L’ancien président de la république du Mali, et très bientôt ancien président de la Commission de l’Union africaine, parce que non candidat à sa succession, Alpha O Konaré, se préparerait à regagner le bercail.
Ce serait ce mois d’août ou septembre, croient savoir nos sources. Pourquoi précisément cette période ?
L’homme, on le sait, est un incorrigible activiste. Il est inimaginable de voir un Alpha manifester de l’indifférence face au sort de son pays. C’est en cherchant à obtenir la réponse à cette question que nous avons, à notre grande surprise, suite des ‘’confidences’’ que le retour de l’homme d’Addis Abeba était attendu avec un certain intérêt dans plusieurs milieux.
Selon une de nos sources, le président Konaré envisage de s’atteler, dès son retour au Mali, à remettre sur pied et à redonner une âme à la Ruche en déconfiture. C’est semble-t-il, un préalable à réaliser dans la perspective des législatives de 2007, pour assurer au parti une majorité confortable au cas où ATT serait réélu.
A en croire de mauvaises langues, le successeur et prédécesseur d’Amadou Toumani Touré à Koulouba aurait aussi de sérieuses réserves par rapport au consensus actuel. A leur entendement, il n’y a pas d’autre lecture à la rédaction et à la publication du ‘’Manifeste’’ qui a mis la classe politique en effervescence. Alpha qui, on ne le rappellera jamais assez, a été l’artisan principal du retour du général, serait-il d’avis, aujourd’hui, que le statu quo politique instauré est de nature, non pas à consolider la démocratie malienne, mais à renforcer plutôt le pouvoir d’un homme ? Serait-il sur le point de redescendre dans l’arène pour mouiller le maillot afin de sauver l’Adema du naufrage ?
Plus qu’une simple hypothèse, c’est presque une certitude pour plusieurs de nos interlocuteurs. Il en a les moyens et il semblerait difficile de lui mettre le bâton dans les roues. Mais, et après ? Car, autant que l’on sache, redonner à l’Adema ses lettres de noblesses et lui octroyer une meilleure position à l’Assemblée ne sauraient constituer une fin en soi pour le premier président de ce grand parti ? Que pourrait-il se passer après ces préalables ?
Les législatives venant en général après la présidentielle, une autre question qui chemine dans certains milieux, au point de susciter des débats souvent très houleux, est de savoir si le président Konaré peut envisager de reprendre les rênes du pouvoir, après avoir quitté la présidence de l’Ua.
Ce n’est pas impossible et les cas en la matière sont légion. Par exemple, le Bénin du Colonel Mathieu Kérékou, un pays avec lequel l’histoire contemporaine malienne a bien de similitudes.
Pour quelques uns de nos interlocuteurs qui ne veulent même pas entendre parler d’une telle éventualité, car pour eux:’’Si tel est le fond de la pensée du président Konaré et qu’il la matérialisait, alors bonjour les dégâts !’’.
Pour d’autres, ‘’le pouvoir vacillant dangereusement d’entre les mains du général ATT, pourrait tomber dans l’escarcelle du président IBK, un homme crédité d’un capital de sympathie auprès de ses compatriotes’’. Ce qui s’est passé en 2002 a été possible, dit-on, avec le même Alpha. Or à revenir sur l’adage selon lequel «Bolo min yé shi do mona o bolo de babo»…
Sory HAIDARA“