Des hommes armés qualifiés de «terroristes» ont attaqué samedi matin 8 avril le quartier général du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA), au nord-ouest du Mali. Cinq personnes ont trouvé la mort, dont quatre combattants du CJA, mouvement armé à dominante touareg de la région de Tombouctou. Le Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA), mouvement politico-militaire touareg, venait de déplacer une partie de ses troupes de Gargando, son quartier général. Les assaillants le savaient-ils ? En tout cas, c’est peu après qu’ils ont attaqué la même localité de Gargando, dans la nuit de ce vendredi à samedi avec une colonne de véhicules lourdement armés. «Deux heures féroces de combats contre les terroristes», commente-t-on du côté du CJA, où on précise que par «terroristes», il faut comprendre jihadistes. Quatre combattants du Congrès pour la justice dans l’Azawad ont été tués. Un civil, chef du village de Gargando, a également été retrouvé mort, selon des sources locales. D’après nos informations, les combattants du CJA auraient engagé une course-poursuite, mais sans grands résultats. Le CJA est un groupe armé né d’une scission avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion. Par la suite, ses responsables ont hissé le drapeau national malien sur le terrain pour montrer qu’ils n’étaient pas indépendantistes. Mais depuis quelques semaines, ce mouvement armé montre ses muscles, se rend incontournable en interdisant l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou. Des discussions sont en cours. Liste des victimes : Abdollahi Ag Oumar notable, Ousmane Ag Mohamed, Netti Ag Hamoumou Ibrahim Coulibaly, Alkhalifa Ag Inalbaraka, tous des combattants du CJA.
Condoléances du chef général de la Tribu des Kel Antassar
«J’ai appris avec affliction le décès de 4 combattants du CJA hier soir (samedi) suite à des combats entre un groupe terroriste non identifié et le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) dans la ville de Gargando. Leur disparition constitue une grande perte pour la Tribu en général et pour la communauté de Gargando en particulier. Au nom de la Tribu endeuillée et à mon nom propre, je présente les condoléances de profonde tristesse au CJA et aux familles éplorées et prie pour le repos de leur âme. Chef général de la Tribu Kel-Antessar, Abdoul Majid dit Nasser Ag Med Ahmed.»
Un témoignage émouvant
Une équipe dirigée par le président du CJA était à Kati dans la famille d’Ibrahim Coulibaly, pour présenter ses condoléances. «Je ne pense pas que je serais en mesure de tout vous raconter, mais je peux vous dire que j’ai été surpris et ému par la noblesse de cette grande famille. Le père de notre frère Ibrahim Coulibaly s’est exprimé en ces termes : Ibrahim est votre fils et il est plus proche même de vous que de moi, car vous avez mérité son amour et son attachement. Le jour que j’ai amené mes 2 enfants pour vous les confier, ce n’est pas par hasard, c’est pour que vous deveniez leur deuxième famille et aujourd’hui, vous êtes devenus leur première famille. Je sais du fond du cœur que si ça ne tenait qu’à vous, Ibrahim ne serait jamais touché même par une épine. Je suis conscient des risques auxquels vous expose votre combat noble et légitime en vous amenant mes enfants. C’est pour qu’ils apprennent à faire face aux difficultés de la vie et à défendre dignement la justice. Mon fils ou du moins notre fils Ibrahim est mort comme un vrai Bambara ; je suis fier qu’il soit mort arme à la main entre ses frères en défendant une cause juste et noble. Il n’a pas fui, il n’a pas volé ou oppressé un pauvre, c’est pour moi l’essentiel. Mes enfants vous aiment beaucoup et donc Ibrahim est mort pour sa famille avec ses frères et je suis sûr que vous êtes plus endeuillé que moi, car je sais à quel point vous l’aimez et vice versa… Et je vous dis que toute la famille était là, devant nous, la maman d’Ibrahim, ses frères et sœurs, ses oncles et tantes et les amis de la famille. Malgré la grande épreuve, ils se remettent à Allah et savent comme le père que leur fils est mort de façon honorable pour et parmi des gens qui l’aiment comme leur fils et qu’il aime comme lui comme ses parents. Wallahi, je ne savais pas qu’une telle noblesse existe encore de nos temps. Allahou Akbar ! Bref, ce que j’ai vécu aujourd’hui est sans commentaire. Incha missinegh ye nimoutane nanegh idjanegh a irihoun ititwarhi.»
Autodéfense à Yélimané
Dans le cercle de Yélimané, le banditisme et les vols de bétail sont devenus courants. C’est pour cela que les jeunes du cercle veulent s’organiser pour assurer leur sécurité. C’est ainsi qu’un voleur de bétail a été arrêté et ligoté par les jeunes. Dans ce cercle, il ne se passe plus un jour sans qu’un pauvre citoyen ne se fasse dépouiller par des bandits venant souvent de très loin. Les autocars sont devenus les nouvelles cibles, car on y trouve des expatriés qui les empruntent pour regagner leur village. Imaginez après tant de labeur qu’on vous arrête en pleine brousse, pour vous prendre tous vos biens jusqu’aux habits de tous les jours. Pendant ce temps, le préfet et le gouverneur continuent à vaquer à leurs occupations comme de rien n’était. Certains habitants craignent que les populations s’organisent autrement pour se défendre et défendre leurs biens. Le jeudi 06/04/2017, un ressortissant du village (Biyagui Diarra de Vitry concorde), qui a quitté la France le lundi passé, se faisait dépouiller de tous ses biens et celui de tous les frères et sœurs qui ont eu à lui confier quelques billets pour leurs vieilles mères et pères. L’attaque a eu lieu entre Kayes et Gouméra. Il y avait des gens de tous les quatre cantons. Diafounou, Guidimé, Tringa, Kaniaga. La question qui se murmure est la suivante : en l’absence de l’Etat, les populations de Yélimané doivent-elles s’armer et former des groupes d’auto-défense de type Gandakoye ?
Vive tension
Le mercredi 05 avril, le mercure était monté à Gao. Ça a chauffé dans la cité des Askia. Il était 14h30 minutes, selon les témoins contactés sur place, quand un conducteur d’une moto tricycle du nom d’Abdoul Mouminé, âgé de 16 ans, amenait les bagages d’un commerçant arabe. Arrivé à destination, ledit commerçant refusa de payer le motocycliste. Toujours, selon des témoins des discussions qui se sont engagées, les deux personnes en sont venues aux mains et le commerçant Arabe poignarda deux fois le motocycliste à l’épaule droite avec un couteau. Les intéressés ont été conduits à la brigade de la gendarmerie. La rumeur s’est vite propagée dans la ville comme une traînée de poudre. C’est ainsi que l’affaire a pris une autre tournure et se dégénéra. Une foule immense est sortie avec comme slogan : on veut plus d’Arabes, ni Touaregs dans la ville de Gao. Le colonel Doumbia commandant de la zone envoya une section pour aider les forces de l’ordre à contenir la foule au 4ème quartier. Après, il y a eu l’intervention des personnes de bonne volonté pour calmer la situation.
19ème soldat tué
Un soldat français est mort dans la nuit du 05 au 06 avril. Il a succombé à ses blessures. L’attaque a eu lieu à Hombori dans la région de Mopti, à la frontière Mali-Burkina. Il s’agit du caporal chef Julien Barbe mortellement touché suite à l’attaque d’un véhicule blindé par un engin explosif. Ce qui a fait 2 blessés légers et endommagé l’engin. Depuis le 26 mars, 500 soldats maliens, burkinabè et français sont engagés dans une vaste opération de sécurisation transfrontalière dans ces zones où sont cachés les hommes de Hamadoun Koufa et ceux du Burkinabè Ibrahim Malam Dicko. Baptisée “Opération Panga”, cette opération militaire de ratissage conjointement menée par les forces françaises, maliennes et burkinabé se poursuit au niveau des frontières Mali-Burkina Faso et Mali-Niger. Suite au décès de ce 19ème soldat français sur notre territoire, le président IBK a adressé ses condoléances les plus sincères et attristées à la famille du défunt soldat, à l’armée française, au gouvernement français, et à l’ensemble du peuple français.
Oumou Sall Seck nettoie Tombouctou
Le maire de Goundam dans la région de Tombouctou avait dit aux hommes de médias, qu’elle ne resterait pas à Bamako pour suivre la conférence d’entente nationale parce qu’elle n’y avait pas été invitée. C’est une de ses sœurs qui lui avait donné un carton d’invitation. Au lendemain de l’ouverture de la CEN, elle a pris la route pour Tombouctou. Seck Oumou Sall, maire de Goundam, a accepté accompagner ses sœurs de Tombouctou dans la célébration du 27 mars, date anniversaire de la flamme de la paix. Le matin, elle a donné le premier coup de balai pour nettoyer certaines rues de la Cité des 333 Saints. Elle était venue assister son collègue de Tombouctou. Oumou réputée pour son engagement pour la paix a été sollicitée par les femmes de Tombouctou en charge de l’entretien du monument. En tout cas, cette année, il n’y a pas eu de célébration de la flamme de la paix.
Télémédecine militaire
Apporter une réponse adéquate aux besoins des forces de sécurité en matière de soins de santé, c’est tout le sens de la réalisation de cette unité. Ce beau dispositif de télémédecine installé dans l’enceinte de la garnison militaire de Tombouctou dispose d’un plateau technique composé de 4 blocs. Il s’agit de la chirurgie, d’un laboratoire d’analyses, des services de médecine polyvalente comprenant une salle de consultation et une salle de gynéco-obstétrique. Cette première expérience au niveau de la garnison permet d’apporter des soins de qualité aux forces armées engagées sur le théâtre des opérations. Ce dispositif sanitaire d’un coût total de plus de 50 millions de Fcfa, doté d’appareils de pointe, à l’image du VSAT, est une réalisation du ministère de la Défense et des Anciens combattants, en collaboration avec l’état-major des forces armées et de sécurité. D’où le déplacement dans la cité du Général Moussa Bemba Keïta, chef d’état-major général adjoint des armées. La présence des services techniques de la santé, des jeunes stagiaires et autres acteurs du secteur a donné à la cérémonie toute sa particularité.
Attaque surprise
Attaque de la position du Gatia à Anefif, située à 110 kilomètres de Kidal. Le 7 avril, des groupes armés non identifiés ont attaqué les positions de la plateforme dans la ville. L’attaque a été repoussée. Le bilan est de 02 morts parmi les combattants du Gatia et 03 blessés. Les combattants du Gatia ont été surpris par cette attaque. Par ailleurs, le Gati a retrouvé un véhicule du MOC à Ménaka. Le véhicule du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination), qui avait été enlevé à Gao-ville avant le 02 avril, vers 20h 30 minutes, a été retrouvé à Ménaka par les éléments du Gatia (Groupe d’autodéfense touarègue Imghad et alliés). Le véhicule en question a été ramené à Gao.
Le Mali à l’arrêt
Le Mali est à l’arrêt : grève illimitée des syndicats de la santé, grève illimitée des enseignants du supérieur, grève illimitée du collectif des enseignants des régions du Mali. À tout cela est venu s’ajouter la question de remaniement gouvernemental. Cela a paralysé l’administration. Mon pays ne bouge plus. Situation en temps réel : ce lundi 03 avril 2017, le RPM était sur le point d’introduire une motion de censure contre le gouvernement. Mais après plusieurs tractations, ils sont revenus à de meilleurs sentiments. Mardi 04 avril 2017, depuis 15 heures, le président de la République échange avec les députés de la majorité. Selon eux, la situation est insoutenable. Leur rencontre avec IBK se poursuit encore. Le RPM réclamait la primature. Et il l’a finalement obtenu !