L’avènement de la Transition n’a visiblement rien changé d’un problème crucial légué par le régime qu’il a renversé et qui continue d’affecter les Bamakois : le piteux état de voies urbaines jonchées de nids de poules et d’excavations accidentogènes. En effet, la physionomie des chaussées de la capitale est demeurée telle qu’elle était pendant l’ancien régime d’IBK, qui était passé maître dans l’art de détourner les ressources budgétaires annuellement allouées à l’entretien routier. Il va de soi, en définitive, que la persistance du phénomène s’explique aussi par les mêmes pratiques léguées par l’ancien système et peut-être dans les mêmes proportions. Et tout cas, on assiste comme jadis à une fréquence de travaux publics qui aggravent plus les préjudices causés aux usagers qu’ils ne contribuent à juguler le problème. En clair, les déviations imposées par les entretiens de voies urbaines n’ont jamais été aussi abondante mais sans apporter la réponse mettre aux nombreuses interrogations que suscite là question. Elles ont trait notamment à la persistance d’un phénomène pour lesquels des marchés par dizaines de millions de nos francs sont distribués à des particuliers – qui se contentent de bourrer les creux de matériaux que balaye à la moindre érosion pluvieuse. Ça n’est pas tout. Les travaux d’intérêt public abondent également dans l’entretien des caniveaux, si bien que les chantiers sporadiques rétrécissent constamment le passage des véhicules par leurs gênants amas de boue amoncelés le long des chaussées. De quoi éveiller les doutes sur une éventuelle motivation vénale du grand ménage qui défigure les artères de la capitale au détour des travaux d’intérêt public.
La Sécurité et La Défense tels des maisons de verre
Les forces de défense et de sécurité du Mali étonnent de plus en plus par la facilité l’accès à leurs documents les plus sensibles. Plus de secret, tout converge vers la place publique et rien n’échappe aux projecteurs. Bref, la transparence y est débordante à un point tel que même des correspondances sensibles comme celles du ministre de la sécurité ne sont pas frappés du sceau de la confidentialité. C’est le cas, par exemple, de cette missive en rapport avec l’indélicatesse d’éléments impliqués dans le trafic de drogue, la soustraction frauduleuse d’armes revendus, le braquage ou le rançonnement de paisibles citoyens. Puisqu’une missive peut en cacher une autre, que dire de cette autre correspondance qu’une subalterne des rangs a adressée à sa hiérarchie pour dénoncer le comportement vicieux d’une certaine encadreuse de nouvelles recrues ? Ont été ainsi transportés sur la place publique les abus sexuels et les perversions orgiaques qu’elle est taxée d’inculquer aux recrues en lieu et place d’une initiation martiale. Les deux correspondances viennent confirmer une vicieuse culture de transparence qui s’installée progressivement dans les forces de défense et de sécurité du Mali avec l’incursion des nouvelles technologies et des réseaux sociaux dans les casernes. Il n’est pas rare, en effet, de voir aussi l’étalage de décors sensibles sur la place publique ou la propagation rapide des données destinées à la consommation interne.
Renseignement et lutte contre la fraude
La direction des enquêtes et du renseignement de la Douane se rebaptise sans faire peau neuve. Sous la conduite de l’inspecteur général Diaguéli Diakité et de sa dynamique équipe, elle vient de mériter l’appellation nouvelle de «Direction du renseignement et de la fraude». Les résultats obtenus dans le domaine de la contrebande sont passés par-là. En une seule année, les performances engrangées se passent de tout commentaire. Elle se comptent par centaines ou milliers de tonnes selon la nature des produits interceptés grâce à la vigilance des gabelous et leur ardeur au combat contre la fraude. Le succès le plus récent vient d’être remporté contre une audacieuse tentative d’introduire en territoire malien 159 kilogrammes de cocaïne via le corridor guinéen. Auparavant, des tentatives similaires se sont heurtées au même bouclier pour plusieurs tonnes de cannabis, de poulets impropres à la consommation et de bien d’autres cargaisons d’aliments frauduleusement importés. Ça n’est pas tout. On y dénombre aussi quantité d’armes et de munitions ou encore des médicaments, etc. Toutes choses qui prouvent que la nouvelle appellation de la direction des enquêtes se justifie par l’ampleur d’un phénomène dont l’étendue réelle a été révélée par l’avènement d’une nouvelle doctrine de la DGD.
Rassemblées par la Rédaction