Communication présidentielle : Sidi N’Fa «Koun-y-até» met IBK dans le sillage de ses prédécesseurs

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L’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (Ortm) est devenu un instrument de propagande. Sidiki N’Fa Konaté, le Dg, a mis le seul média public du pays au service exclusif du président de la République.

L’Office de radiodiffusion et télévision du Mali est devenu un instrument de propagande. C’est une évidence pour tout le monde. Même si les Maliens sont habitués à la censure au niveau de Bozola, ces derniers temps, ils s’en plaignent beaucoup. En effet, l’actuel Dg de l’Ortm a tout simplement mis la chaîne nationale au service exclusif du président de la République et de son cercle restreint. Par cette attitude, le Dg de l’Ortm met IBK dans le sillage de ses prédécesseurs.

Pour rappel, l’actuel président de la République, alors opposant au pouvoir en place, ne manquait aucune occasion pour critiquer vertement la politique de communication des autorités, notamment l’égal accès des forces vives aux médias d’Etat. «L’Ortm est une boîte nationale à images. La chaîne nationale fait toutes les manœuvres pour satisfaire ATT et son fameux Programme de développement économique et social (Pdes). La démocratie malienne est une farce. L’écrasante majorité de la population est ignorée dans les débats politiques et la liberté d’expression n’est pas assurée», fustigeait-il. 4 ans après son élection, il vient d’être rattrapé par l’histoire, car la classe politique et les observateurs de la scène politique lui reprochent de mettre l’Ortm au service de Koulouba.

Les acquis de la transition liquidés ?

Si le président de la République devait être fier d’un acquis de la transition, c’est bien sa stratégie de communication. Et les citoyens ne le démentiront pas. Dioncounda Traoré, démocrate dans l’âme, avait assuré l’impartialité, l’équité, et l’efficacité des médias publics.

À l’époque, cette attitude avait été appréciée par l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme, Amnesty International Mali, la Copam (A et B) et le Mouvement populaire du 22 Mars, qui avaient déclaré que toutes les organisations bénéficiaient de la même couverture au niveau de la chaîne publique (Office de radiodiffusion télévision du Mali).

Les médias sont des moyens rapides et même «sûrs» d’information, de communication, d’éducation, de sensibilisation, d’instruction et même de divertissement des populations. Ce qui fait dire à certains qu’ils ont aujourd’hui un grand rôle à jouer dans la politique de développement du pays.

Et IBK semble adopter l’attitude contraire pour l’atteinte de ses objectifs. Une seule édition suffit pour se faire une idée sur le journal TV de l’Ortm. Rares sont les intellectuels qui regardent le journal de la chaîne nationale. Ni la forme, ni le contenu ne donne l’impression aux téléspectateurs avérés de suivre une édition. Les éléments sont classés par ordre : Koulouba, partenaires techniques et financiers, Primature,  autres membres du gouvernement, et petits commentaires.

La plateforme «An tè A bana» s’en est fait une idée. La grande interview à l’occasion du 4e anniversaire d’IBK en est la parfaite illustration. Sidiki N’Fa Konaté a peint en blanc le bilan d’IBK en passant en boucle les quelques maigres réalisations d’IBK. Toute chose qui inspire au citoyen lambda un sentiment de révolte et d’indignation.

Les Maliens sont habitués à au moins trois éléments de reportage par édition sur les voyages du président et un magazine de synthèse. Les communications importantes engageant la vie de la nation, prises en conseil des ministres, sont souvent censurées pour diffuser des reportages sur les visites d’IBK.

C’est pourquoi, avec la floraison de chaînes de télévisions privées, l’Ortm est de plus en plus zappé par les Maliens. Rares sont ceux qui regardent cette chaîne en raison de l’absence de débats politiques, un genre très prisé dans les médias. Ils regardent d’autres chaînes de télévision comme Africable Télévision, Energie TV, Renouveau TV et M7, pour ne citer que celles-là.

Élu avec plus de 77% des voix, le président de la République devrait donner un nouveau souffle à la démocratie malienne, à travers des débats contradictoires et un égal accès aux médias. La responsabilité des médias leur exige de fournir des informations suffisamment diversifiées et équilibrées à la population.

Zan Diarra

Soleil Hebdo

 

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