Malheur aux hommes qui ne vivent que de caresses et d’amour ! Ils connaîtront tôt ou tard le sort de ce Monsieur qui embarqua sans le savoir, la bonne de sa femme pour une passe.
La rue Princesse sise au quartier Hippodrome est connue pour être particulièrement animée la nuit. C’est aussi et surtout le lieu de prédilection des belles de la nuit à la recherche de mâles dans le besoin. Elles s’habillent alors pour les besoins de la cause et à ne passer laisser indifférent même les misogynes. Sexy et allumeuses, elles le sont. Les tenues sont expressément provocantes puisque conçues de manière pour montrer et à cacher à la fois, l’objet de toutes les convoitises masculines. Les démarches sont déhanchées, ondulées et très suggestives… Bref, sur cette rue dite «Princesse» les princes de la nuit n’ont qu’a bien se tenir.
Mais qui sont donc ces belles allumeuses aux allures scandaleuses ? D’où viennent-elles ? Parmi elles, on y trouve les filles issues de différents milieux sociaux et partageant presque la même conditions économique : la pauvreté. Elles sont autochtones de Bamako ou issues des villes et villages de l’intérieur du pays. C’est une d’entre elles venant de cette dernière catégorie qui est l’héroïne de cette histoire. Elle fait office de domestique (Bonne) chez une femme dont le mari est très respectable dans le quartier. Monsieur a seulement deux petits vices: la bonne chair et le bon vin. Il adore en effet, les virées nocturnes et à un faible pour le sexe dit faible surtout dans certains conditions particulières. Ces conditions étaient réunies cette nuit. Lui circulait dans sa voiture le long de
«Montez Mademoiselle !» invita t-il la belle demoiselle qui n’hésita pas. Elle grimpa dans la bagnole et Monsieur démarra. Pas pour longtemps. Il s’arrêta quelques mètres plus loin. Il venait de se rendre compte que la belle demoiselle à ses côtés n’était autre que la bonne de Madame. Une fille irréprochable, travailleuse, honnête et docile. Elle aussi avait reconnu le patron, un pète de famille correct, sans histoire. La gêne était réciproque. Mais la honte semblait consommée des deux côtés, le véhicule redémarra avec sa passagère après quelques minutes d’hésitation. Le lendemain, on apprit que la bonne a changé de patronne. Elle partit sans attendre son salaire du mois en cours. Sur la demande de Monsieur ? Nul ne le sait.
Après avoir pris connaissance de ces faits, il ne faudra surtout pas que les épouses qui ont perdu leurs bonnes dans des conditions obscures s’imaginent que c’est leur mari est le héros de notre histoire. Peut-être que oui ! Peut-être bien que non !
B.S. Diarra
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