Un jour, événement : 21 novembre 2022

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Le gouvernement malien a annoncé « interdire, avec effet immédiat toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire ».

Pour Bamako, cette mesure est une réplique à la suspension de l’aide publique au développement (APD) en direction du Mali décidée par Paris fin octobre. La décision française – énième épisode d’un processus de rupture diplomatique avec son allié d’hier enclenché par l’arrivée au pouvoir de Goïta à la suite du double coup d’Etat d’août 2020 et de mai 2021 – n’avait pas fait l’objet de communication publique de Paris.

Elle avait en revanche été confirmée par le collectif d’ONG françaises Coordination Sud, dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron le 15 novembre et qui avait par la suite fuité sur les réseaux sociaux. Les signataires, 35 organisations françaises actives au Mali, réclamaient au président français de « revoir [sa] position ». Selon eux, cette mesure de suspension de l’aide au développement – estimée à environ 100 millions d’euros par an – met en péril « plus de 70 projets » menés dans ce pays pauvre où « 7,5 millions de personnes ont besoin d’assistance », sur une population de quelque 20 millions de personnes.

“La décision de la France, prise depuis février 2022, ne suscite aucun regret, d’autant plus qu’elle contribue à la restauration de notre dignité bafouée par une junte française spécialisée, d’une part, par l’octroi d’aide déshumanisante pour notre peuple et utilisée comme moyen de chantage des gouvernements et, d’autre part, dans le soutien actif aux groupes terroristes opérant sur le terrain malien”, fustige-t-on dans le communiqué signé par le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga.

Les autorités de la transition ont conforté leur décision en adoptant, lors du Conseil des ministres du 23 novembre, un projet de décret pour interdire “avec effet immédiat” toutes les activités menées par les associations, les organisations non gouvernementales et assimilées opérant sur le territoire malien sur financement, ou avec l’appui matériel ou technique, de la France. Une mesure qui concerne aussi bien les associations nationales ordinaires et les associations signataires d’accords-cadres avec l’État que les associations étrangères et les fondations.

“Le gouvernement s’engage à évaluer au niveau interministériel et au niveau des gouverneurs de région et du district de Bamako les effets de la décision sur les populations, afin de prendre les dispositions nécessaires pour les accompagner”, promet-on dans le communiqué du Conseil des ministres.

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