Pour le congrès tant attendu par les militants du PASJ, le Comité exécutif table finalement sur mi-octobre après un long report. C’est du moins la substance du calendrier retenu à l’issue d’une récente réunion du directoire des Abeilles, qui avait planché en même temps sur la tenue des assises des mouvements affiliés, en plus du VI eme congrès ordinaire du parti. Ce qui n’a pas été dit aux militants, en revanche, c’est sans doute les conditions financières dans lesquelles lesdites assises s’organisent, pour une formation qui tire le diable par la queue au point d’accumuler les arriérés de salaires et de ne régler ses factures d’électricité que par tempérament. La suspension de l’aide publique aux partis politiques est passée par là et l’Adema est visiblement la seule formation à braver cette réalité mais au prix d’un séjour des délégués abrégé au strict minimum nécessaire pour caler le calendrier des assises de la Ruche avec la possibilité de leur prise en charge par les maigres ressources disponibles. Le directoire ne peut empêcher, par conséquent, que cette disette financière affecte le congrès au point de rendre monnayables ses énormes enjeux et les adhésions nécessaires pour les remporter.
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Le M5 au rythme du Politburo
La vieille tradition russe en politique – qu’on croyait enterrée en même temps que l’URSS – est en train de renaître de ses cendres au Mali avec l’avènement de Choguel MaÏga à la Primature. Le sphinx n’est point revenu par le MPR, le parti sur lequel Choguel MaÏga avait mis un trait, mais par le comité stratégique du M5-RFP, la nouvelle famille politique de l’héritier de Moussa Traoré. Celui-ci s’est en effet imposé comme principe de rencontrer chaque semaine au moins une fois cette entité restreinte des tombeurs politiques d’IBK. Il s’agit visiblement de rendre compte de la mise œuvre de l’action gouvernementale aux inspirateurs politiques de son PAG et de recevoir de nouveaux commandements en termes d’éventuels redressements ou réorientations. Bref, la démarche présente de fortes similitudes avec le Politburo et s’inspire manifestement du PCUS de l’époque soviétique qui a sans doute trop fortement influencé la formation politique de l’actuel chef du Gouvernement. Sauf qu’elle risque de se heurter constamment aux obstacles d’éventuels incompatibilités avec les méthodes et desseins du principal décideur qu’est le colonel Assimi Goita.
Rassemblées par la Rédaction