Un changement spectaculaire est intervenu, il y a deux semaines environ, au sommet de la société EDM SA avec le limogeage du Directeur général en pleine crise énergétique et coupures électriques à répétition. Koureichi Konaré est ainsi emporté par la même tragédie que son ancien ministre et laisse la place à un nouvel arrivant en la personne de A. Djibril Diallo. En attendant la solution magique de ce dernier, les directeurs entrant et sortant seraient probablement en plein dans les préparatifs d’une passation suite à un changement de tête qui brûle toutes les normes administratives en la matière. Les observateurs avertis n’en reviennent et se disent surpris, en effet, par les termes du communiqué du Conseil des ministres en vertu duquel Abdoulaye Djibril Diallo remplace Koureichi Konaré accède à la direction de la société anonyme EDM SA. Et pour cause, la procédure est d’autant plus malmenée qu’il est de notoriété publique que l’accès au poste passe d’abord par la désignation de son nouvel occupant comme représentant de l’Etat au conseil d’administration. C’est l’instance appropriée, selon toute évidence, pour entériner sa désignation es qualité Directeur général par les autres membres. Or le nom du nouveau DG figure dans la mesure ministérielle en même temps que sa qualité comme pour signifier qu’on peut désormais faire l’économie d’un conseil d’administration. Probablement parce que la procédure compte moins que ce qu’on attend de lui en résultats.
Sinko Coulibaly refuse la main tendue
Après avoir pris congé de l’armée au profit d’une carrière politique, le Général Moussa Sinko reste égal à lui-même 5 années après sa décision historique. Ceux qui pourraient penser que le jeune officier supérieur en retraite a regretté son choix peuvent se référer à la réaction de son parti suite à la décision des autorités de reporter l’élection présidentielle précédemment annoncée pour février prochain. Le communiqué du parti qu’il préside, le LCD, est sans équivoque sur les exigences d’un retour à l’ordre constitutionnel et le rejet de tout ajournement. Après les revers subis dans l’arène politique lors des dernières élections générales, l’ancien ministre de l’administration territoriale ne manque pourtant pas d’occasion de battre en retraite vers une carrière militaire précocement interrompue. Il lui est notamment loisible de sauter sur l’opportunité que lui offre un récent décret des autorités de transition qui préconise le recours aux officiers de réserve pour faire face aux équations sécuritaires du pays. Il s’agit en outre d’un décret très attractif en ce sens qu’il est question de leur accorder les mêmes avantages contenus dans le statut particulier des militaires. Même s’il n’a pas le choix en cas d’entrée en vigueur du texte, Moussa Sinko aura démontré sa solidité de son option pour une vie civile et politique. Il est pourtant l’unique officier de son rang démissionnaire.
Assimi ne pipe mot sur l’accord
L’Accord pour la paix et la réconciliation est passé des velléités de relecture aux présomptions d’une caducité qui revient sur les lèvres avec plus de constance, depuis la reprise des hostilités entre Bamako et les Seigneurs de l’Azawad. Pendant que la polémique enfle et que les uns et les autres s’interrogent sur la question, celle-ci est apparemment déjà tranchée par le premier responsable de l’Etat. Il s’agit du colonel Assimi Goita, qui a choisi de bouder l’Accord issu du processus d’Alger en ne pipant mot là-dessus lors de son adresse à la Nation du 22 septembre dernier. Il ne s’agit vraisemblablement pas d’une omission, mais d’un choix intrigant de ne pas hisser au rang des priorités et préoccupations un sujet qui taraude pourtant. Dans la foulée, le président de la Transition affiche une détermination à retourner au Mali son intégrité territoriale et donne l’air de répondre à l’intransigeance et aux velléités bellicistes de Kidal par l’épreuve de force qu’annonçait déjà la suspension des réunions du CSA et partant de l’application de l’Accord en tant que vecteur du modus vivendi entre les autorités de Bamako et les mouvements armés.
Le retour de la chicote à Tombouctou et Gao
Les habitants de Tombouctou et Gao souffrent doublement le martyre de l’insécurité rampante. En plus d’être sous les feux des obus et d’un blocus intenable, la lutte contre le phénomène y déploie également ses ailes abusives depuis l’instauration d’un couvre-feu dans les deux cités concernées. La mesure est mise à profit par les forces de l’ordre pour s’adonner à toutes sortes de pratiques contraires à l’esprit de sécurisation des populations. Les brimades, extorsions de biens et autres atteintes à l’intégrité physique des citoyens sont devenues monnaie courante au point de réveiller les tristes souvenirs du règne islamiste de 2012. Il se rapporte qu’aussitôt sonnée l’heure du couvre-feu que les agents s’adonnent à leur besogne au point de devenir méconnaissables. Aucune cible n’est épargnée par les sévices corporels, selon les témoignages et complaintes que nous recevons : le promeneur indélicat, le vieillard de retour de la mosquée ou la malheureuse vendeuse prise de court par le temps, etc., chacun risque de recevoir des coups de fouet humiliants sans discernement et sans considération pour son âge ou son statut social. Leurs potentiels bourreaux n’ont manifestement tiré aucune leçon de la Covid et continuent gros jean comme devant de supplicier des populations déjà martyrisées par la situation sécuritaire et dans les rangs desquelles les mécontentements risquent de tourner en rupture entre le citoyen et les agents de l’ordre
Rassemblées par la Rédaction