L’Institut International de Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales Semi-arides (ICRISAT) a célébré, vendredi dernier, à son siège à Samanko, son 40ème anniversaire. La cérémonie était placée sous la présidence du ministre de l’agriculture, Dr Yaranga Coulibaly. C’était en présence de Dr Adama Traoré, membre du conseil d’administration d’ICRISAT et de ses partenaires.
Cette journée marque 40 ans de présence d’ICRISAT. Elle a débuté par des conférences pour permettre aux invités de mieux appréhender les résultats obtenus par ICRISAT depuis sa création, leur mise en œuvre, leur impact sur la production.
L’ICRISAT, faut-il le rappeler, a été créé en 1972 en Inde avec comme objectif principal, la recherche sur les cultures en zones tropicales semi-arides. Il s’agit du mil, du sorgho, l’arachide, le pois d’angole, le pois chiche ainsi que les systèmes de production.
Puis, l’ICRISAT a étendu ses activités à l’Afrique de l’Ouest et du Centre ; mais aussi à l’Afrique de l’Est et Australe. Avant de tisser de nombreux partenariats en faveur des systèmes de production agricole des zones semi-arides en Afrique de l’Ouest.
Selon Dr Farid Waliyar, Directeur régional de l’ICRISAT en Afrique de l’Ouest et du Centre, la collaboration entre son Institut et le Mali remonte à la fin des années 1970. Selon lui, il s’agissait d’une période critique, marquée par les grandes sécheresses et une insécurité alimentaire dont beaucoup se souviennent.
Aussi, indique t-il, c’est à cette époque que l’ICRISAT et l’IER jettent les bases de leur partenariat, dont l’objectif était de soutenir une recherche sur le mil et le sorgho, des céréales constituant l’alimentation de base des populations en zones semi-arides.
Pour Dr Farid Waliyar, le Mali et l’ICRISAT ont choisi de fixer la priorité sur la satisfaction des besoins des agriculteurs pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Membre du conseil d’administration, Dr Adama Traoré, a remercié les exploitants agricoles grâce à qui, les efforts d’ICRISAT sont reconnus. Mondialement.
Selon lui, le Conseil d’Administration d’ICRISAT est conscient de la situation que traverse le Mali.
Aussi, il a réitéré la reconnaissance du Conseil d’administration, décernée au Dr Farid Waliyar, avant de féliciter les chercheurs d’ICRISAT pour les résultats obtenus durant ces 40 dernières années.
Pour le ministre de l’Agriculture, Dr Yaranga Coulibaly, le gouvernement du Mali a toujours considéré la recherche agricole comme un secteur clé, devant contribuer au développement agricole.
Selon lui, le partenariat entre ICRISAT et le Mali a permis, à cet institut et à l’IER, de découvrir des variétés adaptées aux producteurs du Mali et ceux de la sous-région. Aussi, dit-il, 35 variétés de sorgho et des hybrides de race « guinea » ont été mises au point.
S’y ajoute la mise au point de méthode de sélection par marqueurs moléculaires permettant au sorgho de résister au Striga.
Parlant de l’arachide, le ministre a rappelé que l’ICRISAT et l’IER ont mis au point 10 variétés améliorées, développé des méthodes de gestion intégrée de la fertilité des sols et de lutte contre l’aflatoxine.
Sans compter la recherche sur les agro-carburants (le jatropha et le sorgho sucré), le développement du secteur semencier, etc.
Pour le ministre, l’accès aux marchés et l’amélioration des revenus des producteurs sont des préoccupations majeures, auxquelles le partenariat entre le Mali et l’ICRISAT a apporté des solutions.
C’est pourquoi, il a réitéré le soutien du gouvernement du Mali à l’ICRISAT.
Rappelons que de sa création à nos jours, les travaux d’ICRISAT en Afrique de l’Ouest et du Centre se sont focalisés sur le développement de variétés de semences améliorées et adaptées pour augmenter la production, la mise au point de sorgho hybride, d’une méthode de sélection à l’aide de marqueurs moléculaires pour la résistance du sorgho au Striga, l’adaptation du « Zizyphus mauritania » dans le cadre du programme sur les zones en marge du désert, et la lutte contre les insectes nuisibles.
S’y ajoutent, la mise au point d’une banque de gènes au Niger, le développement de technologie de gestion intégrée de la fertilité des sols et de conservation de l’eau.
A l’horizon 2020, ICRISAT et ses partenaires ont élaboré un plan stratégique dénommé « Développement Inclusif Orienté vers les marchés » pour répondre aux besoins des agriculteurs et petits exploitants agricoles dans la cadre du changement climatique.
Il s’agit de permettre aux producteurs d’accéder aux meilleures semences, l’obtention du crédit agricole, l’accès aux marchés, afin qu’ils tirent meilleure partie de leurs cultures et des opportunités qui s’offrent à eux.
Dieudonné Diama