ce JT spécial du 22 septembre présenté par Dagamaïssa a fait une croix sur celui qui avait vécu ces évènements à la tête de ladite structure.
Pire, une autre grande personnalité de l’histoire de l’ORTM, celle-là même qui l’avait érigée en ORTM a été ignorée dans les commentaires du DG : il s’agit de Cheick Hamallah Diarra qui fut DG de l’ORTM de 1991 à 1993, l’année où il avait été muté au CESPA. C’est sous sa direction que la RTM avait bénéficié d’une aide de la Coopération allemande pour sa transformation en ORTM : on lui doit donc ce nom. Par ailleurs, d’autres DG tout aussi importants de la structure ont été « effacés de l’histoire » par l’actuel DG : entre autres, Nouhoun Traoré et Mamadou Kaba. Des journalistes directeurs de la télévision non moins importants ont également été oubliés : c’est le cas notamment de Daouda N’Diaye.
Que Dagamaïssa cherche à se mettre en évidence, cela ne pas mauvais en soi, mais il ne doit pas le faire au mépris des autres. C’est dire qu’en aucun cas, l’ORTM ne doit occulter une partie de notre histoire pour faire la promotion d’une ou de certaines. Si Dagamaïssa pouvait être modeste, l’ORTM y gagnera en notoriété et le Mali reconnaîtra ceux qui lui ont servi. Sinon, selon un vieil homme, c’est ce genre d’injustices qui sont l’une des causes de la crise que nous vivons actuellement.
Oumar Diakité