Vive émotion, choc, tristesse et pleurs à Bamako

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Le président Ibrahim Boubacar Keïta (au centre) est venu rendre hommage aux employés du Radisson Blu tués lors de l'attaque de l'hôteL AFP PHOTO

Les populations maliennes, notamment bamakoises, étaient inconsolables la semaine dernière lors de l’inhumation des personnes tuées durant l’attaque lâche et barbare contre l’hôtel Radisson Blu. À commencer par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Pour la circonstance, les membres du gouvernement Modibo Kéïta, au grand complet, les présidents des institutions de la République, les ambassadeurs accrédités dans notre pays…étaient présents pour accompagner les défunts à leur dernière demeure. En guise de consolation aux familles endeuillées, le président IBK a saisi ce moment de tristesse pour annoncer qu’ils sont «morts pour la Patrie» et a décoré chacun, même les étrangers, «Chevalier de l’Ordre national» à titre posthume. Peut-être qu’il faudra aller encore plus loin en construisant une stèle en leur mémoire !

 

Attaques terroristes : pour perturber la mise en œuvre de l’accord pour la paix ?

Que veulent réellement les présumés jihadistes en attaquant l’hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre 2015 et en faisant une vingtaine de morts ? Que veulent-ils en lançant des roquettes ou des obus sur le camp de la Minusma à 4h du matin de samedi dernier en faisant des morts et des blessés ? Décidément, on ne comprend plus rien. Rien du absolument

. Perturber, empêcher et faire capoter la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en juin dernier entre le gouvernement et certains groupes rebelles ? Un accord, dit-on, malgré quelques difficultés, tend vers sa matérialisation avec les gros efforts que déploie le Comité de suivi. En tout cas, nos plus hautes autorités, ce Comité de suivi de l’accord et la Communauté internationale ne doivent pas se laisser distraire par ces renégats qui, visiblement, ont signé un pacte avec les forces obscurantistes.

 

Interpellation du ministre Salif Traoré par le député Karim Kéïta : des réponses claires !

Concernant la question de savoir si le Mali dispose d’une stratégie adéquate de lutte contre le terrorisme, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Traoré, a dit qu’elle existe et est conforme à la Politique de défense et de sécurité telle qu’adoptée par le Conseil de défense en décembre 2014. Cette stratégie, a-t-il expliqué, combine les trois fonctions d’anticipation, de protection et d’intervention. En terme de plan d’actions, Salif Traoré a soutenu que son département a développé une approche participative axée sur la préparation, la formation, l’équipement et la réorganisation du dispositif de commandement. Dans la foulée, il a évoqué la création d’un Centre de communication, d’un Centre de réflexion et d’action mixte au niveau du ministère, et l’implication des autorités communales et coutumières dans le combat contre l’insécurité. Il a aussi fait état du renforcement des contrôles sur les personnes à l’intérieur du pays et aux frontières. Le ministre a par ailleurs promis qu’une attention particulière sera portée à la formation et à l’équipement des forces spéciales pour leur donner plus d’efficacité. Parlant du radicalisme religieux, il a indiqué que ce sujet doit être traité avec toute la rigueur qu’il faut et a annoncé l’organisation prochaine d’un Séminaire sur la question par le ministère des Affaires religieuses et du Culte, en collaboration avec les leaders religieux.

 

Attaque de Radisson Blu : deux suspects arrêtés

Jeudi dernier, deux suspects liés à l’attaque de l’hôtel Radisson du 20 novembre à Bamako ont été arrêtés par nos forces spéciales. Selon le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Traoré, cette attaque a été perpétrée par deux individus armés de fusils d’assaut, des kalachnikovs de type AK-47. «Ils ont ouvert le feu depuis l’entrée de l’hôtel, à l’intérieur, dans le hall, au restaurant, dans différents couloirs. Ils ont tiré sur les gens sans discrimination. Nous avons neutralisé les deux terroristes […]. Nous n’avons pas de raison de penser qu’il y en avait plus. L’enquête est en cours ; elle avance bien», a-t-il rassuré.

 

Bientôt des soldats allemands et irlandais au Mali pour aider la France

L’Allemagne va soumettre, sous peu, un nouveau mandat au Bundestag portant sur une force de 650 soldats pour appuyer la Minusma, destinée à favoriser la mise en oeuvre d’un accord de paix entre le gouvernement malien et les rebelles du Nord du pays. Il s’agit principalement de prêter main forte aux Casques bleus, dont quelque 600 soldats néerlandais, en matière de logistique et de formation. L’Allemagne, dont le mandat actuel prévoit un plafond de 150 soldats auprès de la Minusma, n’en a pour l’heure déployé que dix dans le Nord du Mali. Quelques 200 soldats allemands contribuent, par ailleurs, à la Mission européenne de formation (Eutm) des soldats maliens dans le Sud du pays, nettement moins dangereux. Le ministère de la Défense avait annoncé, dès octobre, avant les attentats en France, qu’il envisageait de renforcer l’engagement allemand dans le Nord du Mali. Il faut souligner qu’à cet engagement allemand d’appuyer la France dans son combat contre l’État islamique et le terrorisme, s’ajoute celui irlandais.

 

L’Afrique en marche vers la COP21

Les événements du 13 novembre à Paris n’ont pas entamé la détermination des chefs d’État africains ; au contraire, ils pourraient convaincre certains de venir, pour soutenir la France. Seyni Nafo, le porte-parole du continent africain pour la Conférence de Paris sur le climat (COP21), ne relâche pas ses efforts malgré, toutes les interrogations qui ont pesé sur le maintien ou non de cet événement planétaire. Les attentats parisiens ont conduit le pays à déclarer l’Etat d’urgence et un couvre-feu pourrait être mis en place dans certaines zones sensibles. Pour la Secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie, Annick Girardin, «le message est clair : la COP21 est maintenue, car indispensable et attendue. À ce jour, personne n’est revenu en arrière». En revanche, parmi les 120 chefs d’État qui ont confirmé leur présence (dont Barack Obama et Vladimir Poutine) et qui se réuniront au Parc des expositions du Bourget, au Nord-Est de Paris, beaucoup ont réduit la durée de leur présence au strict minimum (vingt-quatre heures) tout au plus, concentrées sur le jour de l’ouverture de cette grand-messe écologique, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre.

Rassemblées par Samba KEÏTA

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