La course vers Koulouba occupe de plus en plus une place importante dans les réunions des instances dirigeantes des partis et associations politiques. Des réunions qui se terminent d’ailleurs souvent en queue de poisson à cause des divergences d’idées et la principale pomme de discorde demeure le soutien à ATT. Si à huit (8) mois de l’échéance, personne ne veut donner encore donner le ton, en tout cas, les actes posés par les uns et les autres en disent long. C’est pourquoi aujourd’hui, de sources très sûres, trois vraies candidatures sont annoncées à l’orée 2007, il s’agit de celles du Président sortant ATT, de IBK et de SBM.
Les annonces dans les coulisses, les préparations en sourdine, les propagandes médiatiques vont bon train pour les acteurs politiques désireux de se présenter pour briguer la magistrature suprême ou de soutenir tel ou tel candidat. Ne parvenant pas ou ne voulant pas être les premiers à se décider les protagonistes cherchent souvent désespérément des argumentaires pour mieux battre campagne contre le Président sortant ATT ou comment mieux le soutenir. Car, aujourd’hui l’on est tenté de dire qu’il y a un ATTmania qui s’installe dans le pays. Du moment que pour toutes choses, l’on ne parle que de consensus permettant à chacun de se faire la poche. Pour cela, le déloger ne sera certainement pas chose aisée avec la pléiade de partis qui compte le soutenir. Prions tout simplement que s’il se succédait à lui-même qu’il n’est l’intention de changer la Constitution à sa mesure. Parce que déjà il y a des prémices pour cela.
En attendant, tout semble presque clair pour la candidature des trois hommes cités avec Modibo Kane Kida tandis que Tiébilé Dramé, Me Mountaga Tall, Younoussi Touré, Younouss Hameye Dicko, Yoro Diakité, Issa N’Diaye et Oumar Mariko ne semblent pas décidés ou tergiversent. Par contre, certains comme Choguel K. Maïga, Daba Diawara, Soumaïla Cissé ont certainement opté de jouer à la chauve-souris, croyant à une alternance leur profitable après les probables dix ans du Général ATT.
Cette attitude, quelque peu paradoxale des partis politiques, crée de l’émoi chez plusieurs observateurs avertis de la scène politique nationale. Car, l’on se dit que, quelque soit la situation, un parti responsable et soucieux de son rôle démocratique doit pouvoir présenter un candidat à une élection, ne serait-ce que pour jauger son assise politique nationale. Mais, à quelques mois des élections, nous assistons plus à une fuite en avant des animateurs de la vie politique nationale. D’où, nous dit-on, les vraies raisons de la candidature de Soumeylou Boubeye Maïga (SBM), qui penserait que rien au monde ne doit pousser un parti d’envergure comme l’Adéma PASJ de ne pas présenter un candidat en 2007, même s’il faut soutenir ATT, il souhaiterait que cela soit après l’échec du candidat. Alors, souligne un de ses lieutenants en ces termes: « Il (SBM) a exprimé qu’en ce moment carte sur table, l’on discute et chacun s’engage à faire et à respecter sa partition ». Pour cette femme de la commune IV, proche de SBM, l’heure est à la vigilance et à la sérénité. Alors, dit-elle : « Notre objectif n’est pas de créer une scission au sein du parti (Adéma), c’est tout simplement de faire respecter l’ordre républicain car notre parti n’est pas une marchandise ou un don. Nous nous sommes battus pour le créer, le dorloter et il n’en est pas question que nous le quittions pour quelle que raison que ce soit. Nous allons y rester pour nous faire valoir ».
Si déjà, les choses s’annoncent comme cela, il va s’en dire que les autres candidatures ne restent que des secrets de polichinelle, il s’agit de celles de El Hadj Ibrahim Boubacar Keïta du RPM et du Général ATT. Parce que tout laisse à le dire que le RPM et Mouvement Citoyen sont en précampagnent. Sans occulter les sorties quelques fois musclées de leurs leaders respectifs les uns contre les autres pour se faire plaire à l’opinion.
En tout cas, le moins que l’on puisse dire, à quelques encablures de l’échéance, une chose est sûre ATT aura forte à faire contre les autres prétendants, contrairement à ce qui est soutenu par son entourage, le seul tour.
B. DABO“