La plus haute hiérarchie de la société touareg a-t-elle choisi de courber l’échine devant les exigences de la realpolitik ? A l’occasion du récent congrès du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad à Kidal, son représentant, Bajan Ag Hamatou, a fait en tout cas une concession historique en acceptant d’associer Ménaka au giron de l’Adrar des Ifoghas. Le bastion principal des Oulémidan est en effet officiellement devenu un protectorat sécuritaire de Kidal. Selon un proche de cette chefferie traditionnelle, les autochtones de Menaka font les frais de leur loyauté à la République et la seule option qu’il leur reste face à la violence des islamistes c’est de recourir à une protection par la CMA contrôlée par des groupes armés de Kidal. Les forces armées régulières s’étant montrées incapables d’assurer la sécurité de citoyens, il est du devoir et de la responsabilité des chefs traditionnels de trouver une issue aux massacres dont ils sont l’objet par dizaines. Sauf que cette apparence d’allégeance n’est pas pour plaire aux nombreux autres Oulémidan de la région de Tombouctou restés jaloux de la suprématie de cette haute noblesse touareg sur les autres.
Bandiagara enterre ses gendarmes
C’est une foule nombreuse qui a accompagné à leur dernière demeure, samedi après-midi à Badiangara, deux gendarmes fauchés par le djihadistes. L’attaque est survenue dans la nuit du jeudi à vendredi dernier, à 1 heure du matin précisément, au poste de gendarmerie de la localité de Mandoli dans l’Arrondissement de WÔ. A la différence des autres assauts, celui-ci aura été marquée par une impressionnante résistante des gendarmes en poste. C’est au bout d’un échange de feux nourris que deux d’entre eux ont courageusement laissé la vie. C’est en reconnaissance de leur bravoure que la foule est sortie massivement pour honorer leur sacrifice dans le recueillement, nous a-t-on rapporté de source locale. Une symbiose autour des forces de sécurité que les autorités locales ont apprécié à sa juste valeur.
La Rédaction