Pour sa toute première sortie à la presse depuis son arrivé à la tête de l’Apem le 15 janvier 2014 à la suite d’un contentieux qui l’opposait au président sortant, Ibrahim Sangho, le nouveau président de l’Apem, Dramane Diarra s’est prononcé sur l’accord d’Alger, paraphé le 1er mars entre les autorités du Mali et des groupes armés du Nord du pays.
Pour M. Diarra, cet accord donnera lieu à une révision constitutionnelle au Mali avec des dispositions qui prévoient la création d’une deuxième chambre du Parlement (Sénat), une nouvelle loi électorale, etc.
Rappelant l’article 3 de l’accord qui dit que : “Les institutions de l’Etat malien prendront les dispositions requises pour l’adoption des mesures règlementaires, législatives, voire constitutionnelles nécessaires à la mise en œuvre des disposition du présent accord, en consultation étroite avec les parties et le soutien du comité de suivi prévu par le présent accord”, les dispositions de cet article, selon M. Diarra, renvoient clairement à la nécessité de relecture des textes encadrant le système électoral y compris la Constitution.
“La création d’une deuxième chambre du Parlement, l’ouverture du Haut conseil des collectivités aux représentants des notabilités traditionnelles, aux femmes et aux jeunes ainsi que l’augmentation du nombre des circonscriptions électorales, nécessiteront une révision constitutionnelle, des modifications législatives et règlementaires”, a-t-il estimé.
Dans le même accord, il est prévu de “réviser la loi électorale de manière à assurer la tenue aux niveaux local, régional et national, au cours de la période intérimaire, d’élections en vue de la mise en place des organes prévus par le présent accord. Le gouvernement prendra toutes dispositions nécessaires pour faire adopter par l’Assemblée nationale, dans les 12 mois, une nouvelle loi électorale”.
Réagissant à ce paragraphe, le président de l’Apem dira qu’au-delà de simple influence du processus de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger sur le système électoral, cet accord pourrait ouvrir inéluctablement le chantier de la IVe République au Mali.
Toutefois, “le Réseau Apem envisage jouer, à nouveau, sa partition afin de garantir la participation en connaissance de cause de l’ensemble des composantes de la société malienne à ce vaste chantier politico-institutionnel, socio-économique et culturel, pour parer à l’impréparation, le manque d’information qui ne doivent pas régner en amont d’une telle entreprise pour notre pays”.
Maliki Diallo