Audit des radios FM du Mali : La mise en œuvre du rapport en bonne voie

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Auréolé des premières opérations de contrôle qui ont conduit à la fermeture de plusieurs radios pirates, le Ministère de la communication n’infléchit pas sa vigilance. Il reste ferme sur sa décision d’assainir l’espace radiophonique au Mali. Il s’agit de suivre les actions pour mettre un frein aux projets anarchiques des récidivistes et faire respecter la loi comme il se doit.

studio radioFaut-il rappeler que ces actions entrent dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du rapport d’audit des radios FM. Celui-ci a été réalisé en 2012 par l’Autorité de régulation des télécommunications Tic et Postes (AMRTP) afin de répondre à certains problèmes. Notamment, le respect des paramètres de conformité avec le Plan de Genève 84 ainsi que la vérification des dispositions techniques et réglementaires de l’arrêté interministériel autorisant la création des radios FM.

Ce rapport a constaté plusieurs irrégularités sur le terrain qui ont été transmises au Ministère de la communication par lettre n°00588/MPNT du 08 octobre 2012. En effet, plusieurs radios recensées avaient deux fréquences dont l’une est sans autorisation. Il y a aussi l’existence d’une centaine de fréquences non exploitées.

Ainsi dans son rapport, l’Autorité de régulation des télécommunications Tic et Postes (AMRTP) a recommandé la fermeture des stations émettant sans autorisation et le retrait des fréquences non exploitées pour les réattribuer. Elle a également demandé au gouvernement de procéder à la vérification périodique des installations des radios. C’est dans ce contexte que le Ministère de la communication a mis en place une commission de suivi. Celle-ci a commencé par donner un délai (du 05 au 20 novembre 2012) pour que les stations puissent se mettre en règle. Ensuite, une mission de l’AMRTP est allée sur le terrain pour constater l’application des mesures. Malheureusement, un grand nombre de promoteurs n’ont pas changé d’un iota.

En conséquence, il a été ordonné de fermer les radios pirates: Sewa FM 105.5 MHZ à Sangarébougou, radio Bencouma 96.2 MHZ à Samaya, radio Fanakan 100.4 à Fana, Wateni 103.5 MHZ à Niéna, Condonso 96.00 à Kayes, Voix des Jeunes 102.6 MHZ à Kita, Arbala 104.85 MHZ à Sébécoro, Dambé FM 106.00 MHZ à Koutiala, Djamadjigui FM 96.8 MHZ à Koutiala, la Voix des Jeunes 98.00 MHZ à San, Djiguiya FM 92.5 MHZ à Bla et Dambé FM 90.0 MHZ à Ségou. D’autres ont été fermées pour le non respect des fréquences attribuées. Il s’agit de la radio Bélédougou FM 88.5 MHZ à Kolokani, Mandé FM 99.1 MHZ à Kangaba, Dambékan à Koulikoro, Badéya FM 91.9 à Banamba, Guegnekan FM 91.8 MHZ à Fana, Djamako FM 89.6 MHZ à Dioïla, Baniko FM 92.8 MHZ à Dioïla et Djiguiya FM 95.7MHZ à Kasséla.

Concernant la radio Tissa FM de Kangaba émettant sur 106.9 MHZ, elle a été fermée pour le non respect du site d’implantation. Idem pour la radio Kounandia RFM de Moribabougou 106.0 encore citée dans le rapport à cause du comportement de son administrateur. Celui-ci aurait mal accueilli l’équipe de contrôle en prétendant qu’«une dame ne voulant pas voir sa radio a soudoyé les autorités pour que celles-ci lui fassent du mal». Le rapport précise que ce comportement est inadmissible de la part d’un promoteur de radio.

Après l’application de ces mesures, la commission de suivi va assurer la surveillance dans un intervalle d’un mois pour s’assurer que les radios mises en cause ne continuent pas d’émettre. Elle a aussi demandé au ministre de notifier à des promoteurs de radios pirates, par lettre administrative, la cessation de leurs activités. S’ajoute la procédure de retrait des fréquences non utilisées ou non conformes aux dispositions réglementaires. Avec cette détermination le Ministère de la communication vient de prendre le devant dans la lutte contre l’impunité. Au regard de la situation actuelle de notre pays, le département va contribuer à la stabilité sociale quand on sait que l’espace radiophonique est un domaine très sensible.

Issa Santara

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