CAFO : Des femmes fâchées contre Oumou Touré

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              Tant dans l’euphorie des élections législatives que lors de la formation du nouveau gouvernement, la Secrétaire exécutive de la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO), Mme Oumou Touré, n’a cessé de se débattre pour ses consoeurs, en réclamant toujours mordicus une présence plus marquée des femmes dans les instances décisionnelles. Serait-elle simplement en quête d’honneurs?

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                 Le combat est certes juste et légitime, eu égard au rôle et à la place de la femme dans notre société, mais aussi, pour la simple raison qu’il permettra à notre pays d’être conforme avec la Charte africaine de protection des droits de la femmes, dont il est signataire.

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                 Malheureusement pour nos femmes, l’acharnement et la virulence  avec lesquels Oumou Touré mène ce combat risquent de déteindre sur les acquis jusque- là engrangés, en toute légitimité par les femmes.

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                Les agissements de la secrétaire exécutive de la CAFO, -à travers ses déclarations médiatiques et tendancieuses- sont en passe de reléguer les femmes maliennes au rang de simples “défaitistes”  ou “oisives” s’apitoyant sur leur sort.

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                Tout le contraire de ces femmes féministes qui continuent de nourrir l’ultime conviction que la femme peut tout, dès qu’elle accepte de s’adonner à la tâche, au lieu de rêver d’une dépendance perpétuelle ou de s’attirer les bienfaits du sexe opposé en vue de se hisser à un rang de sa convenance.

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                Certes, les femmes méritent d’être traitées sur le même pied d’égalité que les hommes, mais il faut qu’elles aient les compétences nécessaires requises. Cela est d’autant plus vrai que les femmes siégeant aujourd’hui à l’Assemblée nationale y sont pour avoi r“mouillé le boubou”  au sein de leurs formations politiques respectives. Idem pour ces femmes chefs d’entreprise, commerçantes import-export, diplomates…

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                Celles qui sont aujourd’hui au sein du gouvernement n’y sont pas parce que Oumou Touré l’a exigé. Elles y sont selon un choix délibéré du Président de la République, Amadou Toumani Touré. Du reste, le Chef de l’Etat n’annonçait-il pas la couleur, lors des festivités de la Journée internationale de la femme, le 8 mars dernier?

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                Pour rappel, ATT avait promis de réserver une place plus importante aux femmes au cas où il serait réélu. Chose promise, chose due: sept femmes sont présentes dans l’actuelle équipe gouvernementale, contre cinq dans l’ancienne. N’est-ce pas la résultante de cette promesse présidentielle?

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                Dès lors, bien des femmes se posent la question: que cherche alors Oumou Touré, avec ses déclarations qu’elles trouvent fantaisistes? Veut-elle leurs faire croire qu’elle seule est à la base de leur ascension dans la sphère étatique? Pour certaines de ces femmes, la secrétaire exécutive de la CAFO semble se tromper de combat.

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                En effet, dans notre pays, la lutte pour la promotion de la femme est ailleurs. Elle se situe dans leur participation effective à l’éducation des filles, dans leur refus de passer tout leur temps dans des histoires de tontines, dans leur volonté de ne s’appuyer sur personne pour réussir, mais sur elles-mêmes, afin d’assurer leur ascension sociale et professionnelle.

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                 Quant à la nomination à des fonctions politiques et administratives, elle est fonction du mérite. Et nul doute que rien n’empêche les femmes d’accéder à ces fonctions, du moment qu’elles acceptent de s’illustrer par leur travail, en fuyant la facilité. C’est ainsi -et seulement ainsi- qu’elles parviendront à la vraie émancipation.

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                Aussi, beaucoup de femmes se trouvent sidérées et choquées par les déclarations inopportunes, jugées par trop personnelles, de Oumou Touré. “La secrétaire exécutive de la CAFO pense peut-être que la promotion féminine se limite au fait d’être ministre, chef de cabinet, chargé de mission, ou député. Mais à notre entendement, le combat pour la promotion  féminine au Mali sera un combat inachevé tant que nos sœurs qui sont dans les brousses et campagnes continueront à souffrir, quand on sait que la majorité de la population malienne est rurale”, nous confie la responsable d’un groupement.

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                Si c’est une femme qui l’atteste, autant dire que la secrétaire exécutive de la CAFO a intérêt à mettre un peu d’eau dans son vin, au risque de paraître ridicule aux yeux de celles-là mêmes pour qui elle prétend mener son combat.

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Adama S. DIALLO

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