La CMP ou l’union des partis politiques de la majorité molle était en réunion pour convenir d’une position commune pour la conférence d’entente nationale, la révision constitutionnelle et la mise en application de l’accord pour la paix et la réconciliation. Les partis de la majorité molle ont reconnu qu’il y a d’énormes difficultés dans la mise en application de l’accord. Lors des débats, il y a eu des échanges et des analyses de la situation politique du pays, de façon objective. Mais la rencontre a été une occasion pour le chef de la majorité, non président du Rpm, Bocari Treta, de tacler certains de ses camarades du Rpm et de la majorité, qui sont membres du gouvernement. Il s’agit du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Abdoulaye Idrissa Maïga, taxé d’être proche de l’actuel PM, qui est en train de l’aider à comprendre certaines choses. Mohamed Ag Erlaf n’a pas échappé aux critiques de Treta. Selon lui, Mohamed Ag Erlaf n’est pas correct avec le Rpm. Quant à Diarra Raky Talla, il lui est reproché de faire confusion à propos de la révision constitutionnelle. De véritables réprimandes ont été faites à l’endroit de certains membres du gouvernement. Ce qui a mis mal à l’aise certains participants à la rencontre.
De nouvelles attaques
Un poste de l’armée malienne a été attaqué samedi 25 mars à Almoustrat, localité située à 150 kilomètres de Gao. Ce sont des hommes armés non identifiés qui ont fait cette attaque. Le bilan provisoire est de 03 soldats tués, 04 blessés, un véhicule équipé d’une 14,5 mm, des armes “AK47” et des munitions emportées. La zone d’Almoustarat est sous le contrôle des jihadistes ; ils y ont même une base. Certains de leurs éléments ont été arrêtés par la DGSE malienne lors du sommet Afrique-France. Le même samedi 25 mars, des cars de transport Sonef et Nour ont été attaqués par des individus armés non identifiés entre Gossi-Doro, toujours dans la région de Gao. C’était vers 07heures du matin. Les passagers ont été dépouillés de leurs biens et un passager a été blessé avant de succomber à ses blessures à l’hôpital de Gao.
Des adjoints promus
Le ministre de l’Economie et des Finances vient de faire trembler le microcosme des directeurs des finances et du matériel (DFM). Avant d’opérer ces mutations, il avait demandé à tous les DFM de lui envoyer leur CV pour constituer une banque de données des DFM. Tous les DFM ont presque refusé de lui envoyer leur CV. Certains ont demandé à leurs adjoints de le faire parce qu’ils n’avaient pas besoin de banque de données. C’est ainsi qu’avec les nouvelles mutations, plusieurs DFM adjoints ont été promus DFM dans des départements ministériels. Le ministre a aussi mis l’accent sur la compétence, l’intégrité et les capacités de chaque DFM. Le ministre de l’Economie et des Finances, pour ne laisser place à aucun malentendu, a établi lui-même sa liste de nouveaux DFM, fait les mutations avant de faire sa communication verbale. Aussitôt après la validation de sa proposition, qui a été signée par le Premier ministre, puis le président de la République, il n’a demandé l’avis d’aucun ministre. Personne ne savait qui allait devenir son DFM.
Le nouveau gouverneur béni
La notabilité a béni le nouveau gouverneur dans le salon d’honneur des élus de l’islam, sur le tapis sacré des serviteurs d’Allah. Saluons les fidèles marabouts qui ont accepté avec honneur et dignité le tout nouveau gouverneur venu demander la bénédiction des Oulémas de Tombouctou. À ces voix les plus autorisées de parler de Tombouctou, se sont joints les chefs traditionnels et coutumiers de la ville. L’hôte était heureux de voir le vrai visage et d’entendre la voix parfumée de sa nouvelle circonscription administrative. Au cœur des échanges, la situation actuelle que traverse Tombouctou, le rôle et la place de la notabilité pour redonner à la ville historique son passé glorieux qui a fait sa réputation de cité pacifique et tolérante. L’imam Ben Essayoutty, porte-parole de ces illustres personnalités, a rassuré le gouverneur Koima de leur volonté de ne ménager aucun effort pour l’atteinte de la noble et exaltante mission qui lui a été assignée. Il s’agit pour le chef de l’exécutif régional de retrouver des sages qu’il avait auparavant côtoyés, car il n’est pas à son premier séjour à Tombouctou, et beaucoup de ses collaborateurs reconnaissent en lui une ouverture d’esprit et une capacité d’analyse digne d’un représentant de l’Etat.
Des sceptiques de la paix
À Tombouctou, il y avait du scepticisme pour la conférence d’entente nationale. Ils étaient nombreux à croire à l’échec de cette conférence d’entente nationale ouverte hier lundi. Les populations de la ville ne cachent point leur scepticisme à propos de cette importante rencontre. Les raisons sont connues. Aux concertations régionales, il a été dit que chaque région devrait être représentée par 50 délégués. Aujourd’hui, on parle de 10 personnes. Pour les autorités intérimaires, il n’y avait toujours pas d’accord entre le gouvernement et les groupes armés contestataires. La non-tenue de ces concertations régionales à Kidal, qui constituent une phase préparatoire de la conférence d’entente nationale. Le boycott de l’opposition, celui des groupes armées et la non représentativité des chefs traditionnels et du RECOTRAD, composante essentielle de la société civile, pour débattre des questions sur les entités mémorielles et réfléchir à une approche du vivre-ensemble. 300 participants seulement doivent s’exprimer en lieu et place de 15 millions d’habitants. Voici en somme les raisons avancées par bon nombre de citoyens qui ont accepté dans les points de rencontre, aux bureaux, en famille et au cours des débats de groupe, de donner leurs opinions sur la question.
Petit conclave
Les députés du parlement de la Cédéao étaient en conclave à Bamako pour échanger sur le processus de paix au Mali, les défis de la lutte contre le terrorisme. En dépit des initiatives et des efforts déployés par nos États, la menace terroriste reste un des facteurs majeurs de l’insécurité dans l’espace Cédéao. Il est inquiétant d’observer que les actes terroristes ne cessent d’être perpétrés et de s’étendre sur l’ensemble des pays de la Cédéao. Des actes commis par Al-Qaeda, Ançardine, Al-Mourabitoune au Mali, au Niger, au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Burkina-Faso. Dans ce contexte, le cas du Mali reflète à plusieurs égards toute la complexité de la problématique de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région ouest-africaine. En effet, le coup d’Etat du 22 mars 2012, suivi de l’invasion du pays par un mélange de groupes terroristes et de séparatistes, a considérablement fragilisé l’Etat du Mali et ses institutions. En plus de l’étendue de son territoire (1.241.000 km2), dont plus de la moitié est désertique rendant difficile son contrôle effectif, le pays est également frontalier de deux États non membres de la Cédéao, l’Algérie et la Mauritanie. Avec le déploiement de la Minusma et de la Force française Barkhane, le cas du Mali offre l’opportunité d’apprécier l’efficacité d’une intervention étrangère dans la région ouest-0fricaine à la suite de la Mission des Nations unies en Sierra Leone (MINUSIL), en 1999, la Mission d’observation des Nations unies au Libéria (MINUL) et la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (MINUCI) en 2003. C’est dans ce contexte que se tient cette réunion délocalisée de la commission mixte Affaires politiques, paix, sécurité et MAEP/Juridiques et judiciaires du parlement de la Cédéao, que l’honorable Yaya Sangaré a co-présidée avec le Togolais, l’honorable Christophe Tchao, à Bamako.
De nouveaux procureurs
Les 23 membres du Conseil supérieur de la magistrature se sont réunis le jeudi 23 mars. C’était au palais de Koulouba en présence du chef de l’Etat, président du Conseil, et le vice-président, le ministre de la Justice. Lors de ce conseil, 94 magistrats ont été mutés. Le conseil a apporté des ajustements à la proposition du ministre de la Justice et des Droits de l’homme. Sur les 100 mutations du ministre, 94 ont été validés, avec des réajustements de commun accord. C’est après que le ministre Mamadou Ismaël Konate a jugé nécessaire de doter la justice de magistrats compétents. Les procureurs généraux de Bamako ont été changés. Les procureurs d’instance de Bamako ont été changés à l’exception de ceux des communes 5 et 6. Le premier président de la Cour d’appel de Kayes et de Mopti ont été changés ; deux femmes sont nommées présidentes à Ségou et à Koutiala. Idrissa Arizo Maïga devient le procureur général près la Cour d’appel de Bamako. Il est remplacé par Ibrahima Konta. L’ancien avocat général de la Cour d’appel de Bamako, Mohamed Najim Maouloud, devient le procureur de Mopti. Dramane Diarra quitte le tribunal de la commune V pour devenir le procureur de la commune IV.
Yaya Sangaré dit :
«Nos partis politiques doivent développer une culture de la majorité et une culture de l’opposition. Ainsi, pour être démocratique, la majorité doit-elle agir dans le respect de la Constitution et de l’opposition, dont le statut et les droits doivent être sauvegardés. L’opposition pour sa part doit accepter de jouer pleinement et loyalement le jeu démocratique car la réussite de tout processus démocratique est une responsabilité partagée. Sortons des visions manichéennes de la démocratie, où toute majorité est suspecte, toute opposition est louable. C’est oublier que toute opposition n’est pas démocratique. L’opposition doit participer à l’exercice du pouvoir, mais dans l’opposition, pas nécessairement dans le partage des postes.» Alpha Oumar Konaré, ancien président de la République du Mali en 2000.
Selon un chef rebelle
«Plusieurs Katibas touaregs soutiennent militairement à la fois le parlement libyen, le gouvernement d’union nationale, le gouvernement de transition, et aussi la sécurité de certains hauts cadres de l’armée. Les pauvres devraient plutôt se préoccuper de leur propre sécurité chez eux à Wadi Alhayat au lieu de pousser nos jeunes à aller se faire tuer comme mercenaires pour une guerre inutile qui continue de diviser les Libyens… Faites libérer les jeunes touaregs détenus par vos fautes à Benghazi, Tripoli, Misrata, Syrte… apportez reconnaissance à nos martyrs. Que les Libyens se réconcilient entre eux. Les Toubous, les Touaregs et les Fazaznas condamnés à être ensemble toujours comme des frères, doivent juste s’occuper de paix, réconciliation et développement.»
Sécuriser Tombouctou
La compagnie de protection ivoirienne, qui sera déployée très bientôt, est forte de 150 hommes et femmes repartis en une section de commandement, trois sections d’infanterie et un peloton blindé. Elle a pour mission de protéger le camp Super où est aussi installé un Détachement français de Liaison d’Appui aux opérations (Dlao) et l’aéroport de Tombouctou, d’assurer le contrôle des différents accès du camp onusien, d’intervenir à proximité du camp ou dans la zone de Tombouctou, soit pour neutraliser un élément ennemi soit pour intercepter tout élément qui attaquerait une emprise de l’Onu. Le convoi a démarré vendredi 17 mars au corridor de Gesco, en présence du lieutenant-colonel Kouadio Denis, chef du Bureau des opérations extérieures de l’état-major général des Armées, du capitaine Sama Emmanuel, Commandant de la compagnie de protection, et de M. Aw Abdulatif, représentant la société Scan Global Logistics, chargée du transport des matériels.