Les locaux de la Coordination des Associations et Ong Féminines du Mali (Cafo) ont servi de cadre, le vendredi 31 janvier 2014, au lancement officiel du projet des cases de la femme pour la paix et la cohésion sociale. Il s’agissait en fait du projet destiné à la Commune III du district de Bamako. La cérémonie était placée sous la présidence du Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Bah, accompagnée de son collègue de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Berthé Aïssata Bengaly. On notait également la présence de Mme Traoré Oumou Touré, présidente de la Cafo.
Connu sous le nom de “Woye Siffa“, le projet des cases de la femme est initié par la Cafo et financé par Onu/femmes à hauteur 122 millions de francs cfa. Il sera réalisé à travers les entités decentralisées de la Coordination des Associations et Organisations Non Gouvernementales Féminines du Mali, en partenariat avec le Ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, les structures du Ministère du Développement Social et des Personnes Âgées, ainsi que le Ministère de la Justice, Garde des Sceaux.
C’EST QUOI UNE CASE DE LA PAIX ?
Une case de la paix est un espace de rencontre, de dialogue pour toutes les femmes, pour la promotion de leurs droits, le lieu d’alerte sur les cas de violence, la participation des femmes à la vie publique et politique, ainsi que l’observation des élections.
La case de la paix n’est pas faite seulement pour les femmes de la Cafo, mais pour toutes les femems de la commune concernée. Une case de la paix, c’est surtout et principalement un espace pour apaiser les conflits, les querelles, les incompréhensions entre individus, groupes et communautés en vue de réaliser la paix et la cohésion sociale. C’est aussi le lieu d’avoir accès aux petits crédits pour les activités génératrices de revenus.
Mme le Ministre Oumou Bah a apprécié l’initiative de la Cafo et a souligné qu’elle vient à point nommé pour reconstituer le tissu social. Elle constitue de ce fait une lueur d’espoir pour le devenir de la nation, le développement des compétences des femmes en dialogue-réconciliation, le renforcement de la solidarité et du leadership, de la culture de la paix et du vivre ensemble, la promotion des droits humains, y compris la promotion de la citoyenneté et de l’autonomisation des femmes.
Ce projet “Woye Siffa” est constitué de 15 cases de la paix qui seront construites en partenariat avec les collectivités dans une Commune du district de Bamako. Il s’agit des communes de Koulikoro, Kita, Nianfunké, Goundam, Tombouctou, Gao, Bourem, Mopti, Niono, Mandé, Konna, Diabaly, Douentza et Bougouni.
La coordinatrice nationale du projet, Mme Haïdara Diahara Maïga, a expliqué que la case de la paix est un espace de sensibilisation, d’information et de formation des femmes. C’est aussi un interface en vue de resoudre les conflits sociaux, les tensions sociales, c’est aussi un baromètre de changement de comportement et du vivre ensemble. C’est un lieu de prévention et de gestion des conflits sociaux.
Toujours selon Mme Haïdara Diahara Maïga, les cases “Woye Siffa” sont conçues selon le modèle africain de l’arbre à palabre ou bien des “vestibules d’accueil et de développement de la solidarité et du vivre ensemle en milieu Songhoï“. “Ces vestibules sont des lieux de rencontres et d’échanges entre femmes sur toutes les questions familiales aussi bien que communautaires. Les “Woye Siffa” prennent également un appui sur l’expérience réussie des “Peace huts” au liberia“, a ajouté Mme Haïdara Diahara Maïga.
Mme Sangaré Oumou Bah, Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a rassuré les organisateurs de la disponibilité de son département à accompagner et soutenir ledit projet. Ce projet des cases de la femmes pour la paix et la cohésion sociale de la Cafo vient à la suite du “forum de Kirina” , qui a regroupé toutes les organisations féminines du nord au sud, et au cours duquel les femmes ont pris un certain nombre d’engagements, à savoir: coudre le tissu social; semer la paix entre tous les fils du pays et, enfin, faire en sorte que le Mali demeure “un et indivisible”.
Alpha C. SOW