Tour de Table : Discussion à Bamako entre cadres du nord

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Intraitables sur la souveraineté du Mali, sur son unité, les cadres et ressortissants venus de Tombouctou, de Gao, de Kidal et même de Mopti, localité du centre du Mali, jouent à l’apaisement, se disent prêts à parler de paix avec les groupes rebelles. «Nous avons trouvé nos parents et les Touaregs, nos frères. Donc, on ne peut pas dire qu’on ne peut pas se réunir et le pardon est là, qui fait la singularité du peuple malien», estime Ousmane Diallo, ressortissant de la région de Tombouctou.

Comme si le ton était plutôt à la détente, les représentants d’un groupe armé sédentaire, plutôt favorable à la coordination des mouvements de l’Azawad, assistaient aussi à l’imposant meeting. «Je pense que ce débat de cadres du Nord qui se fait ici devrait se transporter au niveau des populations. Pour que les populations discutent, négocient la mise en œuvre ensemble, s’entendent ensemble et se réconcilient ensemble», explique le docteur Maïga, un de ses représentants présent à Bamako.

Ménaka est sous contrôle du GATIA

La ville de Ménaka est sous contrôle du Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (GATIA), a confirmé le secrétaire général du groupe d’auto-défense, Fahad Ag Almahmoud, à sahelien.com, mais n’a pas donné plus de précision. Pour l’heure, les vraies raisons de cette attaque ne sont pas encore connues. D’après un enseignant de Ménaka, “la localité a été libérée sans grande résistance, mais il y a eu un mort au quartier général du MNLA dans la ville”. «Des habitants sont sortis pour manifester leur joie en scandant Vive le Mali», a-t-il poursuivi.

En janvier dernier, des affrontements ont opposé les groupes d’auto-défense et les combattants de la Coordination des Mouvements de l’Azawad qui réunit le MNLA, le HCUA et le MAA. À la suite de ces affrontements, un accord de cessez-le-feu avait été conclu entre le gouvernement du Mali et six groupes armés, sous les auspices de l’ONU et de l’Algérie.

Située à environ 300km à l’est de Gao au nord du Mali, la ville de Ménaka était sous le contrôle du Mouvement national de libération de l’azawad (MNLA) et d’autres groupes affiliés au Haut conseil pour l’unité de l’azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’azawad (MAA), depuis mai 2014.

Une prière pour les migrants morts, un message aux vivants

Une prière et un prêche à la mémoire des naufragés de la Méditerranée. Au sortir de la mosquée, Bakary Tiénou, un fidèle, fait part de son émotion. «On est venus prier pour le Bon Dieu et pour nos frères qui sont morts dans les naufrages, explique-t-il. Que Dieu les accueille au paradis. On en a parlé à la mosquée pour éviter ça. L’imam nous a dit que ce sont des frères qui sont morts dans les naufrages. Que ce soit au Mali ou ailleurs, ce sont des choses qu’on doit éviter, on doit délivrer ce conseil à nos frères qui ne sont pas encore partis.»

Pour le porte-parole du Collectif des associations musulmanes du Mali, Mohamed Kimbiri, cette prière aux morts est d’abord un devoir religieux. Elle est aussi une occasion de s’adresser à la fois aux candidats à l’émigration et aux dirigeants européens. «Je pense que même aujourd’hui il y a des gens qui sont en train de se préparer pour faire ce voyage ; donc nous allons demander à ceux qui veulent partir de partir dans la légalité, indique-t-il. C’est difficile, alors il faut que l’Occident mette aussi de l’eau dans son vin. Il ne s’agit pas toujours de se barricader et de fermer la porte alors qu’eux viennent chez nous sans problème.»

Selon les autorités, au moins 76 Maliens ont péri dans les derniers naufrages en Méditerranée qui ont tué plus de 1 200 personnes en l’espace d’une semaine.

Des titres fonciers annulés

Le ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières a tapé fort. Au total, cinquante titres fonciers, qui représentent près de 3 500 parcelles, ont été annulés. Le ministre Mohamed Ali Bathily et ses services ont décelé des irrégularités dans l’acquisition de ces terrains. La plupart se trouve à Kati, à 15 kilomètres de Bamako. Des paysans et des privés, véritables propriétaires de ces parcelles, se frottent les mains.

Au Mali, le foncier est une bombe à retardement. Des plaintes des particuliers inondent les tribunaux. Des sociétés immobilières sans foi ni loi, des hommes d’affaires véreux font leur beurre grâce à des transactions foncières douteuses. L’Etat malien est décidé à mettre de l’ordre dans ce secteur et annonce la couleur : les opérations d’annulation de titres frauduleusement acquis vont se poursuivre et les coupables punis.

Parmi les dossiers en instance : une affaire d’expropriation de plusieurs centaines d’hectares de terres appartenant à des paysans dans la région de Ségou ; et plus près de Bamako, c’est le patrimoine foncier d’un ancien ministre malien, patrimoine évalué à plusieurs centaines de millions, voire quelques milliards de francs CFA, qui intéresse les enquêteurs.

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