Lors de sa réunion de concertation avec les autorités politiques et administratives, ainsi que les responsables sécuritaires de la région de Sikasso, le mercredi 1er octobre dernier, Sada Samaké a été clair.
En effet, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a dit à qui veut l’entendre ne plus vouloir être interpellé à l’Assemblée nationale sur cette question. «On ne peut plus continuer à spéculer sur la carte nationale d’identité», a indiqué M. Samaké qui reconnait que ce document est cédé entre 5000 et 10 000 FCFA, alors que le prix normal est de 1 700 FCFA. «J’ai dit aux forces de sécurité et aux responsables administratifs de la région que celui qui sera pris sera sévèrement puni», a-t-il poursuivi, tout en rassurant que les mesures sont en train d’être prises pour que la carte nationale d’identité soit disponible en nombre suffisant. Mais ira-t-il au delà de cette menace ? Toujours est-il que les Maliens en ont marre de cette situation qui n’a que trop duré.
Sécurité nationale :
Le recrutement de 750 policiers en vue
Cette information a été donnée par l’Inspecteur général Moro Diakité, Conseiller technique au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. C’était à la faveur d’une communication que l’officier général de police a faite sur la situation sécuritaire du Mali en marge du lancement, mercredi 1er octobre dernier, à Sikasso, des travaux d’achèvement et de pérennisation du Ravec. A cette occasion, il a souligné la dégradation du tissu sécuritaire du pays par rapport aux 10 dernières années, rappelant au passage l’incident malheureux qui a opposé récemment des orpailleurs et des gendarmes à Kobada, dans le cercle de Kangaba. Il a par ailleurs salué les efforts de la communauté internationale qui concourt à la sécurisation du Mali. Pour le renforcement du personnel des forces de sécurité du pays, Moro Diakité a annoncé le recrutement de quelques 750 policiers et 300 agents de la protection civile. Cela devait coûter, selon lui, 100 millions FCFA à l’Etat. De quoi mettre du baume aux cœurs des nombreux candidats au port de l’uniforme.
Lutte contre les rackets policiers :
100 agents dans le couloir du conseil disciplinaire
A écouter le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, lors d’un point-presse qu’il a animé juste après avoir lancé les travaux de la phase 2 du Ravec, à Sikasso, il faut croire que plusieurs agents de la Police nationale sont sur la sellette. Sada Samaké s’est en effet montré ferme contre les tracasseries routières au Mali, un pays, dit-il, décrié à cause du comportement de «quelques agents véreux».
Pour preuve, le Ministre Samaké dit avoir récemment reçu en audience l’Ambassadeur de la Guinée-Conakry qui était venu se plaindre du comportement de nos agents à la frontière, notamment à Kourémalé. A l’en croire, c’est sur l’axe Bougouni-Zégoua, sur la route nationale 7, que le phénomène a pris une ampleur particulièrement importante. Cela est, dit-il, inacceptable et ne sera plus toléré. Il a ainsi affirmé qu’à ce jour, une centaine de policiers, qui se sont rendus coupables de comportement déviant, attendent d’être traduits en conseil de discipline. Aussi, a-t-il lancé un appel à la population à dénoncer tout agent des forces de sécurité qui s’adonnerait au racket. Mais la pratique a bien la vie dure au Mali, de telle sorte que beaucoup de Maliens ne croient plus aux discours politiques en la matière. A moins que Sada Samaké ne se montre bien plus pragmatique que ses prédécesseurs.
90% des policiers au Mali, sont des voyous.
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