Depuis mardi, chroniqueurs, figures de la société civile et internautes réagissent au propos du président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko, qui a expliqué voir dans le terrorisme «une punition divine». Pour bon nombres de ses détracteurs, c’est ce qu’il ne fallait pas du tout dire. Ces derniers estiment que Mahmoud Dicko a raté une grosse occasion de se taire.
«Nous devons tirer les leçons des attentats à Paris, comme à Bamako, à Tunis ou ailleurs dans le monde […] Dieu est en colère. Les hommes ont provoqué Dieu. » Ces quelques mots, prononcés lors d’une interview à une télévision malienne la semaine dernière, ont mis le feu aux poudres. Répondant à une question sur l’attaque du 20 novembre à l’hôtel Radisson Blu, au centre de Bamako, Mahmoud Dicko, en a remis une couche expliquant que la colère de Dieu était liée à la présence d’homosexuels et de bars dans son pays.
Il a cependant précisé que cet attentat était «un acte condamnable», que «l’être humain est sacré et que la religion musulmane ne dit à personne de tuer en son nom». Malgré ces précautions, les réactions ne se sont pas fait attendre. La presse malienne et les réseaux sociaux se sont vite emparés de l’affaire, avec des titrailles virulentes. Puis, ce sont plusieurs figures de la société civile et des médias qui ont tenu à répondre au chef religieux. Et parmi elles le réalisateur Alioune Ifra Diaye, qui a publié une lettre ouverte sur sa page Facebook : «J’aimerai mieux vous entendre sur le sort des milliers d’enfants mendiants exploités par les marabouts et récupérables puis transformables en kamikazes par ceux dont vous justifiez l’acte», écrit-il.
Dicko dans le viseur du Procureur général
Le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A. Tessougué lui-même, y est allé de son commentaire : «C’est une sorte d’apologie du terrorisme que je sens. » Il a rappelé que «le terrorisme ne s’explique pas, pas du tout». En somme, une mise en garde à l’attention de Mahmoud Dicko.
Sommet Chine-Afrique en Afrique du Sud : des milliards d’euros pour enrichir les présidents africains
Dirigeants africains et chinois ont eu rendez-vous vendredi et samedi en Afrique du Sud pour un Sommet où le président Xi Jinping a annoncé une myriade de contrats malgré le ralentissement récent des investissements chinois en Afrique. Il s’agit du deuxième Sommet de coopération Chine-Afrique (Focac) et du premier à se tenir sur le continent africain. Pékin avait accueilli le premier Focac en 2006. Outre le président chinois, Xi Jinping, et une quarantaine de dirigeants africains, dont les présidents nigérian Muhammadu Buhari et zimbabwéen Robert Mugabe, était de la partie à Johannesburg, dans le District financier de Sandton. Seuls trois pays africains (Burkina Faso, Sao Tomé et Swaziland) n’ont pas été conviés à Johannesburg, en raison de leurs relations diplomatiques avec Taïwan, île séparée de la Chine continentale depuis 1949. Au cours de ce Sommet, la Chine annoncé verser sur les pays africain une pluie de milliards d’euros pour aider l’Afrique. Dans la foulée, les présidents africains se frottent les mains et ils ont raison : ils ont de quoi s’enrichir davantage au détriment de leurs peuples respectifs.
Lutte contre les réchauffements climatiques : Qui va payer ?
Malgré les événements du 13 novembre à Paris, cela n’a pas entamé la détermination des chefs d’État africains ; au contraire, ils y sont pour soutenir la France. 120 chefs d’État (dont Barack Obama et Vladimir Poutine) étaient au Parc des expositions du Bourget, au Nord-Est de Paris à l’ouverture de Conférence sur le climat (Cop 21), mais beaucoup ont réduit la durée de leur présence au strict minimum, vingt-quatre heures tout au plus, à cette grand-messe écologique, débutée le 30 novembre 2015 pour prendre fin le 11 décembre prochain.
Si les travaux se poursuivent normalement, la question qui ne fait pas l’unanimité, c’est celle du financement pour lutter efficacement contre les changements climatiques. Pays riches ou pays pauvres ? Pour certains pays comme l’Inde, ce sont les grands pollueurs comme les Etats-Unis et la Chine qui doivent payer. Ce qui n’est pas de l’avis de certains pays occidentaux. Ce point d’achoppement risque de jouer gros sur l’espoir de parvenir à un accord final consensuel.
Le studio Bogolan de Quinzambougou reprend son souffle
Le célèbre studio fondé par Yves Wernert et Ali Farka Touré tente de renouer avec le succès. En misant sur son ouverture à de nouvelles musiques et sur la qualité de son acoustique. studio, fruit d’une collaboration franco-malienne, est né en 2002, sous un double parrainage prometteur. Son principal artisan ? Yves Wernert, un ingénieur du son français, qui collabore avec Mali K7, le premier fournisseur de l’industrie musicale nationale. Il se lie d’amitié avec le légendaire Ali Farka Touré, dont la musique métisse le blues et les sonorités traditionnelles maliennes. Les deux hommes installent le studio Bogolan dans la même rue que Mali K7, raccourcissant ainsi la chaîne de production – de l’enregistrement au pressage et à la vente des cassettes
Rassemblées par Samba KEÏTA