ENTRE NOUS: Le 22 septembre 2006 à Kidal ?

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Nous sommes nombreux, dans le vaste Mali, à croire à l’idée que le président Amadou Toumani Touré fera décréter que les festivités commémoratives du 22 Septembre 2006, 46ème anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale et internationale, se dérouleront à Kidal. Ce sera une belle manière de prouver aux détracteurs des accords d’Alger que son acte, que des millions de Maliens continuent de dénoncer, est salutaire et que lui, Amadou Toumani, a toujours raison.
Et qu’il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est le document, qu’il fait signer par le général Kafougouna qui a fait revenir la paix dans la zone…à coups de battage médiatique et de tam – tam à la gloire des accords. Avec ATT, Pinochet, le gouvernement au grand complet à Kidal comme à Sikasso en 2005 dans la capitale du Kénédougou où la fête s’est tenue ! Pas meilleure façon de manifester le retour de la paix. Mêmes les sceptiques par rapport aux fameux accords se seraient résignés à faire la jonction !
 Mais, voilà qu’on nous rappelle que la célébration décentralisée du 22 septembre est biennale. C’est-à-dire que c’est une fois à Bamako, une fois dans une région et que la prochaine édition est attendue pour 2007, à Kayes, en même temps que la coupe du Mali de Football. Dommage, dirons-nous ! Mais, compte tenu des circonstances quelque peu spéciales, qu’est-ce qui empêcherait bien notre général de président d’organiser au moins à Kidal une parade militaire sous sa haute présidence ?
C’est vrai qu’on aurait même pu organiser la finale de la super coupe ATT là- bas ! Le cas de Samuel Doe du Liberia est dans tous les esprits. Pour s’être aventuré dans une zone qu’il ne contrôlait pas, le Sergent auto-promu général, s’est fait hara kiri en quelque sorte en partant à l’abattoir. En vérité, bien que transformé en forteresse militaire par des barrages de blindés, Kidal reste une ville insécurisée ployant sous la menace de corsaires du désert éparpillés ça et là. Tout est possible à chaque instant et rien n’est impossible. Difficile donc de croire que les conseillers de son excellence le laisseront aller à cette suicidaire aventure.
Kidal n’est plus totalement à nous. Nous la partageons désormais avec des apatrides, aventuriers armés décidés à faire de la 8e région de notre pays une république à part. Les Maliens, même ceux qui veulent faire croire au président qu’ils sont avec lui, sont de plus en plus nombreux à se convaincre du peu de sérieux de ce qui a été fait en leur nom. Aujourd’hui, c’est la paix intérieure qui fait le plus défaut dans notre pays.
A côté de Kidal en insurrection armée et pratiquement occupé par l’armée nationale, dont les éléments ne cessent de se demander pourquoi, c’est l’intérieur qui tremble d’une insécurité qu’on cache aux populations.
De Koutiala à Mopti, la circulation est quasi interdite à la tombée de la nuit, à moins de pouvoir être escorté. Quand l’Etat est faible….

SORY HAIDARA

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