Selon OXFAM : « les inégalités croissantes menacent de disloquer nos sociétés»

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«Il est temps de construire une économie plus humaine qui profite à tous et non à quelques privilégiés» préconise le rapport annuel 2015-2016 d’Oxfam-Mali présenté jeudi 19 janvier à la presse. Selon le même rapport, pour réduire la pauvreté à l’échelle mondiale, «il faut mettre l’économie mondiale au service des 99% de la population mondiale».

«Il est temps de construire une économie plus humaine qui profite à tous, et non à quelques privilégiés», a pesté le directeur général d’Oxfam,  Mohamed Coulibaly, lors d’une conférence de presse qu’il a animée dans les locaux de son ONG à Hamdallaye ACI 2000. Il a expliqué que quatre années se sont écoulées depuis que le Forum économique mondial a identifié les inégalités économiques croissantes comme principale menace à la stabilité sociale, et trois ans depuis que la Banque mondiale a ajouté à son objectif d’éradication de la pauvreté la nécessité de partager la prospérité. Depuis lors, et bien que les dirigeants mondiaux se soient prononcés en faveur d’un objectif mondial de réduction des inégalités, le fossé entre les riches et le reste de la population s’est encore creusé, a-t-il affirmé.

Aux dires de M. Coulibaly, «cette situation ne peut plus durer». D’autant que «la stabilité est illusoire dans un monde où 1% de l’humanité détient autant de richesses que le reste de la population», a déclaré M. Coulibaly, reprenant ainsi les propos du président Obama lors de son dernier discours à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2016.

«La situation dans les pays pauvres est tout aussi complexe et préoccupante. Au cours des dernières décennies, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Le monde a de quoi en être fier. Pourtant, une personne sur neuf se couche toujours le ventre vide. Si la croissance avait bénéficié aux plus pauvres entre 1990 et 2010, ce sont 700 millions de personnes supplémentaires, principalement des femmes, qui ne vivraient plus dans la pauvreté à l’heure actuelle. Une étude indique que les trois-quarts de la pauvreté extrême pourraient être éradiqués à l’aide des ressources existantes en ajustant la fiscalité et en réduisant les budgets militaires et d’autres dépenses régressives. Les inégalités ne sont pas une fatalité. La réponse populaire aux inégalités ne doit pas accroître les divisions. Une économie au service des 99% de la population mondiale. Ce document revient sur les fausses idées qui nous ont menés dans cette impasse et indique comment construire un monde plus juste basé sur une économie plus humaine qui soit axée non pas sur les profits, mais sur les êtres humains, notamment les plus vulnérables», a-t-il déclaré.

Selon le rapport d’Oxfam, sans changement, les inégalités croissantes menacent de disloquer nos sociétés. Elles exacerbent la criminalité et l’insécurité et ruinent l’éradication de la pauvreté. L’espoir s’amenuise, laissant plus de place à la peur. D’après les dernières estimations, seuls huit hommes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. La croissance profite aux plus riches, au détriment du reste de la société, notamment des plus pauvres. Le modèle économique dans lequel nous évoluons et les principes qui y sont associés nous ont menés à cette situation injuste, extrême et non durable. Notre système économique doit cesser de profiter abusivement à une élite pour se mettre au service du plus grand nombre. Une économie plus humaine exige des États responsables et visionnaires, des entreprises qui travaillent dans l’intérêt des travailleurs et des producteurs, un environnement respecté, la promotion des droits des femmes et une fiscalité robuste et équitable.

À rappeler qu’Oxfam est une confédération internationale de 20 organisations qui, dans le cadre d’un mouvement mondial pour le changement, travaille en réseau dans plus de 90 pays à la construction d’un avenir libéré de l’injustice.

Ousmane DIAKITE/Stagiaire

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