Nouvelles du Canard

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Après le sacre, le massacre !
 
En dépit de nos critiques à l’endroit de nos gouvernants, nous ne sommes pas pessimistes. Bien au contraire. Mais nous faisons partie de ceux qui veulent boire la soupe de pierre. Car, nous estimons que nous avons trop dormi en Afrique. Nous avons été trop optimistes. Le résultat est là, amer.
« L’esclavage est fini, nous sommes sauvés. Tout ira bien, désormais ! », ont dit nos ancêtres. Vint, alors, la colonisation. « La loi cadre de 1956 a supprimé les travaux forcés. Nous sommes libres ! », ont dit nos grands parents, dans leur optimisme béat ; Pourtant, nous n’avons jamais autant bossé pour les autres.
« L’indépendance est, enfin, là. Nous sommes sauvés ! », ont dit nos parents. Les résultats crèvent les yeux.
LE MALI, RICHE DE SES PAUVRES
D’aucuns nous reprochent de ne jamais parler des bonnes actions du pouvoir. Ce n’est pas, tout à fait, faux. Seulement, voilà : les hommes parlent et s’inquiètent plus de leurs maladies, que de la bonne santé, dont ils jouissent.
Chacun de nous doit se juger, sans indolence, et reconnaître : nous ne travaillons pas assez. Nous ne nous battons pas assez pour sortir de la misère. On ne peut être président d’un des pays les plus pauvres du monde, condamné à téter les mamelles des ONG, et se complaire dans des demi-succès ; c’est-à-dire, des demi-échecs, dans le meilleur des cas.
Nous avons salué les initiatives, prises par le Généralus léopardis. Mais surtout, sa bonne foi et son patriotisme. Depuis Modibo Kéita, père de l’indépendance, notre pays a, rarement, eu à sa tête, un chef d’Etat, aussi proche des préoccupations de ses concitoyens.
Le seul problème de son Généralissime reste son entourage. Certains ont mauvaise presse au sein de l’opinion. D’autres ne sont pas à la hauteur de leur mission. Ils traînent des casseroles, beaucoup de casseroles. Et leur gestion, reconnue désastreuse, par le pouvoir lui-même. Pourtant, ils sont maintenus à leur poste. Sans qu’on sache trop, pourquoi.
Mais, on ne peut applaudir un dirigeant parce qu’il fait son devoir ; Alors, pourquoi le pouvoir ne réagit-il pas aux critiques du « palmipède » ?, s’interrogent nos lecteurs.
Ils trouvent deux explications. La première est que, c’est le régime lui-même qui commande nos écrits ; tandis que la seconde est la suivante : le pouvoir laisse faire, d’abord. Ensuite… patatras !
Nous sommes conscients que nous abordons des sujets, parfois, dangereux. Mais, comme la plupart de nos « con-frères » de la place, nous croyons avoir aidé, un tant soit peu, à exorciser certains problèmes, en les publiant : affairisme des politicards, corruption, détournement du bien public, népotisme, laxisme de nos gouvernants face à des problèmes brûlants de l’heure, etc.
Il y a lieu de se demander : que serait notre pays, aujourd’hui, si la presse n’existait pas ?
Une raison suffisante pour continuer à critiquer. C’est à ce prix que les grandes Nations ont été construites.
L’humilité est une vertu cardinale pour tout dirigeant, conscient de son rôle et de la grandeur de son peuple. Le Généralus léopardis gère, aujourd’hui, le destin de 10 millions de maliens.
Qu’ils permettent qu’on lui dise : M. le Président, ceci est mauvais ; vous avez mal agi là. Nous ne demandons que cette liberté.
Nous le critiquons, parce que nous voulons qu’il fasse davantage que ses prédécesseurs. Nous le critiquons, parce que nous voulons qu’il fasse mieux. A commencer par se débarrasser des « bouffecrates » qui, chaque jour qui passe, sabotent par leurs actes, ses efforts. Ne dit-on pas que « qui aime bien, chatouille bien ! ». Tel est notre credo.
 
Le Mollah Omar
 
Manifeste pour la Démocratie
 Les loups sortent, enfin, du bois
 
Créée en septembre 2002, pour dit –on, renforcer la structure politique pour l’émergence d’un Etat de droit, l’Association Démocratie et Justice (ADJ) a animé sa première « confé’ presse », samedi dernier à la Maison de la Presse.
Animée par son Président, le Pr. Abdoulaye Traoré, alias « Diop », cette conférence de presse porte sur le thème : la position, l’évolution, la genèse et la dynamique du Manifeste pour la démocratie.
Rappelons que de sa création à nos jours, le Manifeste pour la Démocratie a enregistré plus de 1.800 signataires, issus de 14 formations politiques.
En outre, il envisage d’en recueillir plus de 4.000. Pour le moment, seul le CNID n’est pas en odeur de sainteté avec le Manifeste. Quand aux abeilles, le dialogue se poursuit.
Les motivations de l’ADJ, indique le conférencier, résident dans la fragilité de notre démocratie. Mieux, elle entend se battre pour le renforcement de la structure politique et l’émergence d’un Etat de droit. Au Mali, ajoute t –il, il n’y a pas de consensus, mais plutôt un unanimisme, dans la mesure où il y a une personne qui est en poste, et les autres viennent l’aider. Du coup, les institutions fonctionnent de façon apparemment normale, alors qu’elles sont vidées de leur contenu. Face à ce dysfonctionnement, l’ADJ se veut un catalyseur, en réunissant les âmes et en refondant cette démocratie grippée.
Et, le Professeur « Diop » de marteler : « Nous ne sommes des fantassins pour personne ! ». Il ajoute : « l’ADJ ne cherche pas le pouvoir et n’est guère intéressée par des postes ». Avant de conclure : « Nous sommes en train de nous battre au sein de nos partis qui souffrent de déficit démocratique. Ce qui est clair, c’est que nous ne pouvons pas jouer le rôle des formations politiques. Seulement, nous voulons réunir quatre ou cinq partis politiques et la Société civile autour d’une table, afin de créer un Front pour la Démocratie et la République (FDR). Et cela, pour un meilleur encrage de la démocratie au Mali».
Pour l’ancien Ministre de l’Administration Territoriale, Ousmane Sy, ce n’est pas un hasard, s’il se trouve à l’ADJ. Mieux, poursuit –il, la finalité recherchée est le développement du pays, donc l’émancipation du peuple malien.
Aussi il rassure : « Je suis ADEMA ! je ne compte pas sur le leadership ». Avant de rassurer : « Je ne crois pas à un Ministre indépendant. Tout Ministre est politique. En outre, je crois que la démocratie ne se dicte pas, elle ne se copie pas, elle se construit ».
 
Jean-Pierre James
 
 
 
Le chauffeur de corbillard casse -cou
 
Jadis, le corbillard était considéré comme un engin de mauvais augure certes, mais sacré pour tous. A cet effet, sa conduite n’était pas confiée à n’importe qui. Par contre, de nos jours, le corbillard a perdu son mystère. Aujourd’hui, même une personne à la moralité douteuse peut le conduire. C’est le cas de Madou Fané dit Noumouké, receleur d’un quartier de la rive droite.
Vols à main armée, braquages, viols, sont, entre autres, les exploits de Noumouké. Pire, malgré sa lourde responsabilité, Noumoutié garde ses « butins de guerre » chez lui. Mieux il les écoule, avec l’aide de sa femme. Il y a quelques jours, son fils aîné, Issa Fané, reçoit la visite des flics. Et la perquisition de son domicile a permis, aux voisins, de retrouver leurs biens volés, une semaine auparavant. Parmi ces biens, une moto Djakarta, des téléviseurs, des chaises, etc. Actuellement, Issa est interné au « lycée technique » de Bamako Coura. Quant à Noumouké, il jure de n’avoir jamais soupçonné son rejeton. Malgré tout, les habitants de ce vieux quartier ne dorment que d’un œil. Car, le frère cadet de Issa Fané assure « l’intérim ». Le vendredi dernier, après la prière de 20 heures, l’imam fait savoir aux fidèles que Monsieur Diarra a perdu son bélier : « prière à toute personne l’ayant vu, de le ramener à la mosquée », prêchait-il. Sâchant bien que le bélier se trouve chez lui, Noumouké reste de marbre. C’est grâce au témoignage d’un adolescent, indigné par le comportement du chauffeur de corbillard, que M. Diarra a retrouvé son mouton. En effet, le garçon a juré avoir vu Drissa, le second fils du receleur, trimballer un mouton chez lui. Alors, sans faire de scandale, Mr Diarra s’en va chez Noumoutié reprendre son mouton. Le comportement de ce quinquagénaire et l’impunité, dont il jouit, suscitent beaucoup de rumeurs dans le quartier. Traiterait-il d’autres « enfers » avec certains religieux de la mosquée ? Le corbillard est-il sa propriété privée ?
En tout cas, les morts doivent retourner dans leur tombe, lorsqu’ils sont conduits au cimetière par Noumoutié.
 
Christelle
 
Nos rois, face au tribunal de l’histoire
 
Les empereurs et les rois s’en vont, mais leurs actes et paroles restent gravés dans l’Histoire. Tout mortel, que la Providence a choisi, pour présider aux destinées de ses semblables, se doit d’analyser objectivement –et dans l’espace, et dans le temps –ses décisions, avant de les traduire en actes.
On dit que la parole s’envole, mais que l’écrit reste. S’agissant d’un homme d’Etat, ni l’une ni l’autre ne s’envolent : ils restent ancrés dans la mémoire, et même dans le subconscient de ses concitoyens !
Plus que leur gestion des affaires publiques, l’histoire est encline à ne retenir que les mots et actes, erronés des tout-puissants de ce monde. Ainsi est faite, la nature humaine, et aucun homme, ni aucune politique n’y pourront rien !
Pour un homme d’Etat ou de savoir, le moyen le plus sûr d’éviter un acte regrettable, c’est de consulter au préalable, sa conscience, afin de l’avoir tranquille… après coup. Encore faut –il que cette précaution soit assurée à cent pour cent… Autant certains silences sont à déplorer, autant certains comportements sont à cogiter.
Ce que n’avait pas compris –ou voulu comprendre – un certain Moussa Traoré, dont l’intervention télévisée, au crépuscule de son règne, est restée, tristement célèbre, dans l’esprit des maliens : « Je tresserai une couronne d’enfer sur la tête des maliens ! ». Mais est –ce à dire que Moussa Traoré, aujourd’hui ex- Président du mali, n’a fait que du mal à ses concitoyens ? Pourtant, le peuple ne retient, de lui, que cette déclaration, comme souvenir. Tout comme il ne retiendra que ces divergences d’opinion, aussi assourdissantes qu’inquiétantes, nées de ces accords d’Alger. De mémoire de malien, jamais une décision gouvernementale n’a généré autant de rancœur,… et de ferveur ! Car le peuple retiendra aussi ces manifestations, plus intempestives que sincères, de soutien à A.T.T. Comme si l’Accord d’Alger n’est survenu que pour servir de tremplin à une campagne présidentielle, qui ne dit pas son mon ! Un accord, qui a aussi freiné bien d’élans, à tel point qu’il a presque terni l’image d’A.T.T., dans ses entreprises. Et comme dirait l’autre, il suffit d’une petite goutte de trop, pour que le tout aille à l’eau !…
« Ménageons donc nos mots et nos actes ! », alertait Honoré De Balzac car, dit –il « il faut se méfier d’eux, autant que du silence qu’ils engendrent ». Et, à ce propos, écoutons ce que disait un roi de Perse : « Jamais je n’ai regretté un silence. Mais souvent, je me suis repenti de ce que j’ai dit ». Et un roi de l’Inde de préciser : « Le plus étonnant avec les mots, c’est qu’une fois prononcés à tort, ils nuisent. Mais si on les tait, ils ne sont utiles à rien ». Enfin, un empereur de Chine de conclure : « Tant que je n’ai pas prononcé une parole, cette parole m’appartient. Mais dès qu’elle franchit le seuil de mes lèvres, elle me possède ». Dont acte !….
                                                                                                                                  Le Viator
 
 
Hitler : la solution finale
 
Le 27 février 1933, Hitler commandite l’incendie du Reichstag (le Parlement). On impute cette tragédie à … un complot communiste hollandais.
Hitler en profite pour arrêter les « comploteurs » – en fait, tous ceux qui lui barrent le chemin -, et pour modifier les termes de la Constitution, afin de devenir le seul Chef. Il tente de convaincre le Président Hindenburg, que la sécurité de l’Etat est menacée. Mais ce dernier, malgré le fait accompli, n’en est pas dupe : « Quand on s’empare du pouvoir au lieu de se le voir conférer, celui qui s’en empare est le plus souvent brûlé par ce même pouvoir », disait –il du Führer. Le Président reste néanmoins impuissant, face à ce coup d’Etat constitutionnel. Le tout -puissant Hitler supprime toutes les libertés : d’expression, d’association, de presse… Il fait voter au Parlement la loi dite « habilitante », qui transforme le pays en Etat policier, où le chancelier seul (Hitler) détient tous les pouvoirs.
Alors, une terrible vague déferle sur l’Allemagne, désormais, aux mains du parti nazi. Les arrestations et les assassinats se succèdent, les prisons sont pleines à craquer. Hitler essaie de convaincre, une fois de plus, le général de l’Armée Ernst Rohm, de transformer l’Armée allemande (les S.A) en milice : les fameux S.S. Mais Rohm est un homme de principe : il déteste l’injustice et la déloyauté. La rupture entre les deux hommes est, dès lors, consommée.
Le 30 juin 1934, Hitler convoque la hiérarchie militaire à Bad Wessce (Allemagne) et les met en demeure de se mettre, désormais, sous ses ordres, sinon… Entre-temps, le général Rohm est surpris dans son lit, arrêté, accusé de complot et… assassiné dans sa cellule. Ainsi, Hitler met l’Armée au pas, et affûte ses armes de la mort : Gestapo, Waffen S.S., etc. Les contestataires ou ennemis supposés du régime sont éliminés. Ou envoyés au camp de Dachau, premier camp nazi de l’histoire.
Le 2 août 1934, le vieux Président, Hindenburg, est conduit à sa dernière demeure.
Hitler devient le Maître incontesté de l’Allemagne. En 1935, il promulgue les lois dites de Nuremberg, qui isolent les Juifs et les privent de leur citoyenneté. En 1938, il déclenche l’opération « Nuit de Cristal », au cours de laquelle, une attaque sauvage est lancée contre les Juifs, détruisant leurs synagogues (lieux de culte) et leurs commerces, et emprisonnant des milliers d’entre eux. Au cours des trois années qui suivent, les Armées d’Hitler conquièrent et occupent une grande partie de l’Europe, dont la Tchécoslovaquie, la Pologne, le Danemark, la Norvège, la Belgique, la Hollande et la France. En 1942, à Wannsee (banlieue de Berlin), des bureaucrates nazis mettent au point une méthode d’extermination systématique des Juifs d’Europe. Ils appelèrent cette méthode « La Solution Finale » : des atrocités qui comportaient des exécutions, des expériences médicales, avec des Juifs comme cobayes, et des camps de la mort. C’est le 8 décembre 1941, en Pologne, que les Juifs sont gazés pour la première fois.
En 1944, alors même que les troupes alliées débarquaient en France, Hitler détourne ses moyens militaires, afin d’accélérer la déportation des Juifs vers des camps de concentration. Le 30 avril 1945, ayant perdu la guerre, il se suicide dans son bunker, à Berlin. Cette guerre, due à la paranoïa d’un seul homme a fait près de 50 millions de victimes. Près de six millions de Juifs furent assassinés, et près d’un million de gitans, de témoins de Jéhovah et d’homosexuels.
Sur sept millions d’enfants victimes, plus d’un million et demi sont des bébés… Une page lugubre de l’histoire vient d’être tournée. « C’est de l’ignorance de nos droits et devoirs, que l’arbitraire tire sa plus grande force ».
Le Viator
 
 
Bittar –Trans plonge les Etudiants dans la Transe
 
L’attribution, par l’Etat, du marché lié au transport des élèves et étudiants à la seule Compagnie de Transport, Bittar – Trans, et sur toute l’étendue du territoire, a causé bien de transes au sein du monde estudiantin. Et à juste raison…
La raison de l’adjudication de ce marché de 1,6 milliard FCFA est, selon ses concurrents, à lier à son statut de Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. Telle est, en tout cas, la conviction des autres compagnies de transport et opérateurs économiques, qui dénoncent ce favoritisme. Sinon, comment et pourquoi attribuer au seul Bittar tout ce pactole, sans en réserver, au moins, des miettes aux autres Compagnies ? Au seul motif que Bittar est le mieux disant ! Mieux disant ? Pas si sûr, et qu’on en juge…
Le 27 juillet dernier, les étudiants de la région de Tombouctou prennent place dans un car de Bittar -Trans. Après des heures d’attente, et des pannes agrémentées d’autres déconvenues, le car arrive à quelques encablures de Douenza. C’est là, qu’il faillit percuter un autre véhicule.
Au prix de manœuvres désespérées, le chauffeur parvient à stopper la course du car fou… au bord d’un grand fossé. Du coup, c’est la ruée vers les issues du salut ! Portes et fenêtres sont, aussitôt, assaillis par les passagers affolés. Heureusement qu’il y a eu, moins de mal que… d’yeux au beurre noir. Durant des heures, les rescapés de ce drame, évité de justesse, sont livrés aux caprices de la nature. Et comme si cela ne suffisait pas, une forte pluie se met de la partie. Imaginez le calvaire de ces jeunes ! Abandonnant le car, les Etudiants se résignent à faire de l’auto –stop… payant. Et, pour arriver à bon port, ils ont dû débourser, chacun, 2500 FCFA de leur poche. Pour éviter de parcourir, à pieds, le trajet Douentza –Tombouctou, ils ont dû emprunter un car…d’une autre compagnie. Partis de Bamako le 27 juillet, ils n’arrivent que… le 29 juillet à destination. La compagnie Bittar -Trans, « la mieux disante » ?, Et qu’en pense son car « en transes » ? Seul Bittar peut y répondre !
 
                                                                                                          Le Viator
 
Douane : une sombre affaire de Tigadéguê
 
Décidément, le colonel Cheick Keïta n’est pas au bout de ses peines : la Douane, encore elle, vient d’être secouée par un autre scandale, plus fumant que celui des hydrocarbures. Un scandale connu sous le nom de code de « affaire Tigadéguê ».
Cette fois, le « Maninka en chef » risque gros. Très gros. Il vient de s’opposer, catégoriquement, au dédouanement de cinq camions –remorques, bourrés de fûts de Tigaguêdé, connu sous le nom de pâte d’arachide.
Tout est parti d’une information, reçue par ses propres Agents. Selon cet informateur anonyme, ces camions s’apprêtaient à franchir le cordon douanier. Sans s’acquitter des droits de douane. Du coup, les Agents se transportent sur les lieux. Et coup de théâtre : il s’agit, plutôt, de dix camions contenant des fûts de Tigadéguê, sur lesquels on peut lire : touches pas à ma chose.
Malgré tout, les Agents escortent les camions jusque dans la cour du Bureau 205 des Douanes. Et surprise sur… prise : ils trouvent, sur place, le Colonel Cheick Keïta, en train de croquer des arachides, un fusil deux –coups, à portée de main. Sans leur adresser un salamalec, il leur montre avec le canon de son fusil, l’estampille « touches pas à ma chose » en ces termes :
– Vous n’avez pas vu ce qui est écrit dessus ? Redoutant leur mutation à Aguelhoc, les Agents tentent de convaincre leur patron, en colère.
– mais chef, on ne savait pas que tous ces fûts de Tigadéguê sont à vous ! On pensait qu’ils appartenaient à un commerçant. Toutes nos excuses, chef !
Et le Colonel Cheick Keïta de répliquer.
– Tous ces fûts, comme vous dites, sont destinés à ma sauce. Avez –vous oublié que je suis un Maninka pure sucre.
Mais pour calmer un Maninka en furie – surtout lorsqu’il s’agit de sa pâte d’arachide –il en faut plus qu’un « pardon, chef ! ». En clair, il n’a que faire de leurs plates excuses.
Pour rentrer dans les bonnes grâces du patron, les Agents ont dû trouver une idée géniale : réescorter les camions jusqu’au domicile du colonel Cheick Keïta où, ils ont déchargé les fûts de Tigadéguê.
Et les droits de douane ?, peut –on se demander. Ça, c’est une autre pâte d’arachide.
                                                                                              Le Mollah Omar
 
 
Nos rois, face au tribunal de l’histoire
 
Les empereurs et les rois s’en vont, mais leurs actes et paroles restent gravés dans l’Histoire. Tout mortel, que la Providence a choisi, pour présider aux destinées de ses semblables, se doit d’analyser objectivement –et dans l’espace, et dans le temps –ses décisions, avant de les traduire en actes.
On dit que la parole s’envole, mais que l’écrit reste. S’agissant d’un homme d’Etat, ni l’une ni l’autre ne s’envolent : ils restent ancrés dans la mémoire, et même dans le subconscient de ses concitoyens !
Plus que leur gestion des affaires publiques, l’histoire est encline à ne retenir que les mots et actes, erronés des tout-puissants de ce monde. Ainsi est faite, la nature humaine, et aucun homme, ni aucune politique n’y pourront rien !
Pour un homme d’Etat ou de savoir, le moyen le plus sûr d’éviter un acte regrettable, c’est de consulter au préalable, sa conscience, afin de l’avoir tranquille… après coup. Encore faut –il que cette précaution soit assurée à cent pour cent… Autant certains silences sont à déplorer, autant certains comportements sont à cogiter.
Ce que n’avait pas compris –ou voulu comprendre – un certain Moussa Traoré, dont l’intervention télévisée, au crépuscule de son règne, est restée, tristement célèbre, dans l’esprit des maliens : « Je tresserai une couronne d’enfer sur la tête des maliens ! ». Mais est –ce à dire que Moussa Traoré, aujourd’hui ex- Président du mali, n’a fait que du mal à ses concitoyens ? Pourtant, le peuple ne retient, de lui, que cette déclaration, comme souvenir. Tout comme il ne retiendra que ces divergences d’opinion, aussi assourdissantes qu’inquiétantes, nées de ces accords d’Alger. De mémoire de malien, jamais une décision gouvernementale n’a généré autant de rancœur,… et de ferveur ! Car le peuple retiendra aussi ces manifestations, plus intempestives que sincères, de soutien à A.T.T. Comme si l’Accord d’Alger n’est survenu que pour servir de tremplin à une campagne présidentielle, qui ne dit pas son mon ! Un accord, qui a aussi freiné bien d’élans, à tel point qu’il a presque terni l’image d’A.T.T., dans ses entreprises. Et comme dirait l’autre, il suffit d’une petite goutte de trop, pour que le tout aille à l’eau !…
« Ménageons donc nos mots et nos actes ! », alertait Honoré De Balzac car, dit –il « il faut se méfier d’eux, autant que du silence qu’ils engendrent ». Et, à ce propos, écoutons ce que disait un roi de Perse : « Jamais je n’ai regretté un silence. Mais souvent, je me suis repenti de ce que j’ai dit ». Et un roi de l’Inde de préciser : « Le plus étonnant avec les mots, c’est qu’une fois prononcés à tort, ils nuisent. Mais si on les tait, ils ne sont utiles à rien ». Enfin, un empereur de Chine de conclure : « Tant que je n’ai pas prononcé une parole, cette parole m’appartient. Mais dès qu’elle franchit le seuil de mes lèvres, elle me possède ». Dont acte !….
                                                                                                                                  Le Viator
 
 
Nos rois, face au tribunal de l’histoire
 
Les empereurs et les rois s’en vont, mais leurs actes et paroles restent gravés dans l’Histoire. Tout mortel, que la Providence a choisi, pour présider aux destinées de ses semblables, se doit d’analyser objectivement –et dans l’espace, et dans le temps –ses décisions, avant de les traduire en actes.
On dit que la parole s’envole, mais que l’écrit reste. S’agissant d’un homme d’Etat, ni l’une ni l’autre ne s’envolent : ils restent ancrés dans la mémoire, et même dans le subconscient de ses concitoyens !
Plus que leur gestion des affaires publiques, l’histoire est encline à ne retenir que les mots et actes, erronés des tout-puissants de ce monde. Ainsi est faite, la nature humaine, et aucun homme, ni aucune politique n’y pourront rien !
Pour un homme d’Etat ou de savoir, le moyen le plus sûr d’éviter un acte regrettable, c’est de consulter au préalable, sa conscience, afin de l’avoir tranquille… après coup. Encore faut –il que cette précaution soit assurée à cent pour cent… Autant certains silences sont à déplorer, autant certains comportements sont à cogiter.
Ce que n’avait pas compris –ou voulu comprendre – un certain Moussa Traoré, dont l’intervention télévisée, au crépuscule de son règne, est restée, tristement célèbre, dans l’esprit des maliens : « Je tresserai une couronne d’enfer sur la tête des maliens ! ». Mais est –ce à dire que Moussa Traoré, aujourd’hui ex- Président du mali, n’a fait que du mal à ses concitoyens ? Pourtant, le peuple ne retient, de lui, que cette déclaration, comme souvenir. Tout comme il ne retiendra que ces divergences d’opinion, aussi assourdissantes qu’inquiétantes, nées de ces accords d’Alger. De mémoire de malien, jamais une décision gouvernementale n’a généré autant de rancœur,… et de ferveur ! Car le peuple retiendra aussi ces manifestations, plus intempestives que sincères, de soutien à A.T.T. Comme si l’Accord d’Alger n’est survenu que pour servir de tremplin à une campagne présidentielle, qui ne dit pas son mon ! Un accord, qui a aussi freiné bien d’élans, à tel point qu’il a presque terni l’image d’A.T.T., dans ses entreprises. Et comme dirait l’autre, il suffit d’une petite goutte de trop, pour que le tout aille à l’eau !…
« Ménageons donc nos mots et nos actes ! », alertait Honoré De Balzac car, dit –il « il faut se méfier d’eux, autant que du silence qu’ils engendrent ». Et, à ce propos, écoutons ce que disait un roi de Perse : « Jamais je n’ai regretté un silence. Mais souvent, je me suis repenti de ce que j’ai dit ». Et un roi de l’Inde de préciser : « Le plus étonnant avec les mots, c’est qu’une fois prononcés à tort, ils nuisent. Mais si on les tait, ils ne sont utiles à rien ». Enfin, un empereur de Chine de conclure : « Tant que je n’ai pas prononcé une parole, cette parole m’appartient. Mais dès qu’elle franchit le seuil de mes lèvres, elle me possède ». Dont acte !….
                                                                                                                                  Le Viator

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