Émission ‘’reggae time’’ de retour sur TM2 : le DG de l’ORTM finit par courber l’échine devant les menaces de Ras Bath

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Depuis de longs mois après qu’elle eût été censurée par l’ORTM, l’émission rastafariane, ‘’Reggae Time’’ de Ras Bath, retrouve enfin ses droits sur l’écran de la TM2. Cela, après plusieurs malentendus entre l’activiste et les responsables de la chaine nationale, en particulier, le DG Sidiki N’fa Konaté qu’il avait clairement menacé en projetant d’assiéger l’ORTM à travers un gigantesque mouvement de protestation visant à dénoncer une gestion paternaliste et totalitaire des médias d’État. Menace qui, décidément, semble avoir été prise bien au sérieux par le patron de l’ORTM.

Comme cela pourrait s’avérer désormais aux yeux de quiconque, l’ORTM, durant ces quatre dernières années, n’est exclusivement devenue autre que le tam-tam de Koulouba. Ce, à l’image des grands tambours traditionnels au service des Cours Royales. Pourtant, nous sommes bien dans une République, de surcroît,  dite démocratique.  Mais les institutions médiatiques de l’État continuent à n’être dédiées qu’à la seule gloire d’un individu ainsi qu’à la survie du régime existant.

En effet, la discorde qui s’était invitée dans les rapports entre Ras Bath et sa hiérarchie et qui conduisit à l’interruption de son émission télé ‘’Reggae Time’’, est née de la transmission par Ras Bath, à ses téléspectateurs, la version bambara d’un des titres engagés du reggae man sud-africain feu Lucky Philippe Dube. Plus précisément, il s’agissait du titre ‘’Taxman’’, extrait de son album ‘’Taxman’’ où Lucky Dube dénonce, de fond en comble, la corruption endémique et dégénérescente dans laquelle sont englués, les pays en voie de développement.

L’artiste, en d’autres termes, s’attaque aux malversations pyramidales nées de la gestion frauduleuse des impôts du contribuable, pour qui, les services sociaux de base restent jusque-là un luxe. Ainsi, la traduction du même texte sonore en langue nationale bambara par Ras Bath et, à qui, aucun détail n’avait échappé apparemment, tant en ce qui concerne sa vivacité littéraire que sa profondeur idéologique, cadrait si bien avec le contexte malien, que Sidiki N’Fa Konaté aurait eu peur que l’émission ne finisse un jour par lui coûter son poste.

D’où, plusieurs stratagèmes et autres atermoiements régulièrement utilisés par le DG et certains de ses proches collaborateurs afin de supprimer l’émission des écrans de la TM2. Ce qui n’a pas fonctionné. Car, c’était mal connaitre Ras Bath : un homme chez qui, caresser dans le sens du poil, demeure une habitude bien trop difficile.  Et le boss de l’ORTM en a eu pleinement pour son compte. Les menaces de protestation populaire que, récemment,  le chroniqueur avait brandies contre les responsables de l’ORTM, ont, au constat, fini par avoir raison de la hiérarchie.

Ce meeting géant, comme annoncé en ce début d’année, et dont Ras Bath promettait de vider ses cartouches en faveur d’une gigantesque mobilisation, avait, non seulement, pour cible, d’alerter l’opinion sur les dérives autoritaires du DG, mais aussi,  s’ériger contre une gestion moyenâgeuse de l’institution publique : une chaine ne travaillant plus qu’à servir les seuls intérêts du parti au pouvoir et la famille présidentielle au mépris de l’usage démocratique populaire et souverain du média d’État.  Ce qui, au final, ne pourrait que nous amener à en déduire,  que le Directeur général de l’ORTM, M. Sidiki N’fa Konaté, n’incarne désormais qu’une véritable honte pour le secteur de la Communication au Mali.

Dilika Touré

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