Toujours égal à lui-même, imperturbable, présent au bon moment et au bon endroit. Master Soumy a choisi le camp du Non dès les premières heures, il y est resté pour de bon malgré les intimidations, les menaces verbales d’assassinat. Il est membre de la Plateforme «Antè abana», en sa qualité de 3ème vice-président. Il est de toutes les activités contre le référendum du 9 juillet 2017. C’est pour cela qu’avant la grande marche du samedi 17 juin, Master Soumy avait fait un nouveau single. Le morceau en question devrait être présenté lors de la grande marche, mais EDM était aux abonnés absents. Le morceau dénonce la violation de la constitution de février 1992, notamment l’article 118. Il n’approuve guère l’avis de la Cour constitutionnelle sur le projet de révision. Mater Soumy estime qu’IBK veut devenir Napoléon ou l’empereur Bokassa. «Touche pas à ma constitution, antè abana» est le refrain générique de la chanson. Le garant de la constitution ne doit pas la violer, en transformant le pays en empire. Kassoum Tapo et la présidente de la Cour constitutionnelle ont eu leur dose dans ce single. Le morceau sera gratuitement mis à la disposition de tout le monde.
L’avis de Djimé Kanté
«De mémoire de Maliens, jamais une marche n’a mobilisé autant de monde. Si pour nous organisateurs, il s’agissait simplement de demander le retrait pur et simple d’un projet qui divise les fils d’une même nation, plusieurs participants étaient motivés par l’échec total de la gouvernance IBK. Nous ne pouvions maîtriser ni les slogans hostiles ni les pancartes, tellement la foule était énervée, révoltée. Cette première marche d’une série d’activités que nous allons mener jusqu’au retrait était juste un avertissement pour rappeler aux autorités du pays que la Démocratie étant l’exercice du pouvoir pour le peuple et avec le peuple, qu’il serait sage de nous écouter pendant qu’il est encore temps. Cet avertissement doit ramener le président IBK à la raison car nous n’avons pas besoin de nouvelle révolution au Mali en ces temps qui courent. De toute façon, d’une manière ou d’une autre, le dernier mot revient au peuple. Depuis la réussite de la marche, nous enregistrons chaque heure de nouvelles demandes d’adhésion à la plateforme y compris de la part d’organisations assez proches du pouvoir il y a deux jours».
Une grosse atteinte
Le Mali glisse lentement mais sûrement vers la violation de la liberté d’expression, depuis l’annonce du référendum pour le 9 juillet 2017. Des radios sont brouillées en pleine émission, des réseaux sociaux coupés, sans oublier les menaces verbales. Les marcheurs ont dit clairement ceci : «Dites à celui qui conseille le pouvoir de couper les réseaux sociaux qu’il se trompe de solution. En plus, il incite le peuple à la manifestation et autre radicalisme. La liberté est une garantie de la constitution de 1992 et vous voulez nous obliger à la modifier en la violant dans sa forme et son fond. Le pouvoir se gère avec intelligence et de façon inclusive. Donc ouvrez le débat pendant qu’il est temps. Il n’y a aucune urgence, mais trop de risques à vouloir faire du forcing. Surtout évitez d’écouter ces langues serpentines qui vous font croire que l’argent et l’intimidation peuvent gérer cette situation. C’est mal comprendre la situation. Si vous êtes là au nom du peuple, veuillez bien le respecter. Vous êtes payés par le contribuable. Rachetez-vous pendant qu’il est encore temps. Le Mali n’a pas besoin de ce cirque. Dieu Veille»!
Retrait
Au-delà du débat de fond concernant la révision de la constitution, ce que l’on ne comprends pas c’est cette obstination à vouloir organiser un référendum quand des élections municipales n’ont pas pu se tenir dans la grande majorité des communes du centre et du nord du pays, quand tous les représentants et symboles de l’Etat y ont été chassés, quand les écoles sont restées fermées dans les mêmes localités pour cause d’insécurité totale due au diktat des terroristes, jihadistes et autres bandits. Et savoir que des députés et autres responsables issus de ces zones aient pu cautionner et soutenir la tenue de ce référendum est tout simplement bouleversant. À titre d’exemple : Le président du RPM et chef de la Convention de la majorité présidentielle, Bocary Treta, le député et président de la Haute cour de justice, Abdrahamane Niang, tous deux natifs du Cercle de Tenenkou, ne peuvent pas se rendre de nos jours dans leurs localités pour cause d’opérations jihadistes et terroristes. En plus d’eux plusieurs autres cadres et leaders des partis politiques ne peuvent pas partir dans leurs fiefs respectifs pour battre campagne pour OUI ou NON, d’où le retrait du projet constitutionnel.
L’imparfait
On espère sincèrement que la révision de la constitution permettra effectivement de prendre en considération les recommandations formulées lors de la Conférence d’entente nationale ainsi que les principales dispositions de l’Accord, notamment celles qui ont trait à la réorganisation de l’État, de manière à renforcer les institutions de ce dernier. On constate avec préoccupation que, dans le cadre de la révision de la Constitution, les parties prenantes maliennes n’ont pas été́ consultées par le conseil des ministres préalablement à l’adoption d’un projet sur la question. Certains Maliens exhortent le gouvernement à prendre dûment en considération les vues exprimées, à dégager des consensus et à se montrer ouvert avant la tenue du référendum. Ils sont convaincus que la constitution révisée fournira un cadre en vue de la réforme des institutions, de la sécurité et de la justice, comme le prévoit l’Accord. Mais ils se rendent compte que c’est un texte imparfait avec des étapes violées lors de son élaboration.
Chouala sans sécurité
Le jeune prêcheur international Chouala Bayaya Haïdara était parmi les marcheurs du samedi 17 juin 2017. Il s’est même adressé aux manifestants en leur disant de suivre à la lettre les mots d’ordre des responsables de la Plateforme «Antè abana», de répondre aux appels à la mobilisation à tout moment, surtout de se tenir prêts pour la cause citoyenne. «Je ne suis jamais allé à une marche. Mais aujourd’hui, c’est la vie de la nation qui est en cause. Je ne peux me concevoir en simple spectateur. C’est pour cela que je suis ici avec le Mali et les Maliens». De retour chez lui, à la maison, après avoir participé à cette grande marche, il s’est rendu compte que les autorités avaient rappelé les agents de police postés à son domicile. Au nombre de 4, il leur a été demandé de quitter la maison de Chouala et de ne plus assurer sa sécurité. Les 4 policiers ont alors plié bagages. Chouala a informé tous les responsables de la Plateforme «Antè abana» de la décision du gouvernement.
Un BRDM emporté
Tôt le samedi 17 juin, vers 4 h30, des hommes armés non identifiés à bord de 3 pick-up sont venus aux alentours de Bintagoungou, située à 45 Km de Goundam. Ils ont garé leurs véhicules, fait une marche à pied de quelques mètres. Ils ont aussi profité du moment où les gens étaient à la mosquée (prière de l’aube) pour attaquer un détachement de l’armée malienne. Plusieurs habitants, à cause de l’intensité des coups de feu, sont restés terrés chez eux. C’est quand les crépitements des armes se sont tués, que les rares fidèles ont commencé à quitter la mosquée pour leurs domiciles. Les plus curieux se sont dirigés directement vers le poste de l’armée. Le maire de Bintagoungou n’était pas sur place au moment de l’attaque. Mais, dès qu’il en a été informé, il est revenu aux côtés des siens en même temps que le renfort de l’armée malienne qui a quitté Goundam ville. C’est avec l’arrivée des soldats maliens que les gens ont pris connaissance du bilan : 5 morts, 4 blessés du côté des soldats maliens, 1 véhicule emporté et des portés disparus. Il y avait aussi les corps de deux assaillants. Les habitants de Bintagoungou affirment que les assaillants sont repartis avec un BRDM de l’armée malienne.
Fare, premier
Lors de la marche historique du 17 juin, toute la jeunesse du pays s’est mobilisée pour barrer la route au projet de la honte, d’IBKLAND, parce que le texte est en sa faveur. Ça a été la marche de l’union, de la solidarité et surtout pacifique et citoyenne. Les jeunes des Fare, qui ont tiré les leçons des marches précédentes, étaient les premiers à arriver à la place de la Liberté. Ils se sont réunis en groupe et par commune pour faire une convergence. C’est pour cela que sur les premières images, on aperçoit Ahousseni Abba Maïga, Amadou Cissé Kamalenkountigi, Sadio Tangara, Fare Madou et les autres. Avec les autres jeunes de la Plateforme «Antè abana», ils ont joué leur partition dans le bon déroulement de la marche, l’encadrement, la sécurité des personnalités, mais aussi dans l’animation de la Place de la Liberté à la Bourse du Travail. Comme les jeunes, les femmes et les leaders de la Maison Bleue étaient tous de cette grande marche. Le président Modibo Sidibé était dans la foule, tout comme Abouba-Kar Traoré, Sinalou Diawara, Souleymane Koné, etc.
La mauvaise foi
Le gouverneur de Bamako informé de la marche l’a autorisée, même si on sait qu’une marche n’a pas besoin d’autorisation. Il suffit d’une déclaration indiquant l’itinéraire de la marche et c’est aux autorités de prendre des dispositions. Malgré tout cela les autorités ont joué à la mauvaise foi ; elles ont coupé les réseaux sociaux, les trois ponts de Bamako aussi. Les émissions de certaines radios étaient brouillées, sans oublier la coupure d’électricité au niveau de la Bourse du Travail. Mais malgré tout, les Maliens sont sortis en masse pour dire non et non au projet de révision constitutionnelle. Rien n’a pu empêcher cette mobilisation mémorable à Bamako. C’est pour cela que la date du 17 juin 2017 s’inscrit en lettres d’or dans les annales des dates historiques au Mali. Ils étaient nombreux avec Soumaïla Cissé (URD), Amadou Thiam (ADP-Maliba), Daba Diawara (PIDS), Mamadou Sidibé (PRVM), Ousmane Sy, Madame Sy Kadiatou Sow (Adema association), Hamadoun Amion Guindo (CSTM), Zoumana Sako (CNAS), Modibo Sidibé (Fare), Tiébilé Drame (PARENA), 40 députés, Rasbath, Chouala Bayaya Haïdara, Seydou Diawara dit Martin. Bakary Doumbia Fecong, tous les jeunes leaders d’associations et des milliers d’anonymes qu’on ne pourra pas tous citer.
Takni Ag Intikane très en colère
Le colonel-major Takni Ag Intikane est un cadre militaire de la communauté Imghad de Kidal. Pour le commandant de la région militaire de Ségou, l’Etat doit faire face à la situation qui prévaut actuellement au Nord du Mali, et plus précisément dans la ville de Kidal, où des combattants de la communauté Idnane ont utilisé un jeune de la communauté Imghad comme un chameau. Ce qu’il faut qualifier d’une honte historique dans le monde. Le colonel-major Takni Ag Intikane condamne cet acte lâche et barbare qui ne saurait être justifié en aucun cas. Il est clair que les communautés de la région de Kidal ont depuis longtemps été opposées les unes aux autres. Cependant, il est inadmissible de comprendre que toutes les communautés s’accordent à humilier, combattre les Imaghads malgré les liens de parenté, de fraternité et de partage d’un même terroir avec les autres communautés. Les Imghads continuent de subir toutes sortes d’humiliations à Kidal. D’après le colonel-major, le gouvernement, pour ne pas dire l’État, doit user de tous les moyens pour mettre fin à cette tragédie afin d’éviter le chaos. «Car nous ne pouvons plus nous taire», prévient-il.